Tribulations en Chine

[Aemon]

J'avais ouvert un sujet il y a fort longtemps mais je dois avouer avoir la flemme de le chercher concernant les petites aventures d'un français en Chine.

Je profite de mon retour ces dernières semaines pour partager mes "conneries" avec ceux qui ont du temps à perdre ^^ et histoire de faire passer la pilule pour les anneries que j'ai pu sortir dans d'autres sujet

Attention, ça va être long et surement indigeste

Récit en 4 parties d'un séjour boulot interprète-guide et un peu de tourisme :

PARTIE UN



Bonjour !!

Nouveau mail-photo, sauf que ce dernier sera un peu plus long que d'ordinaire en raison de mes dix derniers jours surchargés.
Commençons par le commencement qui commence comme suit :
Guilhem, un pote que je connais depuis quelques années vint le vendredi dernier en début de soirée sur Cheng Du. Arrivée sans trop de problème, j'allai le chercher et le ramener au dortoir.
Nous passâmes la fin de semaine sur Cheng du, pêle mêle nous sommes allés visiter un temple taoïste, le centre ville, les pandas et enfin une représentation artistique qui fait la renommée de la ville : la danse des changements de masque.
J'envoierai des photos du temple et de la représentation, les pandas et le centre ayant déjà été l'objet d'envois de photos.
En bref, le temple était très agréable, tranquille et très beau en ce qui me concerne, vous jugerez par vous même, si ce ne fut la présence de chinois ne pouvant s'empêcher de communiquer sans brailler, on aurait pu oublier que la présence de ce dernier se situait en pleine ville.
Les pandas, inutile d'en rajouter je pense, j'adore ces bestioles ^^. Je n'ai jamais vu d'animaux aussi pénards, tranquilles et mignons, de vrais sudistes (si on fait exception du mignon ^^ ).
Pour la représentation, je vais tenter de développer un minimum mais il me sera difficile de vous faire passer l'excellence du spectacle par écris, je vais faire un effort de mon côté mais il vous faudra aussi faire un effort d'imagination.
Le spectacle est découpé en plusieurs petites représentations toutes différentes, il y avait un spectacle proche du théâtre de Beijing, de jonglage, de chant, musical, d'ombres chinoises, comique et enfin le changement de visage.
Pour le spectacle du théâtre de Biejing, c'est ma foi le plus connu : des danseurs habillés avec des costumes traditionnels assez épais "jouent" des scènes de l'histoire culturelle chinoise souvent représentées avec une mise en scène soignée qui laisse plus la place à la symbolique qu'à un maelström de roulée-boulée. Le spectacle ce soir là était sous le thème d'un roi qui défiait trois divinités chinoises qui au final l'ont dépouillé de sa coiffe, symbole de son statut.
Pour le jonglage, deux chinoises viennent sur scène avec un bilboquet, très impressionnant, surtout sur la fin même si je dois avouer que je me demandais ce qu'elle faisaient là car le bilboquet fait assez "gamin" en France. En fait, le bilboquet était un exercice d'échauffement de pur forme, même si certains passages étaient impressionnants, ce dernier n'était rien en comparaison des tables et autres gros vases en terre cuite qui furent utilisés ensuite.
