Commandement
Akodo-le-Borgne
Essai
Préface, par Mirumoto Nobushige Ryûjin no kami Echizen nyudô Shingetsu
Le texte ci-dessous est la partie du "Commandement" qui est accessible au public de l'Empire. En effet, au cours de son histoire, le clan du Lion a complété et modifier à de nombreuses reprises le "Commandement" original, par le biais de ses Champions successifs. Les différences notoires entre ceux-ci, leurs façons de penser et d'envisager la Guerre ou d'aborder le "Commandement" et l'Histoire provoqua parfois des conflits. Certaines versions furent supprimées des archives. Toutefois, il reste une partie de l'oeuvre originale, et on peut trouver, même dans la version canon, ce que les commentateurs des textes anciens appellent parfois "l'essence du maître", ou plus exactement de son enseignement. Pour cette raison, nous appellerons seulement l'auteur présumé des sentances "Akodô".
Dans ce texte, comme beaucoup de traités et d'essais, il y a des vérités ésotériques dissimulées aux yeux de ceux qui ne sont pas capables de les voir. Dites crûment, le lecteur ne serais tout simplement pas capable de comprendre, et ne pourrais progresser par lui-même, alors qu'en lisant, en cultivant son corps et son esprit, il est possible d'arriver aux mêmes conclusions, voire de les dépasser. C'est aussi la méthode utilisée dans l'enseignement du Tao de Shinsei, avec les koan et le corpus Littéraire Shintao.
Il est vrai qu'Akodô no mikoto était un dieu. Fils du Soleil et de la Lune, divin meneur des armées. Pourtant, moi Shingetsu, j'ai sut m'ériger en égal de ce grand homme, et j'estime raisonnablement l'avoir dépassé dans la maîtrise de la Stratégie. Sachez donc, vous que le Ciel à placer à a tête des armées de vôtre suzerain, que la Stratégie est la partie divine de l'Art de la Guerre. En vous élevant dans ce domaine, vous marcherez au Firmament.
Croyez-vous en l'existence des dieux, vous que je puis contempler depuis les siècles passés ? Moi Shingetsu, je vais vous en révéler la vraie nature. Un dieu est un être capable de contrôler son destin. Fondamentalement, la magie ou les faveurs célestes n'ont rien à voir là-dedans. C'est par la force de ma Conviction que je vivrais, et que j'ai périrait avec Honneur, sans laisser aucun regret derrière moi. Je le sais, car seul les dieux peuvent connaître l'avenir. Seul les arcanes de l'Art de la Guerre peuvent briser vos chaînes, mais seul celles de la Voie vous permettront de découvrir que ces chaînes n'existent pas. Encore une chose, mortel.
Pour devenir un dieu, il faut dévorer beaucoup de démons.
L’importance de la guerre
Shingetsu a dit : "Le titre du Traité fait référence aux "cinq principes de l'évaluation", appelés : Doctrine, Temps, Espace, Commandement et Discipline. Akodô no mikoto était quelqu'un qui plaçait le Commandement au-dessus des autres principes. Akodo a dit : "Faites prévaloir l'entraide et la solidarité". Le Commandement, signifie l'équité, l'amour pour les hommes, en particulier les vassaux et soldats plaçés sous l'autorité du commandant. Pour Akodo, la Doctrine correspond au Bushidô. La Discipline est abordée dans la partie sur le "Devoir".
Le Temps et l'Espace sont placés sous le signe du Tao et des lois du Paradis, ils sont quelque peu dénigrés par Akodô pour des raisons ayant trait à son conflit idéologique avec Shinsei, d'une part, et d'autre part à cause de la nature des lecteurs. Comme je l'expliquais en préface, certaines choses ne peuvent être comprises que par l'expérience et la pratique : c'est le cas de la Voie, mais aussi du Heihô ou de l'escrime."
La guerre est inévitable, tel un brouillard printanier qui prend naissance au-dessus des mers, recouvre lentement le pays d’un nuage blanc et froid, puis finit par se dissiper avec le temps. Mais quand il a disparu, la terre n’est jamais tout à fait la même.
Le moment venu, votre daimyo vous appellera, vous et vos hommes. Vous le servirez et vous donnerez des ordres. Mais avant cela, vous devez vous préparer et apprendre. Comme un enfant qui doit apprendre à marcher avant de pouvoir courir, vous devez étudier la guerre avant de la faire.
Shingetsu a dit : "Se préparer et apprendre. Cela sgnifie que la Stratégie nécéssite d'être soigneux et attentif, car ces qualités facilitent le calcul stratégique. Ikoma Joseki dit aussi que les Matsu forment des guerriers, les Akodo forment des soldats."
Le Yijing a dit : "La sensibilité des sages émeut tant l'esprit du peuple qu'elle fait le monde harmonieux et paisible."
Vous apprendrez que la victoire ne consiste pas à ôter la vie de ses ennemis, mais à sauver celles de votre camp. Vous apprendrez que le premier des deux adversaires à douter sera le premier à tomber. Vous apprendrez que le prix de la défaite est plus lourd que celui de l’honneur ou de la fierté. Apprendre à gagner ne suffit pas. Vous devez apprendre à ne pas perdre.
Shingetsu a dit : "Préserver les biens du souverain et les richesses de la population, telle doit être vôtre première préoccupation en tant qu'officier. Se référer à Son-shi.
"Le 1er à douter" fait référence au zen dans les Arts Martiaux et l'Art de la Guerre. Sur le champ de bataille, il faut faire preuve de spontanéité. Dans le Hagakure, il est conseillé d'apprendre à trancher une décision en l'espace de trois respirations. De même, obtenir le Mushin permet d'atteindre une compréhension parfaite de l'instant, et donc du combat. Se référer au Tai-A ki, de maître Takuan."
Il faut se méfier de ceux qui pensent que la guerre est égoïste et de ceux qui l’étudient dans le seul but d’accroître leur gloire et leur statut personnels. Ceux-là sont des fous qui mènent Rokugan à sa perte.
Je vous le dis, rien n’est plus important que l’étude de l’art de la guerre. Cette vérité doit prévaloir dans l’esprit d’un samurai à tout instant. La guerre est la plus haute des études, car elle permet de protéger toutes les autres.
