Competence Sociale RP ou non ?

Forum dédié au JDR Légende des 5 Anneaux, toutes éditions confondues.

Modérateurs : Magistrats de Jade, Historiens de la Shinri

Avatar de l’utilisateur
Tetsuo
Magistrat de clan
Messages : 4273
Inscription : 04 mars 2003, 00:00
Contact :

Message par Tetsuo » 30 juin 2006, 15:41

Kocho a écrit : Pas sur le type de coup, mais si sa tactique d'approche du combat a été avisée, oui. La description précise au coup par coup du combat en général, je trouve ça plutôt ennuyeux, et je trouve que ça ralentit sans offrir de réel bénéfices à la narration par rapport aux conventions des règles. (Comme dit Tarantino pour décrire les compat de Kill Bill dans son scénario : tout ça se résume en fait à "tchik tchak").[...]
Un MJ demandera au joueur faisant un bluff (etiquette ect.) de décrire, parler, bref incarner son personnage.
Or dans certains cas, combat (le plus notable), les dés sont jettés point barre.

A ce moment là, pourquoi ne pas avoir que les compétences jetables sur la fiche de personnage ? Et estimer les compétences sociales par l'incarnation.

Ou inversement, et certains systéme l'ont fait, aucun jet de dés. Tout doit être décris.

Bien sur l'effet dramatique...
Le samouraï Hida est seul face à son adversaire, ils luttent sur le Mur, et échangent maints coups. (dés qui roulent) L'ennemi tombe, se raccroche à la jambe du Hida, l'etrainant dans sa chutte vers l'Outremonde au pied de la Muraille. Dans un dernier jet de Kenjustu le Hida tranche la main de son sabre court (ND 50, utilisation du Vide ect...)

Finalement, les dés ont été utilisés, seul le MJ a décrit la scéne.

Le samouraï Doji se lance dans une réthorique afin de confronter le vil courtisant qui a salit sa réputation. Il déclame devant une assistance médusé.
Et la le MJ dit : ok qu'est ce que tu dis, faisons le en RP....

Injuste non ?
Eppur si muove

Avatar de l’utilisateur
Doji Satori
Adhérent
Adhérent
Messages : 1379
Inscription : 07 mai 2002, 23:00

Message par Doji Satori » 03 juil. 2006, 10:54

Compétence sociale RP ou non ?

Effectivement Matsuura, un vieux débat de la Voix. Cela faisait longtemps. ;)

En préambule, je dirai que le problème ne se pose qu'en cas de différence entre les capacités du personnage et celles du joueur. Sinon je ne vois pas bien l'intérêt d'une discussion. Tout du moins, il se pose en d'autres termes qui ont déjà été abordés ici par Kocho et Ding On (en gros le RP n'est pas une finalité en soit, certaines situations peuvent être réglées par un jet de dé pour fluidifier le jeu, affaire de tempo).

Premièrement, le problème de l'inadéquation éventuelle entre la "feuille de personnage" et l'"interprétation du joueur" ne se limite pas aux compétences mais s'applique aussi aux caractéristiques (Traits).
De la même façon que l'on pourrait dire que le RP ne correspond aux compétences du perso, le RP pourrait ne pas correspondre à l'Intelligence, à l'Intuition ou à la Volonté du personnage. C'est donc tout l'aspect "mental", "psychologique" qui pose problème.

Deuxièmement, il est primordial de définir à la tablée le contenu des compétences sociales et des Traits mentaux.
Par exemple, dans le débat Etiquette est ramené souvent à la politesse alors que la définition est "Savoir quoi dire et dans quelles formes". Si dans votre Rokugan, l'Etiquette est le respect de la politesse la plus basique, alors effectivement tous les heimin l'ont pour éviter le kirisute gomen.
Plus, le concept est abstrait, plus il doit être défini autour de la tablée pour que les joueurs fassent leurs choix de développement en connaissance de cause.

Voilà pour le préambule maintenant mon avis plus tard (je n'ai plus le temps là :)).
En cherchant la voie, vous trouverez le vide. Dans le vide est la force sans le mal.

Avatar de l’utilisateur
Kocho
Gokenin
Messages : 1267
Inscription : 21 nov. 2003, 03:39
Localisation : 1d8 = Tête (1) Tronc (2-3) membres (4-8)
Contact :

Message par Kocho » 03 juil. 2006, 18:30

Kocho a écrit : A ce moment là, pourquoi ne pas avoir que les compétences jetables sur la fiche de personnage ? Et estimer les compétences sociales par l'incarnation.
C'est le cas. Les compétences sociales font pour moi partie des compétences nécessitant parfois un jet de dé. J'ai déjà expliqué dans quel cadre et je ne vais pas me répéter là-dessus. C'est le systématisme du lancer de dé en combat comme pour compétence sociales avec lequel je ne suis pas d'accord.

Il se trouve par ailleurs que les compétences de combat nécessitent plus souvent de jeter les dés, pour des raison purement dramatiques. Par ailleurs, même si une compétence n'est pas utilisée, elle sert à construire le personnage, donnant une indication simple et facile à retenir de ses capacités.

Si un joueur veut interpréter un PJ incapable d'aligner trois mots correctement (Intelligence 2, Etiquette/Courtisan etc 0) très bien, mais il va souffrir, et je le préviendrais. Et je serai très clair sur le fait qu'il n'est pas question d'esquiver de jouer le personnage en compensant par le roleplay. Le bon roleplay c'est de rester cohérent avec le personnage choisi. Si un joueur n'est pas cohérent à la table avec le personnage, je discute avec lui après la session (ou même pendant celle-ci, si c'est un one-shot) pour adapter le background de départ au personnage interprêté.
Ou inversement, et certains systéme l'ont fait, aucun jet de dés. Tout doit être décris.
Pour moi, ça ne marche pas, meme à Ambre. J'ai fait beaucoup de scénarios sans dés à une époque en tant que joueurs (et ça m'arrive encore), et même avec un bon Mj les combats sont inintéressants et trop intellectualisés. Le dé - ou tout autre forme d'aléatoire - permet de rendre le combat plus viscéral, plus riche.
Le samouraï Doji se lance dans une réthorique afin de confronter le vil courtisant qui a salit sa réputation. Il déclame devant une assistance médusé.
Et la le MJ dit : ok qu'est ce que tu dis, faisons le en RP....

