Doji Satori a écrit :
Je ne voulais pas introduire de valeur numérique dans cet exemple, mais c'est vrai que précedemment cela était et que c'est donc source de confusion. J'étais bien d'accord avec toi pour dire que rester à son poste ne rapporte pas de points d'honneur (l'acte en lui même n'est pas honorable, il est juste "normal").
Disons donc que X=A et Y=B, A et B étant des actions plus ou moins honorables. Le - étant pour signifier l'action "négative" conséquence du choix d'action. Si je fais A, je fais -B et si je fais B, je fais -A.
soit le choix A est équivalent à B (A=B) auquel cas aucun choix n'est plus honorable que l'autre, sinon l'un des choix est plus honorable que l'autre auquel cas il y a gain ou non perte selon la "puissance" de l'acte accompli
Je ne vois pas très bien ce que ça change de changer X en A et Y en B

.
Tu postules qu'une action (A) est symétriquement inverse à ne pas l'accomplir (-A). C'est ça que je ne peux pas appliquer. Un acte déshonorant (quitter son poste) n'est pas symétrique à l'acte contraire (rester à son poste). La seule justification à cette symétrie, qu'appremment tu n'applique pas dans d'autres cas, c'est le fait que le dilemme existe. Donc que tu te bases sur l'autre terme de l'alternative. Terme qui n'a pas été mis en application et n'est donc que spéculatif.
Il n'y a pas ici deux actions et leur action inverse, mais quatre actions indépendantes. Ce n'est pas parce que le personnage va quitter son poste qu'il va sauver le moine (en fait le moine est peut-être mort d'une crise foudroyante et le samurai croit le voir respirer parce qu'il a foiré son jet de perception, auquel cas le samurai quitte son poste pour rien). Aider le moine n'est pas une action symétrique à "le laisser mourir"...
Doji Satori a écrit :
Cet autre terme arrive puisque l'un est la conséquence de l'autre sauf effectivement à quitter son poste pour aller boire un verre.
Si je vais au secours du moine, je quitte mon poste. L'honorable et le déshonorable se réalise dans la même action.
En fait je crois que c'est sur ce point que nous achoppons.
Pour moi l'un n'est pas la conséquence de l'autre. Le dilemme d'honneur ne se résout pas forcément selon les termes posés. Par conséquent je ne saurait limiter les pertes d'honneur sous prétexte qu'il n'y a que deux possibilités, puisque chaque possibilité est le fruit d'une spéculation.
Lorsque le samurai est face à son dilemme les termes posés semblent clairs : il n'y a presque aucune chance que quelqu'un d'autre passe sauver le moine ou qu'on l'entende s'égosiller, s'il quitte son poste, il ne peut remplir son devoir. Deux solutions que le samurai perçoit (à juste titre selon moi) comme déshonorantes. Ce qui est important pour que le dilemme existe n'est pas que les solutions soient effectivement déshonorantes au final (nous verrons pourquoi tout à l'heure), mais bien perçues comme telles.
Lorsque le personnage fait son choix, le dilemme disparaît et seul compte les actes qu'il accomplit. S'il reste à son poste et que le moine s'avérait un imposteur, son acte change de nature (en terme d'honneur).
Autre exemple : si le samurai se décide à quitter son poste, la mort dans l'âme, considérant que sauver le moine est plus important, quelle que soit la perte d'honneur, il peut avoir la surprise de s'apercevoir que son geste lui permet d'éviter le dard empoisoné d'un ninja qui se préparait à l'assaillir, misant sur son immobilité... Et ce faisant, il fait face au ninja et l'empêche d'entrer dans la citadelle. En avançant vers le moine, le samurai s'est mis en situation de pouvoir résister à l'attaque du ninja et accompli mieux son devoir – garder la porte – qu'en restant immobile à son poste. (Le moine a pu lui-même être victime d'un dard empoisonné du ninja parce qu'il l'avait perçu grâce à ses "sens shinséistes" surdéveloppés

).
Les termes du dilemme apparent (quoique je fasse c'est déshonorant) peuvent donc l'un et l'autre être changés lorsque la réflexion fait place à l'action.