En bref, ce dernières allongées sur le dos jonglèrent avec les pieds, faisant tourner et valser des tables et après de gros pots en terre cuite utilisées à l'extérieur des grands hotels. Réellement impressionnant car elles les faisaient tourner et valser très rapidement et parfois selon des angles aigus bien raides ! Cela se transformait en numéro d'équilibriste et on oubliait instantanément les bilboquets du début. Mine de rien, je ne sais pas comment elles se sont entrainées mais à la vue des tables et des gros vases, j'imagine que la moindre erreur doit se payer en semaines d'immobilisation à l'hopital, si ce n'est pire ! Les pots devaient faire au bas mot une vingtaine de kilos, en pleine tronche quand vous êtes allongés sur le dos, ça doit faire bizarre.
Les représentations musicales, que ce soit au chant avec danseuses ou les instruments seuls étaient très beaux, j'ai beaucoup aimé. Les morceaux étaient variés, recherchés et de qualité.
Les ombres chinoises, tout le monde connait le principe donc je ne vais pas m'étaler dessus. J'ai là aussi beaucoup aimé, assez varié avec un peu d'humour, c'était vraiment très agréable notamment en guise de "coupure" avec le reste du spectacle.
Ensuite un spectacle comique, très drôle et compréhensible par tous, le principe très grossièrement : Dans un couple la femme va imposer à son homme qu'il pose sur sa tête une bougie allumée dans un bol et fasse pitre avec pour le punir de sa mauvaise habitude aux jeux.
Enfin le spectacle du changement de visage.
J'en avais parlé pour le jour de l'an, une représentation avait été faite dans une boite de nuit, assez grossière et très clairement en guise d'ajout plus qu'autre chose, la représentation ce soir là fut d'un tout autre niveau.
Le spectacle du changement de visage se déroule comme suit : divers protagonistes entrent en scène en costume traditionnel avec toute la panoplie, jusqu'à la cape et le chapeau. Ces derniers réaliseront une représentation mélangeant la danse avec un kung fu modeste, l'intérêt n'est pas dans une succession de triple saut périlleux mais plutôt de mélanger des mouvements fluides, courts et simples.
Lors de la représentation les artistes vont faire passer devant leur visage leur cape ou leur éventail et en un clin d'oeil changer le masque. Ce mouvement est fluide et réellement très rapide, la musique en fond accompagnant les mouvements de très bonnes manières, les spectateurs guettent le passage du changement avec d'autant plus d'avidité que ce dernier est pratiquement instantané !
Jusqu'à la fin, les artistes usent de divers artifices (capes, éventail, angles de vision..) pour aguicher les spectateurs qui cherchent le "truc" avant de les clouer au siège à la toute fin : faisant face aux spectateurs, ces derniers restent immobiles et changent de masque sans le moindre artifice ! Ils vous regardent directement, ne détournent jamais le visage, ne font rien passer devant et pourtant arrivent à le changer pratiquement instantanément ! Un tour de force qui lança un tonnerre d'applaudissements jusqu'à que ces derniers ne descendent de l'estrade pour se placer juste devant les spectateurs, à un mètre pour ainsi dire, et une fois de plus les enfoncer dans leur siège, si c'était possible, en changeant de masque juste sous leur nez sans le moindre artifice !
Réellement impressionnant, le clou du spectacle et la spécialité de la ville dans l'art du théâtre de Beijing, après cela nous rentrâmes au dortoir avant de prendre l'avion pour GuangZhou (canton) et le début d'une semaine de boulot de folie.