Shingetsu a dit : "Akodô le Borgne, dans ces deux paragraphes, fait référence aux protestations qu'il rencontra lorsqu'il entreprit de recruter son armée. Shinjo a dit : "Akodô n'a pas choisit la voie de la Guerre, mais celle de la Paix." Les citations de Dame Shinjo étaient toujours pleines de sagesse, car elle est des 10 Kami celle là seule qui suivait ses rêves [commentaire d'Ikoma Shinzo : il semble que Shingetsu fasse ici référence à Yume-do, qui serait selon les anciens textes, connectés à l'ensemble des royaumes spirituels. Est-ce à dire que Shingetsu entendait par là qu'elle fût plus proche de la sagesse du monde ? Il est probable que cette question demeure à jamais sans réponse.] Mais combien la différence entre modernes et anciens est immense ! De nos jours, les gens ne cherchent plus à aller au fond des choses.
Un chef qui n’aura pas pris la précaution de faire étudier l’art de la guerre à ses généraux s’expose à un grave danger car, le moment venu, ces derniers n’auront aucune certitude sur le champ de bataille et hésiteront lorsqu’ils devront prendre des décisions importantes. C’est la première cause d’erreur. Et quand l’armée d’un chef commet une erreur, son petit moment d’incertitude a déjà provoqué la mort de plusieurs milliers d’hommes.
Puis, quand son armée est finalement défaite et écrasée, l’armée de l’adversaire marche alors sur les corps de ceux qui pensaient que l’art de la guerre était égoïste. Leurs têtes sont coupées et l’ennemi les laisse pourrir dans la poussière.
C’est ainsi que tourne le monde, et ceux qui pensent autrement se voilent la face.
Shingetsu a dit : "Ici, Akodô critique ceux qui prétendent chercher la paix, sans connaître le Heihô. Refuser obstinément d'ôter la vie revient à la même chose que de commettre d'innombrables massacres d'innocents, selon le principe qui veut que les extrêmes se ressemblent."
Le devoir
Shingetsu a dit : "Par devoir, il faut entendre le principe de Discipline. La vraie Discipline signifie que rien, ni amour, si sentiments, ni émotions, ni honneur, ni même la loyauté ne vienne se mettre en travers de l'accomplissement du Devoir. C'est ce que Akodô essaye d'expliquer en parlant du Devoir. Cela rappelle également la différence entre les styles pratiqués par les écoles Matsu et Akodo. Les Matsu forment des guerriers, les Akodo forment des soldats."
Le devoir est l’âme du samurai, sa raison d’être. Négligez votre devoir et vous balafrez votre âme.
Le devoir est une gemme parfaite dotée de centaines de milliers de facettes. Chacune d’elles représente un art de vivre, un art de servir.
Il n’y a pas de juste milieu dans l’accomplissement de ce devoir : c’est tout ou rien. C’est noir ou blanc, il n’y a pas de gris. Vivez pour chacune des facettes, car si vous en négligez une, même une seule, votre gemme perdra toute sa valeur.
Voilà ce que signifie être samurai.
Le dessein d’un samurai
Shingetsu a dit : "Cette partie est dans la continuité du paragraphe sur le Devoir, il sert à le compléter. En effet, les choses de ce monde vont par pair, elles sont duales, c'est le Yin et le Yang. De la même manière, Devoir et Loyauté sont les deux faces d'une même pièce. Sans en parler de manière explicite, Akodô dissémine des indices et procède par allusions."
Shingetsu a dit : "Dans le roman "Hiver" de Kakita Ryoku, il y a un moment où les daimyos présents mettent en avant les valeurs de leurs clans respectifs. Par exemple, Akodô Kyuinjin met en avant Yu (Courage). Bayushi Ujiro prétend que la vertu la plus importante du Bushidô est Chugo (Devoir et Loyauté). Ce qui n'est pas dis, c'est qu'ils ont tous torts, car derrière ces jeux de Cour dissimulant les complots et les intentions néfastes des protagonistes, la "Vertu Suprême" pour Akodô n'est pas Ren (Humanité) mais ce qui doit procéder de la compréhension et de la mise en pratique des 7 vertus du Bushidô, à savoir le 10ème Commandement d'Akodô. En d'autres termes, le Bushidô est la Doctrine, et la Discipline Absolue que rien n'entrave (y compris la Doctrine), est ce qui procède de cette Doctrine. C'est en cela qu'il est possible de remarquer le degré d'authenticité du samouraï. C'est ce qu'il faut comprendre par "Dessein d'un samouraï". D'où l'insistance d'Akodô sur la pureté de la Doctrine, et la codification initiale, qui s'est hélas perdue depuis, avec le temps et l'évolution de la société."
Vous êtes un samurai. Entraînez-vous comme un samurai. Vivez comme un samurai. Dès le moment où vous vous levez, à l’aube, jusqu’à celui où vous vous couchez, au crépuscule, soyez toujours conscient, dans votre esprit comme dans votre cœur que vous allez mourir.
Si vous laissez vos pensées être tentées par l’ambition, le désir, l’avidité ou tout autre aspect, vulgaire ou noble, vous hésiterez au moment crucial, à sacrifier votre vie pour votre seigneur.
Un samurai vit.
Un samurai s’entraîne à combattre.
Un samurai combat pour vivre. Ce n’est que vivant qu’un samurai peut accomplir son devoir et protéger son seigneur.
Le concept le plus important à retenir est que, bien que vous combattiez pour vivre, vous devez être prêt à mourir.
Le devoir, avant tout autre chose, est l’âme du vrai samurai. Vivre pour accomplir son devoir est la raison pour laquelle un samurai renonce à l’ambition, refoule son désir et sacrifie sa morale personnelle.
C’est pour cela, avant tout, que vous êtes un samurai.
Shingetsu a dit : "La vie tend vers la mort, car c'en est la fin, mais non la finalité. La vie humaine à pour but d'apprendre. La vie d'un samouraï à pour but de servir. Ces deux buts ne sont pas incompatibles, mais un samouraï n'a besoin que d'apprendre comment servir. C'est ce que signifie le "Dessein d'un Samouraï" dans le Commendement d'Akodô."
