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par Kõjiro » 08 juil. 2009, 09:36
Oui, je suis au fond d'accord avec toi. Mais le problème c'est que les flics sont comme tout le monde, ils ont un job à conserver et même, plus prosaïquement encore, une vie à construire. Ce qui passe notamment par la construction d'une carrière qui permet d'éviter de végéter trop longtemps au bas de l'échelle... Après certains mettent visiblement un certain enthousiasme à appliquer des consignes de ce genre et ceux là... comment dire... Non mieux vaut que je ne dise rien.
Ce que je veux dire, c'est que le système est super bien verrouillé. En gros face au choix "moral" tu as deux ensemble de conséquences, l'un correspond à accepter de vivre avec un malaise (ou pas selon l'individu) l'autre de se battre dans une guerre sans fin contre des moulins à vent et souvent bien seul (les autres ayant fait leur choix). C'est de la théorie des jeux.
Ca s'applique d'ailleurs à nombre de domaines professionnels. L'employé de banque qui doit fourguer ses produits de m... se retrouve face au choix de stagner, être déconsidéré, placardisé, passer pour le seul con qui a un truc archaïque appelé "morale" ou "principes" ou bien accepter bon an, mal an de passer un poil outre ses principes pour essayer de s'en sortir un peu quand même.
Parce que finalement rare sont ceux qui plongent avec envie dans le bac à merde. La plupart y vont en trainant un peu, en y mettant un pied de temps en temps. Mais ça suffit. Inutile que tout le monde accepte de jouer le jeu à tout moment il suffit qu'il y en ait un au moment où on en a besoin. Donc chacun fait des petits arrangements avec sa conscience et le système tourne.
Enfin dernier truc, il ne faut pas sous estimer la relative irrationalité de certaines réactions. Quand on fait quelque chose de "mal" (on a accepté de le faire mais on voudrait bien se le cacher à soi même pour ne pas entamer l'estime qu'on a pour soi) on veut que ça aille vite et tout obstacle devient un empêcheur d'en terminer rapidement. Donc le type qui proteste devient rapidement un "ennemi" simplement parce qu'il faut durer la mise en évidence d'un compromis qu'on a fait mais qu'on ne veut pas vraiment assumer.
Après je le redis il y en a qui n'en ont rien à foutre de ces considérations morales, d'autres qui décident d'arrêter la moindre compromission (mais ceux là ils se barrent et dénoncent de l'extérieur car ils ont vite compris que c'était la seule solution) mais la majorité est dans un entre deux.

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Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée. Trop de citoyens veulent la civilisation au rabais" - Henry Morgenthau, remettant son rapport sur l'utilisation abusive des paradis fiscaux par les contribuables au président Roosevelt en 1937.