Injuste non ?
Non. Ce n'est pas une question de savoir ce qui est juste ou non mais ce qui est approprié pour la scène. Le Mj n'est pas un juge de paix, il est le garant de la narration. Les règles servent juste à donner un cadre commun. Mais le problème réel n'est pas de savoir si le Mj est juste, mais si les joueurs ont confiance en lui. Un Mj peut tuer de façon tout à fait injuste un Pj et garder la confiance de ses joueurs parce que cela aura eu du sens, que la scène aura été magnifique et le moment approprié.
Pour revenir à ton exemple, la première scène est du pur suspense et ne fonctionnerait pas sans le lancer de dé. La deuxième en revanche est destinée à etre un moment d'anthologie à la table et ne peut fonctionner bien que si le joueur fait une performance inoubliable pour convaincre. Résolue par le seul jet de dé, c'est une scène faible (maintenant si le joueur a déjà établi à de nombreuses reprises la capacité de son,, PJ à convaincre, le jet de dé peut servir à éviter une redondance et permettre une ellipse). Même sans ellipse, un jet de dé peut être utile dans la scène, si par exemple le MJ a son tour interprète la défense du courtisan de façon magistrale... Auquel cas un jet en opposition peut être souhaitable, pour faire ressentir d'autres éléments, ou pour simplement amener un élément de surprise à la scène. Mais ce n'est en aucun cas obligatoire pour que la scène soit payante et intéressante.
Effectivement Matsuura, un vieux débat de la Voix. Cela faisait longtemps.
C'est dans les vieux pots… etc. :)

Pour le reste je suis assez d'acord. Un Joueur doit tenir compte de ses scores pour construire le personnage (en n'oubliant pas que 2 à L5R est censé représenter la moyenne des Rokugani)
Cependant, il ne faut pas oublier que la carte ne représente pas le territoire.
"Tout le monde sait l'utilité de l'utile, mais qui sait l'utilité de l'inutile ?"

Mon blog se trouve ici :
http://denyscorel.over-blog.com/

Avatar de l’utilisateur
Doji Satori
Adhérent
Adhérent
Messages : 1379
Inscription : 07 mai 2002, 23:00

Message par Doji Satori » 04 juil. 2006, 14:27

Définir à la tablée le contenu des compétences sociales et des Traits mentaux permet d'une part de comprendre leur utilité, leur domaine d'application et a contrario leur domaine de non application. Ce dernier étant alors libre et RP (ou jet de Trait si on veut accélérer la scène).

Plus le nombre de compétences et de Traits mentaux est important et plus il existera de points d'achoppement entre les caractéristiques du PJ et sa représentation par le joueur.

Ainsi, politesse et Etiquette ; mensonge et Sincérité ; convaincre et Rhétorique ; questionner et Enquête ; plaire et Séduction sont autant de sources de complications …

Il faut donc trancher au cas par cas en choisissant toutes les possibilités entre les deux extrêmes, soit la définition du contenu et donc de son domaine d'application de la Compétence / Trait fait que son développement devient obligatoire (cas de l'Etiquette chez Seppun Okuma par exemple) soit elle devient inutile (et autant la supprimer pour éviter d'avoir des joueurs éprouvant du ressentiment à développer une compétence qui ne sert jamais).

Supprimer des compétences sociales (ou tout du moins limiter leur nombre) permet d'éluder le problème mais il est possible aussi de définir différemment un domaine selon si le personnage est joueur ou non joueur. Dans Rêve de Dragon par exemple, le score d’Intellect est l’Intelligence pour un PNJ et uniquement la capacité de mémorisation pour un PJ, la capacité de raisonnement étant celle déployée par le joueur.
Ainsi, on ramène un peu trop souvent les capacités sociales aux facilités d’élocution, au bagou. Avoir un haut score en Etiquette ou en Courtisan ou en Rhétorique n’est pas forcément être un beau parleur et inversement …

Aussi, le problème n’est pas toujours la Compétence du PJ mais dans les cas d’opposition l’écart de compétences entre les différents intervenants.

Qu’importe que le joueur déploie toute sa magnificence alors que son personnage n’a pas Rhétorique ou est moyen en Intuition si l’interlocuteur PNJ est au même niveau.
Tirer les joueurs vers le bas, le limiter dans son rôle m’apparaît donc rarement comme une bonne solution.

En fait, le problème n’est pas tant la capacité sociale du PJ ou du joueur mais l’incapacité du MJ à y faire face, à s’élever au niveau du joueur ou à mettre en œuvre un PNJ supérieur socialement à celui campé par le joueur, à prendre le pas en roleplay.
Le MJ peut effectivement le rappeler à l’ordre hors jeu ou lui faire faire un jet de dés mais cela coupe la scène et peut brimer le joueur.
Ce n’est pourtant pas toujours nécessaire car le MJ peut corriger le tir avec des procédés plus ou moins simples. Par exemple :
- A Rokugan, le statut social prend le pas sur l’argumentation mettre en avant le statut social supérieur du PNJ pour dire « j’ai raison ! » ou « vous m’insultez ! ».
- Décrire la réaction de l’assistance au discours du joueur pour le déstabiliser. Désapprobation, rires moqueurs, air catastrophé des alliés du PJ, yojimbo qui mettent la poignée sur le saya. Le MJ a la maîtrise du milieu.
- Si le joueur manie un langage sophistiqué au-delà de sa Compétence Etiquette, ne pas hésiter à le reprendre sur son vocabulaire même employé à bon escient. Les tournures de phrases françaises ne sont pas forcément les bonnes en Rokugani. « Vous me présentez vos condoléances. Comment osez-vous ? Vous êtes d’une grossièreté monsieur ».
- Mettre le joueur sur un terrain inconnu. « Ce que vous me dites est bien intéressant monsieur, mais que faites vous du traité de Shimoyara ? ». Bien sûr, Shimoyara ne dit rien au joueur et hors de question de faire un jet à ce moment de jeu.
- Préparez vos PNJ forts socialement. Ceux-ci ont des capacités d’école de courtisan, mettez les en œuvre préalablement à une rencontre avec vos joueurs. Au besoin, faites des jets préalables pour détecter les faiblesses des joueurs. Prévoyez des répliques, des terrains d’attaque, choisissez le moment. Vous connaissez leur feuille de perso, profitez-en. C’est déloyal, mais si il faut que vous campiez un PNJ fort socialement crédible en RP, il est préférable d’avoir un maximum de matières pour prendre le pas.

Le joueur se refuse à développer des compétences sociales malgré vos recommandations et s’obstine à camper le parfait courtisan à la cour impériale. Il est vraiment très fort en roleplay et vous ne vous sentez pas de taille à l’affronter.
Jouez-la au second degré. Faites en le « bourgeois gentilhomme » de votre cour. Tournez-le en ridicule (voir absolument le film éponyme !). Par exemple :
- Laissez le parler face aux courtisans PNJ et notez ses tics verbaux. Le jeu sera pour les courtisans de lui répéter ce tic verbal un maximum de fois sans que le PJ le remarque.
- Les courtisans flattent et s’extasient les performances artistiques, la tenue vestimentaire, les tournures de phrases, le goût du PJ lorsqu’elles se révèlent déplorables. Le PJ ne manquera pas de les reproduire quand il se retrouvera face au daimyô …
- Multipliez les situations inconfortables en évitant la confrontation directe. Les courtisans utilisent des mots qu’il ne comprend pas, il surprend des sourires de connivence, on se tait quand il rentre dans une pièce. il est incapable de distinguer la maîtresse de maison de ses trois dames de compagnie, à laquelle s’adresser ?
- Inventez un code de l’étiquette afin de mettre en place des situations où il se piégera tout seul. Si prononcer le mot « chat » dans une demeure porte malheur, mettez un greffier sur les genoux de l’hôtesse.