L’ignorance et la stupidité
Shingetsu a dit : "Dans ce passage, Akodô omet sciemment de parler du Stratagème "Faire l'idiot, ne pas laisser libre cours à sa fureur", sans doute par ce qu'il savait que c'était inutile et dangereux. Dangereux car d'autres que des samouraïs du Lion seraient amenés à lire ces pages. Inutile car un samouraï discipliné ne laisse pas libre cours à sa fureur, ce qui est le cas des samouraïs des familles Akodô, Kitsu et Ikoma en général, mais pas de ceux de la famille Matsu, qui de toute façon n'aurait pas put comprendre ces mots. Au moment où Akodô écrit, Matsu est déjà morte depuis longtemps, et ses disciples se sont imprégnés de ses préceptes depuis longtemps. Alors il est inutile d'y revenir."
On distingue deux types d’imbéciles : l’ignorant et le stupide.
L’ignorant met sa main dans le feu car il ignore qu’il va se brûler. Après s’être brûlé, il ne recommencera pas.
Le stupide, lui, continuera à mettre sa main dans le feu, car il n’aura pas appris.
Quand vous dirigez des hommes, ayez cette leçon à l’esprit. Apprenez-leur ce qu’ils doivent savoir. Un élève ne peut être blâmé pour son ignorance. Il ne fait qu’appliquer ce que son professeur lui enseigne.
Le bien et le mal
Shingetsu a dit : "L'auteur met en garde contre le Shintao. Ou plus exactement, Akodô sait qu'il est facile de faire erreur en interprétant le Shintao, il met donc en garde le lecteur qui interpréterait la Voie de façon différente de la sienne. Si on mêle Tao et Bushidô, on risque de se retrouver partagé, fragmenté entre deux Doctrines. Tout comme lorsqu'il y a deux commandants en chefs dans une armée, c'est une source de confusion, car cela peut créer des impératifs contraires. Ce qui entraîne la fin de la Discipline militaire. Ce que Akodô semble oublier toutefois, c'est qu'il est plus difficile aux êtres provenant de Tengoku de comprendre la Voie, tout comme pour ceux de Jigoku. Ce n'est toutefois pas impossible, comme l'a prouvé le seigneur Togashi."
Shinsei a dit : “ La nature ne reconnaît pas le bien et le mal. ” Mais je peux vous affirmer que les hommes font la différence, et ignorer ce fait revient à ignorer le monde en l’imaginant plus beau qu’il ne l’est.
La loyauté
Shingetsu a dit : "La vie tend vers la mort, car c'en est la fin, mais non la finalité. La vie humaine à pour but d'apprendre. La vie d'un samouraï à pour but de servir. Ces deux buts ne sont pas incompatibles, mais un samouraï n'a besoin que d'apprendre comment servir au mieux. Encore que cela dépende du jugement personnel, car les humains sont dotés d'un Libre-Arbitre, qui les libère partiellement du poids de la Destinée, mais non entièrement."
La loyauté ne s’apprend pas et ne s’hérite pas. Contrairement aux postes impériaux qui s’acquièrent par le droit du sang, la loyauté doit être gagnée. Souvenez-vous en chaque matin, comme vous vous souvenez de votre nom, car aussitôt que vous l’oubliez, vous travaillez pour l’ennemi.
Vos hommes se mettent à votre service de la même manière qu’un bébé découvre le monde dans les bras de sa mère. Ils n’ont alors aucune loyauté, aucune obéissance, aucun talent. La loyauté, contrairement aux autres aspects évoqués, réclame une attention constante. Telle une rose solitaire dans un jardin envahi de mauvaises herbes, elle se flétrira et mourra sans vos soins.
Bâtissez la loyauté de vos hommes. Faites-en une structure plus haute que les arbres les plus grands, si haute que vos ennemis n’en verront pas le sommet. Faites-en une structure plus solide que les murs les plus épais, pour qu’elle réside aux orages quelle que soit leur violence. Faites-en une structure plus proche de vous que votre propre battement de cœur, pour qu’elle ne se perde jamais.
Bâtissez-la pour toujours.
Shingetsu a dit : "Akodô no mikoto avait des sentiments partagés vis à vis du système hérditaire, surtout au sein de l'armée. En visionnaire, il aurait préféré une armée de métier. Mais à cette époque, l'armée n'existait pas depuis plus longtemps que le concept de postes à caractères héréditaires. Ces deux concepts étaient donc également révolutionnaires pour l'époque.
Cela n'a pas empêché le Premier Lion de composer avec cet état de fait."
Shingetsu a dit : "La Loyauté doit être gagnée est une mise en avant du Principe de Commandement. Cf. La Mesure du Feu. Le reste de cette partie fait référence à l'idéal d'Akodô dans la continuité de l'oeuvre d'Hantei, qui est celui qui connaît le mieux les voies du Paradis. "Sept Adversaires Puissants étaient vaincus et unifiés" et "Le Premier Empereur à instauré l'Ordre, l'Equité et la Justice dans chacun des aspects de ce Monde" En d'autres termes, l'objectif de l'Empereur Jimmu est d'instaurer le Paradis sur Terre, en créant l'Harmonie. C'est ce à quoi fait allusion le "Bâtissez-là pour toujours" à la fin d paragraphe."
Le général
Shingetsu a dit : "Cette partie porte un titre générique pour "commandant en chef", car elle peut s'appliquer aussi bien au général qui emploie des conseillers et stratèges, qu'à l'Empereur, ses ministres et ses experts, ou encore à un architecte, qui recrute des assistants et les forme, avec chacun leurs spécialités. Bien sur, cela ne vaut que si le général est incompétent dans divers domaines nécéssaires pour assumer sa fonction, ce qui est tout à fait naturel.
Menez vos hommes en faisant preuve de perception et d’intelligence.
Grâce à ces deux vertus, vous n’aurez nul besoin d’être un maître de la tactique ou de la stratégie.
Vous n’aurez pas non plus besoin d’être un spécialiste des ordres ou du règlement.
Grâce à la perception, vous trouverez ceux qui maîtrisent de telles choses, et les dirigerez pour qu’ils accomplissent au mieux leur tâche.
Grâce à l’intelligence, vous saurez ne pas vous mettre au travers de leur chemin.
