Télécharger sur son portable la version online de son quotidien papier préféré reviendrait au coût énergétique d’une lessive.
L'autre alternative, à savoir éditer et distribuer sur tout un pays (voire plusieurs...) le même quotidien, ça fait combien de lessives ?
et puis, une lessive de quelle capacité ? et à quelle température ? et avec quel programme ? et selon quel modèle de machine ?
ça devient lassant, ce genre de comparaisons idiotes... on s'est posé la question de savoir ce que chaque guignol présent à Hanovre a couté en énergie durant son séjour ?
Etre plus économe en énergie, autant pour l'informatique que dans n'importe quel autre domaine, je veux bien. Mais personne ou presque ne remet en cause la pollution lumineuse (qui représente jusqu'à 48% des dépenses énergétiques d'une ville comme Nice par exemple... et je doute qu'il n'y ait pas pire. Las Vegas doit être le record planétaire en la matière au ratio habitants/kwh...).
Personne, ou presque, ne remet en cause la formule 1, qui coùte énormément à tous points de vue (matières premières, énergie, voies routières, pollution...) alors que le secteur est en crise et qu'on préfère licencier à tours de bras plutôt que d'accepter, enfin, que la fiabilité et les performances d'une technologie F1 ont a peu près autant de rapport avec les productions du même constructeur que la navette spatiale vis à vis du deltaplane (et j'exagère à peine).
Par nature, toute activité, humaine ou non, dépense de l'énergie. La thermodynamique, toussa... je pense qu'on a pas mal de progrès à faire en la matière, et y compris au niveau de l'informatique grand public, mais ca ressemble trop souvent à des mecs qui se réunissent pour se taper le gueuleton de l'année tout en parlant de la famine dans le monde et du quart-monde des pays riches...
dans l'intervalle, par contre, on préfère déréglementer davantage le secteur de l'énergie. On a pas un seul exemple sur la planète de pays ou ça ait donné le moindre résultat positif. Au contraire, on a constaté que la guerre tarifaire s'accompagnait souvent d'une consommation accrue. Qu'ils soient particuliers ou gestionnaires, même s'ils ont une politique d'économie stricte, les gens ont tendance à être moins vigilants à partir du moment ou le kw/h leur coute moins cher.
notamment, à l'autre bout de la chaine, on a constaté que si un foyer modeste passe aux ampoules à économie d'énergie, cela ne signifie pas pour autant qu'il éteint la lumière aussi souvent qu'avant... dans les mentalités, "coute moins cher" signifie bien plus souvent "consommer plus pour le même prix" que "réduire les frais en terme de coùt ET de consommation".
c'est ça, l'impact consumériste des prix cassés. Et ça n'a rien d'une découverte. On constate souvent dans d'autres domaines (tiens, les soldes par exemple) qu'avoir plus de pouvoir d'achat/des prix plus compétitifs n'entrainait pas un contrôle aussi strict de la consommation, quantitative et qualitative. C'est même un des attendus du système que de pousser à consommer plus par le biais des jeux d'écriture impactant sur les capacités du consommateur...
Je suis pas vraiment un adepte de la décroissance, mais entre faire dans l'apocalyptique grand-guignol/tous-public et se trouver chaque semaine le nouveau bouc émissaire de tous nos maux (tiens, on ne parle plus des biocarburants et de leur impact en termes de pollution, de coùt, d'alimentation mondiale et de biosphère... ils n'ont pas aimé que Fidel leur donne une claque méritée quand ils ont parlé de l'or vert ?), ça fait rigoler très jaune pendant que l'on continue à cautionner pour des conneries de prestige des arsenaux militaires ruineux et polluants, des caprices privés couteux et à fort impact sur l'environnement et des sommets ou l'on discute de tout et de rien pour un oui, pour un non, en rapatriant la moitié de la planète par avion devant sa porte...
Et le tourisme en orbite pour les millardaires, c'est pas polluant et couteux en énergie peut-être ? mais c'est comme la taxe carbone, je suppose : je paye, j'ai le droit, tu payes pas, ben tu arrêtes de consommer et tu la boucles.
c'est pas plutôt la question de savoir "qui va payer et qu'est ce qu'on fera de ceux qui peuvent pas ?" qui est posée là, en fait, sous couvert d'inflation de la consommation énergétique ?