Il n'y a donc pas que deux termes (les termes apparents) mais une infinité de possibilité qui se résolvent à chaque action. De même qu'on ne peut prendre en compte la spéculation de départ, on ne peut prendre en compte toutes les possibilités qui ne sont pas advenues pour décider quelle est la perte ou le gain d'honneur. Tout ce qui compte au final c'est ce qui a été accompli.
Reprenons : après avoir apparemment épuisé toutes les solutions pour obtenir de l'aide, le samurai en arrive à la conclusion (basé sur sa connaissance de la médecine) que le moine va mourir si on ne le secourt pas.
Le garde n'a apparemment aucun moyen de sauver le moine.
Oui, mais… Le matin, en préparant son paquetage, il a fait sa méditation et après a décidé sur une intuition de prendre son arc et ses flêches. Il décide donc de lancer une boule sifflante vers la citadelle avec un message attaché. Deux minutes après les renforts arrivent et sauvent le moine.
Voilà un moyen de sauver physiquement le moine sans quitter son poste.
Changeons cette donnée : là le garde ne sait pas méditer, n'a pas d'arc, pas de boule sifflante.
Tant pis pour lui, il va probablement perdre de l'honneur (si la situation est bien ce qu'elle apparaît être). Ses possibilités se sont réduites à ce moment là de sa vie à deux cours d'actions déshonorants (quitter son poste pour aider un moine / laisser mourir un moine en restant à son poste). Ça ne veut pas dire que ces deux possibilités sont les seules qu'il y ait et qu'il y ait jamais eu... Elle sont en elle-même le résultat d'une restriction des possibilités d'action. On ne peut donc arguer de l'existence de ces deux seules possibilités finales de cours d'action pour dire sauver le moine IMPLIQUE de quitter son poste ou rester à son poste IMPLIQUE de laisser mourir le moine. C'est juste ce que cela implique pour ce samurai particulier à ce moment de sa vie (samurai qui aurait bien fait en l'occurence de travailler sa méditation et de prévoir ce genre de situation en mettant une boule sifflante dans son carquois).
Autrement dit, si un personnage se retouve face à un dilemme déshonneur/déshonneur ce n'est pas parce que ce dilemme est la seule alternative qu'il y ait jamais eu. C'est aussi le résultat de ses actions précédentes qui l'on mené là. En terme fictionnel, un dilemme déshonneur/déshonneur doit toujours être lié au "dharma" du personnage (donc on évitera en général les dilemmes de ce genre pour un problème mineur qui ne fait pas sens pour le personnage ou qui n'a pas d'implication profonde dans la suite des évènements).
Doji Satori a écrit :"Il est plus honorable de rester à son poste que de secourir un moine" se traduit pour toi en une perte d'honneur.
Non, rester à son poste n'est pas honorable : c'est juste attendu et normal.
Doji Satori a écrit :Je ne dis pas que c'est honorable, juste une supériorité de l'un par rapport à l'autre ...
Je ne suis pas sûr de comprendre, pour moi si "c'est plus honorable", c'est que forcément, "c'est honorable"...
Kocho a écrit :Oui, aussi, c'est donc bien une question de choix et de point de vue. Maintenant, la situation permet l'interprétation inverse (sévir ou mettre le seigneur dans la situation où il sera obligé de sévir sans avoir tenté de résoudre le problème autrement, peut créer des troubles à terme. C'est donc bien une situation qui n'a pas qu'une solution honorable.
Doji Satori a écrit :Ben, pour moi on est passé d'une situation "banale" où un samuraï où un samuraï a la latitude entre la clèmence envers un paysan à une situation de guerre civile latente où je ne vois plus trop la pertinence de l'exemple du paysan honnête cachant une partie de sa récolte ...
C'est pertinent si la situation est devenu explosive suite à un mauvais gouvernement du seigneur. Au samurai de décider s'il veut contribuer à pourrir la situation ou l'améliorer (ce peut etre en résumé son dilemme moral).
Doji Satori a écrit :
Chez moi, aucun dirigeant n'a à coeur le bien du peuple mais le bien de son clan.