Problème inverse, le RP du joueur est médiocre et le personnage est censé être un brillant courtisan.
C’est là que l’on touche une différence essentielle entre le JdR fortement RP et le théâtre c’est que le joueur ne connaît pas son texte par cœur et personne n’est là pour lui souffler (ce n’est certainement pas le rôle du MJ). On peut essayer de camper quelqu’un de moins « charismatique » ou moins manipulateur mais comment peut-on être « plus » ?
Multiplier les résolutions par jet de dés, parler sur le mode indirect, reformuler, rend le personnage peu crédible et fait sortir du jeu les autres joueurs et le MJ.
Dès lors, je pense d’une part qu’il ne faut pas être trop ambitieux dans le personnage que l’on campe, y aller progressivement quitte à se fixer des objectifs de jeu. D’autre part, comme dit précédemment de la même façon que l’on peut être un excellent bushi général et un piètre bushi guerrier l’on peut être un excellent courtisan négociateur et un piètre courtisan orateur. Il y a d’autres façons de mettre en avant des compétences sociales.
Inutile donc de se lancer dans de grandes tirades, de prendre systématiquement la parole si l’on ne sent pas les épaules. Au contraire même …

Quand bien même, je pense qu’il est du devoir du MJ de jouer l’environnement, mais là en faveur du joueur afin de lui faciliter son rôle, de lui permettre de hausser son jeu, de briller à la tablée. Si le MJ glisse au joueur ayant des compétences sociales préalablement à la rencontre importante que prononcer le mot « chat » dans une demeure porte malheur, peut être arrivera t-il à voir le risque et faire taire son camarade trop bavard ? Lui-même n’aura aucune difficulté à distinguer l’hôtesse de ses dames de compagnie à la largeur de son obi ou à la particularité de sa coiffe …
Donner plus d’informations à ceux qui ont la compétence ou le Trait idoine est rependu (le mieux étant que cela se fasse à l’insu de tous) mais je pense que quelquefois il ne faut pas hésiter à aller plus loin quitte à écorner le principe de « les paroles du joueur sont les paroles du personnage ».
Une bourde grossière pourra être prise pour un calembour par l’assistance qui réagira favorablement (une fois ça va …).
Les mêmes mots n’auront pas la même portée, ne seront pas pris en compte de la même façon entre celui qui a la compétence et celui qui ne l’a pas. Le joueur ne peut pas augmenter sa capacité à discourir mais vous pouvez réduire à l’esprit critique de vos PNJ spécialement pour l’occasion.

Celui qui aura une compétence Etiquette ou Courtisan élevé fera parti d’un certain milieu. Au cours d’une réception où il ne connait personne, les PNJ viendront spontanément auprès de lui afin de lier connaissance. Il n’aura pas besoin d’aller vers le milieu, de rechercher les informations, le milieu et les informations viendront à lui.

Tout ceci vise à ce que le joueur peu à l’aise dans l’expression orale acquière plus de confiance et prenne davantage d’initiative sociale, soit à l’aise dans son rôle.


En conclusion, pour moi il est nécessaire que les joueurs voient une utilité pratique à développer les compétences et Traits sociaux dans votre Rokugan (et donc qu’il en appréhende parfaitement leur contenu et leur utilisation dans le jeu) autrement que pour faire plaisir au MJ et avoir la correspondance somme toute artificielle RP / feuille de perso.

Voilà en gros ma façon de voir et de gérer le RP et les comp sociales (avec pas mal de RP :))
En cherchant la voie, vous trouverez le vide. Dans le vide est la force sans le mal.

Avatar de l’utilisateur
Tetsuo
Magistrat de clan
Messages : 4273
Inscription : 04 mars 2003, 00:00
Contact :

Message par Tetsuo » 04 juil. 2006, 15:11

Je crois partager la vision de Doji Satori –sama.

Je penses que là où Kocho –sama place un dialogue avec le joueur et un rappel à son devoir d’interprétation du personnage, je ne fais plus cet effort préférant valoriser d’une autre façon les joueurs ayant pris les compétences pour leurs personnages.

L’idée pour moi est de contraindre au minimum le joueur, ainsi certains MJ aiment lorsqu’un joueur leur écrit lettres et courriers adressés aux seigneurs, moi j’ai des joueurs qui me disent : je lance les dés, hein, mon personnage a 3 en calligraphie, 3 en droit, 5 en étiquette et 5 en courtisan, je lance quoi ?

J’ajoute que nous parlons de joueurs ayant volontairement omis une compétence comptant sur leur jeu d’interprétation pour compenser. La solution qui consiste à aligner la fiche à l’interprétation trouve souvent ses limites dans le fait qu’un joueur mettra ‘le minimum syndical’.

Comment alors départager celui ayant 1 dans une compétence qui fait une très belle interprétation et celui moins à l’aise dont le personnage a 5 ? Le MJ doit des fois être un arbitre et un juge pour ne plus être un simple narrateur.

C’est là que je rejoins Doji Satori –sama quand il parle d’éviter de tirer le joueur vers le bas (en fait il formule d’une façon plus claire ce que j’ai tenté de dire précédemment). Et qu’il faut faire appel à ses ressources de MJ pour remettre dans le contexte, trouver des usages hors règles pour les compétences détournées.
Eppur si muove

Avatar de l’utilisateur
Kocho
Gokenin
Messages : 1267
Inscription : 21 nov. 2003, 03:39
Localisation : 1d8 = Tête (1) Tronc (2-3) membres (4-8)
Contact :

Message par Kocho » 04 juil. 2006, 18:27

Doji Satori a écrit :Plus le nombre de compétences et de Traits mentaux est important et plus il existera de points d'achoppement entre les caractéristiques du PJ et sa représentation par le joueur.
Oui, à condition de considérer la feuille de perso comme le territoire et non comme la carte. La feuille de perso n'est pour moi qu'une indication, pas le personnage représenté. La représentation du personnagev c'est ce qui se passe autour de la table. Les caracs et compétences sont surtout des potentiels. Ce seront les résultats à la table qui détermineront ce qu'est le PJ. Il n'y a donc pas achoppement entre l'interprétation et la caractéristique, mais mouvement de l'un à l'autre. Ces mouvements sont ceux de tout personnage de fiction (qui peut connaître des victoires comme des défaites) et met en valeur l'importance de l'acte.
Je crois que remettre le joueur en face de la réalité (ce qui a été joué et l'impact émotionnel qui en a résulté) plutôt qu'en face de l'intention (ce qui était prévu sur la feuille et le background) est la meilleure garantie contre les divers abus des joueurs.
Il faut donc trancher au cas par cas en choisissant toutes les possibilités entre les deux extrêmes, soit la définition du contenu et donc de son domaine d'application de la Compétence / Trait fait que son développement devient obligatoire (cas de l'Etiquette chez Seppun Okuma par exemple) soit elle devient inutile (et autant la supprimer pour éviter d'avoir des joueurs éprouvant du ressentiment à développer une compétence qui ne sert jamais).
C'est intéressant, mais j'ai là dessus une vision fort différente.
Je crois qu'aucun joueur à ma table (ni en fait à aucune des tables où j'ai joué ces dernières décennies) n'a jamais manifesté ou même développé de ressentiment pour une telle raison. Ça ne veut pas dire que nous n'aimons pas customiser leurs PJ, mais bon, même si une caractéristique sert juste à etre là pour indiquer quelque chose sur le Pj, c'est déjà pas mal...
Maintenant, je ne sais pas si cette façon de voir est si répandue que cela, mais avoir un joueur qui proteste pour une histoire de carac qui ne sert pas, je comprends que ça demande de prendre des options différentes. Je ne vois pour l'instant pas l'intérêt de m'en préoccuper, parce que le cas ne se présente pas avec les joueurs que je fréquente.
De plus je ne sais littéralement jamais si un jet de dé sera un jour nécessaire (et crucial) dans un domaine particulier. Je ne vais pas en abandonner la possibilité. De même que je ne forcerai pas un jet de dé, s'il n'a aucune raison d'être pour la suite de l'histoire.

