Classiques Rokugani, commenté par Mirumoto Ryûjin

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Togashi Dôgen

Classiques Rokugani, commenté par Mirumoto Ryûjin

Message par Togashi Dôgen » 11 nov. 2010, 23:06

Commandement
Akodo-le-Borgne



Essai


Préface, par Mirumoto Nobushige Ryûjin no kami Echizen nyudô Shingetsu

Le texte ci-dessous est la partie du "Commandement" qui est accessible au public de l'Empire. En effet, au cours de son histoire, le clan du Lion a complété et modifier à de nombreuses reprises le "Commandement" original, par le biais de ses Champions successifs. Les différences notoires entre ceux-ci, leurs façons de penser et d'envisager la Guerre ou d'aborder le "Commandement" et l'Histoire provoqua parfois des conflits. Certaines versions furent supprimées des archives. Toutefois, il reste une partie de l'oeuvre originale, et on peut trouver, même dans la version canon, ce que les commentateurs des textes anciens appellent parfois "l'essence du maître", ou plus exactement de son enseignement. Pour cette raison, nous appellerons seulement l'auteur présumé des sentances "Akodô".

Dans ce texte, comme beaucoup de traités et d'essais, il y a des vérités ésotériques dissimulées aux yeux de ceux qui ne sont pas capables de les voir. Dites crûment, le lecteur ne serais tout simplement pas capable de comprendre, et ne pourrais progresser par lui-même, alors qu'en lisant, en cultivant son corps et son esprit, il est possible d'arriver aux mêmes conclusions, voire de les dépasser. C'est aussi la méthode utilisée dans l'enseignement du Tao de Shinsei, avec les koan et le corpus Littéraire Shintao.

Il est vrai qu'Akodô no mikoto était un dieu. Fils du Soleil et de la Lune, divin meneur des armées. Pourtant, moi Shingetsu, j'ai sut m'ériger en égal de ce grand homme, et j'estime raisonnablement l'avoir dépassé dans la maîtrise de la Stratégie. Sachez donc, vous que le Ciel à placer à a tête des armées de vôtre suzerain, que la Stratégie est la partie divine de l'Art de la Guerre. En vous élevant dans ce domaine, vous marcherez au Firmament.

Croyez-vous en l'existence des dieux, vous que je puis contempler depuis les siècles passés ? Moi Shingetsu, je vais vous en révéler la vraie nature. Un dieu est un être capable de contrôler son destin. Fondamentalement, la magie ou les faveurs célestes n'ont rien à voir là-dedans. C'est par la force de ma Conviction que je vivrais, et que j'ai périrait avec Honneur, sans laisser aucun regret derrière moi. Je le sais, car seul les dieux peuvent connaître l'avenir. Seul les arcanes de l'Art de la Guerre peuvent briser vos chaînes, mais seul celles de la Voie vous permettront de découvrir que ces chaînes n'existent pas. Encore une chose, mortel.

Pour devenir un dieu, il faut dévorer beaucoup de démons.


L’importance de la guerre


Shingetsu a dit : "Le titre du Traité fait référence aux "cinq principes de l'évaluation", appelés : Doctrine, Temps, Espace, Commandement et Discipline. Akodô no mikoto était quelqu'un qui plaçait le Commandement au-dessus des autres principes. Akodo a dit : "Faites prévaloir l'entraide et la solidarité". Le Commandement, signifie l'équité, l'amour pour les hommes, en particulier les vassaux et soldats plaçés sous l'autorité du commandant. Pour Akodo, la Doctrine correspond au Bushidô. La Discipline est abordée dans la partie sur le "Devoir".
Le Temps et l'Espace sont placés sous le signe du Tao et des lois du Paradis, ils sont quelque peu dénigrés par Akodô pour des raisons ayant trait à son conflit idéologique avec Shinsei, d'une part, et d'autre part à cause de la nature des lecteurs. Comme je l'expliquais en préface, certaines choses ne peuvent être comprises que par l'expérience et la pratique : c'est le cas de la Voie, mais aussi du Heihô ou de l'escrime."


La guerre est inévitable, tel un brouillard printanier qui prend naissance au-dessus des mers, recouvre lentement le pays d’un nuage blanc et froid, puis finit par se dissiper avec le temps. Mais quand il a disparu, la terre n’est jamais tout à fait la même.
Le moment venu, votre daimyo vous appellera, vous et vos hommes. Vous le servirez et vous donnerez des ordres. Mais avant cela, vous devez vous préparer et apprendre. Comme un enfant qui doit apprendre à marcher avant de pouvoir courir, vous devez étudier la guerre avant de la faire.

Shingetsu a dit : "Se préparer et apprendre. Cela sgnifie que la Stratégie nécéssite d'être soigneux et attentif, car ces qualités facilitent le calcul stratégique. Ikoma Joseki dit aussi que les Matsu forment des guerriers, les Akodo forment des soldats."
Le Yijing a dit : "La sensibilité des sages émeut tant l'esprit du peuple qu'elle fait le monde harmonieux et paisible."

Vous apprendrez que la victoire ne consiste pas à ôter la vie de ses ennemis, mais à sauver celles de votre camp. Vous apprendrez que le premier des deux adversaires à douter sera le premier à tomber. Vous apprendrez que le prix de la défaite est plus lourd que celui de l’honneur ou de la fierté. Apprendre à gagner ne suffit pas. Vous devez apprendre à ne pas perdre.

Shingetsu a dit : "Préserver les biens du souverain et les richesses de la population, telle doit être vôtre première préoccupation en tant qu'officier. Se référer à Son-shi.
"Le 1er à douter" fait référence au zen dans les Arts Martiaux et l'Art de la Guerre. Sur le champ de bataille, il faut faire preuve de spontanéité. Dans le Hagakure, il est conseillé d'apprendre à trancher une décision en l'espace de trois respirations. De même, obtenir le Mushin permet d'atteindre une compréhension parfaite de l'instant, et donc du combat. Se référer au Tai-A ki, de maître Takuan."

Il faut se méfier de ceux qui pensent que la guerre est égoïste et de ceux qui l’étudient dans le seul but d’accroître leur gloire et leur statut personnels. Ceux-là sont des fous qui mènent Rokugan à sa perte.
Je vous le dis, rien n’est plus important que l’étude de l’art de la guerre. Cette vérité doit prévaloir dans l’esprit d’un samurai à tout instant. La guerre est la plus haute des études, car elle permet de protéger toutes les autres.

Shingetsu a dit : "Akodô le Borgne, dans ces deux paragraphes, fait référence aux protestations qu'il rencontra lorsqu'il entreprit de recruter son armée. Shinjo a dit : "Akodô n'a pas choisit la voie de la Guerre, mais celle de la Paix." Les citations de Dame Shinjo étaient toujours pleines de sagesse, car elle est des 10 Kami celle là seule qui suivait ses rêves [commentaire d'Ikoma Shinzo : il semble que Shingetsu fasse ici référence à Yume-do, qui serait selon les anciens textes, connectés à l'ensemble des royaumes spirituels. Est-ce à dire que Shingetsu entendait par là qu'elle fût plus proche de la sagesse du monde ? Il est probable que cette question demeure à jamais sans réponse.] Mais combien la différence entre modernes et anciens est immense ! De nos jours, les gens ne cherchent plus à aller au fond des choses.

