Pour moi, les heimin ne possèdent pas d'autorisation de voyage en leur nom propre, sauf dans des cas spécifiques et réglementés.
Je m'explique : dans un état féodal comme l'est l'Empire d'Emeraude, les artisans et paysans de la caste des heimin "appartiennent" (si je puis dire, mais le mot est impropre), sont liés à la terre qu'ils cultivent et à leur seigneur. Aussi la loi interdit-elle aux heimin,
dans la théorie, de quitter les terres de son seigneur, que celles-ci soit de la taille d'un petit fief reculé ou d'une grande province. Le seigneur a tout intérêt à garder sa main d'oeuvre sur ses terres et à empêcher (interdire ?) leur départ dans les périodes difficiles (famine, catastrophes naturelles, etc.), quitte à faire des exceptions à une règle, qui demeure bien plus gérable que de délivrer des autorisations au cas par cas...
Bien sûr, dans la pratique, il existe de nombreuses possibilités qui permettent aux heimin de voyager, sans qu'ils aient besoin de papier de voyage à leur nom :
- faire partie de la suite d'un samurai, quel que soit la fonction : les autorisations de voyage ou les ordres de mission d'un samurai s'étendent à son entourage, domestiques, artisans etc...
- dans le même ordre d'idée, les ashigaru voyagent naturellement sans avoir besoin d'autorisation personnelle.
- les pélerinages où autres quêtes de nature spirituelle : il arrive aux heimin, au même titre que les samurai, d'entamer un pèlerinage dans un ou plusieurs lieux saints de l'Empire. C'est un cas rare, car les heimin, vu leur niveau et condition de vie, n'auront que peu d'occasion de faire un tel périple (à moins d'intégrer définitivement la Confrérie de Shinsei).
Dans ce cas, les procédures de contrôle sont relativement simples et donc les autorisations inutiles (inspiré d'une tradition japonaise) : le pélerin porte un vêtement clair ou blanc sur lequel les responsables des temples qu'il visite apposent leur sceau, à la manière d'un tampon. Ainsi, le vêtement devient une véritable carnet du périple religieux, qui sera d'ailleurs ensuite conserver dans la famille comme un véritable objet saint.
- et enfin, les deux cas principaux de marchands (j'extrapole à partir des différentes considérations sur le négoce, p. 12 du Guide de Survie du Maître entre autre) :
dans mon idée où les samurai seuls peuvent disposer de laisser-passer des autorités impériales, les marchands (itinérants, pas les commerçants sédentaires), issus du bas de la caste des heimin (akindo), ont plusieurs manière de voyager.
Pour la plus grande majorité, les transports se feront sur les routes marchandes de la province, de ville en village et de foire en marché, en demeurant dans la même juridiction, c-à-d sur les terres administrées par le même magistrat de clan, voire dans les provinces adjacentes du même clan. Donc sans nécessité d'autorisation, tout au plus un agrément de la magistrature locale pour les plus pointilleux.
Ainsi, la grande majorité du commerce heimin, le "petit commerce" se résume au transport de marchandises sur des distances courtes, et généralement toujours identiques, fonction de l'offre et de la demande locales. Elle assure la subsistance de ce genre de marchands, les moins riches, mais moins "dépendants" des autorités de clan, auquel ils paient néanmoins les taxes et impôts habituels (d'où l'intérêt, dans les grandes villes, de se regrouper en guilde).
Le second cas, c'est les marchands et guildes commerçantes patronnés par des familles de samurai, le "grand commerce". Dans ce cas, les marchands disposent des facilités de transport par les routes impériales, la possibilité de voyages inter-clan. Dans ce cas, le marchand dispose de laisser-passer au nom de son patron négociant de la caste des samurai (ainsi qu'un document signé de ce dernier attestant que le maître du convoi est bien son "employé"), voire, pour les convois les plus importants (en général les transport de marchandise en gros, destiné aux familles de Clan), c'est le maître samurai en personne qui le dirige, avec, ainsi, ses propres laisser-passer en règle. Il s'agit des méthodes communément employé principalement par les marchands de la famille Yasuki, les maîtres caravaniers Ide, le conseil marchand Daidoji et, par voie maritime, le Clan de la Mante et, dans une moindre mesure, celui de la Tortue. Ils sont tous, en plus d'être des familles de Clan, de véritables "maisons marchandes".
Ces akindo affiliés ou patronnés par ces familles de Clan deviennent, pour les plus prospères, de véritables bourgeois, malgré leur faible condition dans l'Ordre Céleste.
Ainsi, l'interdiction légale de posséder des droits de voyage pour les heimin est respectée, sans en empêcher la pratique.
A rajouter à cela qu'en temps de paix, lorsque les contrôles sont plus relâchés, rien n'empêche des familles d'heimin décidés de tenter d'émigrer vers de meilleurs cieux. Mais à leurs risques et périls,ce qui n'est pas bien différent du cas des ronin, qui n'ont pas de raison d'avoir des laisser-passer de la magistrature d'Emeraude pour voyager dans tous l'Empire.
Désolé pour cette disgression sur l'économie dans l'Empire, mais elle était nécessaire pour expliquer mon point de vue sur les voyages des heimin.
Qu'en pensez-vous ? Même si vous utilisez vous-même d'autres méthodes de fonctionnement, cela vous semble-t-il cohérent ?
Et pour compléter ma comparaison avec la condition des samurai et les différents documents dont ils disposent pour prouver leur identité (que j'expose quelques posts plus haut), je rajouterai que les heimin ne disposent donc ni d'autorisations de voyage personnelles, ni de certificat d'aptitudes de dojo. Par contre, rien ne les empêche de disposer de leur propre hanko, dès qu'ils en ont les moyens et l'usage (donc pour les marchands principalement, et les artisans qui se sont fait un nom. Les fermiers ne savant, pour certains, même pas lire..).
Usurper l'identité d'un heimin est donc nettement plus facile (même pas besoin de porter une arme !), sauf évidemment, dans son village d'origine où il sera bien connu...
Mais bien sûr, pourquoi un samurai aurait-il à recourir à de telles stratagèmes ? Inenvisageable, n'est-ce-pas...
J'ai été un peu long sur ce coup là, merci d'avoir eu la patience de lire jusque là
EDIT : je rajoute quelques cas particuliers (comme le pélerinage) et essaie d'être plus clair dans les mots que j'emploie (merci Kekkai

)