Qu’importe que le joueur déploie toute sa magnificence alors que son personnage n’a pas Rhétorique ou est moyen en Intuition si l’interlocuteur PNJ est au même niveau.
Tirer les joueurs vers le bas, le limiter dans son rôle m’apparaît donc rarement comme une bonne solution.
Pour moi, faire jouer un rôle dans lequel un joueur est mauvais et au fond sait qu'il est mauvais, le tirera toujours vers le bas. Aider un joueur à choisir un rôle où il s'épanouira, c'est au contraire le tirer vers le haut. Il est impossible qu'un joueur ayant une vraie difficulté d'élocution, due à un manque d'assurance, ne soit pas en permanence frustré s'il joue un courtisan de la Grue célèbre pour son beau parler. Surtout si, à la table, un joueur interprétant un Scorpion est capable, lui, d'interpréter avec fluidité toutes les scènes nécessaires où son PJ fait assaut d'éloquence. A chaque fois que j'ai vu des rôles forcés à une table (je ne parle pas de rôles inattendus pour un joueur, mais bien de rôles forcés - c'est à dire, où le Mj n'avait pas pris le temps de parler de toutes les implications avec le joueur), la campagne s'est mal finie pour le PJ ou pour les autres. Parfois meme, les groupes se sont fâchés. Il s'agit bien d'une intervention du méta jeu au sein du jeu lui-même. Le jeu de rôle n'est pas indépendant du réel.

Je pense donc que ça vaut la peine d'y réfléchir avant, vu l'impact que ça peut avoir. Tirer le personnage vers le haut, en l'occurence, ça peut bien sur être le fait de lui faire confiance, s'il est sûr que ce personnage lui correspond et qu'il est capable de l'interpréter correctement (après tout un Mj n'est pas un responsable de casting, si le joueur y tient tant que ça... qu'il le joue ! mais le MJ doit être vigilant si le joueur commence à être frustré par son personnage), mais cela peut aussi être lui donner le moyen de jouer sur ses forces, donc de le mettre en valeur dans le jeu, non par le procédé artificiel des jets de dé (dont il saura, il n'est pas bête, que c'est un palliatif à son inadéquation personnelle) mais par ses qualités réelles (et si vous pensez qu'il n'en a pas, demandez-vous vraiment pourquoi vous voulez jouer avec lui).
En fait, le problème n’est pas tant la capacité sociale du PJ ou du joueur mais l’incapacité du MJ à y faire face, à s’élever au niveau du joueur ou à mettre en œuvre un PNJ supérieur socialement à celui campé par le joueur, à prendre le pas en roleplay.
Le MJ peut effectivement le rappeler à l’ordre hors jeu ou lui faire faire un jet de dés mais cela coupe la scène et peut brimer le joueur.
Ce n’est pourtant pas toujours nécessaire car le MJ peut corriger le tir avec des procédés plus ou moins simples.
En ce qui me concerne : oui et non. Les procédés que tu décris sont intéressants, et j'en pratique certains. Mais dans le cas d'un joueur incapable d'aligner mieux que "Vous avez euh... un beau palais" avec ces 5 en courtisan. Ce n'est pas le MJ qui peut rattraper ça par en faisant s'exclamer l'assistance sur l'acuité du compliment, à moins de vouloir faire du Monty Python. (Je sais qu'un truc pareil à ma table, ça ferait rire tout le monde, moi le premier).

De même, si un Pj fait un discours ultra bien tourné, avec une analyse politique extrèmement bien ficelée à la clé, alors qu'il est censé jouer un plouc, l'impact émotionnel sur les autres joueurs sera si important qu'une mesure de rétorsion en jeu, par exemple une réaction tiède des courtisans, sera perçue comme une manipulation et une injustice… avec raison, à mon avis. Ça a été joué et ressenti, il est difficile de revenir en arrière ou de créer l'impression que le joueur a quand même raté son coup, en feignant une réaction inappropriée et basée sur ses caractéristiques (qui ne sont généralement pas connues des autres joueurs) plutôt que sur son jeu, ou en improvisant une question dont personne ne connaît la réponse (et ça les joueurs le verront)... La manipulation se retournerait contre le MJ car celui-ci perdrait la confiance de tous ses joueurs. Je ne pardonnerais que difficilement à un Mj d'entamer mon plaisir de jeu et nier un grand moment de RP en le dédramatisant pour le seul bénéfice d'une conception mathématique et rationnelle des règles.

Par ailleurs, aussi intéressants qu'ils soient, les procédés décrits ne sont pas adéquat dans toutes les campagnes, car ils influent de près sur la thématique et l'esthétique de celle-ci. Faire "Ridicule à Rokugan", dans l'absolu pourquoi pas ? Et tes conseils pour le faire sont excellents. Juste, dans ma campagne ça ne serait pas adéquat. Je préfère mettre en valeur d'autres aspects de la cour (les aspects religieux, la pesanteur des institutions, etc.) qui s'inscrivent dans le plan à long terme de ma campagne et dans son esthétique.
En conclusion, pour moi il est nécessaire que les joueurs voient une utilité pratique à développer les compétences et Traits sociaux dans votre Rokugan (et donc qu’il en appréhende parfaitement leur contenu et leur utilisation dans le jeu) autrement que pour faire plaisir au MJ et avoir la correspondance somme toute artificielle RP / feuille de perso.
Le fait de manipuler la cohérence interne d'une scène pour qu'elle colle à la feuille de PJ me semble procéder plus du désir de contrôle du Mj sur la partie et donc de son plaisir, que de l'intérêt bien pensé des joueurs. L'intérêt bien pensé des joueurs est toujours : "est-ce que ça sonne juste ?" "Est-ce que la partie en sera améliorée ?" Ce qui se résume pour moi à "est-ce qu'avec ça, l'histoire sera mieux racontée". Or la cohérence "action/réaction" est bien plus essentielle dans une scène que la correspondance "intention préalable/rendu final", (même si le mieux, c'est en général d'avoir les deux). Le jeu de rôle permet à chaque joueur de faire preuve de créativité et d'amener ses particularités et son originalité. Faire coller la feuille de personnage à l'interprétation des joueurs si besoin est, garantit donc la fluidité et la cohérence du jeu, non au bénéfice d'une correspondance artificielle mais de la reconnaissance que ce qui a été joué compte pour quelque chose.
Dernière modification par Kocho le 05 juil. 2006, 01:56, modifié 1 fois.
"Tout le monde sait l'utilité de l'utile, mais qui sait l'utilité de l'inutile ?"

