Le fait est que la langue française, tout au moins celle d'usage courant que moi et la plupart des gens que je connais pratiquons, ne permet pas à mon avis vraiment de figures de style pour dire de quelqu'un qu'on pense qu'il pourrait être un coupable mais qu'on en est pas sûr
je veux dire par là que quel que soit le terme qu'on utilise, "présemption", "soupçon", "possibilité", "éventualité" pou même "possible éventualité présomptive", on parle bien de culpabilité et non d'innocence
l'idéal, ça serait de prendre la situation à l'envers en se basant sur la présomption d'innocence mais je vois pas très bien comment on pourrais dire avec une tournure assez simple, courte et compréhensible par une majorité de gens "voilà, on a un type, il se trouve que bon il est innocent jusqu'à preuve du contraire mais que c'est le seul qui soit susceptible de ne pas être innocent en l'état des investigations, donc on vous parle de lui"...
quand à dire "voilà untel, présumé innocent jusqu'à preuve du contraire", je suis au regret de dire que pour moi, à partir du moment ou on cible une personne précise et malgré les précautions oratoires, la désigner revient bien à entamer l'idée qu'elle est innocente - comme chacun de nous a priori - justement en la sortant du lot et en attirant l'attention sur elle. Mettez vous dans la situation et vous pourrez je pense juger par vous-même.
Autant dire, à mon avis hein, que dans le fond, on ne devrait même pas parler du fait qu'on interroge ou interpelle quelqu'un avant qu'on soit déjà passé à l'étape inculpation, ou là, on pourrait déjà supposer que la "présomption de culpabilité" est un peu plus avérée, et encore...
si on voulait vraiment totalement être soucieux de la présomption d'innocence, alors on ne devrait montrer ou mentionner que les gens condamnés, les coupables aux yeux de la justice et non les coupables potentiels qui lui sont présentés.
mais là, ça revient à dire que les procès ne devraient pas être publics, que la presse ne devrait pas y assister ou que tous les gens impliqués dedans (policiers, magistrats, jurés, journalistes, proches, parties civiles...) devraient garder un silence intégral sous peine de poursuites...
Comme ça, à titre personnel, je ne sais pas si le peu de transparence qui caractérise notre justice censément citoyenne avec ses jurés désignés et ses citoyens informés en sortirait forcément renforcée... surtout à notre époque ou on ne s'efforce pas de multiplier les procédures permettant d'agir promptement et/ou loin de la vigilance publique pour rien...
Après (et il se trouve que dans la famille j'ai au moins un exemple perso à ce sujet) oui, on peut trouver lamentable qu'à partir du moment ou une personne soit mentionnée, un grand nombre de gens la considèrent comme "présumée coupable jusqu'à ce que ce soit démontré" et non "présumée innocente jusqu'à preuve du contraire" mais je ne vois aucune solution relevant de la langue française, ou des principes qui sous-tendent notre droit à l'information, qui puisse permettre d'y remédier
Maintenant, moi je suis pas un expert ni en français, ni en droit
