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par Kakita Inigin » 15 juil. 2016, 09:26
Iweko traversa la ville, horrifiée par ce qu'elle découvrait - au niveau du sol la vue est meilleure qu'en altitude. La boue, les maisons aux toits - aux murs ! - rapiécés de bric et de broc, les demeures des samurai au même niveau que celles des heimin (si on pouvait parler de niveau) (si on pouvait parler de maisons).
Lorsqu'elle arriva devant la magistrature, elle... fut un peu surprise. Du bâtiment superbe, magnifique, dans la gloire d'une architecture Yasuki magnifiée par les ans, sortaient des foules dépenaillées, manifestement heimin, certains éclopés, et apparemment sans vergogne.
- Bon. Allons remettre un peu d'ordre dans cette ville.
Entrant à cheval dans la magistrature, séparée de la fange par sa monture immaculée, elle ne fut pas longue à trouver le responsable - ou lui a être alerté par les alarmes des locataires éperdus devant cette apparition irréelle.
- Vous êtes le responsable ici ? Je suis Doji Iweko. Que faîtes-vous chez moi ?
- Excusez-moi, ma dame. Je suis Kuni Sakasu, je soigne nos trop nombreux blessés. Cette demeure a été transformée en hôpital depuis le départ de votre prédécesseur, voici de longues années, et avec la bataille, elle est pleine - en fait de nombreux blessés en convalescence sont aussi logés aux bains tout proches.
- Eh bien je suis là maintenant. Combien vous faudra-t-il de temps pour évacuer vos blessés vers un autre lieu ?
- Mais... certains sont intransportables ! J'ai ici des enfants qui ont reçu des tours de garde sur la tête, voire des morceaux du donjon - dois-je les jeter de leurs lits ? Et pour aller où ?
- Au temple d'Amaterasu. N'est-ce pas l'hôpital principal ?
- Le temple de la grande déesse a été détruit, ma dame, et les prêtresses ont bien du mal à se reloger elles-mêmes.
- Ah.
Iweko sembla perdre de sa superbe, comprenant peut-être enfin dans quoi elle se trouvait : au milieu d'un charnier.
- Dans ce cas, ne bougez pas. J'installerai ma tente dans le jardin, qui ne semble pas occupé, et j'y tiendrai audience.
Elle quitta un Sakasu soulagé dans l'instant et en même temps plein de craintes pour la cohabitation. Elle installa sa suite, fit monter les tentes, instaura des tours de garde... et se mit à la recherche du gentil organisateur de ce camp de vacances improvisé - avec un oeil plein de fureur.
La fureur rencontra Hida Sakamasu.