Shingetsu a dit : "Entendez le précepte suivant : "Les Bons soldats sont légions, mais les bon généraux sont choses rares." L'acaémie militaire d'Akodô vise à supprimer au possible la seconde ligne du paragraphe, à le rendre obsolète, en forgant les meilleurs experts possibles, ce qui est bien sur impossible. Bien sur, il y en aura toujours qui seront accomplis dans toutes les voies de l'Art de la Guerre, mais seule l'Intelligence et la Perception sont fondamentales pour le Général. Le fait que je n'ai imité ni l'enseignement de Mirumoto, ni celui de Bayushi, ni celui d'Akodô, est la source de mon invincibilité sur le champ de bataille. Le fait que mes adversaires aient suivies des voies qui n'étaient pas les leurs est la source de toutes mes victoires. Ils n'étaient pas tous de faibles guerriers et généraux, c'est moi qui était plus fort qu'eux."
Les cinq mesures
Une armée s’évalue selon les cinq mesures. Comme le dit le Petit Maître, le monde est constitué de cinq éléments. Il en va de même pour votre armée, qui se divise en cinq mesure.
Shingetsu a dit : "Pour se concilier l'Empereur et la voie de Shinsei, Akodô utilise le cycle de Réincarnation des Eléments. De façon moins triviale, dans la Guerre, il y a : I - La Mesure de l'espace ; II - L'estimation des quantités ; III - Les règles de calcul ; IV - Les comparaisons ; V - Les chances de Victoire. Se référer à Son-shi."
La mesure du vent
Shingetsu a dit : "Le Vent fait références aux aptitudes nécéssaires pour être Général, précédemment évoquées."
Une armée commence par vous, le général. Si vous êtes juste et vertueux, vous saurez trouver le chemin à travers les ténèbres. Tout comme Dame soleil illumine un faucon en plein vol, s’élevant sans provoquer d’ombre, vous saurez mener vos hommes rapidement, car vous ne regarderez jamais derrière vous.
La Mesure de la Terre
Shingetsu a dit : "Le principe de l'Espace, c'est à dire la Géographie, et la Topographie. Ce sont les clefs pour comprendre cette mesure de la Terre. Connaître le terrain est d'une importance vitale, ayez toujours des éclaireurs, même en terrain ami, car un ennmie habile essaiera bien souvent de mieux connaître le terrain que vous ."
En connaissant le terrain sur lequel vous combattez, vous prendrez l’avantage. Une armée en terrain étranger, inconsciente du danger et ne pouvant tirer parti de ces atouts est vulnérable et facile à attaquer.
La mesure du feu
Shingetsu a dit : "Le Feu à trait à la Doctrine et au Moral de l'armée. Akodô pensait que le moral était le facteur le plus important, car il sépare la Victoire et la Défaite. Mon avis personnel sur ce point n'est pas pertinent."
Vous devez diriger votre armée au nom de l’Empereur. Quand vous le faites, vous enflammez votre âme car elle sait que vos actions sont justes. Lorsque vous ne le faites pas, vous étouffez le feu et videz le carburant qui alimente la flamme. Votre chien ne vous fera pas plus confiance si vous lui volez sa nourriture que votre armée si vous lui volez son feu.
La mesure de l’eau
Shingetsu a dit : "L'Eau découle de la mise en pratique de Vent et Terre. Soyez perceptifs."
Vos actions doivent couler comme un ruisseau, passives et informes, puis frapper soudainement comme une vague, puissante et ravageuse. La rigidité entraîne la stagnation et, sur le champ de bataille, la stagnation signifie la mort.
Gardez vos armées aussi fluides que possible, prêtes à s’adapter ; comprendre le chaos est la clé de la victoire.
La mesure du Vide
Shingetsu a dit : "Le Vide à plusieurs fonctions. Ku peut aussi se lire Sora (ciel). Avec une trivialité parfaitement humaine, Akodô entend par là : singer Shinsei ; glorifier la Voie du Paradis ; railler les artisans Kakita par cette bouffonerie (un vain clin d'oeil à Matsu, mais les voies des dieux sont trop compliquées pour les mortels) [commentaire d'Ikoma Shinzo : Shingetsu fait référence à la réincarnation des Tonnerres. Matsu devenue Toturi est plus apte à comprendre, et il eut put rire en lisant cela, mais nous ne le saurons jamais, d'autant plus que ces commentaires sont antérieures au Jour des Tonnerres] ; détendre le lecteur capable de comprendre tout en dissimulant certains secrets militaires aux personnes incapables de comprendre ; et enfin donner une grande leçon à ceux qui en seront un jour capables. Ce passage étant un secret ésotérique, il ne peut être compris que par la compréhension des Quatres Mesures précédentes."
Enfin, il y a les cieux. Comprendre de passage des étoiles est l’ultime entendement. Il n’est nul besoin d’expliquer la mesure du vide, il suffit de percevoir sa vertu lorsqu’il se manifeste. Le néant détient le tout.
La voie de la tromperie
Shingetsu a dit : "Cf. les commentaires et passages du texte à propos de la Discipline militaire absolue."
Shingetsu a dit : " La Voie de la Tromperie est une partie de celle de la Stratégie. La Stratégie est une partie du Heihô. Le Heihô est une partie de la Voie. La Voie est l'union des Trois Augustes [Paradis, Terre, Homme] au sein de la Nature de Bouddha."
Envoyer votre armée à la bataille sans connaissance préalable des forces et des faiblesses de votre adversaire ne vous apportera aucune gloire et vous marquera du sceau du couard. Votre préoccupation principale est la sécurité de l’empereur et celle de votre clan. Se bander les yeux est synonyme de mort rapide.
Au contraire, lorsque vous faites face à l’ennemi, laissez-le voir ce que vous souhaitez qu’il voie. Montrez-lui votre bras droit, frappez-le du gauche. Cachez tout ce qu’il ne doit pas voir, car la brûlure de votre gifle l’accoutumera à la douleur de la lame que vous allez soudainement lui planter dans le flanc.
Attirez-le par des mensonges
Shingetsu a dit : "Cf. Tangen-shi et la Mesure de l'Eau."
Shingetsu a dit : "Tangen-shi dit : "Si vous êtes sages, la tromperie seule suffit." Il est tout à fait possible que Bayushi Tangen ait abondamment lut et commenté Commandement d'Akodô, avant de rédiger "Mensonges" mais il est difficile d'en avoir la certitude du point de vue historique. L'oeuvre de Tangen-shi demeure éminement partiale, comme on le sait, envers "L'art du commandement" d'Akodô Horu. Il évite donc lui aussi de parler de certaines vérités, que j'entrepend de clarifier en partie ici."