Les paysans ne sont pas le clan, ils sont la richesse du clan. Le pressurer est la façon d'avoir le plus de richesses et donc plus de puissance. Après, on peut partir sur des considérations comme quoi le bien être du peuple entraîne davantage de richesse etc ... mais c'est plutôt une idée moderne. On peut avoir du "moderne" dans Rokugan, ce n'est pas le soucis, juste que c'est loin d'aller de soi ...
Pourquoi pas ? cette vision radicale d'une société féodale inhumaine est intéressante. Ça permet des situations extrèmes.
Cependant, si l'on prend l'angle économique ne pas considérer qu'une révolte – même matée – coûtera cher, c'est un mauvais calcul, quelle que soit l'époque.
Surtout, postuler que pressurer le peuple n'est pas un bon mode de gouvernement n'est absolument pas une vision moderne, ou alors Confucius est moderne lorsqu'il dit "Le Prince ne doit pas craindre de ne pas avoir une population nombreuse, mais de ne pas avoir une juste répartition des biens." Ça ne veut pas dire être pour autant en faveur d'un bien-etre, au sens moderne, du peuple… ainsi Lao Tseu conseillait aux gouvernants d'œuvrer pour que le peuple ait l'estomac bien rempli mais la tête vide, car son ignorance garantit qu'il n'ait pas de désirs...
Il ne s'agit pas de projeter nos aspirations démocratiques modernes dans Rokugan… mais bien de montrer la diversité des conceptions au sein d'une même société. En ce qui me concerne, je m'attache surtout à ne pas montrer deux daimyos qui gouvernent exactement de la même façon et selon les mêmes principes. Je préfère donc montrer parfois des daimyos qui gouvernent avec douceur et en accordant au peuple la satisfaction d'un ventre plein, et d'autres qui ne se préoccupent des paysans que lorsqu'ils posent des problèmes... avec à chaque fois des conséquences différentes selon la situation économique et politique de la région. Sous certaines conditions, un daimyo trop débonnaire peut être catastophique, et un autocrate sans pitié peut s'avérer un atout...
Le samuraï a une marge de manoeuvre tout en considérant que le seigneur si il avait connaissance des faits aurait fait exécuté le paysan et sa famille ...

Bref, c'est loin d'être clair pour moi tout ça.
La loyauté, ce n'est pas l'obéissance absolue au seigneur. Et certainement pas l'obéissance aux intentions qu'on lui prête. De meme que le samurai de ton exemple tiré de l'Hagakure estime qu'il faut refuser de tailler une cane à son seigneur si c'est pour son bien, un samurai doit être assez autonome pour agir différemment de son seigneur quand il s'agit de le servir (ce qui ne veut pas dire agir contre ses intérets). Personne ne demande à un ambassadeur d'agir exactement comme l'aurait fait son seigneur. Son mandat lui permet d'agir au nom du seigneur, mais il peut avoir été choisi justement parce que sa personnalité diffère de celle du seigneur et qu'il traitera la situation différemment de lui (et d'une façon peut-etre plus adaptée). Pour un yoriki ou un samurai, c'est pareil. A partir du moment où un vassal du seigneur est en droit d'agir sur une situation (et dans le cas exposé, je postule que c'est le cas – que ce soit parce que le seigneur laisse cette latitude à ses samurai sur le fief ou parce que le samurai a une charge effective), il est en droit d'agir comme il l'entend dans la situation sans se soucier de ce que le seigneur aurait fait dans la situation. La seule chose qu'on lui demande c'est de ne pas échouer.
Kocho a écrit :
Régler un problème mineur par soi-meme et faire un rapport ensuite non plus. C'est la façon dont travaillent les Magistrats d'Emeraude, je le rappelle...
Pour moi, "Présenter des demandes courageuses à l'empereur" transposé à la situation présente, c'est aller trouver le daimyô et lui expliquer la situation, point.
En l'occurence Confucius parlait de legislation… pas de problèmes de justice individuels. Donc présenter "une demande courageuse à l'empereur" transposé à la situation, c'est bien aller le voir pour lui demander de baisser les impôts pour les paysans (ce qui fait partie du cours d'action du samurai).
Point.