Un chef qui n’aura pas pris la précaution de faire étudier l’art de la guerre à ses généraux s’expose à un grave danger car, le moment venu, ces derniers n’auront aucune certitude sur le champ de bataille et hésiteront lorsqu’ils devront prendre des décisions importantes. C’est la première cause d’erreur. Et quand l’armée d’un chef commet une erreur, son petit moment d’incertitude a déjà provoqué la mort de plusieurs milliers d’hommes.
Puis, quand son armée est finalement défaite et écrasée, l’armée de l’adversaire marche alors sur les corps de ceux qui pensaient que l’art de la guerre était égoïste. Leurs têtes sont coupées et l’ennemi les laisse pourrir dans la poussière.
C’est ainsi que tourne le monde, et ceux qui pensent autrement se voilent la face.

Shingetsu a dit : "Ici, Akodô critique ceux qui prétendent chercher la paix, sans connaître le Heihô. Refuser obstinément d'ôter la vie revient à la même chose que de commettre d'innombrables massacres d'innocents, selon le principe qui veut que les extrêmes se ressemblent."


Le devoir

Shingetsu a dit : "Par devoir, il faut entendre le principe de Discipline. La vraie Discipline signifie que rien, ni amour, si sentiments, ni émotions, ni honneur, ni même la loyauté ne vienne se mettre en travers de l'accomplissement du Devoir. C'est ce que Akodô essaye d'expliquer en parlant du Devoir. Cela rappelle également la différence entre les styles pratiqués par les écoles Matsu et Akodo. Les Matsu forment des guerriers, les Akodo forment des soldats."

Le devoir est l’âme du samurai, sa raison d’être. Négligez votre devoir et vous balafrez votre âme.
Le devoir est une gemme parfaite dotée de centaines de milliers de facettes. Chacune d’elles représente un art de vivre, un art de servir.
Il n’y a pas de juste milieu dans l’accomplissement de ce devoir : c’est tout ou rien. C’est noir ou blanc, il n’y a pas de gris. Vivez pour chacune des facettes, car si vous en négligez une, même une seule, votre gemme perdra toute sa valeur.
Voilà ce que signifie être samurai.


Le dessein d’un samurai

Shingetsu a dit : "Cette partie est dans la continuité du paragraphe sur le Devoir, il sert à le compléter. En effet, les choses de ce monde vont par pair, elles sont duales, c'est le Yin et le Yang. De la même manière, Devoir et Loyauté sont les deux faces d'une même pièce. Sans en parler de manière explicite, Akodô dissémine des indices et procède par allusions."

Shingetsu a dit : "Dans le roman "Hiver" de Kakita Ryoku, il y a un moment où les daimyos présents mettent en avant les valeurs de leurs clans respectifs. Par exemple, Akodô Kyuinjin met en avant Yu (Courage). Bayushi Ujiro prétend que la vertu la plus importante du Bushidô est Chugo (Devoir et Loyauté). Ce qui n'est pas dis, c'est qu'ils ont tous torts, car derrière ces jeux de Cour dissimulant les complots et les intentions néfastes des protagonistes, la "Vertu Suprême" pour Akodô n'est pas Ren (Humanité) mais ce qui doit procéder de la compréhension et de la mise en pratique des 7 vertus du Bushidô, à savoir le 10ème Commandement d'Akodô. En d'autres termes, le Bushidô est la Doctrine, et la Discipline Absolue que rien n'entrave (y compris la Doctrine), est ce qui procède de cette Doctrine. C'est en cela qu'il est possible de remarquer le degré d'authenticité du samouraï. C'est ce qu'il faut comprendre par "Dessein d'un samouraï". D'où l'insistance d'Akodô sur la pureté de la Doctrine, et la codification initiale, qui s'est hélas perdue depuis, avec le temps et l'évolution de la société."


Vous êtes un samurai. Entraînez-vous comme un samurai. Vivez comme un samurai. Dès le moment où vous vous levez, à l’aube, jusqu’à celui où vous vous couchez, au crépuscule, soyez toujours conscient, dans votre esprit comme dans votre cœur que vous allez mourir.
Si vous laissez vos pensées être tentées par l’ambition, le désir, l’avidité ou tout autre aspect, vulgaire ou noble, vous hésiterez au moment crucial, à sacrifier votre vie pour votre seigneur.
Un samurai vit.
Un samurai s’entraîne à combattre.
Un samurai combat pour vivre. Ce n’est que vivant qu’un samurai peut accomplir son devoir et protéger son seigneur.
Le concept le plus important à retenir est que, bien que vous combattiez pour vivre, vous devez être prêt à mourir.
Le devoir, avant tout autre chose, est l’âme du vrai samurai. Vivre pour accomplir son devoir est la raison pour laquelle un samurai renonce à l’ambition, refoule son désir et sacrifie sa morale personnelle.
C’est pour cela, avant tout, que vous êtes un samurai.

Shingetsu a dit : "La vie tend vers la mort, car c'en est la fin, mais non la finalité. La vie humaine à pour but d'apprendre. La vie d'un samouraï à pour but de servir. Ces deux buts ne sont pas incompatibles, mais un samouraï n'a besoin que d'apprendre comment servir. C'est ce que signifie le "Dessein d'un Samouraï" dans le Commendement d'Akodô."


L’ignorance et la stupidité

Shingetsu a dit : "Dans ce passage, Akodô omet sciemment de parler du Stratagème "Faire l'idiot, ne pas laisser libre cours à sa fureur", sans doute par ce qu'il savait que c'était inutile et dangereux. Dangereux car d'autres que des samouraïs du Lion seraient amenés à lire ces pages. Inutile car un samouraï discipliné ne laisse pas libre cours à sa fureur, ce qui est le cas des samouraïs des familles Akodô, Kitsu et Ikoma en général, mais pas de ceux de la famille Matsu, qui de toute façon n'aurait pas put comprendre ces mots. Au moment où Akodô écrit, Matsu est déjà morte depuis longtemps, et ses disciples se sont imprégnés de ses préceptes depuis longtemps. Alors il est inutile d'y revenir."


On distingue deux types d’imbéciles : l’ignorant et le stupide.
L’ignorant met sa main dans le feu car il ignore qu’il va se brûler. Après s’être brûlé, il ne recommencera pas.
Le stupide, lui, continuera à mettre sa main dans le feu, car il n’aura pas appris.
Quand vous dirigez des hommes, ayez cette leçon à l’esprit. Apprenez-leur ce qu’ils doivent savoir. Un élève ne peut être blâmé pour son ignorance. Il ne fait qu’appliquer ce que son professeur lui enseigne.


