L5R sur le thème Mafia Blues

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Mirumoto_Subaru
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L5R sur le thème Mafia Blues

Message par Mirumoto_Subaru » 11 févr. 2015, 23:38

Bonsoir

je n'ai pas encore écrit le scénario L5R que je dois maîtriser aux Alchimistes, le thème, c'est "Mafia blues" mais après m'être documenté, les Yakusas ou la mafia n'existent pas vraiment dans Rokugan. Y a bien le clan de la Tortue qui a le droit de faire de la contrebande sans perdre d'honneur mais à part ça...y a aussi la possibilité de faire une histoire de rônins ou même de magistrats d'emeraude infiltrés.

Donc je seche un peu pour mon idee de scenar à part sur le niveau de puissance des prétirés et le lieu éventuel du scénar, on m'a dit que ça serait pas mal de faire des rangs 3 histoire que les PJ aient un peu de bouteille et on m'a conseillé de situer le scenario à Ryoko Owari vu que c'est quand même un des endroits les plus mal famés de l'Empire...Je prends donc toutes bonnes idées ;).
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Kakita Inigin
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Re: L5R sur le thème Mafia Blues

Message par Kakita Inigin » 12 févr. 2015, 07:39

Si tu sèches, je te conseille de prendre la définition de ces deux termes et d'explorer tous les termes et concepts liés. Par exemple, jouer la rédemption d'une bande de malfrats...

Pour ce que ça m'inspire, DarkLoïc avait écrit sur le sden une campagne de Police Blues à Ryoko Owari, faire l'inverse devrait être possible (une ville où la magistrature met les moyens, où les dirigeants coopèrent avec les fédé... magistrats d'émeraudes, où les informateurs filent des infos utiles et où les parrains tombent les uns après les autres, éventuellement massacrés par les associations d'habitants qui en ont marre de leurs combines véreuses... et nos PJ dans tout ça ? Ce sont des seconds couteaux d'un gang ! :akuro: ).

À Rokugan, la mafia est représentée par les yakuza (il y a des bandes explicitement évoquées dans la Cité des mensonges et Sunda, il y a un webzine de la Voix sur le sujet), les wako et la Mante, la Famille Yasuki, les Kolat. Voire par certaines bandes de ronin/commerçants installés par les Daidoji un peu partout (sous couvert d'activités criminelles, on met des réseaux de sabotage et de renseignement militaire). Il y a de quoi faire.

De manière générale, n'importe quel système de protection/extorsion hors cadre légal (tu me protèges, je te file de la thune), tel que le système de patronage de Ryoko Owari (étendu à Sunda et certainement ailleurs, c'est juste que ça n'a pas été écrit), est assimilable à un système mafieux. Le système féodal clanique lui-même... (ah non pardon ça c'est le cadre légal :mal: ) Il est donc assez facile de mettre en scène un fief où ça se passe mal, où le seigneur est tyrannique, où le système d'extorsion de la dictature militaire qu'est Rokugan apparaît débarrassé de ses oripeaux honorables.

Bref, si tu dessines un monde qui cesse de se cacher derrière les apparences, ça peut mettre le blues, oui.

edit : oh pitaing, j'ai récupéré le second job de Kakita Yoshi ! :france:
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Pénombre
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Re: L5R sur le thème Mafia Blues

Message par Pénombre » 12 févr. 2015, 09:42

Alors... plein de spoilers dans tout le post qui suit, si vous êtes joueur...

en ce qui concerne les cartels criminels de Rokugan, il n'y a pas l'équivalent historique des yakuza (c'est à dire les gangs formés à partir des joueurs de jeux d'argent, qui sont tatoués et qui fonctionnent selon un système hiérarchisé).

Cependant, il y a des tas de cartels criminels

Le terme oyabun (parrain, patriarche...) est couramment utilisé pour désigner les dirigeants de ces cartels, quelle que soit leur organisation par ailleurs, mais son sens à L5A est donc plus large et moins spécifique que le sens historique des oyabun.

à Ryoko Owari, ce sont surtout les soldats du feu qui gèrent les activités criminelles et fonctionnent comme des gangs classiques (rivalités, symboles, territoires...). Mais les soldats du feu n'agissent que sur le plan local. Ce sont des membres des familles de samurai du Scorpion qui pilotent la distribution de l'opium sur l'ensemble de l'Empire, chaque famille (Bayushi, Soshi et Shosuro, les Yogo sont pas impliqués) ayant son territoire alloué. On peut supposer qu'en fait, ils agissent surtout comme des distributeurs en gros et revendent à des organisations locales, plus ou moins indépendantes. Mais apparemment, en dehors de la vente en masse d'opium, le Scorpion ne s'implique pas dans le crime organisé à grande échelle. Par contre, il est clair que là où on trouve à la fois des officiels Scorpion et des criminels, il y a très souvent des liens plus ou moins cordiaux entre les deux... ou qu'en tous cas, chaque parti sait à peu près qui est impliqué de l'autre côté et ce qui se passe.

