Je me nomme Yogo Kaneda, digne petit neveu de Yogo Junzo, je suis un des rares enfants nés durant une des nombreuses périodes de disgrâce dont mon clan a été victime depuis le jour où, le seigneur Shoju, a tenté de sauver l’empire, seul contre tous, après avoir été trahi par Togashi Yokuni, en abattant la corrompue lignée Hantei.
Mais ceci est une autre histoire…
Alors que je me levai aux premiers pas de l’ascension de Seigneur Yakamo (vers 14 heures ou 15 heures), je me parai d’un ample kimono bien chaud pour aller affronter les frimas de cet hiver qui avait suivi la chute, que d’aucun espérait définitive, de Iuchiban, le sans cœur. Mon oncle Junzo, m’avait fait part en rêve, de leurs dernières discussions. Ils m’avait conté une discussion que les deux sorciers avaient eue avec Chibokiko :
-Eh bien, qui avons-nous là ? Le grand Iuchiban en personne qui encore une fois a été abattu par les mortels ??? Et en grande discussion avec le traître.
-Grrrr ! Ils ont eu de la chance c’est tout. Et évitez de profiter de votre état de morte pour vous permettre ce genre de réflexions hautement spirituelles. Je croyais que, chez le clan de la Licorne, seuls les chevaux étaient capables de réfléchir.
-Certes, mais vous resterez à jamais comme celui qui a été trois fois vaincu par les hommes, et vous, Junzo, comme le plus grand traître qui ait jamais foulé le sol de cette terre.
-Je vous l’accorde, répondit Junzo. Mais c’est toujours mieux que de passer à la postérité sous forme de gateaux, ou comme votre mari, sous forme de disques de bois à collectionner. Parce que ça, c’est vraiment une postérité pitoyable.
Et là, Chibokiko n’eut plus rien à dire…
Mais, si cela peut vous consoler, Chibokiko, je vous dirais que le descendant de votre ami Ide, Akio, est aussi doué que le mien, le petit Kaneda.
Ne connaissant pas ledit Akio, je ne sais pas encore si je dois le prendre pour un compliment ou non…
Or donc, je quittai le repaire puant des Kakita (que la mort les emporte dans d’atroces souffrances pour tout ce qu’ils ont fait subir à mon clan et à ma mère) pour aller visiter les terres attenantes et voir les jolies fleurs (des fleurs dans la neige, ce n’est pas très fréquent). Les pâles rayons de Yakamo nimbait les plaines enneigées. Les collines qui paresseusement s’étalaient sous mes yeux me faisaient penser à quelque jeune fille lascive. Le lac qui se dessinait devant moi était tel un saphir serti dans un anneau d’argent. Je posai ma canne contre un saule pleureur et commençait à jouir pleinement de la quiétude du lieu. J’adressai de longues prières aux kami pour qu’ils m’aident à faire mon choix entre faire le bien en servant mon empereur, ou faire le mal en reprenant l’œuvre de Yogo Junzo où il l’avait laissée.
Je fut sorti de ma méditation par un fracas de métal à quelques mètres seulement de l’endroit où je me trouvais. La chose se relevait, et je pus alors la contempler dans son horreur. Une parodie de corps en métal écarlate, avec des flammes peintes qui, à chaque mouvement bougeaient de façon peu naturelle. Sur ce corps était posé un visage bleu nuit illuminé par des yeux aux pupilles argentées en forme de X avec des cheveux qui tiraient sur le vert-de-gris. Qui pouvait bien avoir pu concevoir chose si innommable ?
Mmmh… un lac, de la neige, je suis pas au désert de Ro. Foutu magicien, si je te retrouve…
« Bonjour, misérable humain, peux-tu me dire où nous sommes ? » dit-elle en se tournant vers moi. Un oni, sur ces terres et si proche de l’empereur, quelle horreur.
« Prépare-toi à mourir engeance démoniaque » repris-je en sortant mes parchemins de prières. Une vapeur verte sortit alors de mes yeux, de ma bouche et de mes doigts, avant de former des cristaux de jade qui allèrent frapper cette chose… sans effet. Alors, j’utilisai une prière à Osano Wo pour que la fortune frappe cette engeance de son juste courroux… sans effet. Après m’être escrimé à atteindre la « femme », elle s’assit et me dit :
- Ca y est ? On s’est bien amusé à tenter de faire de la magie ? Et on est prêt à répondre aux questions ou il va falloir que j’use d’arguments plus percutants ? Donc, où suis-je et vite.