Sur la question de la justice, Confucius – qui a été ministre de la justice – était assez explicite... « Si le prince élève aux charges les hommes vertueux et écarte tous les hommes vicieux, le peuple le soutiendra ; si le prince élève aux charges les hommes vicieux et écarte les hommes vertueux, le peuple ne se soumettra pas. » La délégation de pouvoir est donc essentielle au gouvernement et la rectitude morale – donc leur capacité à décider de façon autonome – des représentants du seigneur est une racine du pouvoir.
Si l'acte n'est pas secret, alors qu'attendent les autres paysans qui souffrent de la même situation pour faire la même demande au samuraï ?
Comme je le disais déjà plus haut, très bien… qu'ils le fassent. Mais il faut qu'ils prennent le risque d'avouer qu'ils ont eux-même caché du riz… Pas sur qu'ils soient beaucoup à vouloir admettre cela devant un samurai... Mais imaginons qu'il le fasse, cela peut effectivement être une conséquence intéressante du choix du samurai. (Et à lui de voir comment il va répondre à leur demande, mais c'est une autre histoire...)
Le paysan qui cache le riz alors que le seigneur le ferait exécuter pour cela est "digne de sa compassion" ?
Tout à fait, la voie du bushido est personnelle. Les samurai ne sont pas censés se conformer à la vision qu'en a leur seigneur. Ce n'est pas parce qu'un seigneur agit de façon impolie ou insincère que ses vassaux doivent se sentir obligé de faire de meme dans des circonstances semblables, meme s'ils le représentent. Je ne vois pas pourquoi ce serait différent pour la compassion...
Ben, si je reprends ta logique avec :
Je dois sauver le moine A de la noyade ; je dois sauver le moine B de la noyade.
Je reprends exactement tes propos précédent en remplaçant "garder la porte" par "sauver le moine B" :
La logique m'échappe. Si tu remplaces les termes d'un problème par des termes qui ne sont pas de meme nature (en l'occurence une alterative composée de deux termes différents remplacée par une alternative composée de deux termes semblables), ce ne peut plus être le même problème donc la solution sera forcément différente.
Les données du problème que tu posent montrent bien que le cours honorable à suivre est de faire ce qu'il peut pour sauver les moines. Il n'y a donc pas de dilemme d'honneur à sauver un moine plutot qu'un autre, et pas d'alternative apparente au cours d'action. Le dilemme "sauver le moine A" ou "sauver le moine B" est artificiel...
De plus ici, si le samurai ne sauve qu'un moine, il a une action positive pour justification de ce qu'il n'a pas accompli. Ce qui n'était pas le cas dans le dilemme précédent. Rien ne prouve, si le samurai quitte son poste et qu'il sauve le moine, que le moine serait mort s'il ne l'avait pas fait (si tant est qu'il le sauve, le coup de chaleur peut avoir tué le moine de toutes façon)... De meme, rien ne prouve, si le samurai reste à son poste, qu'il n'y avait pas de moyen d'aider le moine autrement (en fait on peut précisément reprocher au garde de n'avoir pas prévu un moyen de prévenir quelqu'un en cas d'attaque, à cet endroit où il ne peut manifestement pas etre entendu quand il crie).
Dans le cas des moines qui se noient, on n'attend pas du samurai en pareille situation qu'il sauve le moine A ET le moine B de la noyade, mais qu'il sauve UN moine, peu importe lequel... Je répète que s'il était attendu par la société et l'honneur que les samurai sauvent tous les moines qui courrent un danger, meme quand c'est impossible physiquement, ils perdraient tous de l'honneur à chaque fois qu'un moine se fait égorger au coin d'un bois...
Dans la situation que tu décris, il n'y a pas de dilemme d'honneur, pusique sauver un moine au mépris de sa propre vie est un cours d'action honorable en soit et qu'il n'y a pas d'alternative raisonnable (sauver un moine inconnu plutot qu'un autre n'est pas un dilemme d'honneur, c'est juste un cours d'action qui n'engage pas d'action déshonorante - il ne pouvait sauver plus d'un – ou deux – moines quoiqu'il fasse). On ne peut donc arguer que le samurai n'a pas fait le choix de sauver un moine puisque précisément, il l'a fait. Qu'il n'ait pas sauvé le moine B n'est pas le problème et cela n'engage pas son honneur.