à Sunda, en tous cas dans la version qu'on a développé avec Akae, c'est plus diffus : les Yasuki contrôlent un tas de choses plus ou moins ouvertement et comme ils sont en concurrence entre eux, ils rivalisent aussi à travers les petits patrons du crime qu'ils contrôlent ou qu'ils "protègent". Un peu au dessus de la mélée, on a l'Auberge des Marées Favorables, QG des rônin des Ecailles de la Carpe qui tiennent le haut du pavé pour les trafics entre Crabes et Grue. Les Ecailles ne rendent pas compte aux dirigeants de la cité directement. Plus exactement, la famille Yasuki les laisse faire, quitte à leur taper sur les doigts à l'occasion. Ca complique encore les choses sur le plan local, mais ça convient aux grands négociants et au daimyo des Yasuki, alors...

Le Kolat apparait très rarement en tant que tel, et il agit le plus souvent en contrôlant par des intermédiaires une organisation locale. Par exemple, seul l'oyabun d'un cartel est au courant de qui tire les ficelles en coulisses. En fait, la conspiration a bien plus d'agents qui ne savent rien sur elle et croient agir pour des intérets bien différents qu'elle n'a de membres à part entière. Les activités criminelles du Kolat relèvent de deux centres d'intéret : d'abord, la criminalité (et la corruption qui l'accompagne) affaiblissent le tissu social rokugani, le fameux Ordre Céleste que les K. veulent abattre. Ensuite, les criminels représentent un vivier de ressources sans lien apparent avec les conspirateurs, donc, même à l'époque ou la conspiration est connue des autorités, elle peut recourir à des gens qui ne savent rien de conséquent sur elle. Le Kolat contrôle ainsi les tueurs à gages de la bande de rônin appelée "les tresseurs" depuis plusieurs décennies, et la quasi-totalité des dits tueurs à gages l'ignore totalement.

On a aussi des cartels de contrebande plus spécialisés et qui veulent s'implanter à l'échelle de l'empire. Dans le supplément Way of the thief, on évoque le Lotus Noir, un cartel de contrebande fondé par un ancien magistrat Grue, après qu'il ait pris sa retraite dans un monastère. Le Lotus Noir apparait à peu près au moment de la Guerre des Esprits, mais il n'a pas de ressort historique précis, donc tu peux très bien le mettre en activité à une autre période (ce que j'ai fais perso). Son principal atout est que son fondateur a passé des décennies à lutter contre le crime organisé, donc, qu'il sait à peu près tout ce qu'on peut savoir à la fois sur le crime, et sur les autorités... le Lotus Noir est totalement indépendant des clans et même du Kolat, et il est parvenu à s'implanter entre autres à Sunda, au nez et à la barbe des Ecailles de la Carpe.

Les contrebandiers Daidoji ne forment pas une véritable organisation criminelle. Certains de leurs dirigeants ont certainement leurs "affaires indépendantes" sous divers prête-noms, mais ils sont censés agir dans l’intérêt de la Grue et surtout dans celui de son conseil marchand. Ils trempent dans pas mal de contrebandes en tous genres mais ce sont avant tout des Grues, donc, ce sont les grands flux économiques, les marchandises rares et précieuses ou la satisfaction des désirs des gens de la haute qui les motivent, pas le deal d'opium au coin de la rue, ou le tapin organisé, ou le racket des commerçants du coin... on a plus affaire à des hommes d'affaire à la moralité très souple, et sans comparaison possible avec les Yasuki (les rangs d'honneur moyens de leurs familles et écoles respectives s'en ressentent d'ailleurs...) qu'à des mafieux. La différence est également que même quand les Yasuki grenouillent et pataugent dans les koku, le clan du Crabe laisse faire, alors que quand les Daidoji en font un peu trop en matière d'opportunisme commercial (ou de sabotage militaire...), ils finissent toujours par se faire taper sur les doigts.

On trouve une attitude assez similaire chez les Ide, grosse puissance commerciale, la principale même dés qu'on s'enfonce vers l'ouest à l'écart des grands ports. Les Ide contrôlent beaucoup de caravanes et ils ont accès à pas mal de denrées dont l'importation est interdite, ou sévèrement réglementée. Cependant, la famille Ide elle-même ne trempe pas dans le crime et ne l'encourage pas. Certains Ide, notamment au service du Kolat, ont des réseaux de contrebande de petite taille, qu'ils essaient de placer en bons termes avec les puissances du crime organisé, mais il est rare que par eux-mêmes, ils se lancent dans le crime. A l'inverse, à l'époque du Coup d'Etat, le principal oyabun d'Otosan Uchi était membre de la famille Ide, mais aussi à la tête de la principale cellule Kolat de la capitale.

Les Mantes sont bien plus des pirates et des contrebandiers que des mafieux et durant la majeure partie de leur histoire, leur présence en dehors du littoral est nulle, et il en va de même avec leurs intérets criminels. D'ailleurs, chaque négociant, chaque capitaine Mante jouit d'une autonomie bien plus considérable que celle de ses homologues dans les autres clans. On peut pas vraiment parler de crime organisé, mais de libre entreprise criminelle, chacun pour soi, tant que le clan y trouve son compte et qu'en cas de pépin les hauts responsables peuvent hausser les épaules et dire "ah, oui, il y a quelques renégats qui se détournent de notre clan et continuent à arborer nos pavillons, c'est regrettable, que voulez vous. Mais qu'attendre d'autre de criminels ?".