Quand l’ennemi est retranché en un lieu sûr, attirez le hors de son nid. Attaquez ce qui lui est cher pour le faire quitter son abri. Faites-le sortir de son sanctuaire, au moment que vous jugerez le plus opportun.
Frappez vite et fort
Shingetsu a dit : "Idem. Cf. Tangen-shi, paragraphe "Brisez le Coeur", et la Mesure de l'Eau."
Shingetsu dit : "La passage disant "les commandants dénués de Courage", fait référence au ingérences des affaires civiles dans les affaires militaires et au demi-rejet du Tao par Akodô. Il s'agit d'un des Sept Maux de l'Armée, décrits par Son Dô-shi.
Lorsque votre ennemi est plus puissant que vous, frappez vite et fort, puis battez en retraite. Soyez fluide comme l’eau, déplacez-vous sans endosser de forme, de structure ou de substance. Les commandants dénués de courage ou de confiance ne sauront pas comment riposter. Ceux qui auront compris ce que vous faites sauront que leurs forces ont été transformées en faiblesses. Ils sauront qu’ils ont affaire à un général sagace, et ceux qui connaissent les voies de la Terre et du Ciel reculeront et rentreront chez eux.
Shingetsu a dit : "Cf. Nitten, de Mirumoto Hojatsu, paragraphe sur la Posture du Vide. Les principes de la Tactiques sont les mêmes pour les Duels ou es Batailles, commander le grand et le petit nombre est une seule et même chose. A mon époque, le clan de la Grue n'est pas au courant de cet état de fait. Si c'est aussi le cas pour la vôtre, cher lecteur, référez-vous au paragraphe sur la Chance, située plus bas."
Le marteau et l’enclume
Shingetsu a dit : "Le Heihô est la Voie ouvrant à la compréhension de toutes choses. Il établit un parallèle avec le métier de forgeron pour rendre le texte plus accessible et sa portée plus universelle. A noter que ce passage est aussi très proche des théories prônées par Bayushi Tangen."
Quand un homme a du temps pour réfléchir, il peut élaborer un plan. Quand il n’a pas de temps pour réfléchir mais doit pourtant réagir sur le champ, il ne peut que commettre des erreurs.
Servez-vous de la cavalerie et de fantassins rapides pour le harceler. Ne lui laissez aucun répit. Faites tourner les effectifs de vos légions pour que certaines se reposent tandis que les autres marchent.
Soyez le marteau et faites de votre adversaire une enclume.
Brisez le cœur
Shingetsu a dit : "Cf. Tangen-shi. Si vous brisez le coeur, l'ennemi ne réfléchira pas suffisament, et s'il prépare un plan, il échouera face à vôtre stratégie supérieure."
Telle une femme qui se sent brisée par une déconvenue amoureuse, faites peser des émotions lourdes sur votre ennemi. Brisez-lui le cœur. Faites-le douter du bien-fondé de son combat, et vous aurez déjà gagné. Ôtez-lui l’idéal pour lequel il se bat, et il se rendra.
Tuez cet idéal et il sera habité par la haine… et commettra des erreurs.
La chance
Shingetsu a dit : "Se référer à cette partie quand on se trouve en terrain de Mort. Une fois cette partie lut, se référer au 10ème Commandement d'Akodô. Recomandation : interdiez tout pronostic divinatoire, attaquez l'ennemi sans attendre et en usant de toutes vos forces. C'est ça ou la mort. Lors de la Bataille de la Nuit des Etoiles Filantes, le clan de la Grue à choisie la Mort. Il est regrettable que certains les fustigent pour cela, car ce faisant ils ont aussi servis l'Empereur en épargnant les vies de bushi du clan du Lion qui, au contraire, les auraient massacrés sans sourciller, mais qui auraient aussi put aussi mourrir lors de l'affrontement. Par cet acte, ils tendent à vilipender les tendances meurtrières et égoïstes que le clan du Lion manifeste hélas par trop souvent."
Lorsque vos chances de succès sont minimes, ne comptez pas sur une possibilité, mais sur mille.
Si les chances de victoires sont manifestement contre vous, faites en sorte de vous donner le maximum d’opportunité pour l’emporter. Si vous fondez tous vos espoirs sur un seul coup, une unique erreur risque de détruire toutes vos chances. Croyez de toute votre âme et de tout votre cœur aux chances de succès de chacun des plans annexes, et préparez-vous à ce qu’ils échouent. Vous serez alors victorieux.
L’ambition et la vertu
Shingetsu a dit : "Nouvel marque d'idéalisme d'Akodô, promotion du Bushidô en tant que Doctrine parfaite pour l'accomplissement des voies du Paradis Céleste."
Un homme de vertu ne se soucie jamais de son rang ; seule la vertu compte à ses yeux. Bien des hommes haut placés n’ont cherché qu’à obtenir plus, à se rapprocher non pas du ciel mais du trône. La seconde voie est contrefaite ; la première est seule digne d’être suivie.
Nourrissez les forts
Shingetsu a dit : "Akodô parle ici de la Roue Céleste et de la didactique du Yin et du Yang. Les extrêmes se ressemblent. Ce qui croît est amené à décroître. Toutes les choses ont une fin."
Lorsque votre ennemi est plus fort que vous, nourrissez-le. On sait que dans la nature, ce qui est trop fort finit toujours par se rompre. Dès que votre adversaire donne des signes de vacillement, vous pourrez l’attaquer à loisir.
Formations Fixes
Shingetsu a dit : "Wojijing. Surveillez vos petits restes."
[commentaire d'Ikoma Shinzo : passage obscur. Il est possible que se soit une erreur de copiste ou au meilleur des cas, un secret ésotérique que seuls les meilleurs stratèges peuvent comprendre. Il est aussi possible que "Wojijing" qui semble être un caractère archaïque intraduisible en Rokugani moderne soit un ouvrage ancien qui n'est pas parvenu jusqu'à nôtre époque. Dans le pire des cas, ce passage obscur le restera à tout jamais.]
Utawareru no mikoto a dit : "Fractions secrètes. Pour le reste Cf. Mesure de l'Eau."