Mon blog se trouve ici :
http://denyscorel.over-blog.com/

Avatar de l’utilisateur
Ariman
Samurai
Messages : 564
Inscription : 21 mai 2002, 23:00
Contact :

Message par Ariman » 04 juil. 2006, 19:37

j'abonde assez avec D.S., je ne rajouterai qu'une chose : essayer d'équilibrer le nombre de compétences utiles / nécessaires à un bushi de frappe et à un courtisan. Si le bushi n'a besoin que de 2 skills, ne pas en demander 10 au courtisan et vice versa. Cela dépend de la table et du GM bien sur (et de meme avec les shug), sinon cela déséquilibre trop les PJ.

Shinjo Kyusuken
Samurai
Messages : 323
Inscription : 30 mai 2005, 08:08

Message par Shinjo Kyusuken » 05 juil. 2006, 07:56

Kocho a écrit :De même, si un Pj fait un discours ultra bien tourné, avec une analyse politique extrèmement bien ficelée à la clé, alors qu'il est censé jouer un plouc, l'impact émotionnel sur les autres joueurs sera si important qu'une mesure de rétorsion en jeu, par exemple une réaction tiède des courtisans, sera perçue comme une manipulation et une injustice… avec raison, à mon avis. Ça a été joué et ressenti, il est difficile de revenir en arrière ou de créer l'impression que le joueur a quand même raté son coup, en feignant une réaction inappropriée et basée sur ses caractéristiques (qui ne sont généralement pas connues des autres joueurs) plutôt que sur son jeu, ou en improvisant une question dont personne ne connaît la réponse (et ça les joueurs le verront)...
Sur ce point là, je ne suis absolument pas d'accord. Si un joueur fait cela (un magnifique discours RP alors qu'il n'a aucune compétence sur sa feuille pour), c'est qu'il ne joue pas son personnage, mais lui. Pour moi, c'est trop facile de laisser de côté sa feuille de personnage en s'arrogeant par le RP des compétences sociales inexistantes.
Kocho a écrit :Aider un joueur à choisir un rôle où il s'épanouira, c'est au contraire le tirer vers le haut. Il est impossible qu'un joueur ayant une vraie difficulté d'élocution, due à un manque d'assurance, ne soit pas en permanence frustré s'il joue un courtisan de la Grue célèbre pour son beau parler.
100% d'accord, mais dans ce cas, pourquoi offrir un rôle de bushi à un joueur ayant beaucoup de bagout ? Surtout si c'est pour le voir prendre la parole, avec succès, face à un courtisan ?
Kocho a écrit :Le jeu de rôle permet à chaque joueur de faire preuve de créativité et d'amener ses particularités et son originalité. Faire coller la feuille de personnage à l'interprétation des joueurs si besoin est, garantit donc la fluidité et la cohérence du jeu, non au bénéfice d'une correspondance artificielle mais de la reconnaissance que ce qui a été joué compte
Dans ce cas, c'est au MJ de faire correspondre le "talent" du joueur à sa feuille de personnage et non au joueur de palier son manque de compétence (sur sa feuille) par son "talent".

Toutefois, si un joueur commence le JDR ou est timide et donc n'arrive pas à s'exprimer autour de la table, je ne vois pas pourquoi on devrait l'empécher de jouer un courtisan. Il peut raconter ce qu'il fait à la 3ième personne, faire une description de ses actions etc... tout comme un autre joueur le fera pour un combat !
Peut-être que petit à petit, il prendra de l'assurance et arrivera à faire correspondre ses stats et son élocution ?

Avatar de l’utilisateur
Kocho
Gokenin
Messages : 1267
Inscription : 21 nov. 2003, 03:39
Localisation : 1d8 = Tête (1) Tronc (2-3) membres (4-8)
Contact :

Message par Kocho » 05 juil. 2006, 08:27

Shinjo Kyusuken a écrit :
Sur ce point là, je ne suis absolument pas d'accord. Si un joueur fait cela (un magnifique discours RP alors qu'il n'a aucune compétence sur sa feuille pour), c'est qu'il ne joue pas son personnage, mais lui. Pour moi, c'est trop facile de laisser de côté sa feuille de personnage en s'arrogeant par le RP des compétences sociales inexistantes.
Ce n'est pas du tout ce que je prône, manifestement tu n'as pas lu mes posts précédents.
Tout a un prix. Si, dans un cas très hypothétique, un joueur s'arroge des compétences sociales inexistantes, je prends sa feuille, je baisse kenjutsu et je monte étiquette. S'il a voulu le jouer comme ça, ça aura des conséquences pour la suite de l'histoire et sa feuille le reflétera (a priori d'ailleurs, ce sont des problèmes de réglage qui ne peuvent survenir qu'en début de campagne). La partie c'est ce qui est joué, non ce qui est écrit. Le JdR est un des rares médium ou l'oral a plus de poids que l'écrit. Ce n'est pas intuitif, mais quand il y a conflit entre ce qui est dit à la table et ce qui est écrit (sur la feuille de perso, sur le background, dans un supplément) ce qui importe, ce qui restera, est ce qui a été dit à la table.
Kocho a écrit :100% d'accord, mais dans ce cas, pourquoi offrir un rôle de bushi à un joueur ayant beaucoup de bagout ? Surtout si c'est pour le voir prendre la parole, avec succès, face à un courtisan ?
Un bushi avec de l'éloquence, ça existe et c'est intéressant à jouer. L5R n'est pas un jeu à classe de perso où tout le monde doit être spécialisé. La question n'est pas de savoir si un courtisan doit ou non avoir étiquette à plein mais si un personnage éloquent (qui pour l'exemple était courtisan, mais tous les courtisans ne sont pas éloquents pour autant) peut être uniquement joué en se basant sur des caractéristiques chiffrées et la bonne volonté du MJ, sans que le joueur ait besoin de faire ressentir cette caractéristique par son jeu.
Dans ce cas, c'est au MJ de faire correspondre le "talent" du joueur à sa feuille de personnage et non au joueur de palier son manque de compétence (sur sa feuille) par son "talent".
C'est exactement ce que je défend, tu noteras...
Toutefois, si un joueur commence le JDR ou est timide et donc n'arrive pas à s'exprimer autour de la table, je ne vois pas pourquoi on devrait l'empécher de jouer un courtisan. Il peut raconter ce qu'il fait à la 3ième personne, faire une description de ses actions etc... tout comme un autre joueur le fera pour un combat !
Peut-être que petit à petit, il prendra de l'assurance et arrivera à faire correspondre ses stats et son élocution ?
Si un joueur commence le JdR, le problème ne se pose pas en effet. Une partie d'initiation demande des précautions particulières et on ne peut en tirer de lois générales.