Suite au prochain mail ^^

[Aemon]

Après le mail-photo sur l'arrivée de guilhem je vais vous parler de la suite, une semaine surchargée où les pieds et la langue fonctionnèrent à un rythme effréné.
Hop, première destination : Guang Zhou, aussi connu sous le nom de Canton. Départ en avion, nous arrivons le soir bien entamé et prenons une navette pour le centre ville. J'en profite au passage pour donne un conseil à tous ceux qui envisageraient d'aller en Chine : Ne jamais prendre de taxi à l'aéroport ! Quelque que soit votre heure d'arrivée il y aura toujours des bus stationnés devant l'aéroport pour vous amener à un moindre coût au centre ville.
Nous prenons donc la navette qui nous amène à la garde ferroviaire Nord, sortons et marchons quelques mètres pour nous poser le long de la route et attraper un taxi quand mon regard tombe sur un panneau luminaire jaune moutarde sur notre gauche : Étrange, le nom de notre hôtel occupe toute la place de cette accroche bien pétard, je baisse mon regard pour constater au loin dans l'allée un hôtel dont la façade s'accorde parfaitement au jaune moutarde hideux de l'affiche.
Curieux, on parcourt les vingt mètres peu convaincu de notre bonne fortune pour constater une fois à l'intérieur que nous sommes effectivement tombés sur notre hôtel !
Avec une petite différence cela dis, notre chambre se trouve dans l'annexe un peu plus loin mais ces derniers nous proposent de nous y accompagner en taxi, quelques minutes plus tard à peine nous arrivons dans notre hôtel.
A ce sujet, je pense que nous pouvons réellement remercie notre bonne fortune car l'annexe se trouvait au fin fond d'une ruelle "populaire" qu'il fallait suivre sur deux cents mètres environ, difficile de planquer un hôtel plus efficacement ! Même le jaune moutarde de la façade, la marque de fabrique de l'hôtel semble t il, n'était d'aucun secours dans cette foret d'immeuble grisâtre.
Nous pénétrons dans l'hôtel et prenons contact avec son environnement immédiat :
Ses visiteurs : Une paire de russe qui ne pourrait mieux définir les canons du bon vieux mafieux russe avec en prime une pute chinoise au bras de l'un deux.
Les chambres : Imaginez une chambre avec un mur tiré d'un hôtel de passe, en face un mur qui viendrait d'un hôpital et une salle de bain carrelage intégrale jaune moutarde (sic) avec un autocollant rose barbie sous le pommeau de douche pour prévenir que le carrelage mouillé, ça glisse !
A ceci se rajoute deux autocollants rouge porno sur la porte de la salle de bain (désolé mais dans cette chambre, difficile de réellement choisir un autre adjectif) l'un pour prévenir que la porte s'ouvre en poussant (sait on jamais) et le second de l'autre côté pour rappeler que tirer serait la solution la plus efficace.
J'avais envie de prendre quelques photos de la chambre mais je n'en fis rien tout simplement car la saveur de la chambre se trouve dans son mélange de genres impossible à capturer en une photo.
Le lendemain nous nous rendons au 101 salon de l'exposition des produits industriels chinois. Bon, faisons simple : Tout ce qui peut se fabriquer, de la brosse à dent au voitures, tout y était.
Inutile de préciser que le salon était gigantesque, je ne donnerai pas d'ordre de grandeur car cela serait ridicule, je n'ai jamais vu d'équivalent. Essayer simplement d'imaginer la somme des produits que la Chine pourrait exposer lors d'un salon d'exposition de produits industriels (comprenant l'industrie lourde, celle plastique jusqu'aux poignets de porte !).
Notre but dans ce salon gigantesque était de deux ordres :
-Trouver des contacts sur place pouvant réaliser certaines pièces et donc prendre leur brochure.
-Trouver des contacts sur place pour aller un peu plus loin.
Durant les trois jours du salon, je me suis occupé de la partie communication qui prenait des proportions différentes suivant les deux points déja cités : Quelques phrases rapides pour les brochures, discussions plus complètes pour le second. Le travail d'un interprète en bonne et dû dorme.
Commençons par briser un stéréotype glorifiant : le travail d'un interprète n'a rien de surhumain si vous parlez la langue nécessaire, être bilingue est un plus mais dans l'absolu je n'irai pas jusqu'à le ranger dans la partie "boulot pour l'élite".
Ceci mis à plat, il ne faut pas non plus tomber dans l'extrême inverse, il faut pouvoir parler la langue utilisée.
Les conditions lors du salon furent plutôt bonnes en général, si ce n'est pour le déjeuner sur place. Nous avions le choix entre le McDo, le restaurant chinois immonde ou un sandwich "qui se laisse manger". A part cela donc, les pieds et la langue furent au coeur de notre dynamisme sur place et je pense pouvoir dire que nous avions un bon rendement, guilhem qui ne pouvait pas marcher le troisième jour en est, je pense, une très bonne preuve ^^.
Nous n'avions guère le temps de profiter de la ville, si ce n'est en soirée et en dehors du troisième soir nous étions trop fatigué pour sortir de l'hôtel après le diner.
Le troisième jour nous prenons un bus pour Shen Zhen, la ville frontière avec Hong Kong. Le voyage dure une paire d'heure et se déroule sans soucis majeur, une fois arrivé à Shen Zhen en début d'après midi nous nous mettons en quête d'une compagnie avec qui on devait prendre contact. La recherche était toutefois limité dans le temps car un avion pour Shen Yang décollait le soir même, nous n'avions qu'une paire d'heures au grand maximum.
Une vrai chasse commence pour retrouver la trace d'une compagnie que nous n'avions pas réussi à contacter depuis l'arrivée de guilhem en Chine. Muni de l'adresse nous arriverons au bout d'une heure et quelques à l'immeuble où se situait la compagnie. L'utilisation de l'imparfait s'impose non par nécessité de conserver la concordance des temps mais plutôt parce que la boite n'existait plus ! Sur place je discutais avec le gardien qui expliquait que l'entreprise avait filé à l'anglais lors des fêtes du nouvel an chinois sans payer les deux mois de loyers sur l'ardoise.
Au moins, on comprenait à ce moment là le mutisme soudain de l'entreprise.
Ni une ni deux, après avoir laissé quelques minutes de repos aux pieds de Guilhem, nous repartons pour l'aéroport de la ville pour prendre le vol du soir.