- Afturgurgluk
- Allez, je fais l’effort de parler ta langue, alors ne me sors pas des borborygmes. Je ne vais pas te tuer… pas dans l’immédiat en tout cas.
- A Rokugan.
- C’est une nouvelle zone ?
- Euh pas à ma connaissance. Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, engeance diabolique. Ah non, je vois, vous n’êtes pas d’ici. Vous êtes gaïjin, donc, je dois vous tuer, ordre de l’empereur.
- Ah, je suis KoS dans cette zone. C’est intéressant. Bon, écoute-moi bien newbie : je suis attendue pour faire MA dans le PoH. Alors, t’es bien gentil, mais tu vas me dire comment je sors de cette zone pourrie et fissa. Et si t’es gentil, je te donnerai ce trash loot que j’ai eu en LdoN hier et je te ferai même un bisou. Et si tu es vraiment très sage, tu auras même le droit d’essayer de me donner du plaisir.
-Hein ?????????????
C’est alors que la situation devint vraiment embarrassante. En un claquement de doigts, apparut à ses côtés un onikage dont les yeux étaient de feu. Elle était devenue un squelette avec les yeux verts et luisant. « Ne bouge pas ou tu es mort ».
-Vvvvvvvvous vous êtes un moto c’est ça ?
-Non, je suis une Dark Elf, je viens de Neriak et je suis la Dame Vinlaarie Mortséide. Et d’abord, on dit une moto, et ce terme désigne un cheval à moteur inventé par des gnomes pour aller plus vite. Mais ça ne marchera jamais. Et lui, c’est pas un Onikage, elle se nomme Peine, et c’est un Chargeur de Mort… Et toi, misérable cloporte ?
-Oh ! T’es bien gentille la gaïjin, mais tu vas te calmer sur les noms de crustacées. Si je ne t’ai pas encore tuée, c’est uniquement, parce que je ne peux même pas ne rien faire contre toi.
-OK, tu marques un point. Mais vous êtes tous aussi faibles dans ce monde ? parce que si c’est le cas, je vais devoir tous vous tuer jusqu’au dernier, ce qui va me prendre la modique somme de 20 minutes…
-Je suis un maître dans mon école, mais certains sont plus forts que moi…
-Ouais… ok. Et y a pas des endroits bien glauques ?
-Il y a bien l’Outremonde…
-Et c’est quoi ça ?
-La zone corrompue au sud de l’empire, qui a été créée par la chute de Fu Leng. Il y a eu un contact entre le monde matériel et les forces corrompues de Jigoku… enfin, ça c’est en très gros. Autrement, c’est rempli de créatures démoniaques et corrompues, moches puantes et corruptrices.
-C’est cool ça. Je vais y aller alors. Et Fu Leng, il est où ? il a un respawn time de combien, ou c’est un event déclenché par le pop d’un PH ou d’un trigger mob ?
-Il a été abattu par les 7 tonnerres, il y a environ 30 ans.
-Soit vos dieux sont des guignols, soit vos gars étaient très forts. Bon, ces gens là ont besoin d’un nouveau patron alors…
-Il y a Daïgotsu qui dirige l’Outremonde actuellement.
-Bien, je vais aller voir ce Daïgotsu, le tuer et prendre sa place alors. Ca me divertira. Et qui est ton chef ?
-L’empereur Koan dono, petit fils du soleil. Il a déjà vaincu Iuchiban l’année dernière.
-Bien, dis-moi ton nom.
-Kaneda.
-Tu sers bien ta nouvelle maîtresse Kaneda, dit-elle en descendant de cheval et reprenant son apparence normale. Je vais te confier mon message. Tu vas aller dire à ton seigneur que la dame de Neriak va aller chercher son dû dans l’Outremonde. Et que, quand je règnerai, je le recontacterai.
Elle approcha alors ses lèvres des miennes. J’étais cloué sur place par ce regard hypnotique à la couleur si irréelle. Je sentis une douce froideur m’envahir lorsqu’elle déposa un baiser furtif sur mes lèvres et mon cœur allait exploser.
«Bien, maintenant que tu as goûté à mes doux parfums, tu ne sauras plus t’en passer. Tu es à moi Kaneda… »
Elle remonta à cheval et lui fit tourner bride vers le sud.