Pour en revenir à une activité plus conforme à ce qu'on envisage en terme de mafia, et résumer un peu tout ça, j'aurais tendance à brosser le tableau suivant :
- il y a des tas de cartels locaux, de gangs urbains, de petits patrons du crime. Ils tapent dans les jeux d'argent, la prostitution, le racket, la distribution d'opium, etc, pour la plupart.
- le Kolat a ses intérêts et contrôle certains d'entre eux, plus ou moins directement (voire à travers d'autres intérets criminels ou officiels, genre les Yasuki...), mais s'il trempe dans beaucoup de trucs partout dans l'empire, il ne monopolise pas le crime organisé. Le K. est bien l'organisation qui a le plus de contacts et donc de possibilités d'agir à l'échelle de la nation.
- les intérêts des clans sont souvent spécifiques à une région géographique, ou à un marché spécifique. Il y a des liens entre les samurai impliqués et les cartels locaux, voire même un contrôle plus ou moins direct des dits cartels, mais le plus souvent les clans agissent à une échelle plus importante, celle du grossiste en opium par exemple. S'ils sont puissants localement, ils peuvent assurer une certaine protection aux criminels qui les servent, ou qui acceptent de leur servir de prête-noms, mais du point de vue des samurai (y compris Scorpion ou Yasuki...), un cartel criminel est quelque chose de sacrifiable et ils ne rechigneront jamais à purger eux-mêmes leurs protégés si ça permet de sauver les apparences et qu'on peut rapidement monter une nouvelle organisation à la place de celle détruite, pour pas perdre trop d'argent ou abandonner le terrain à une autre faction. La Tortue fonctionne elle aussi de manière ultra-spécialisée, mais ça dépend de la période historique. Sous la dynastie Iweko, elle a une influence importante sur les clans mineurs et pourrait bien en sous-main devenir le foyer d'un réseau de contrebande interne à l'Empire, étendant ses missions d'origine jusqu'à gêner les "acteurs traditionnels" de la Licorne, du Crabe ou de la Grue.

- on peut trouver une poignée d'organisations (comme le Lotus Noir) qui essaient d'évoluer en s'étendant géographiquement, voire peut-être en diversifiant leurs activités, ou les deux en même temps, ce qui nous rapproche des réseaux mafieux classiques. Mais ces organisations restent assez embrionnaires et n'ont pas encore atteint l'influence et la stabilité qu'on pourrait trouver dans le crime organisé de notre propre monde (Mafia, Triades, Yakuza...). Elles doivent prendre garde aux samurai (qui dans leur grande majorité n'ont aucune tolérance envers le crime, sans parler de ceux qui ont des intérêts criminels et n'apprécient pas l'émergence de concurrents...) mais aussi au Kolat. La conspiration n'a jamais tenté de créer un réseau criminel national hiérarchisé, mais bon, ils pourraient trouver l'expérience intéressante et tenter de prendre le contrôle d'un réseau émergeant, aussi.

- les rônin, collectivement, sont très rarement des proto-mafieux. Il y a bien les Ecailles de la Carpe (contrebandiers pour les Yasuki, soit-disant "autonomes") et certaines bandes locales sont contrôlées par des rônin mais composées principalement de hinin ou heimin (en fait, leur chef est souvent le seul rônin de la bande). Au sein des groupes criminels existants, soit les rônin deviennent des gens influents (genre le bras droit/garde du corps du parrain), soit ils deviennent le chef de bande, ou alors, ils restent des agents autonomes mais avec des liens particuliers (genre "je vais où je veux, vous me laissez tranquille et j'accepte de ne jamais travailler contre votre bande"). Mais en tant que groupes, les rônin sont le plus souvent des mercenaires, voire des tueurs à gages, ou des bandits de grand chemin. Ils peuvent travailler étroitement en lien avec certains criminels, mais ne cherchent pas à former des gangs mafieux. On n'évoque pas dans le contexte officiel de groupes rônin occupant le créneau d'une mafia locale, encore moins nationale. Paradoxalement, un groupe de rônin sans morale préférera se livrer au banditisme et vivre en terrorisant les paysans que de devenir des "boutiquiers malhonnêtes" et contrôler un réseau de maisons de passe et de fumeries d'opium, par exemple. Si individuellement un rônin peut être une crapule immonde, en termes de catégorie sociale, la majorité d'entre eux veille à se distinguer du bas peuple d'une manière ou d'une autre, même si cela entraine une précarité accrue pour eux. Le banditisme, la guerre, le meurtre, donc vivre par les armes, c'est "tolérable" pour la plupart des fraternités/bandes rônin. Mais devenir un cartel pour gérer des bordels, tenir un tripôt ou vendre de l'opium, c'est une toute autre affaire...

Voilà, je pense avoir fait un petit tour exhaustif du "milieu".

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