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par Hida Koan » 05 sept. 2014, 17:25
Je ne met quand même pas ça dans le quartier des saules... Si vous êtes mineurs, partez :p
Il était là à seulement quelques mètres. Elle le regarda de ses yeux perdus, des yeux de noyée. Elle le fixa un moment. Shigeo, sentant qu'elle ne bougeait plus sous ses caresses, releva la tête également. Il fixa l'homme à son tour d'un regard noir. Si Retsu avait déjà vu des possédés, cela lui fit le même effet. Ils étaient comme deux animaux sauvages, surpris par un autre mâle qui vagabondait. Le bushi commença à se lever, les muscles tendus, pour faire les Fortunes seules savaient quoi. De la main qui ne le caressait pas, elle le retint fermement par la cuisse. Il se rassit, tranquillisé, et enfouit sa tête dans le cou de la jeune femme. Elle regarda encore un instant puis détourna les yeux. Elle était déjà de l'autre côté de toute façons, il n'y avait rien à faire, alors dans son esprit il disparut, comme s'il n'avait jamais été là.
- S'il te plait, dit Shigeo au bord de l'explosion
C'était tout le temps comme ça. Quasiment une fois l'un, une fois l'autre, à presque se supplier d'aller au bout des choses. Ils avaient su au premier regard ce soir là qu'ils finiraient comme ça de toutes façons. Chacun avait choisi de mettre un vêtement assez léger, un yukata pour elle, fluide, sans trop de couche de tissu, qui s'ouvrait facilement et un haut de jinbei pour lui avec un hakama un peu plus commun pour sortir. S'ils se rencontraient en kimono complet, traditionnel, cela leur arrivait tout de même de faire quelque chose mais c'était une décision prise sur l'instant, parce qu'ils souhaitaient vraiment passer plus de temps l'un avec l'autre. Quand ils arrivaient dans "leurs tenues de combat" comme ils disaient, chacun savait que l'autre avait besoin de décompresser.
- S'il te plait, répéta-t-il un peu plus fort
Il lui mordit le cou d'excitation. Ils étaient tendus comme des arcs. Ils se levèrent dans le même mouvement, tous débraillés qu'ils étaient. Elle se laissa plaquer avec force contre le tronc du saule. Pendant qu'il faisait tomber sa ceinture, elle chercha à se dépatouiller de ses foutus cordons de hakama.
- Saloperies de cordelettes rugit-elle
Elle s'acharna tant et bien dessus comme une furie qu'elle en fit casser une, ce qui le libéra un peu. Il rit, d'un rire grave et chaud, qui la mit encore de meilleure humeur. Elle l'attrapa a pleine main et le dégagea complètement. Il s'avança rapidement, se collant contre elle, lui levant la jambe et la pénétrant dans le même mouvement, comme un geste mille fois répété. Ils crièrent tous les deux, au même instant, deux cris rauques, sauvages : une libération. Elle s'agrippa à son cou, plantant ses ongles dans ses épaules, jusqu'à presque ne toucher plus terre. Le haut de son dos était depuis belle lurette constellé de griffures. Il la tenait fermement contre l'arbre, de tout son poids et ses coups de reins. Elle sentait l'écorce de l'arbre lui râper le dos à travers la fine étoffe. C'était souvent comme ça avec Shigeo, il était le plus primaire de tous et ça lui plaisait beaucoup. Elle se sentait plus proche de lui que de beaucoup des autres. Elle avait vraiment l'impression qu'il était comme elle, à sentir ce besoin irrépressible de prendre quelqu'un et de se laisser prendre, de s'abandonner complètement et de perdre pied... Pour tout oublier. Ils avaient rarement profité l'un de l'autre en intérieur, sur un futon bien propre, c'était arrivé évidemment mais c'est ce qui leur convenait le moins. Une porte cochère, la plage, une arrière-cour de maison de sake, contre un mur dans une ruelle sombre... Ça leur convenait beaucoup mieux.
Leurs râles s'entendaient sûrement sur toute la place s'il y avait réellement des oreilles pour les entendre. Il la plaqua un peu plus fermement encore, soudant presque leur deux bassins. Elle cria, haut et clair. Quand elle laissa retomber sa tête contre son épaule, c'est là qu'il jouit à son tour. Ils glissèrent au sol, assis. Il resta en elle de longues minutes. Elle agrippée à lui par les épaules et ses longues jambes entourant son corps puissant. Ils reprirent leur souffle, ensemble, comme dans un temps de repos après un entraînement difficile. Une fois leur respiration redevenue normale, ils se regardèrent dans les yeux et se sourirent.
La première phrase après ça était toujours particulière, il fallait retomber dans la normalité. "Merci" dit-il simplement. Il lui remit quelques mèches de cheveux en place, ce qui ne servait strictement à rien compte-tenu de l'étendue des dégâts. "Je suppose qu'on a mérité un coup à boire" rigola-t-il. "Attend, je vais t'aider à te lever."
Flood Thunder - Koan jin'rai
Mille ans pour régner
L'éternité pour briller
Ma vie pour servir