Le bien et le mal

Shingetsu a dit : "L'auteur met en garde contre le Shintao. Ou plus exactement, Akodô sait qu'il est facile de faire erreur en interprétant le Shintao, il met donc en garde le lecteur qui interpréterait la Voie de façon différente de la sienne. Si on mêle Tao et Bushidô, on risque de se retrouver partagé, fragmenté entre deux Doctrines. Tout comme lorsqu'il y a deux commandants en chefs dans une armée, c'est une source de confusion, car cela peut créer des impératifs contraires. Ce qui entraîne la fin de la Discipline militaire. Ce que Akodô semble oublier toutefois, c'est qu'il est plus difficile aux êtres provenant de Tengoku de comprendre la Voie, tout comme pour ceux de Jigoku. Ce n'est toutefois pas impossible, comme l'a prouvé le seigneur Togashi."

Shinsei a dit : “ La nature ne reconnaît pas le bien et le mal. ” Mais je peux vous affirmer que les hommes font la différence, et ignorer ce fait revient à ignorer le monde en l’imaginant plus beau qu’il ne l’est.


La loyauté

Shingetsu a dit : "La vie tend vers la mort, car c'en est la fin, mais non la finalité. La vie humaine à pour but d'apprendre. La vie d'un samouraï à pour but de servir. Ces deux buts ne sont pas incompatibles, mais un samouraï n'a besoin que d'apprendre comment servir au mieux. Encore que cela dépende du jugement personnel, car les humains sont dotés d'un Libre-Arbitre, qui les libère partiellement du poids de la Destinée, mais non entièrement."

La loyauté ne s’apprend pas et ne s’hérite pas. Contrairement aux postes impériaux qui s’acquièrent par le droit du sang, la loyauté doit être gagnée. Souvenez-vous en chaque matin, comme vous vous souvenez de votre nom, car aussitôt que vous l’oubliez, vous travaillez pour l’ennemi.
Vos hommes se mettent à votre service de la même manière qu’un bébé découvre le monde dans les bras de sa mère. Ils n’ont alors aucune loyauté, aucune obéissance, aucun talent. La loyauté, contrairement aux autres aspects évoqués, réclame une attention constante. Telle une rose solitaire dans un jardin envahi de mauvaises herbes, elle se flétrira et mourra sans vos soins.
Bâtissez la loyauté de vos hommes. Faites-en une structure plus haute que les arbres les plus grands, si haute que vos ennemis n’en verront pas le sommet. Faites-en une structure plus solide que les murs les plus épais, pour qu’elle réside aux orages quelle que soit leur violence. Faites-en une structure plus proche de vous que votre propre battement de cœur, pour qu’elle ne se perde jamais.
Bâtissez-la pour toujours.

Shingetsu a dit : "Akodô no mikoto avait des sentiments partagés vis à vis du système hérditaire, surtout au sein de l'armée. En visionnaire, il aurait préféré une armée de métier. Mais à cette époque, l'armée n'existait pas depuis plus longtemps que le concept de postes à caractères héréditaires. Ces deux concepts étaient donc également révolutionnaires pour l'époque.
Cela n'a pas empêché le Premier Lion de composer avec cet état de fait."

Shingetsu a dit : "La Loyauté doit être gagnée est une mise en avant du Principe de Commandement. Cf. La Mesure du Feu. Le reste de cette partie fait référence à l'idéal d'Akodô dans la continuité de l'oeuvre d'Hantei, qui est celui qui connaît le mieux les voies du Paradis. "Sept Adversaires Puissants étaient vaincus et unifiés" et "Le Premier Empereur à instauré l'Ordre, l'Equité et la Justice dans chacun des aspects de ce Monde" En d'autres termes, l'objectif de l'Empereur Jimmu est d'instaurer le Paradis sur Terre, en créant l'Harmonie. C'est ce à quoi fait allusion le "Bâtissez-là pour toujours" à la fin d paragraphe."



Le général

Shingetsu a dit : "Cette partie porte un titre générique pour "commandant en chef", car elle peut s'appliquer aussi bien au général qui emploie des conseillers et stratèges, qu'à l'Empereur, ses ministres et ses experts, ou encore à un architecte, qui recrute des assistants et les forme, avec chacun leurs spécialités. Bien sur, cela ne vaut que si le général est incompétent dans divers domaines nécéssaires pour assumer sa fonction, ce qui est tout à fait naturel.


Menez vos hommes en faisant preuve de perception et d’intelligence.
Grâce à ces deux vertus, vous n’aurez nul besoin d’être un maître de la tactique ou de la stratégie.
Vous n’aurez pas non plus besoin d’être un spécialiste des ordres ou du règlement.
Grâce à la perception, vous trouverez ceux qui maîtrisent de telles choses, et les dirigerez pour qu’ils accomplissent au mieux leur tâche.
Grâce à l’intelligence, vous saurez ne pas vous mettre au travers de leur chemin.

Shingetsu a dit : "Entendez le précepte suivant : "Les Bons soldats sont légions, mais les bon généraux sont choses rares." L'acaémie militaire d'Akodô vise à supprimer au possible la seconde ligne du paragraphe, à le rendre obsolète, en forgant les meilleurs experts possibles, ce qui est bien sur impossible. Bien sur, il y en aura toujours qui seront accomplis dans toutes les voies de l'Art de la Guerre, mais seule l'Intelligence et la Perception sont fondamentales pour le Général. Le fait que je n'ai imité ni l'enseignement de Mirumoto, ni celui de Bayushi, ni celui d'Akodô, est la source de mon invincibilité sur le champ de bataille. Le fait que mes adversaires aient suivies des voies qui n'étaient pas les leurs est la source de toutes mes victoires. Ils n'étaient pas tous de faibles guerriers et généraux, c'est moi qui était plus fort qu'eux."


Les cinq mesures


Une armée s’évalue selon les cinq mesures. Comme le dit le Petit Maître, le monde est constitué de cinq éléments. Il en va de même pour votre armée, qui se divise en cinq mesure.

Shingetsu a dit : "Pour se concilier l'Empereur et la voie de Shinsei, Akodô utilise le cycle de Réincarnation des Eléments. De façon moins triviale, dans la Guerre, il y a : I - La Mesure de l'espace ; II - L'estimation des quantités ; III - Les règles de calcul ; IV - Les comparaisons ; V - Les chances de Victoire. Se référer à Son-shi."


La mesure du vent

Shingetsu a dit : "Le Vent fait références aux aptitudes nécéssaires pour être Général, précédemment évoquées."

Une armée commence par vous, le général. Si vous êtes juste et vertueux, vous saurez trouver le chemin à travers les ténèbres. Tout comme Dame soleil illumine un faucon en plein vol, s’élevant sans provoquer d’ombre, vous saurez mener vos hommes rapidement, car vous ne regarderez jamais derrière vous.