Ceux qui choisissent d’organiser leur armée en formations fixes se feront écraser par un général compétent. Les formations fixes ne permettent pas à votre armée de s’adapter et de changer, deux clés essentielles pour la victoire.
Châtiez vos hommes
Shingetsu a dit : "Nouvelle insistance sur la Doctrine du Bushidô et le passage préconisant l'entraide et la solidarité. Il existe aussi une alternative pratiquée par le Clan du Crabe consistant à semer la Terreur et une pratiquée par le Scorpion consistant en quelque chose de plus équilibré. C'est ce dernier moyen que j'ai utilisé pour ma part. Selon celui qui l'emploie et le contexte dans lequel il l'emploie, ces méthodes peuvent s'avérer plus ou moins pertinente."
Shingetsu a dit : "Il est aussi possible d'utiliser cette méthode ancienne : Celui qui est capable d'exécuter un dixième de son armée peut se faire obéir à coup sûr. Celui qui est capable de faire exécuter trois dixièmes de son armée soumet les nobles. Celui qui est en mesure de faire exécuter la moitié de son armée soumet tout l'Empire. Aller au-delà consiste à réfuter ses devoirs de général, ce qui ne peut être toléré parmi nous."
Ne châtiez jamais un soldat devant ses compagnons d’armes.
Favorisez l’entraide et la solidarité.
Quand les hommes commencent à dire du mal de vous, c ‘est que vous avez déjà semé les graines du doute qui ne feront germer que les plants de la défaite.
Les erreurs de votre ennemi
Shingetsu a dit : "Idem que passage sur les châtiments. Peut aussi être utiliser sur les officiers ennemis. Ici aussi, Akodô évite délibérément de parler du "Stratagème de la Blessure", mais la dernière phrase permet d'y renvoyer de manière allusive."
Citez en exemple les erreurs de votre ennemi, mais ne prenez jamais en exemple les erreurs de vos officiers. Un homme ne connaît que trop bien ses propres erreurs.
Montrer les erreurs des autres donnera confiance à vos hommes. Leur montrer leurs propres erreurs les fera douter.
L’ennemi
Shingetsu a dit : "Shinjo a dit : Akodô n'a pas choisit la Voie de la Guerre, mais celle de la Paix." Ce passage met de nouveau en avant le Bushidô comme guide permettant l'accomplissement de la Voie."
Voilà comment vaincre l’ennemi.
Quand il est fort, évitez-le. Combattez-le quand il n’est pas prêt et quand il est désorganisé, pas lorsqu’il est prêt. Manœuvrez autour de votre ennemi et rapidement, il commettra une erreur. Quand il dispose de l’avantage du terrain, forcez-le à attaquer. Restez suffisamment loin de lui pour qu’il vienne à vous. Provoquez-le, faites appel à sa colère. S’il est vertueux, provoquez des dissensions chez ses hommes. S’ils se mettent à douter de sa vertu, ils ne risqueront plus leur vie pour lui.
Rapide comme le Vent
Shingetsu a dit : "Vent était autrefois utilisé pour écrire "phénix" (le phénix est le messager du Paradis et annonce l'arrivée d'un sage à la mission cosmique universelle) mais aussi le mot Goût. Nouveau jeu de mot à but ludique, rendu désuet par l'évolution de l'écriture. Il sert aussi à dissimuler le fait qu'il n'y a rien à dissimuler, c'est une subtilité prise vis à vis du clan du Scorpion, qui voit des ombres et des complots partout (à l'époque, Bayushi a accéder à la charge de Maître-Espion, il y avait semble-t-il un message à faire passer, dont le sens exact s'est perdu avec le temps). Le reste sert à mettre en avant les principes du Heihô comme voie pour diriger le peuple et lui apporter le Bonheur."
Son-shi a dit : "Une armée doit personnifier quatre grands principes : Fûrin Kazan (Rapide comme le Vent ; Silencieuse comme la forêt ; Féroce comme le Feu ; Impassible tel la Montagne)."
Une guerre prolongée ne profite à personne, et encore moins à l’Empereur. Si nous nous engageons dans une guerre qui s’étale sur des semaines ou des mois, d’autres ennemis pourront profiter de nos moindres faiblesses en nous écrasant sans nous laisser une chance de récupérer. Nous devons être rapides comme le vent lorsque nous frappons. En ne laissant pas à notre ennemi le temps de réfléchir, nous le forçons à commettre des erreurs, ce qui nous permettra de l’écraser plus facilement.
Une guerre prolongée épuise nos ressources, affame nos paysans et pèse sur l’âme de tous ceux qui nous servent. Un général qui s’engage dans une guerre prolongée le fait par vice, non par vertu.
Les vivres de mon ennemi
Shingetsu a dit : "Cf. la Mesure de l'Eau et celles du Vent et du Feu. Allusion également à la perception et à l'intelligence du Général, dans le paragraphe du même nom."
N’emportez jamais plus de vivres que nécessaire. Quand nous vaincrons l’armée adverse, nous nourrirons nos hommes avec les rations de nos ennemis. En agissant ainsi, nous accomplissons plusieurs choses.
D’abord, nos hommes auront moins de poids à transporter sur leur dos.
Ensuite, plus nous prenons de vivres à nos ennemis, moins nous pourrons nourrir leurs propres soldats, semant le mécontentement dans leur armée.
Enfin, en récompensant nos hommes par le pillage des réserves de l’ennemi, nous leur montrons qu’ils sont malins et que l’ennemi est stupide.
La victoire sans conflit
Shingetsu a dit : "Nouvelle preuve, s'il en était besoin, que nombre de membres du clan du Lion ne comprennent pas la pensée de leur fondateur. Akodô suivait la Voie du Ciel, Matsu ne veillait que sur la Terre. Malgré sa force, elle n'aurait jamais put entrer dans le domaine des dieux. A l'époque où Akodo Toturi a accédé au pouvoir, nombre de membres de la famille Matsu et de soldats étaient surpris qu'il préféra la Stratégie pour mesure de la victoire et de la défaite, plutôt que le sang versé, ou encore qu'il favorisa une issue pacifique plutôt qu'un carnage. Je serais fort étonné que l'on prétende que tous ces gens là [commentaire d'Ikoma Shinzo : Shingetsu utilise un terme grossier en ancien rokugani que l'on pourrait traduire par "ces bonhommes" ou encore par "primates"] ont connaissance des arcanes militaires détenues par leur propre clan."