Bien, je vais profiter du "vol" pour faire une pause dans le mail, la suite au prochain épisode ^^

[Aemon]

Bonjour !

Je profite de mes deux derniers jours de repos et de l'absence totale de motivation pour avancer mes révisions pour continuer et finir le mail-photo des dix jours de boulot.

Il me semble m'être arrêté après le salon de Guang Zhou. En fait non, je viens de vérifier, je m'étais arrêté à Shen zhen, c'est parfait cela me fera moins de mots à écrire ^^.

Donc une fois dans l'avion en direction de Shen yang (capitale de la province du Liao ning, province où se trouve Da Lian pour ceux qui ont une mémoire indélébile ) nous nous enfonçons dans nos sièges durant un trajet aisé, il ne se passera rien du tout pendant les deux heures et quelques du vol.
Une fois à l'aéroport, comme d'habitude nous prenons la navette.
Petite anecdote amusante, j'ai trouvé le prix des taxis étonnamment volatile à la sortie de l'aéroport. Nous sortons, on nous accoste avec un tarif de 50 Yuans, nous nous approchons de la navette et un second lascar s'interpose et propose 30. Nous le contournons et arrivés devant la navette un dernier chinois nous propose "pas cher, 20 Yuans", amusé je regarde le prix affiché de la navette "10 Yuans".
Nous posons nos valises dans la navette et hop, nous voilà parti pour le centre ville de Shen yang. Nous descendons à mi trajet et prenons un taxi qui quelques minutes plus tard nous déposera devant notre hôtel. Guilhem ne savait pas trop ce que l'on aurait comme hôtel car c'était la contacte chinoise qui lui avait réservé deux chambres simples pour un prix plutôt correct, je m'attendais à un deux/trois étoiles.
Sacré chinois !
Quand je vis le nom de l'hôtel sur la façade d'un immeuble d'une dizaine d'étage je me dis que l'on aurait vraiment tout, ou presque, fais.
Nous avions deux chambres dans un hôtel 4/5 étoiles, je n'ai pas vraiment cherché à regarder car c'était assez évident : nous étions dans un hôtel classe !
En comparaison de l'hôtel exigu de Guang zhou et son style "hôtel de passe jaune moutarde", nous avions vraiment fais des extrêmes assez marqués ! Nous avions le petit déjeuner gratuit, et quel petit déjeuner !
Si vous aviez le malheur d'arriver une dizaine de minutes avant la fin le choix se trouvait bien sûr plutôt limité et certains mets étaient à balancer à la poubelle (tout ce qui s'approche de la pâtisserie ou de la boulangerie n'est VRAIMENT pas dans leur cordes) mais à part ces quelques détails, le choix était vaste, des raviolis chinois, du bacon, des oeufs, des fruits, yahourt, légumes, thé, café etcccccc et surtout, des céréales et du lait !
Enorme erreur, à chaque petit déjeuner je pris trois bols (de taille moyenne les bols hein, pas comme chez nous sinon j'aurai passé ma journée à pisser de partout), maintenant j'ai envie de rentrer en France -_-
Enfin bref, on enchaine.
Après le petit déjeuner nous prenons un taxi pour retrouver la seconde entreprise que l'on devait voir. Faisons simple : La compagnie n'existe pas !
Je ne vais pas vous décrire cela sur dix pages, les aventures de deux mecs qui tournent autour d'une tour d'immeuble en cherchant désespérément une porte magique menant à une compagnie n'existant pas dans le registre du gardien de la porte principal, peu excitant en toute franchise.