La Mesure de la Terre

Shingetsu a dit : "Le principe de l'Espace, c'est à dire la Géographie, et la Topographie. Ce sont les clefs pour comprendre cette mesure de la Terre. Connaître le terrain est d'une importance vitale, ayez toujours des éclaireurs, même en terrain ami, car un ennmie habile essaiera bien souvent de mieux connaître le terrain que vous ."

En connaissant le terrain sur lequel vous combattez, vous prendrez l’avantage. Une armée en terrain étranger, inconsciente du danger et ne pouvant tirer parti de ces atouts est vulnérable et facile à attaquer.


La mesure du feu

Shingetsu a dit : "Le Feu à trait à la Doctrine et au Moral de l'armée. Akodô pensait que le moral était le facteur le plus important, car il sépare la Victoire et la Défaite. Mon avis personnel sur ce point n'est pas pertinent."

Vous devez diriger votre armée au nom de l’Empereur. Quand vous le faites, vous enflammez votre âme car elle sait que vos actions sont justes. Lorsque vous ne le faites pas, vous étouffez le feu et videz le carburant qui alimente la flamme. Votre chien ne vous fera pas plus confiance si vous lui volez sa nourriture que votre armée si vous lui volez son feu.


La mesure de l’eau

Shingetsu a dit : "L'Eau découle de la mise en pratique de Vent et Terre. Soyez perceptifs."

Vos actions doivent couler comme un ruisseau, passives et informes, puis frapper soudainement comme une vague, puissante et ravageuse. La rigidité entraîne la stagnation et, sur le champ de bataille, la stagnation signifie la mort.
Gardez vos armées aussi fluides que possible, prêtes à s’adapter ; comprendre le chaos est la clé de la victoire.


La mesure du Vide

Shingetsu a dit : "Le Vide à plusieurs fonctions. Ku peut aussi se lire Sora (ciel). Avec une trivialité parfaitement humaine, Akodô entend par là : singer Shinsei ; glorifier la Voie du Paradis ; railler les artisans Kakita par cette bouffonerie (un vain clin d'oeil à Matsu, mais les voies des dieux sont trop compliquées pour les mortels) [commentaire d'Ikoma Shinzo : Shingetsu fait référence à la réincarnation des Tonnerres. Matsu devenue Toturi est plus apte à comprendre, et il eut put rire en lisant cela, mais nous ne le saurons jamais, d'autant plus que ces commentaires sont antérieures au Jour des Tonnerres] ; détendre le lecteur capable de comprendre tout en dissimulant certains secrets militaires aux personnes incapables de comprendre ; et enfin donner une grande leçon à ceux qui en seront un jour capables. Ce passage étant un secret ésotérique, il ne peut être compris que par la compréhension des Quatres Mesures précédentes."

Enfin, il y a les cieux. Comprendre de passage des étoiles est l’ultime entendement. Il n’est nul besoin d’expliquer la mesure du vide, il suffit de percevoir sa vertu lorsqu’il se manifeste. Le néant détient le tout.


La voie de la tromperie

Shingetsu a dit : "Cf. les commentaires et passages du texte à propos de la Discipline militaire absolue."

Shingetsu a dit : " La Voie de la Tromperie est une partie de celle de la Stratégie. La Stratégie est une partie du Heihô. Le Heihô est une partie de la Voie. La Voie est l'union des Trois Augustes [Paradis, Terre, Homme] au sein de la Nature de Bouddha."

Envoyer votre armée à la bataille sans connaissance préalable des forces et des faiblesses de votre adversaire ne vous apportera aucune gloire et vous marquera du sceau du couard. Votre préoccupation principale est la sécurité de l’empereur et celle de votre clan. Se bander les yeux est synonyme de mort rapide.
Au contraire, lorsque vous faites face à l’ennemi, laissez-le voir ce que vous souhaitez qu’il voie. Montrez-lui votre bras droit, frappez-le du gauche. Cachez tout ce qu’il ne doit pas voir, car la brûlure de votre gifle l’accoutumera à la douleur de la lame que vous allez soudainement lui planter dans le flanc.


Attirez-le par des mensonges

Shingetsu a dit : "Cf. Tangen-shi et la Mesure de l'Eau."

Shingetsu a dit : "Tangen-shi dit : "Si vous êtes sages, la tromperie seule suffit." Il est tout à fait possible que Bayushi Tangen ait abondamment lut et commenté Commandement d'Akodô, avant de rédiger "Mensonges" mais il est difficile d'en avoir la certitude du point de vue historique. L'oeuvre de Tangen-shi demeure éminement partiale, comme on le sait, envers "L'art du commandement" d'Akodô Horu. Il évite donc lui aussi de parler de certaines vérités, que j'entrepend de clarifier en partie ici."

Quand l’ennemi est retranché en un lieu sûr, attirez le hors de son nid. Attaquez ce qui lui est cher pour le faire quitter son abri. Faites-le sortir de son sanctuaire, au moment que vous jugerez le plus opportun.


Frappez vite et fort

Shingetsu a dit : "Idem. Cf. Tangen-shi, paragraphe "Brisez le Coeur", et la Mesure de l'Eau."

Shingetsu dit : "La passage disant "les commandants dénués de Courage", fait référence au ingérences des affaires civiles dans les affaires militaires et au demi-rejet du Tao par Akodô. Il s'agit d'un des Sept Maux de l'Armée, décrits par Son Dô-shi.


Lorsque votre ennemi est plus puissant que vous, frappez vite et fort, puis battez en retraite. Soyez fluide comme l’eau, déplacez-vous sans endosser de forme, de structure ou de substance. Les commandants dénués de courage ou de confiance ne sauront pas comment riposter. Ceux qui auront compris ce que vous faites sauront que leurs forces ont été transformées en faiblesses. Ils sauront qu’ils ont affaire à un général sagace, et ceux qui connaissent les voies de la Terre et du Ciel reculeront et rentreront chez eux.

Shingetsu a dit : "Cf. Nitten, de Mirumoto Hojatsu, paragraphe sur la Posture du Vide. Les principes de la Tactiques sont les mêmes pour les Duels ou es Batailles, commander le grand et le petit nombre est une seule et même chose. A mon époque, le clan de la Grue n'est pas au courant de cet état de fait. Si c'est aussi le cas pour la vôtre, cher lecteur, référez-vous au paragraphe sur la Chance, située plus bas."


Le marteau et l’enclume

Shingetsu a dit : "Le Heihô est la Voie ouvrant à la compréhension de toutes choses. Il établit un parallèle avec le métier de forgeron pour rendre le texte plus accessible et sa portée plus universelle. A noter que ce passage est aussi très proche des théories prônées par Bayushi Tangen."

Quand un homme a du temps pour réfléchir, il peut élaborer un plan. Quand il n’a pas de temps pour réfléchir mais doit pourtant réagir sur le champ, il ne peut que commettre des erreurs.
Servez-vous de la cavalerie et de fantassins rapides pour le harceler. Ne lui laissez aucun répit. Faites tourner les effectifs de vos légions pour que certaines se reposent tandis que les autres marchent.
Soyez le marteau et faites de votre adversaire une enclume.


