Pénombre a écrit :Le centre a toujours voulu "réconcilier" l'opposition entre la droite et la gauche mais traditionnellement, il a toujours aussi été plus proche de la droite et s'est rarement distinguée d'elle au parlement ces trente dernières années. L'UDF actuel semble plus individualiste sur ce plan là mais un certain nombre de pontes à l'intérieur considèrent que c'est surtout utile pour faire monter les enchères et obliger l'UMP (comme en son temps le RPR) à lacher du lest par ailleurs (sièges ministériels, accords électoraux aux municipales, etc...). Ca a marché par le passé et après deux mandats présidentiels et une confortable majorité à l'assemblée nationale, l'UMP ne peut pas être certain de conserver l'avantage tout seul l'an prochain vu les côtes de popularité plutôt moyennes de ses ténors. D'élections en élections, l'UDF a réussi à faire grimper les enchères depuis 2002.
le discours de Bayrou (qui ne fait pas l'unanimité dans son propre parti d'ailleurs) est plus marqué "social-démocrate" que "centre-libéral" par rapport à ces dernières années et il peut donc raisonnablement mordre dans la gauche proche du PS, qui ne croit plus en cette structure mais ne souhaite pas s'aventurer vers l'extrème gauche et se refuse à voter UMP.
Il a un certain franc-parler qui évite la démagogie populiste et les envolées technocratiques en même temps, donc il peut également plaire par son discours.
maintenant, si on met de côté le personnage lui-même et qu'on en reste à l'organisation, le créneau centriste est toujours le même : rassembler les modérés des deux camps et jouer une politique de stabilité qui ne remet pas en cause le système.
Ca permet de contenter les gens de gauche déçus, ça permet de contenter les modérés de droite avec des idées progressistes et au final, ça n'apporte rien de plus que les autres formations au pouvoir en terme politiques mais au moins, ça permet de ne pas voter pour une droite musclée qui annonce encore plus d'efforts dans sa politique ouvertement de droite ou de ne pas voter pour un parti dit de gauche qui étouffe le reste de ce versant politique et avoue ouvertement avoir l'intention de continuer ce que faisaient ses adversaires, mais "moins brutalement".
c'est typiquement ce que l'on appelle un vote refuge, quand on ne souhaite pas voter PS ou UMP et que l'on a pas envie d'aller voir vers les extrèmes.
maintenant, le vote refuge ne prend généralement de l'ampleur que quand les autres alternatives semblent soit plus effrayantes, soit moins vraisemblables en termes de succès électoraux. C'est à dire que les centristes vivent sur les faiblesses et les conneries des autres partis bien plus que sur leurs propres mérites.
Je serais tenter de dire "oui mais non"
Aujourd'hui la vision que j'ai de l'UDF n'est plus celle que tu viens de citer (qui était effectivement la leur lors des dernières élections). Lorsque tu écoutes attentivement la ligne actuelle du parti (j'adore cette phrase :D) c'est au contraire un discours changeant par rapport aux deux caciques que sont Sarko et Sego.
C'est en premier lieu un discour pro-européen qui n'a rien à voir avec les déclaration des autres partis en lice.
C'est ensuite, une certaine différentiation dans l'approche du "politique" (ce qu'essaye de faire Sego mais sans aucune finesse ni diplomatie).
C'est aussi comme tu le soulignes une tentative de rassemblement aux bords (gauche et droite) mais pas dans un consensus moux comme tu sembles le suggérer mais comme au contraire une avancée.
C'est celui qui me semble tenir le discours le plus réaliste tout en évitant l'écueil d'un populisme de rigueur (sur les profs, les fonctionnaires, les méchantes-entreprises-délocatisatrices).
Toutefois, il manque encore au centre des médias capablent de lui donner une stature de gouvernement ainsi qu'une visibilité claire de leur positionnement (gauche/droite).
Il ne faut pas se leurrer que les médias actuels se focalisent actuellement sur deux "candidats" et que les autres ont droit à la portion congrue les laissant dans l'imaginaire collectif comme incapable de pouvoir exercer une véritable alternance du pouvoir.