Comme pour la compagnie de Shen zhen, les contacts internet avaient été interrompu quelques semaines avant la visite de Guilhemn pour voir en personne la boite et appeler nous amenait au mieux sur une autre compagnie ou au pire dans les méandres glauques et humides d'une impasse sans gout ni saveur d'un réseau aveugle, difforme et inqualifiable, un faux numéro pour faire simple.
Nous nous asseyons et je laisse Guilhem réfléchir tranquillement, tel un homme voyant défiler devant lui l'ombre de ce qu'il pouvait faire, ce qu'il devait faire et toutes les possibilités entre ces deux normes, j'en profite pour contribuer à l'effet de serre le temps que ses neurones s'activent.
Gu gong.
Ceci n'est pas une incantation satanique que Guilhem aurait proféré pour chercher une assistance divine, déja je doute de l'efficacité d'une telle démarche, mais seulement le nom du palais impérial se trouvant à Shen yang, une des seule attractions touristiques de la ville.
Voici donc notre occupation de la journée avant le repas du soir durant lequel on devait rencontrer le contact de Guilhem. Gu gong était le palais impérial d'une des nombreuse dynastie qui dominèrent la Chine, ce dernier est beaucoup moins imposant que son homologue sur Beijing mais n'en reste pas moins plaisant à visiter. Ce fut une après midi détente appréciée, je vous envoierai les photos du palais dans le prochain mail, il faisait beau, il y avait peu de chinois dans le palais, très sympa.
Le soir arrive, nous retrouvons la contacte et nous dirigeons au restaurant réservé. Je vous passe les détails d'un repas plutôt ordinaire, les plats en grand nombre étaient très bons et nous passâmes une soirée agréable. Un tantinet fatiguant sur la fin, faire l'interprète demande plus d'énergie que je ne le pensais et peut vous jouer des tours assez taquins, comme par exemple mélanger les deux langues, créer des néologismes ou tout simplement ne plus pouvoir parler votre propre langue au bout d'un certain temps, étonnant...

La soirée terminée, nous sommes rentrés pour notre dernière nuit à Shen yang. Le lendemain notre avion décollait de bonne heure pour revenir sur Cheng du. Rien à noter, le lendemain nous avons repris l'avion et sommes arrivés tranquillement à Cheng du.
Arrivés à Cheng du, petit entorse à mes principes, nous prenons un taxi car nous étions pressés, nous avions un autre avion à prendre trois heures plus tard pour la vallée de neuf villages.
Le taxi, je ferai une aparté sur les taxis dans le prochain et dernier mail-photo du séjour, nous amena à bon port, nous rushames (du verbe rusher qui en anglais veut dire "se bouger le cul") dans la chambre pour vider nos sacs. En une demi heure, douche, F5 des valises (F5 veut dire un rafraichissement, une mise à jour, bon on a vidé tout ce qu'il y avait à l'intérieur pour prendre quelques habits de touristes pour la vallée des neuf villages. Retenez bien l'expression F5 car elle va revenir.) et hop, nous repartons pour l'aéroport.
La suite et fin j'espère avec la description de notre réel séjour de touriste dans la vallée des neuf villages, deux jours à faire le gros touriste et rien d'autre !