Brisez le cœur

Shingetsu a dit : "Cf. Tangen-shi. Si vous brisez le coeur, l'ennemi ne réfléchira pas suffisament, et s'il prépare un plan, il échouera face à vôtre stratégie supérieure."

Telle une femme qui se sent brisée par une déconvenue amoureuse, faites peser des émotions lourdes sur votre ennemi. Brisez-lui le cœur. Faites-le douter du bien-fondé de son combat, et vous aurez déjà gagné. Ôtez-lui l’idéal pour lequel il se bat, et il se rendra.
Tuez cet idéal et il sera habité par la haine… et commettra des erreurs.


La chance

Shingetsu a dit : "Se référer à cette partie quand on se trouve en terrain de Mort. Une fois cette partie lut, se référer au 10ème Commandement d'Akodô. Recomandation : interdiez tout pronostic divinatoire, attaquez l'ennemi sans attendre et en usant de toutes vos forces. C'est ça ou la mort. Lors de la Bataille de la Nuit des Etoiles Filantes, le clan de la Grue à choisie la Mort. Il est regrettable que certains les fustigent pour cela, car ce faisant ils ont aussi servis l'Empereur en épargnant les vies de bushi du clan du Lion qui, au contraire, les auraient massacrés sans sourciller, mais qui auraient aussi put aussi mourrir lors de l'affrontement. Par cet acte, ils tendent à vilipender les tendances meurtrières et égoïstes que le clan du Lion manifeste hélas par trop souvent."

Lorsque vos chances de succès sont minimes, ne comptez pas sur une possibilité, mais sur mille.
Si les chances de victoires sont manifestement contre vous, faites en sorte de vous donner le maximum d’opportunité pour l’emporter. Si vous fondez tous vos espoirs sur un seul coup, une unique erreur risque de détruire toutes vos chances. Croyez de toute votre âme et de tout votre cœur aux chances de succès de chacun des plans annexes, et préparez-vous à ce qu’ils échouent. Vous serez alors victorieux.



L’ambition et la vertu

Shingetsu a dit : "Nouvel marque d'idéalisme d'Akodô, promotion du Bushidô en tant que Doctrine parfaite pour l'accomplissement des voies du Paradis Céleste."

Un homme de vertu ne se soucie jamais de son rang ; seule la vertu compte à ses yeux. Bien des hommes haut placés n’ont cherché qu’à obtenir plus, à se rapprocher non pas du ciel mais du trône. La seconde voie est contrefaite ; la première est seule digne d’être suivie.


Nourrissez les forts

Shingetsu a dit : "Akodô parle ici de la Roue Céleste et de la didactique du Yin et du Yang. Les extrêmes se ressemblent. Ce qui croît est amené à décroître. Toutes les choses ont une fin."

Lorsque votre ennemi est plus fort que vous, nourrissez-le. On sait que dans la nature, ce qui est trop fort finit toujours par se rompre. Dès que votre adversaire donne des signes de vacillement, vous pourrez l’attaquer à loisir.


Formations Fixes

Shingetsu a dit : "Wojijing. Surveillez vos petits restes."

[commentaire d'Ikoma Shinzo : passage obscur. Il est possible que se soit une erreur de copiste ou au meilleur des cas, un secret ésotérique que seuls les meilleurs stratèges peuvent comprendre. Il est aussi possible que "Wojijing" qui semble être un caractère archaïque intraduisible en Rokugani moderne soit un ouvrage ancien qui n'est pas parvenu jusqu'à nôtre époque. Dans le pire des cas, ce passage obscur le restera à tout jamais.]

Utawareru no mikoto a dit : "Fractions secrètes. Pour le reste Cf. Mesure de l'Eau."


Ceux qui choisissent d’organiser leur armée en formations fixes se feront écraser par un général compétent. Les formations fixes ne permettent pas à votre armée de s’adapter et de changer, deux clés essentielles pour la victoire.


Châtiez vos hommes

Shingetsu a dit : "Nouvelle insistance sur la Doctrine du Bushidô et le passage préconisant l'entraide et la solidarité. Il existe aussi une alternative pratiquée par le Clan du Crabe consistant à semer la Terreur et une pratiquée par le Scorpion consistant en quelque chose de plus équilibré. C'est ce dernier moyen que j'ai utilisé pour ma part. Selon celui qui l'emploie et le contexte dans lequel il l'emploie, ces méthodes peuvent s'avérer plus ou moins pertinente."

Shingetsu a dit : "Il est aussi possible d'utiliser cette méthode ancienne : Celui qui est capable d'exécuter un dixième de son armée peut se faire obéir à coup sûr. Celui qui est capable de faire exécuter trois dixièmes de son armée soumet les nobles. Celui qui est en mesure de faire exécuter la moitié de son armée soumet tout l'Empire. Aller au-delà consiste à réfuter ses devoirs de général, ce qui ne peut être toléré parmi nous."

Ne châtiez jamais un soldat devant ses compagnons d’armes.
Favorisez l’entraide et la solidarité.
Quand les hommes commencent à dire du mal de vous, c ‘est que vous avez déjà semé les graines du doute qui ne feront germer que les plants de la défaite.


Les erreurs de votre ennemi

Shingetsu a dit : "Idem que passage sur les châtiments. Peut aussi être utiliser sur les officiers ennemis. Ici aussi, Akodô évite délibérément de parler du "Stratagème de la Blessure", mais la dernière phrase permet d'y renvoyer de manière allusive."

Citez en exemple les erreurs de votre ennemi, mais ne prenez jamais en exemple les erreurs de vos officiers. Un homme ne connaît que trop bien ses propres erreurs.
Montrer les erreurs des autres donnera confiance à vos hommes. Leur montrer leurs propres erreurs les fera douter.



L’ennemi

Shingetsu a dit : "Shinjo a dit : Akodô n'a pas choisit la Voie de la Guerre, mais celle de la Paix." Ce passage met de nouveau en avant le Bushidô comme guide permettant l'accomplissement de la Voie."

Voilà comment vaincre l’ennemi.
Quand il est fort, évitez-le. Combattez-le quand il n’est pas prêt et quand il est désorganisé, pas lorsqu’il est prêt. Manœuvrez autour de votre ennemi et rapidement, il commettra une erreur. Quand il dispose de l’avantage du terrain, forcez-le à attaquer. Restez suffisamment loin de lui pour qu’il vienne à vous. Provoquez-le, faites appel à sa colère. S’il est vertueux, provoquez des dissensions chez ses hommes. S’ils se mettent à douter de sa vertu, ils ne risqueront plus leur vie pour lui.