Je parle donc de joueurs ayant déjà une bonne connaissance du JdR (un an ou plus) et qui sont connu au moins de réputation par le MJ.

Cela dit, à chacun de savoir pourquoi il joue. Je vais être un peu clair, là dessus. Je ne fais pas de JdR pour aider des inconnus à surmonter leurs problèmes de confiance en eux. Ça me paraîtrait condescendant et inadapté. Si le JdR aide des gens à prendre confiance en eux-meme, tant mieux, mais c'est un effet collatéral. Le but, c'est de raconter des histoires en improvisation ou semi improvisation auxquelles les joueurs – des amis en général – participent en tant que personnages principaux. Donc je considère que mes buts en tant que Mj sont que 1° les interprétations des joueurs puissent être mis en valeur par les évènements à chaque fois que c'est possible 2° l'histoire soit bien racontée et bien construite.
C'est tout.
"Tout le monde sait l'utilité de l'utile, mais qui sait l'utilité de l'inutile ?"

Mon blog se trouve ici :
http://denyscorel.over-blog.com/

Shinjo Kyusuken
Samurai
Messages : 323
Inscription : 30 mai 2005, 08:08

Message par Shinjo Kyusuken » 05 juil. 2006, 08:44

Kocho a écrit :Ce n'est pas du tout ce que je prône, manifestement tu n'as pas lu mes posts précédents.
Je te rassure, j'ai lu toutes tes réponses sur le sujet.
Je reprenais simplement ton exemple ou un joueur sensé être un rustre faisait un éloquent discour d'analyse politique et que dans ce cas, tu le lui autorisais.
Kocho a écrit : Tout a un prix. Si, dans un cas très hypothétique, un joueur s'arroge des compétences sociales inexistantes, je prends sa feuille, je baisse kenjutsu et je monte étiquette. S'il a voulu le jouer comme ça, ça aura des conséquences pour la suite de l'histoire et sa feuille le reflétera (a priori d'ailleurs, ce sont des problèmes de réglage qui ne peuvent survenir qu'en début de campagne). La partie c'est ce qui est joué, non ce qui est écrit. Le JdR est un des rares médium ou l'oral a plus de poids que l'écrit. Ce n'est pas intuitif, mais quand il y a conflit entre ce qui est dit à la table et ce qui est écrit (sur la feuille de perso, sur le background, dans un supplément) ce qui importe, ce qui restera, est ce qui a été dit à la table.
Là je ne peux qu'être 100% d'accord :)
Avoir une idée de base, n'est pas gage de continuité et seule l'évolution du personnage (et du joueur) en donnera la finalité.
Kocho a écrit : Un bushi avec de l'éloquence, ça existe et c'est intéressant à jouer. L5R n'est pas un jeu à classe de perso où tout le monde doit être spécialisé.
Oui, je suis d'accord. Je me suis mal exprimé en utilisant le terme bushi par rapport à courtisan. J'aurai effectivement du préciser un bushi sans "éloquence" , une grosse brute sans savoir vivre.
Kocho a écrit : La question n'est pas de savoir si un courtisan doit ou non avoir étiquette à plein mais si un personnage éloquent (qui pour l'exemple était courtisan, mais tous les courtisans ne sont pas éloquents pour autant) peut être uniquement joué en se basant sur des caractéristiques chiffrées et la bonne volonté du MJ, sans que le joueur ait besoin de faire ressentir cette caractéristique par son jeu.
Encore une fois, je suis partisan d'un double reflet.
Kocho a écrit :C'est exactement ce que je défend, tu noteras...
J'ai bien noté :)
Kocho a écrit : Si un joueur commence le JdR, le problème ne se pose pas en effet. Une partie d'initiation demande des précautions particulières et on ne peut en tirer de lois générales.

Je parle donc de joueurs ayant déjà une bonne connaissance du JdR (un an ou plus) et qui sont connu au moins de réputation par le MJ.
Je connais pas grand monde qui en 1 an acquière une grande maturité dans le JDR en RP... mais bon, ceci est un tout autre débat ;)
Kocho a écrit : Cela dit, à chacun de savoir pourquoi il joue. Je vais être un peu clair, là dessus. Je ne fais pas de JdR pour aider des inconnus à surmonter leurs problèmes de confiance en eux. Ça me paraîtrait condescendant et inadapté. Si le JdR aide des gens à prendre confiance en eux-meme, tant mieux, mais c'est un effet collatéral. Le but, c'est de raconter des histoires en improvisation ou semi improvisation auxquelles les joueurs – des amis en général – participent en tant que personnages principaux. Donc je considère que mes buts en tant que Mj sont que 1° les interprétations des joueurs puissent être mis en valeur par les évènements à chaque fois que c'est possible 2° l'histoire soit bien racontée et bien construite.
C'est tout.
J'avais bien compris que tu jouais qu'avec un certain groupe de joueur que tu connais bien ce qui te permet d'avoir une grande confiance en eux et en toi. C'est une grande chance qui n'est pas donnée à tout le monde.
Moi j'ai l'habitude de jouer en club et donc mon expérience est différente de la tienne.
C'est bien pour ça que cette discussion est fort intéressante car elle confronte différents points de vue et différentes expériences.

Avatar de l’utilisateur
Mugen
Gokenin
Messages : 1219
Inscription : 18 juil. 2002, 23:00
Localisation : La Celle st Cloud (78)
Contact :

Message par Mugen » 05 juil. 2006, 10:09

Le coeur du problème, c'est le peu de différence que certains voient entre le jeu de rôles et le théâtre d'impro. Il n'est pas ici question d'interpréter un rôle, mais de jouer un personnage.

Il est plus facile, plus immédiat, de jouer en incarnant le personnage. Mais demander à un tiers d'être aussi éloquent que son personnage, c'est aussi déplacé dans le cadre d'un jeu de rôles.que de demander à un joueur dont le PJ est un médecin de décrire la façon dont il réalise une opération.

J'ai parfois du mal à improviser un discours. Je préfère alors décrire la scène en m'attardant sur l'attitude de l'orateur, le sens de son discours, mais aussi les réactions de la foule. Celà passe beaucoup mieux qu'un mauvais discours bâclé.

Mes joueurs les plus assidus sont des comédiens amateurs. Ils sont de fait à l'aise en interprétant des rôles. Cependant, ils se basent toujours sur les chiffres de leur feuille de personnage pour cette interprétation, et comprennent tout à fait la logique de mêler un jet de dé à l'interprétation.

PS : et je m'étonne toujours que certains parlent de "leurs PJ" en parlant des joueurs...