[Aemon]

Bonjour, suite et fin des aventures de ces quelques jours qui m'auront au final pris plus de temps que prévu à accrocher sur mon écran.

La fin donc, la vallée de Jiu zhai, aussi connu sous le nom de vallée de neufs villages.
Petite description géographique pour situer un peu.
Niché dans le nord de la province du Si chuan (488.000 Km2 pour 80 M d'habitants, la France a une superficie de 550.000 Km2 pour 70 M d'habitants), dans la partie montagneuse qui est juxtaposée au Tibet, donc pouvant atteindre des hauteurs non négligeables pour un "plateau" (4000/5000 mètres).
Tout au nord se trouve donc cette région montagneuse difficile d'accès et loin de tout. Un aéroport a été construit pour faciliter l'accès aux deux trésors nationaux que sont la Vallée des neuf villages et la Vallée du dragon doré, mais les alentours en eux mêmes sont tout simplement vides. Il y a des endroits où il vaut mieux ne pas se perdre ou descendre du bus.
Une navette de l'aéroport jusqu'à l'entrée de la vallée où se trouve la petite ville principale réalise le trajet régulièrement en une heure trente par beau temps. Durant cette heure trente, vous avez l'aéroport, un immense et déchiqueté plateau vide, morne et la petite ville.
Une fois arrivé à l'aéroport nous avons été accueilli par un temps pourri qui faisait plaisir à voir et sommes donc monté rapidement dans la navette qui se préparait à partir.
Une fois à l'intérieur nous nous posons et attendons au sec le départ, ce dernier ne tardera pas et nous voilà donc parti pour cette fameuse Vallée des neuf villages.
Le trajet se passera sans trop de soucis, deux heures environ, puis nous arrivons à notre hôtel. Nous montons et nous mettons à l'aise. Après nous être détendus un peu nous sortons pour visiter le coin et chercher un restaurant. Pour le coin, disons simplement que la petite ville vit essentiellement et uniquement du tourisme, donc hotel, petites boutiques et restaurants (aux bons endroits) à foison. Nous jetons quelques coups d'oeil aux produits artisanal tibétains (la province du Sichuan est composée d'un certains nombre de minorités, dont tibétaine, surtout au nord) et prenons un repas dans un restaurant tibétain. Je ne vais pas m'étendre sur ce dernier, musique Karaoké à fond dans les oreilles et prix pour touriste ne me donnent guère envie d'y repenser présentement. Les boutiques avaient cette particularité toute chinoise de présenter les même produits avec des prix qui variaient à la tête du client.
Après notre petite tournée nous retournons à notre chambre et nous plongeons dans un somme qui s'annonçait sous les meilleurs auspices.
Le lendemain, un temps magnifique se présentait à nous pour notre première journée sur place et nous rendons en taxi à l'entrée de la Vallée. Moins de dix minutes plus tard nous nous retrouvons devant le guichet avec notre première mauvaise surprise : le prix affiché n'était pas vraiment le même que celui donné dans le Lonely planet (guide touristique), nous faisons la grimace et passons (enfin, guilhem passera ) à la caisse. Seule consolation, le billet était valable deux jours.
Pour la petite histoire, une française qui était partie quelques mois plus tôt n'avait pas eu des prix aussi élevés, c'était surement un privilège pour les touristes du mois de Mai
Bref, nous prenons notre billet et nous dirigeons vers l'entrée, seconde mauvaise surprise : vous saviez que les chinois étaient nombreux ? Je demande à tout hasard, pour ceux qui l'ignoraient nous étions partis dans une période HORS vacance, et ben si j'avais fais la manche ce jour là, je pense que j'aurai pu me payer mon billet Air france retour .
Nous attendons patiemment de pouvoir monter dans un bus (la Vallée est en forme de Y et 48 Km pour l'ensemble a plus ou moins obligé les responsables à proposer un service de transport régulier tout le long).
