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par Kakita Inigin » 09 déc. 2014, 20:12
- Venez. Fonder un foyer, c'est une lourde responsabilité, mais ça vous change une vie. Et puis, il y a quelques aspects positifs.
Utsuan énonça quelques banalités sur un ton tranquille, bienveillant, et ils parvinrent au dojo. Le forgeron demanda audience au daimyo Yasuki et, après un temps presque raisonnable, il faut admis à entrer.
- Il souhaite vous recevoir, Kaiu-sama.
La salle était plus confortable que pendant les combats. Tara s'était fait dresser un trône un tantinet confortable dans un angle, comme une éminence grise qui aurait dominé tous les officiers présents.
- Bonsoir, Utsuan-san, Kei-san. Alors, quelles nouvelles de la ville ?
- Les nouvelles d'une ville sans âme et sans discipline. Pas plus tard que sur le chemin, j'ai arrêté un freluquet prétentieux qui voulait se battre contre un de mes élèves, comme si on n'avait pas assez de morts comme ça.
- Ah la plaisante idée. Pour quel motif cette rixe ?
- Une histoire de femmes. De mon temps, les jeunes avaient d'autres manières.
- En effet. Je me souviens que j'ai dû faire la cour une année entière à ma belle pour que ses parents m'autorisent à la voir avec une vieille servante comme chaperon, plutôt que derrière une ligne de yojimbo en armures.
- Il est vrai que votre dame était Doji et vous pas particulièrement apprécié chez les Daidoji.
- Il est vrai.
- Une histoire de femmes dramatique, d'ailleurs. Le godelureau avait engrossé la dame et voulait ajouter à la honte de la dame et à la sienne de tuer l'homme à qui elle était promise. Ce petit vicelard avait même imaginé de frapper son sabre contre celui de son rival pour le forcer à dégainer.
- Ah la vilaine ruse ! Vous êtes donc intervenu entre deux sabres sortis ?
- Même pas. Le brave Otodairi n'a pas bronché. Il a vu que j'étais ressorti du bâtiment - une source d'eau chaude, il a laissé parler l'autre et a fait éclater ses véritables motivations au grand jour pendant que je suivais tout le spectacle.
- Otodairi ? Akodo Otodairi ?
Taka s'était redressé.
- Celui-là même. Il m'a été confié par son oncle et a intégré le Ryu. Il a servi deux ans sur le Mur et il travaille avec moi depuis. Vous le connaissez ?
- De réputation seulement. Il a quelques connexions à haut niveau et de solides ennemis ici.
- Ca m'étonnerait, c'est un samurai tout ce qu'il y a de plus honnête. Le meilleur de ce qu'il y a chez les Lions... et chez nous.
- Hum... admettons. Pourquoi êtes-vous venu me voir ?
- Figurez-vous que je suis embêté. Normalement, je cherche le chef de votre Garde Grise pour lui signaler l'arrestation du vicelard de tout à l'heure, mais si j'ai tout compris, le prisonnier en question est Hida Retsu, et il me semble que c'est lui qui commande la Garde Grise, non ?
Avant que Kei ne réagisse, il se passa la chose suivante, inusitée dans cette partie du monde et d'une probabilité aussi petite que celle de voir jamais un coffre se déplacer de son plein gré : un puissant daimyo, de saisissement, venait de tomber de son fauteuil.