Avatar de l’utilisateur
Doji Satori
Adhérent
Adhérent
Messages : 1379
Inscription : 07 mai 2002, 23:00

Message par Doji Satori » 05 juil. 2006, 10:53

J’aimerai que tu n’édites pas aussi fortement tes réponses Kocho (quitte à ce que tu diffères ton post) car ton « edit » modifie considérablement ton propos d’hier soir.
Kocho a écrit :
Doji Satori a écrit :Plus le nombre de compétences et de Traits mentaux est important et plus il existera de points d'achoppement entre les caractéristiques du PJ et sa représentation par le joueur.
Oui, à condition de considérer la feuille de perso comme le territoire et non comme la carte. La feuille de perso n'est pour moi qu'une indication, pas le personnage représenté. La représentation du personnagev c'est ce qui se passe autour de la table. Les caracs et compétences sont surtout des potentiels. Ce seront les résultats à la table qui détermineront ce qu'est le PJ. Il n'y a donc pas achoppement entre l'interprétation et la caractéristique, mais mouvement de l'un à l'autre. Ces mouvements sont ceux de tout personnage de fiction (qui peut connaître des victoires comme des défaites) et met en valeur l'importance de l'acte.
Je crois que remettre le joueur en face de la réalité (ce qui a été joué et l'impact émotionnel qui en a résulté) plutôt qu'en face de l'intention (ce qui était prévu sur la feuille et le background) est la meilleure garantie contre les divers abus des joueurs.
Pour moi, les caractéristiques et les compétences sur une feuille de personnage ne représentent pas des potentiels mais les capacités du moment présent. Ce sont les moyens du personnage et par conséquent du joueur.
Certes, il peut y avoir ajustement des moyens du personnage suite à des incompréhensions à sa création (ajuster les chiffres du personnage à ce que veut jouer le joueur) mais dès lors que le personnage a été joué comme un plouc élevé à la campagne s’exprimant de façon rustique, il ne s’exprime pas dans un langage châtié parce que subitement le personnage est propulsé à la cour impériale.
Remettre en cause le personnage n’est pas forcément mieux que de remettre en cause le jeu du joueur, surtout s’il s’agit d’un abus du joueur …
Kocho a écrit :
Il faut donc trancher au cas par cas en choisissant toutes les possibilités entre les deux extrêmes, soit la définition du contenu et donc de son domaine d'application de la Compétence / Trait fait que son développement devient obligatoire (cas de l'Etiquette chez Seppun Okuma par exemple) soit elle devient inutile (et autant la supprimer pour éviter d'avoir des joueurs éprouvant du ressentiment à développer une compétence qui ne sert jamais).
C'est intéressant, mais j'ai là dessus une vision fort différente.
Je crois qu'aucun joueur à ma table (ni en fait à aucune des tables où j'ai joué ces dernières décennies) n'a jamais manifesté ou même développé de ressentiment pour une telle raison. Ça ne veut pas dire que nous n'aimons pas customiser leurs PJ, mais bon, même si une caractéristique sert juste à etre là pour indiquer quelque chose sur le Pj, c'est déjà pas mal...
Maintenant, je ne sais pas si cette façon de voir est si répandue que cela, mais avoir un joueur qui proteste pour une histoire de carac qui ne sert pas, je comprends que ça demande de prendre des options différentes. Je ne vois pour l'instant pas l'intérêt de m'en préoccuper, parce que le cas ne se présente pas avec les joueurs que je fréquente.
De plus je ne sais littéralement jamais si un jet de dé sera un jour nécessaire (et crucial) dans un domaine particulier. Je ne vais pas en abandonner la possibilité. De même que je ne forcerai pas un jet de dé, s'il n'a aucune raison d'être pour la suite de l'histoire.
Je me situe à l’extrême Kocho, là où le domaine d’application de la Compétence devient zéro.
Concrètement, la compétence Sincérité a pour moi un contenu vide, son domaine d’application est nul (pour des considérations personnelles qu’il est inutile d’exposer pour ne pas brouiller le sujet). Je ne demanderai donc jamais un jet de Sincérité aux joueurs, autant la supprimer pour leur éviter de dépenser des pp inutilement, surtout si ils viennent d’une tablée où la compétence est fréquemment utilisée.
N’en tire pas des conclusions sur ma tablée …
Kocho a écrit :
Qu’importe que le joueur déploie toute sa magnificence alors que son personnage n’a pas Rhétorique ou est moyen en Intuition si l’interlocuteur PNJ est au même niveau.
Tirer les joueurs vers le bas, le limiter dans son rôle m’apparaît donc rarement comme une bonne solution.
Pour moi, faire jouer un rôle dans lequel un joueur est mauvais et au fond sait qu'il est mauvais, le tirera toujours vers le bas. Aider un joueur à choisir un rôle où il s'épanouira, c'est au contraire le tirer vers le haut.
ZIP
Tu fais un contresens.
Là je parle du joueur dont le personnage n’a pas de compétences sociales face à un PNJ qui n’a pas de compétences sociales. Je ne parle pas dans cette partie, du joueur faible socialement qui interprète un PJ fort socialement.
Kocho a écrit :
En fait, le problème n’est pas tant la capacité sociale du PJ ou du joueur mais l’incapacité du MJ à y faire face, à s’élever au niveau du joueur ou à mettre en œuvre un PNJ supérieur socialement à celui campé par le joueur, à prendre le pas en roleplay.
Le MJ peut effectivement le rappeler à l’ordre hors jeu ou lui faire faire un jet de dés mais cela coupe la scène et peut brimer le joueur.
Ce n’est pourtant pas toujours nécessaire car le MJ peut corriger le tir avec des procédés plus ou moins simples.
En ce qui me concerne : oui et non. Les procédés que tu décris sont intéressants, et j'en pratique certains. Mais dans le cas d'un joueur incapable d'aligner mieux que "Vous avez euh... un beau palais" avec ces 5 en courtisan. Ce n'est pas le MJ qui peut rattraper ça par en faisant s'exclamer l'assistance sur l'acuité du compliment, à moins de vouloir faire du Monty Python. (Je sais qu'un truc pareil à ma table, ça ferait rire tout le monde, moi le premier).
Nouveau contresens
Là, je parle du joueur fort socialement qui interprète un PJ faible socialement. Tu interprètes l’inverse.
Kocho a écrit :De même, si un Pj fait un discours ultra bien tourné, avec une analyse politique extrèmement bien ficelée à la clé, alors qu'il est censé jouer un plouc, l'impact émotionnel sur les autres joueurs sera si important qu'une mesure de rétorsion en jeu, par exemple une réaction tiède des courtisans, sera perçue comme une manipulation et une injustice… avec raison, à mon avis. Ça a été joué et ressenti, il est difficile de revenir en arrière ou de créer l'impression que le joueur a quand même raté son coup, en feignant une réaction inappropriée et basée sur ses caractéristiques (qui ne sont généralement pas connues des autres joueurs) plutôt que sur son jeu, ou en improvisant une question dont personne ne connaît la réponse (et ça les joueurs le verront)... La manipulation se retournerait contre le MJ car celui-ci perdrait la confiance de tous ses joueurs. Je ne pardonnerais que difficilement à un Mj d'entamer mon plaisir de jeu et nier un grand moment de RP en le dédramatisant pour le seul bénéfice d'une conception mathématique et rationnelle des règles.
Il s’agit là encore d’un problème de définition de domaine de Compétences / Trait. Si « faire un discours ultra bien tourné » implique chez toi un 3 en Rhétorique (par exemple) alors tout le monde a Rhétorique (comme tout le monde a Etiquette chez Okuma). Si « faire une analyse politique bien ficelée » implique chez toi un 3 en Courtisan (par exemple) alors tout le monde a Courtisan.
Si le Trait Intelligence des PJ inclut les capacités de raisonnement et de déduction alors « faire une analyse politique bien ficelée » implique chez toi une Intelligence de 4 (par exemple).
Si l’Intelligence du personnage est celle jouée par le joueur alors le joueur peut « faire une analyse politique bien ficelée » sans que cela influe sur le personnage et par conséquent comme il veut.
Tout est question de convention de jeu … il vaut mieux des conventions de jeu claires pour tout le monde et applicables à tout le monde plutôt que du bricolage au cas par cas, à la gueule du client.
Si le joueur adopte un discours ampoulé et alambiqué alors que le PJ est réellement un plouc, les mots employés n’appartiennent pas au vocabulaire du PJ. C’est pour moi exactement comme si le joueur se servait des informations des suppléments hors jeu dans le jeu …
Kocho a écrit :
En conclusion, pour moi il est nécessaire que les joueurs voient une utilité pratique à développer les compétences et Traits sociaux dans votre Rokugan (et donc qu’il en appréhende parfaitement leur contenu et leur utilisation dans le jeu) autrement que pour faire plaisir au MJ et avoir la correspondance somme toute artificielle RP / feuille de perso.
Le fait de manipuler la cohérence interne d'une scène pour qu'elle colle à la feuille de PJ me semble procéder plus du désir de contrôle du Mj sur la partie et donc de son plaisir, que de l'intérêt bien pensé des joueurs. L'intérêt bien pensé des joueurs est toujours : "est-ce que ça sonne juste ?" "Est-ce que la partie en sera améliorée ?" Ce qui se résume pour moi à "est-ce qu'avec ça, l'histoire sera mieux racontée". Or la cohérence "action/réaction" est bien plus essentielle dans une scène que la correspondance "intention préalable/rendu final", (même si le mieux, c'est en général d'avoir les deux). Le jeu de rôle permet à chaque joueur de faire preuve de créativité et d'amener ses particularités et son originalité. Faire coller la feuille de personnage à l'interprétation des joueurs si besoin est, garantit donc la fluidité et la cohérence du jeu, non au bénéfice d'une correspondance artificielle mais de la reconnaissance que ce qui a été joué compte pour quelque chose.
Je ne fais pas du « storytelling », je ne raconte pas des histoires à plusieurs, je joue un jeu de rôle.