Rapide comme le Vent

Shingetsu a dit : "Vent était autrefois utilisé pour écrire "phénix" (le phénix est le messager du Paradis et annonce l'arrivée d'un sage à la mission cosmique universelle) mais aussi le mot Goût. Nouveau jeu de mot à but ludique, rendu désuet par l'évolution de l'écriture. Il sert aussi à dissimuler le fait qu'il n'y a rien à dissimuler, c'est une subtilité prise vis à vis du clan du Scorpion, qui voit des ombres et des complots partout (à l'époque, Bayushi a accéder à la charge de Maître-Espion, il y avait semble-t-il un message à faire passer, dont le sens exact s'est perdu avec le temps). Le reste sert à mettre en avant les principes du Heihô comme voie pour diriger le peuple et lui apporter le Bonheur."

Son-shi a dit : "Une armée doit personnifier quatre grands principes : Fûrin Kazan (Rapide comme le Vent ; Silencieuse comme la forêt ; Féroce comme le Feu ; Impassible tel la Montagne)."

Une guerre prolongée ne profite à personne, et encore moins à l’Empereur. Si nous nous engageons dans une guerre qui s’étale sur des semaines ou des mois, d’autres ennemis pourront profiter de nos moindres faiblesses en nous écrasant sans nous laisser une chance de récupérer. Nous devons être rapides comme le vent lorsque nous frappons. En ne laissant pas à notre ennemi le temps de réfléchir, nous le forçons à commettre des erreurs, ce qui nous permettra de l’écraser plus facilement.
Une guerre prolongée épuise nos ressources, affame nos paysans et pèse sur l’âme de tous ceux qui nous servent. Un général qui s’engage dans une guerre prolongée le fait par vice, non par vertu.


Les vivres de mon ennemi

Shingetsu a dit : "Cf. la Mesure de l'Eau et celles du Vent et du Feu. Allusion également à la perception et à l'intelligence du Général, dans le paragraphe du même nom."

N’emportez jamais plus de vivres que nécessaire. Quand nous vaincrons l’armée adverse, nous nourrirons nos hommes avec les rations de nos ennemis. En agissant ainsi, nous accomplissons plusieurs choses.
D’abord, nos hommes auront moins de poids à transporter sur leur dos.
Ensuite, plus nous prenons de vivres à nos ennemis, moins nous pourrons nourrir leurs propres soldats, semant le mécontentement dans leur armée.
Enfin, en récompensant nos hommes par le pillage des réserves de l’ennemi, nous leur montrons qu’ils sont malins et que l’ennemi est stupide.


La victoire sans conflit

Shingetsu a dit : "Nouvelle preuve, s'il en était besoin, que nombre de membres du clan du Lion ne comprennent pas la pensée de leur fondateur. Akodô suivait la Voie du Ciel, Matsu ne veillait que sur la Terre. Malgré sa force, elle n'aurait jamais put entrer dans le domaine des dieux. A l'époque où Akodo Toturi a accédé au pouvoir, nombre de membres de la famille Matsu et de soldats étaient surpris qu'il préféra la Stratégie pour mesure de la victoire et de la défaite, plutôt que le sang versé, ou encore qu'il favorisa une issue pacifique plutôt qu'un carnage. Je serais fort étonné que l'on prétende que tous ces gens là [commentaire d'Ikoma Shinzo : Shingetsu utilise un terme grossier en ancien rokugani que l'on pourrait traduire par "ces bonhommes" ou encore par "primates"] ont connaissance des arcanes militaires détenues par leur propre clan."

S’il est vrai qu’il vaut mieux conserver une chose dans son entier plutôt que de la morceler, l’adage s’applique aussi à l’ennemi. Il vaut mieux épargner un ennemi plutôt que de l’annihiler, car en faisant preuve de pitié, vous améliorez l’opinion qu’il a de vous.
Ainsi, vaincre un ennemi sans le détruire constitue la plus noble des victoires. En obtenant une victoire sans conflit, vous épargnez des vies dans les deux camps, vous soulagez les paysans qui supportent le coût de la campagne militaire et vous honorez le nom de votre seigneur en révélant à tous la sagesse dont il a fait preuve en confiant son armée à un général aussi sagace que vous.

Shingetsu a dit : "C'est ce que l'on appelle se "servir de l'ennemi pour exhalter son Humanité" dans les classiques. Un seigneur sage est capable d'émouvoir l'esprit du peuple, et ainsi rendre le monde paisible et harmonieux. Lorsque la paix règne, il est plus facile de suivre ses rêves, c'est la voie de Dôji. Lorsque règne le Chaos, les forts peuvent s'élever au dépend des faibles, afin de poursuivre leurs rêves, c'est la voie que suivait Matsu. Des techniciens tel que nous et Akodô doivent se soucier des deux voies, car un guerrier apprend dans l'espoir de croiser le fer sur le champ de bataille."

Si vous ne pouvez pas vaincre votre ennemi par des moyens non violents, faites-le grâce à des alliances. Si l’ennemi dispose de moins d’effectifs et s’il se retrouve encerclé par une armée d’alliés, il capitulera et nous aurons une nouvelle fois servi notre seigneur : nous aurons montré à nos alliés qu’en nous mettant tous ensemble au service de l’Empereur, nous avons œuvré à préserver la paix de l’Empire.


Deux armées


Si j’ai beaucoup plus d’effectifs que mon adversaire, je l’encercle.
Si j’ai deux fois plus d’effectifs, je divise mes forces pour l’attaquer sur les flancs.
Si j’ai des effectifs comparables à ceux de mon ennemi, je cherche ses faiblesses de manière à les exploiter.

Shingetsu a dit : "Akodô ne parle que dans une optique d'approche directe. Si vous maîtrisez la Voie, adopter la posture du Vide suffira pour parer à toutes éventualités, aussi sûrement que si vous l'encercliez de toutes parts. Si le Ciel est avec vous, ce peut aussi être réalisé dans un rapport de force de Un contre Cent, de Dix contre Mille, de Cent contre un Million. Cf. Tai-A ki, de Takuan-shi."

Si mes effectifs sont inférieurs à ceux de mon adversaire, je manœuvre de manière à le frapper de toutes parts, telle l’abeille qui pique le samurai.
Ainsi, l’armée la plus importante force directement la moins importante à se rendre. L’armée deux fois plus importante inspire la peur dans le cœur de son ennemi, l’obligeant également à capituler. En exploitant ses faiblesses, je montre à mon adversaire les dangers qu’il encoure à m’affronter et je le force à se rendre. Enfin, l’armée la moins importante se transforme en une nuisance insaisissable, obligeant l’ennemi à se retirer dans une position plus favorable à une attaque directe de notre part.


Conseil final

Shingetsu a dit : "Cf. Tangen-shi, Nitten ainsi que le paragraphe sur la Mesure du Vide."


Nous sommes là pour servir l’Empereur. Une guerre prolongée gaspille les vies, le matériel et les richesses de l’Empire. Pour éviter ce gâchis, nous devons être prêts à servir l’Empereur en lui offrant nos vies et notre honneur. Si nous n’y parvenons pas, alors nous aurons été la cause d’une destruction, et non la source d’une victoire.