S’il est vrai qu’il vaut mieux conserver une chose dans son entier plutôt que de la morceler, l’adage s’applique aussi à l’ennemi. Il vaut mieux épargner un ennemi plutôt que de l’annihiler, car en faisant preuve de pitié, vous améliorez l’opinion qu’il a de vous.
Ainsi, vaincre un ennemi sans le détruire constitue la plus noble des victoires. En obtenant une victoire sans conflit, vous épargnez des vies dans les deux camps, vous soulagez les paysans qui supportent le coût de la campagne militaire et vous honorez le nom de votre seigneur en révélant à tous la sagesse dont il a fait preuve en confiant son armée à un général aussi sagace que vous.
Shingetsu a dit : "C'est ce que l'on appelle se "servir de l'ennemi pour exhalter son Humanité" dans les classiques. Un seigneur sage est capable d'émouvoir l'esprit du peuple, et ainsi rendre le monde paisible et harmonieux. Lorsque la paix règne, il est plus facile de suivre ses rêves, c'est la voie de Dôji. Lorsque règne le Chaos, les forts peuvent s'élever au dépend des faibles, afin de poursuivre leurs rêves, c'est la voie que suivait Matsu. Des techniciens tel que nous et Akodô doivent se soucier des deux voies, car un guerrier apprend dans l'espoir de croiser le fer sur le champ de bataille."
Si vous ne pouvez pas vaincre votre ennemi par des moyens non violents, faites-le grâce à des alliances. Si l’ennemi dispose de moins d’effectifs et s’il se retrouve encerclé par une armée d’alliés, il capitulera et nous aurons une nouvelle fois servi notre seigneur : nous aurons montré à nos alliés qu’en nous mettant tous ensemble au service de l’Empereur, nous avons œuvré à préserver la paix de l’Empire.
Deux armées
Si j’ai beaucoup plus d’effectifs que mon adversaire, je l’encercle.
Si j’ai deux fois plus d’effectifs, je divise mes forces pour l’attaquer sur les flancs.
Si j’ai des effectifs comparables à ceux de mon ennemi, je cherche ses faiblesses de manière à les exploiter.
Shingetsu a dit : "Akodô ne parle que dans une optique d'approche directe. Si vous maîtrisez la Voie, adopter la posture du Vide suffira pour parer à toutes éventualités, aussi sûrement que si vous l'encercliez de toutes parts. Si le Ciel est avec vous, ce peut aussi être réalisé dans un rapport de force de Un contre Cent, de Dix contre Mille, de Cent contre un Million. Cf. Tai-A ki, de Takuan-shi."
Si mes effectifs sont inférieurs à ceux de mon adversaire, je manœuvre de manière à le frapper de toutes parts, telle l’abeille qui pique le samurai.
Ainsi, l’armée la plus importante force directement la moins importante à se rendre. L’armée deux fois plus importante inspire la peur dans le cœur de son ennemi, l’obligeant également à capituler. En exploitant ses faiblesses, je montre à mon adversaire les dangers qu’il encoure à m’affronter et je le force à se rendre. Enfin, l’armée la moins importante se transforme en une nuisance insaisissable, obligeant l’ennemi à se retirer dans une position plus favorable à une attaque directe de notre part.
Conseil final
Shingetsu a dit : "Cf. Tangen-shi, Nitten ainsi que le paragraphe sur la Mesure du Vide."
Nous sommes là pour servir l’Empereur. Une guerre prolongée gaspille les vies, le matériel et les richesses de l’Empire. Pour éviter ce gâchis, nous devons être prêts à servir l’Empereur en lui offrant nos vies et notre honneur. Si nous n’y parvenons pas, alors nous aurons été la cause d’une destruction, et non la source d’une victoire.
Les dix commandements
Shingetsu a dit : "Il s'agit d'un guide pratique pour appliquer le Bushidô. Son apprentissage par coeur est superflu, contrairement à ce que pense le clan du Lion. Le 10ème Commandement est le paroxysme du Bushidô. Chez un samouraï, il apparaît lorsque toutes les Vertus ont été maîtrisées et harmonisées. Chez un dirigeant, le 10ème Commandement est également superflu, car l'avènnement de la Justice du Ciel prime sur le reste."
1. Emportez toujours un texte avec vous. Quand vous n’avez rien d’autre à faire, lisez. L’esprit doit être aussi affûté que le corps.
Shingetsu a dit : "Diversifiez vos lectures. Favorisez les textes sérieux lors de vôtre jeunesse, quand vous vous entraînez encore. Une fois le temps du sérieux passé, il deviendra temps de libérer vôtre esprit. C'est ici que se trouve la limite de l'Art de la Guerre, car il à trait aux enseignements des dieux. La vraie liberté n'existe que pour les Sages."
2. Quand votre seigneur vous appelle, courez vers lui, jetez-vous à ses pieds et prononcez son nom avec puissance et fierté. Proclamez votre loyauté à son égard en criant à vous irriter la gorge. Soyez convaincu de votre loyauté, car si vous ne l’êtes pas, votre seigneur n’en sera pas convaincu.
Shingetsu a dit : "N'agissez pas de façon cruelles envers vos subordonnés pour qu'ils prouvent leur loyauté. Parfois, ils s'exécutent, mais complotent contre vous en secret pour se venger. Un Stratège de jadis, Daidôji no Ritsudô, dit que tout peut être prévu, y compris la course céleste des oiseaux, à l'exception des manoeuvres de subordonnés dissimulant leurs intentions. Il exagère légèrement, pour mettre en garde le disciple. Absolument toutes choses ici bas comme au Ciel peut être prévu. Assurez-vous simplement qu'il soit impossible de vous dissimuler quoique se soit, et vos calculs seront facilités."
3. Ayez toujours votre sabre à proximité, propre, prêt à servir. Manquer de respect à votre sabre revient à manquer de respect à votre seigneur.
Shingetsu a dit : "A l'époque, les bushi recevaient tous leurs armes de la part de leurs seigneurs. Les armes étaient relativements rares et chères, elles le sont un peu moins aujourd'hui. Le respect dût au sabre est tout de même resté, car le premier katana était un objet venu du Paradis, confié à Jimmu-tennô par Amaterasu."