Le problème, c'est que je ne vois pas ce qui empêche qu'on dise dans un tel cas : "Vous avez laissé mourir ce moine A" (sous entendu : "vous avez pris une solution déshonorante")
Un certain bon sens, peut-être ? Il n'est pas déshonorant dans une catastrophe de ne réussir qu'à limiter les pertes... Le samurai n'est pas responsable de la catastrophe. Il est juste en devoir d'aider à limiter les dégats dans les cadre de ses possibilités physiques. Quoiqu'il fasse, quel que soit son choix, la majorité des moines mourra. C'est présent dans les données du problème dès le départ. Contrairement au problème précédent où il est possible physiquement de sauver le moine.
Dans ce cas, en regardant le cours positif de ses actions (il a sauvé un moine et les autres sont morts quand il est arrivé sur la berge emporté par le courant), nul ne fera au samurai le reproche de n'en avoir pas sauvé plus. Il n'était pas possible de le faire. Regarder mourir un moine à quelque pas de là où on se trouve est bien un tout autre problème, qui génèrera forcément un questionnement sur l'honneur de l'individu qui agit ainsi.
"Il est plus honorable de rester à son poste de garde que de d'aller secourir le moine" n'est pas une spéculation, c'est un principe moral que l'on pose dans son Rokugan (on peut prendre l'inverse on s'en fiche).
Pour moi , il est spéculatif de poser qu'une alternative est plus honorable ou plus déshonorante que l'autre tant que celles-ci ne sont pas accomplie.
Doji Satori a écrit :Ben cela me surprend, parce que précédemment on était d'accord pour dire qu'il était clair que les personnages sont au courant de ce qui est honorable et non honorable ou que tel choix est plus honorable qu'un autre. Sinon, on est dans le flou artistique le plus total sur la moralité de la société.
Tu as raison sur ce point. Mais je fais ici la différence entre ce que le personnage juge honorable ou déshonorant (sans se tromper, s'il évalue bien tous les paramètres) et le cours d'action lui-meme qui peut mener à un résultat imprévu.
Encore une fois, ce n'est pas une alternative de choix, c'est une seule action qui entraîne obligatoirement un acte honorable ET un acte déshonorable.

C'est justement ce que je ne comprends pas. Il est possible de sauver le moine sans quitter son poste (en étant mieux préparé). Et il est possible de quitter son poste sans sauver le moine (jet de médecine raté et très grosse perte d'honneur). Comment se fait il par conséquent que quitter son poste et sauver le moine soient considérés comme une seule action ?
En clair aucune de ces actions ne dépend obligatoirement d'une autre. Elle sont séparées et il aurait été possible à un samurai plus honorable et mieux préparé de lancer un pigeon voyageur pour prévenir quelqu'un… ce qui aurait résolu tous les problèmes.
Ce qui crée le dilemme particulier dont on parle, c'est autant la situation que le jugement du samurai sur la situation (il sait que le moine est en danger de mort si on en le met pas à l'ombre, il sait que personne ne va passer avant des heures et qu'on ne l'entendra pas s'il appelle). Pour le samurai, il se trouve que les deux cours d'actions possible sont de quitter son poste pour aider le moine, ou de rester à son poste et laisser mourir le moine.
Mais ça ne veut pas dire pour moi qu'il faille prendre les limitations du dilemme pour autant vis-à-vis de l'honneur... En fait, il existe des solutions physiques (pigeons voyageurs, boules sifflantes, fusées Agasha...) au problème... Juste, le samurai n'en dispose pas.
En clair, "l'honneur" se fiche que le samurai n'ait à ce moment-là à sa disposition que ces deux cours d'actions possibles... Le simple fait que le samurai ne soit pas préparé à une telle situation signifie qu'il mérite le déshonneur qui en résulte. Causes et conséquences...
Faire perdre de l'honneur en fonction des actions déshonorantes du samurai et lui en faire gagner selon ses actions honorables, indépendamment du fait que le dilemme existe, me semble donc plus juste au final, à la fois pour faire ressentir avec acuité le dilemme et pour traiter la situation en toute impartialité (c'est à dire comme une simple conséquence de l'action). Impartialité en l'occurence ne signifie pas "Juste"...