Les dix commandements

Shingetsu a dit : "Il s'agit d'un guide pratique pour appliquer le Bushidô. Son apprentissage par coeur est superflu, contrairement à ce que pense le clan du Lion. Le 10ème Commandement est le paroxysme du Bushidô. Chez un samouraï, il apparaît lorsque toutes les Vertus ont été maîtrisées et harmonisées. Chez un dirigeant, le 10ème Commandement est également superflu, car l'avènnement de la Justice du Ciel prime sur le reste."


1. Emportez toujours un texte avec vous. Quand vous n’avez rien d’autre à faire, lisez. L’esprit doit être aussi affûté que le corps.

Shingetsu a dit : "Diversifiez vos lectures. Favorisez les textes sérieux lors de vôtre jeunesse, quand vous vous entraînez encore. Une fois le temps du sérieux passé, il deviendra temps de libérer vôtre esprit. C'est ici que se trouve la limite de l'Art de la Guerre, car il à trait aux enseignements des dieux. La vraie liberté n'existe que pour les Sages."

2. Quand votre seigneur vous appelle, courez vers lui, jetez-vous à ses pieds et prononcez son nom avec puissance et fierté. Proclamez votre loyauté à son égard en criant à vous irriter la gorge. Soyez convaincu de votre loyauté, car si vous ne l’êtes pas, votre seigneur n’en sera pas convaincu.

Shingetsu a dit : "N'agissez pas de façon cruelles envers vos subordonnés pour qu'ils prouvent leur loyauté. Parfois, ils s'exécutent, mais complotent contre vous en secret pour se venger. Un Stratège de jadis, Daidôji no Ritsudô, dit que tout peut être prévu, y compris la course céleste des oiseaux, à l'exception des manoeuvres de subordonnés dissimulant leurs intentions. Il exagère légèrement, pour mettre en garde le disciple. Absolument toutes choses ici bas comme au Ciel peut être prévu. Assurez-vous simplement qu'il soit impossible de vous dissimuler quoique se soit, et vos calculs seront facilités."

3. Ayez toujours votre sabre à proximité, propre, prêt à servir. Manquer de respect à votre sabre revient à manquer de respect à votre seigneur.

Shingetsu a dit : "A l'époque, les bushi recevaient tous leurs armes de la part de leurs seigneurs. Les armes étaient relativements rares et chères, elles le sont un peu moins aujourd'hui. Le respect dût au sabre est tout de même resté, car le premier katana était un objet venu du Paradis, confié à Jimmu-tennô par Amaterasu."

4. Ayez des serviteurs si vous en avez besoin, mais uniquement dans ce cas. Si des réparations doivent être effectuées dans votre maison, faites-les vous-même. Si des pièces doivent être nettoyées, nettoyez-les. La paresse est un véritable ennemi, et il est toujours préférable pour un samurai de comprendre quelque chose avant de demander à quelqu’un d’autre de l’accomplir à sa place.

Shingetsu a dit : "Ce précepte est à rapproché du 7ème. Si vous agissez de manière admirable, vôtre vertu rejaillira sur vos proches et sur vos subordonés. Le Coeur d'un grand homme peut pomper le sang de milliers d'autres, il n'existe rien qui ne soit plus émouvant ou plus beau dans la Guerre. Un Général doit pomper le sang de ses soldats, les vétérans comme les recrues. Un Seigneur doit pomper le sang de ses sujets, nobles et roturiers. Un Empereur doit pomper le sang de tous ses sujets. Sans exceptions. C'est pourquoi un Empereur parle à la première personne du plurielle, non-pas par arrogance ou par une vaine suffisance, mais car il comprend son rôle et les immenses responsabilités qui lui incombent."

5. Dame Soleil et Seigneur Lune nous ont créés avec une main gauche et une main droite. La main gauche tient la plume et la main droite tient le sabre. Souvenez-vous en.

Shingetsu a dit : "Akodô tranche entre Kakita et Mirumoto. Ce précepte sert aussi à rappeler aux stratèges et aux tacticiens qu'ils ne sont pas des hommes d'armes, mais d'abord des théoriciens et des commandants. Les choses de l'épée et de l'affrontement direct sont d'abord l'affaire des bushi, qui se spécialisent dans ce domaine, de même que nous nous spécialisons d'abord dans la Stratégie. Maîtriser les deux domaines n'est pas impossible, mais vous ne devez pas vous fixer là-dessus, vous risqueriez de vous éloigné de la vraie Voie. Si un bushi vient alors vous narguer en vous accusant de vous cacher derrière vos troupes, rappelez-vous simplement que si vous êtes un bon général, ce sont vos troupes qui sont cachées derrière-vous. Elles ont besoin de vos ordres, comme le corps à besoin de sa tête, bien que ce soit le corps qui protège la tête, alors restez calme et lucide, puis agissez au mieux."

6. Quand vous approchez un haut gradé, laissez vos bras pendre le long de votre corps et inclinez-vous le plus bas possible. Laisser ses mains loin de son sabre est une preuve de confiance. Baisser la tête l’est aussi. Par ces deux actions, vous lui faites comprendre : “ Vous pouvez prendre ma vie si vous le désirez. ”

Shingetsu a dit : "En temps que général, vous serez parfois amenés à abuser de ce précepte. Si vous suivez les méthodes d'Akodô, cela ne doit pas arriver. Jamais. Ne laissez pas les sentiments personnels intervenir dans l'exercice de vos fonctions, sinon c'est vous qui y perdrez la tête, si vôtre seigneur ou vos ennemis s'en rendent compte."

7. Levez-vous le matin avant vos serviteurs, et effectuez la moitié de leurs tâches avant même qu’ils n’aient eu le temps de se laver. Les hommes suivent l’exemple de ceux qu’ils admirent.

Shingetsu a dit : "Cela vos surtout pour les soldats et les sous-officiers. Si vous êtes un bon meneur, vos hommes finiront petit à petit par vous rejoindre au petit matin. Dans ce cas, ne surrenchérissez pas : ceux qui vont à l'encontre des lois de la Nature sont détruits."

8. Les assassins rôdent aux heures tardives, alors couchez-vous tôt. Puis, lorsqu’ils roderont aux environs de minuit, vous serez frais reposé et prêt à les recevoir.

Shingetsu a dit : "A nôtre époque, les paysans et les soldats vivent en se règlant sur la nature, ils dorment donc huit heures, de sorte de se lever au petit-matin, pour lorsqu'il fait frais, se rendre dans les champs pour travailler ou manoeuvrer. Dans le futur, il est probable que les changements de conditions de vie et de travail créent un décalage de trois ou quatre heure dans la vie des gens, de sorte que ce qui est, à cette époque, la mi-nuit devienne le début du cycle du sommeil. Si cela devait arriver, continuez de dormir au moins 7 heures par jour. Dans ce passage, Akodo tient compte du fait que rares sont ceux capables d'utiliser le Zanji (ressentir le Sakki à travers son propre Vide), il suggère donc de créer un nouveau décalage afin de prendre l'initiative sur l'assaillant nocturne."