Le fait d’être incapable de s’opposer aux propos des joueurs « parce qu’ils parlent trop bien » alors que leur PJ est un plouc me semble procéder plus de l’incapacité du Mj à se mettre à leur hauteur.
"Est-ce que ça sonne juste ?"
En cherchant la voie, vous trouverez le vide. Dans le vide est la force sans le mal.

Avatar de l’utilisateur
Doji Satori
Adhérent
Adhérent
Messages : 1379
Inscription : 07 mai 2002, 23:00

Message par Doji Satori » 05 juil. 2006, 10:57

Ariman a écrit :je ne rajouterai qu'une chose : essayer d'équilibrer le nombre de compétences utiles / nécessaires à un bushi de frappe et à un courtisan. Si le bushi n'a besoin que de 2 skills, ne pas en demander 10 au courtisan et vice versa. Cela dépend de la table et du GM bien sur (et de meme avec les shug), sinon cela déséquilibre trop les PJ.
Tout à fait d'accord.
En cherchant la voie, vous trouverez le vide. Dans le vide est la force sans le mal.

Avatar de l’utilisateur
Irazetsu
Magistrat de clan
Messages : 5386
Inscription : 19 sept. 2003, 15:12
Localisation : MATSUUUU! (Le Pin)

Message par Irazetsu » 05 juil. 2006, 11:17

Personnellement je ne suis pas d'accord, il n'y a pas de nessecité d'équilibrer les métiers entre eux, ni les PJs.

Il n'y a pas d'équilibre dans la vie, et on ne peut comparer un Bushi et un Courtisan. Les 2 ont leur forces et leurs faiblesses.
Le courtisan brille à la cour, le bushi au combat, leurs techniques et leurs méthodes sont totalement différentes, vouloir les comparer et les équilibrer pour conserver une équité autour de la table est absurde à mon avis.
Ce n'est pas parce que 2 PJs auront une progression similaire qu'ils s'entendront mieux. Ce n'est pas non plus vrai que 2 PJ de niveau diamétralement différent s'entendront moins bien.
Le jeu de rôle est à mon avis au dessus de ces considérations d'égalité.
Force est de constater qu'une relation "maître/élève" ou encore "amateur/vétéran" ne nuit pas au plaisir du jeu.
C'est même à mon avis plus sain, et plus intéressant car les joueurs vont chercher à combler les faiblesses de l'un en échange de sa protection pour ses propres défauts.
Buy less, play more !

Avatar de l’utilisateur
Tetsuo
Magistrat de clan
Messages : 4273
Inscription : 04 mars 2003, 00:00
Contact :

Message par Tetsuo » 05 juil. 2006, 14:14

Je n’adhère pas à cette idée de rappel à l’ordre et contraindre le joueur à suivre la fiche technique. Que ce soit en l’obligeant à prendre la compétence ou lui dire d’interpréter.

Je préconise d’être souple et adaptable comme l’eau, le joueur a voulu détourner les règles soit, je vais être plus malin et lui montrer qu’il a eu tord.

De là il faut être créatif sur les compétences négligées. J’ai plus souvent des joueurs qui n’aiment pas le RP, d’où un besoin de donner d’autres usages aux compétences.

D’ailleurs c’est comme cela que j’ai eu un grand moment de plaisir, rires et RP que j’ai eu le plaisir de relater sur le forum : viewtopic.php?t=3854&start=15

Je laisse mes joueurs relativement libres de leurs délire, et dans leur interprétation, et je préfères me concentrer sur la mise en valeur des points du scénario.

Autre exemple ; avec un autre MJ nous avons dévié l’usage de Nazodo. Tous les PJ Mirumoto l’ont en lieu et place de « chasse, enquête, résoudre les énigmes. » Soit, c’est dans les règles.

Sauf que nous avons jugé que ce n’était pas dans l’esprit de la compétence. Et que, d’un point de vue technique, c’était une économie de point importante.

Donc Nazodo permet de résoudre des énigmes, le joueur peut faire une proposition avec les éléments d’enquêtes récoltées via « chasse, enquêtes, interrogatoire. » et son résultat permet de guider ses intuitions et déductions.

L’intérêt de la compétence est préservé sans en faire un fourre-tout ultime.
Eppur si muove

Répondre