(Nouvelles) Contes animaliers

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Kakita Inigin
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(Nouvelles) Contes animaliers

Message par Kakita Inigin » 31 août 2007, 11:53

Toute ressemblance avec les contes présents dans la Voie du Scorpion est purement involontaire, bien entendue. les personnages sont issus de la fiction et de la tradition du Clan de la Grue.


Le héron, le dragon et le marché

Le ciel commençait à s'assombrir quand Ryu, le grand dragon vert, vit le héron qui habitait dans les étangs sous son aire venir vers lui. L'oiseau à longues pattes avait lissé son ramage récemment ; il avançait tranquillement, les ailes légèrement écartées, et lorsqu'il fut à quelques dizaines de mètres, une distance certainement respectueuse pour un héron, mais plus petite que sa queue pour un dragon, il ouvrit le bec :

- Ami dragon ...

- Tu n'es pas mon ami ! Tais-toi, oiseau sans dents !

- Dragon, je suis venu te voir ...

- Tu es bien trop près ! Recule, volatile sans griffes !

Le héron recula de dix mètres, et dit, un ton plus bas :

- Dragon ...

- Sois respectueux, bête sans armure d'écaille !

Le dragon est rusé, se dit le héron. Sous ses insultes il insiste sur sa force, ne l'énervons pas.

- Puissant seigneur Dragon, je suis venu pour t'avertir d'un grave péril ...

- Un péril, plaisantes-tu ? je suis Ryu, le dragon !

Et d'un coup d'aile, il s'éleva en l'air, et sa force était si grande qu'il aurait atteint le soleil, la bienheureuse Dame Hitomi, si à ce moment là il n'avait pas senti un minuscule douleur, comme une morsure de puce, une impression qu'il n'avait pas ressentie depuis longtemps.

Qu'il n'avait même jamais resentie, se dit-il, lorsque toute sa force l'abandonna. Il retomba lourdement au sol, et se brisa les pattes ; et il vit sa vie l'abandonner. Deux bonnes heures affreuses passèrent ainsi.

Alors il entendit la petite voix du héron :

- Puissant seigneur dragon, j'étais simplement venu te dire que tu avais un scorpion sur ton épaule droite, qui était monté par ta patte avant, et qu'il s'apprétait à se glisser dans ton oreille ... comme il est malheureux que tu ne m'aies pas écouté ! A présent tu vas mourrir seul, et les chevaux mangeront les herbes engraissées par ton cadavre.

Et le héron partit. Sans se retourner, mais après quelques pas, il ramassa quelque chose que le dragon agonisant ne vit pas, et s'éleva dans le ciel.

***
Cette histoire vous a plu ? C'est heureux, car il y a une suite.
***

Lorsque le héron fut haut dans le ciel, il n'alla pas dan son nid, mais obliqua vers le sud, et les vents chauds le menèrent vers les brises iodées de l'océan. Alors son passager se réveilla.

- Oh, ami héron, comme j'ai bien dormi dans ton bec ! Quel plaisir que depouvoir te faire confiance ! Et ton plan a marché à merveille ! Pendant que tu le distrayais de tes bavardages, comme il m'a été facile de m'introduire vers un vaisseau sanguin non protégé par sa carapace !!! A présent, c'est à toi d'honorer la part de ta promesse.

Le héron ne répondit pas. Il volait silencieusement, son passager soigneusement tenu dans son bec comme un rubis de prix.

- Oh ! Oooooooh ami héron ! Qu'elle est belle la mer ! Qu'il est beau le soleil mourrant sur les vagues ! Quelle merveille que cette alliance qui a permis que je découvre pareil spectacle ... et plus loin, tandis que le héron survolait les archipels lointains : Comme la mer est grande ! Nul ne pourrait faire ce voyage à pied ou en nageant ! Merci, oh merci, ami héron !
- C'est un plaisir, répondit celui-ci. Et comme il ouvrait le bec, le scorpion en tomba. Mille pieds plus bas, il heurta la mer en furie et, s'il ne se tua pas à cause du choc, du moins s'évanouit-il, et il périt noyé.

Et le héron rentra dans son nid et se lissa les plumes.
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