4. Ayez des serviteurs si vous en avez besoin, mais uniquement dans ce cas. Si des réparations doivent être effectuées dans votre maison, faites-les vous-même. Si des pièces doivent être nettoyées, nettoyez-les. La paresse est un véritable ennemi, et il est toujours préférable pour un samurai de comprendre quelque chose avant de demander à quelqu’un d’autre de l’accomplir à sa place.
Shingetsu a dit : "Ce précepte est à rapproché du 7ème. Si vous agissez de manière admirable, vôtre vertu rejaillira sur vos proches et sur vos subordonés. Le Coeur d'un grand homme peut pomper le sang de milliers d'autres, il n'existe rien qui ne soit plus émouvant ou plus beau dans la Guerre. Un Général doit pomper le sang de ses soldats, les vétérans comme les recrues. Un Seigneur doit pomper le sang de ses sujets, nobles et roturiers. Un Empereur doit pomper le sang de tous ses sujets. Sans exceptions. C'est pourquoi un Empereur parle à la première personne du plurielle, non-pas par arrogance ou par une vaine suffisance, mais car il comprend son rôle et les immenses responsabilités qui lui incombent."
5. Dame Soleil et Seigneur Lune nous ont créés avec une main gauche et une main droite. La main gauche tient la plume et la main droite tient le sabre. Souvenez-vous en.
Shingetsu a dit : "Akodô tranche entre Kakita et Mirumoto. Ce précepte sert aussi à rappeler aux stratèges et aux tacticiens qu'ils ne sont pas des hommes d'armes, mais d'abord des théoriciens et des commandants. Les choses de l'épée et de l'affrontement direct sont d'abord l'affaire des bushi, qui se spécialisent dans ce domaine, de même que nous nous spécialisons d'abord dans la Stratégie. Maîtriser les deux domaines n'est pas impossible, mais vous ne devez pas vous fixer là-dessus, vous risqueriez de vous éloigné de la vraie Voie. Si un bushi vient alors vous narguer en vous accusant de vous cacher derrière vos troupes, rappelez-vous simplement que si vous êtes un bon général, ce sont vos troupes qui sont cachées derrière-vous. Elles ont besoin de vos ordres, comme le corps à besoin de sa tête, bien que ce soit le corps qui protège la tête, alors restez calme et lucide, puis agissez au mieux."
6. Quand vous approchez un haut gradé, laissez vos bras pendre le long de votre corps et inclinez-vous le plus bas possible. Laisser ses mains loin de son sabre est une preuve de confiance. Baisser la tête l’est aussi. Par ces deux actions, vous lui faites comprendre : “ Vous pouvez prendre ma vie si vous le désirez. ”
Shingetsu a dit : "En temps que général, vous serez parfois amenés à abuser de ce précepte. Si vous suivez les méthodes d'Akodô, cela ne doit pas arriver. Jamais. Ne laissez pas les sentiments personnels intervenir dans l'exercice de vos fonctions, sinon c'est vous qui y perdrez la tête, si vôtre seigneur ou vos ennemis s'en rendent compte."
7. Levez-vous le matin avant vos serviteurs, et effectuez la moitié de leurs tâches avant même qu’ils n’aient eu le temps de se laver. Les hommes suivent l’exemple de ceux qu’ils admirent.
Shingetsu a dit : "Cela vos surtout pour les soldats et les sous-officiers. Si vous êtes un bon meneur, vos hommes finiront petit à petit par vous rejoindre au petit matin. Dans ce cas, ne surrenchérissez pas : ceux qui vont à l'encontre des lois de la Nature sont détruits."
8. Les assassins rôdent aux heures tardives, alors couchez-vous tôt. Puis, lorsqu’ils roderont aux environs de minuit, vous serez frais reposé et prêt à les recevoir.
Shingetsu a dit : "A nôtre époque, les paysans et les soldats vivent en se règlant sur la nature, ils dorment donc huit heures, de sorte de se lever au petit-matin, pour lorsqu'il fait frais, se rendre dans les champs pour travailler ou manoeuvrer. Dans le futur, il est probable que les changements de conditions de vie et de travail créent un décalage de trois ou quatre heure dans la vie des gens, de sorte que ce qui est, à cette époque, la mi-nuit devienne le début du cycle du sommeil. Si cela devait arriver, continuez de dormir au moins 7 heures par jour. Dans ce passage, Akodo tient compte du fait que rares sont ceux capables d'utiliser le Zanji (ressentir le Sakki à travers son propre Vide), il suggère donc de créer un nouveau décalage afin de prendre l'initiative sur l'assaillant nocturne."
9. Lavez-vous. Un homme sale éprouve des démangeaisons et il doit se gratter. Un homme qui se gratte est lent.
Shingetsu a dit : "A l'époque, les membres de la Cour avaient des coûtumes différentes, sans compter les roturiers qui avaient souvent une hygiène douteuse. En guise de bains, les aristocrates préféraient user de parfums et d'encens, et se parer de vêtements luxueux. Leurs coûtumes étaient simplement très différentes. Akodô voyait nettement plus loin, et avança donc rapidement l'importance de l'hygiène au sein des armées. En réalité, le sens du précepte est plus large, il s'agit aussi de démengeaisons au niveau stratégique. Une ancienne version du Commandement dit aussi : Purifiez les impuretés, nettoyez toutes souillures. Le Bushido repose sur le même principe que le Mushin, dans les Bujutsu, ou l'art de la Forge. Le grand Kaiu inscirvit cette devise au-dessus de sa forge : "Tetsu hyakuren senda" (un morceau d'acier fortifié cent fois est battu des milliers de fois). Autrement dit, vous devez vous forger et vous polir cent mille fois pour atteindre la Voie, toute vôtre vie durant."
10. Soyez prêts à mourir.
Shingetsu a dit : "Conseil final. La mort n'est pas une fin en soit. Mais les soldats n'ont pas à se soucier de cela, c'est l'affaire du général et du souverain. Vous devez seulement vous souvenir de mourir avec Conviction, si vous ne le faites pas, vous serez mort en vain, et cela détériorera vôtre khârma. Seul les faibles périssent en vain et ignorent la valeur de la vie."