Il y a deux, trois choses à noter au sujet de la Vallée, je vais faire bref car j'ai déja bien rallongé le mail ^^
Le temps change avec une aisance et une rapidité fort surprenante, au point le plus haut visitable, un lac aux alentours des 3000 mètres, il neigeait ! Par contre, quand vous descendiez un peu plus bas le soleil apparaissait et une chaleur printanière s'installait.
La forme de la Vallée exerce une certaine influence car cette dernière est très exigüe avec ses pics montagneux retenant les nuages, donnant du même coup une ambiance mystique à l'endroit. Elle est vraiment très étroite, cela explique la découverte "récente" du lieu qui se trouve encerclé par des petites montagnes de tout côté, un lieu idéal à l'abri de tout qui se trouve être un territoire naturel pour les pandas (enfin, en théorie car avec ces chinois qui gueulent même dans leur sommeil, vous n'êtes pas prêt d'en voir des pandas). Le parc naturel est réellement splendide en soit, et si les quelques stupidités du règlement chinois (obligation de rester sur le chemin en bois ! sic ) donnent envie de noyer les chinoises qui vous demandent de rester sur le chemin vous oubliez bien vite ces anneries devant le spectacle magnifique des lacs, immenses ou petits, aux couleurs allant du Vert émeraude au Bleu azur du plus bel effet. Je n'avais jamais vu de telles couleurs à part dans les documentaires de Tchernobyl ! ^^
Plus sérieusement, des étendues d'eaux bleu opal magnifiques dans lesquelles se réfléchissent les arbres des pentes des pics montagneux, des ruisseaux qui donnent l'impression d'être tapissés d'émeraudes serpentant à travers de vastes plaines et des cascades qui courent sur des centaines de mètres plongeant sous les ramures des arbres qui ont réussi à prendre racine dans ses bassin naturels grâce à des couches de silicium.
Un lieu réellement hors du commun, je vais essayer de récupérer les photos de mon appareil car ce dernier me fait quelques misères pour vous envoyer d'autres.
Après ces deux jours dans le parc, on ne pouvait repartir sans une petite frayeur pour parachever ce voyage qui fut hors norme sur toute la ligne : En soirée nous prenons une navette en direction de l'aéroport pour un vol qui n'existait pas !
La classe non ?
Nous avions un billet en règle mentionnant un vol à 21h et des brouettes mais le dernier vol était à 19h50. Nous arrivons à 19h50 et quelques et voyons les comptoirs fermés et les personnes visiblement sur le départ, ces derniers nous voient rentrer avec des yeux grands comme des soucoupes. Une personne s'approche et je lui explique rapidement notre petit dilemme, billet à l'appui. Elle se retourne et échange quelques mots brefs avec une autre personne qui nous regarde, regarde le billet et se retourne et se lance dans un sprint pour une destination connue du personnel seulement.
Quelques minutes plus tard, une autre personne arrive au pas de course, nous regarde ainsi que nos billets avant de lancer un appel dans son talkiwalkie... une dizaine de minutes plus tard nous nous retrouvons dans l'avion de 19h50 qui était encore au sol, retardé.
Là, je pense pouvoir dire que nous avons eu une chance hors norme pour deux raisons :
-L'avion avait encore deux places libres.
-En raison du temps atrocement pourri (pluie tonitruante et froid implacable) l'avion s'était retrouvé immobilisé au sol pendant une demi heure, le temps de dégivrer les ailes et les moteurs !
Moralité : Ne jamais pester contre une situation pénible au premier abord, cela pourrait au final vous sauver les meubles !

J'avais promis une aparté sur les taxis, cela attendra le prochain mail !
Le récit sur ces quelques jours est globalement terminé, le prochain sera juste réservé pour des petites remarques et anecdotes qui pourraient bien me prendre une centaines de lignes



Voilà, l'overdose est terminée, vous pouvez respirer