9. Lavez-vous. Un homme sale éprouve des démangeaisons et il doit se gratter. Un homme qui se gratte est lent.

Shingetsu a dit : "A l'époque, les membres de la Cour avaient des coûtumes différentes, sans compter les roturiers qui avaient souvent une hygiène douteuse. En guise de bains, les aristocrates préféraient user de parfums et d'encens, et se parer de vêtements luxueux. Leurs coûtumes étaient simplement très différentes. Akodô voyait nettement plus loin, et avança donc rapidement l'importance de l'hygiène au sein des armées. En réalité, le sens du précepte est plus large, il s'agit aussi de démengeaisons au niveau stratégique. Une ancienne version du Commandement dit aussi : Purifiez les impuretés, nettoyez toutes souillures. Le Bushido repose sur le même principe que le Mushin, dans les Bujutsu, ou l'art de la Forge. Le grand Kaiu inscirvit cette devise au-dessus de sa forge : "Tetsu hyakuren senda" (un morceau d'acier fortifié cent fois est battu des milliers de fois). Autrement dit, vous devez vous forger et vous polir cent mille fois pour atteindre la Voie, toute vôtre vie durant."

10. Soyez prêts à mourir.

Shingetsu a dit : "Conseil final. La mort n'est pas une fin en soit. Mais les soldats n'ont pas à se soucier de cela, c'est l'affaire du général et du souverain. Vous devez seulement vous souvenir de mourir avec Conviction, si vous ne le faites pas, vous serez mort en vain, et cela détériorera vôtre khârma. Seul les faibles périssent en vain et ignorent la valeur de la vie."
Dernière modification par Togashi Dôgen le 12 nov. 2010, 20:29, modifié 1 fois.

Togashi Dôgen

Re: Classiques Rokugani, commenté par Mirumoto Ryûjin

Message par Togashi Dôgen » 11 nov. 2010, 23:10

Le Code du Bushidô
codifié par Akodô le Borgne

Commentaires par Mirumoto Ryûjin, shireikan du clan du Dragon, à l'intention des troupes sous son commandement.


I - Gi (Droiture et Justice)
Akodô a dit : Que l'Honnêteté régisse ta vie et tes rapports avec autrui. Aie foi en la Justice sans rien en attendre des autres car elle émane de toi. Pour un Samurai les nuances d'Honnêteté et de Justice n'existent pas : Il n'y a que le Bien et le Mal.

Ryûjin a dit : " Ce qui est mal est facile, aux yeux d'Akodô. Faire ce qu'il est juste de faire n'est pas forcément difficile, mais nécéssite de s'impliquer. Céder à ses vices est facile, ne pas le faire pour ne pas gêner son seigneur et causer préjudice à sa maison est autrement plus difficile, mais c'est la voie Droite. Un samouraï doit faire preuve de discipline et de Droiture. C'est selon ce principe que les Quêteurs de Morts ont été crées. Ils ont manqués du Courage nécéssaire à suivre leur seigneur jusqu'au bout, leur Force ne leur a servit qu'à trahir leur maître. ils ont obliés la Loyauté. Mais ils ont fait ce qui était juste."


II - Yu (Le Courage du Héros)
Akodô a dit : Sois au dessus de la masse de ceux qui ont peur d'agir. Se cacher telle la tortue dans sa carapace n'est pas vivre. Un Samurai connaît le courage Héroïque, ta vie n'est alors que risques et danger. C'est vivre totalement, pleinement, merveilleusement. Le Courage du Héros n'est pas aveugle, il est fait de force et d'intelligence. La peur n'existe plus, il n'y a que respect et prudence.

Ryûjin a dit : "Le vrai héros comme le véritable être humain connaissent la valeur de la Vie, et savourent chaque instant. Ils chérissent leurs vies, comme des perles pécieuses, et ne la risquent pas en vain. La Bravoure du samouraï n'est pas la Témérité du fou et du freluquet. Le Courage du héros n'est pas aveugle : la Force sans Justice conduit à la violence, ce n'est pas de la Bravoure."


III - Jin (Compassion)
Akodô a dit : L'entraînement intensif du Samurai le rend rapide et fort. Il n'est pas comme les autres hommes. Sa puissance est utile au bien de tous. Il a de la compassion, il aide ses amis en cas de besoin, et si l'opportunité d'aider son prochain ne se présente pas, il poursuit son chemin à sa recherche.

Ryûjin a dit : "Cette vertu a pour objet la création de l'Harmonie des Relations Humaines et son maintien. Un animal sauvage ne fait pas la différence et n'épargne pas ses proies. Un samouraï n'est pas une bête, il doit donc savoir se montrer clément pour devenir meilleur en tant qu'être humain et en tant que bushi. Un sabre sans conviction ne peut mener les autres. C'est généralement la Vertu favorite du clan du Phénix."


IV - Rei (Courtoisie)
Akodô a dit : Les Samurai n'ont aucune raison d'être cruels. Ils n'ont pas besoin de prouver leur force. Un Samurai est courtois même envers ses ennemis, sans cette marque de respect nous ne sommes rien d'autres que des animaux. Un Samurai n'inspire pas le respect uniquement par sa force dans la bataille mais aussi par la considération qu'il prête aux hommes. La véritable force intérieur d'un Samurai se révèle lorsqu'il doit gérer un période de stress.

Ryûjin a dit : "Seul les faibles ont besoin d'êtres cruels. Le maintien de l'Harmonie des relations humaines est le but instauré par cette Vertu. Elle permet aussi de conserver son Humanité, même au coeur de la bataille, lorsque l'esprit de vôtre sabre vous possède et vous transforme en démon. A cause de tout cela, elle est traditionnellement tenue en haute estime par le clan de la Grue et par les courtisans en général. Même les membres du clan du Crabe sont courtois, à leur manière."

Utawareru no mikoto a écrit : "Autrefois, les samouraïs considéraient que le sabre les faisait entrer dans un état second où le sabre tranchait du fait de sa propre volonté, lors des combats à mort. Ce qui ne les rendaient qu'à moitié responsable, du point de vue moral, de la mort de leurs adversaires."


V - Meiyo (Honneur)
Akodô a dit : Le véritable Samurai est seul juge de son Honneur. Les prise de décisions, la manière de les assumer reflétant qui vous êtes en réalité. Qui peut se mentir à lui-même ?


Ryûjin a dit : "Dans le roman "Hiver" de Kakita Ryoku, les Champions des clans du Lion, du Crabe, de la Licorne et du Scorpion se disputent pour connaître la vertu la plus estimable pour un samouraï. le daimyo Hida dit : la Force, car la Force est la capacité à imposer sa volonté à autrui. Le daimyo Akodo dit : le courage, car sans courage la force ne sert qu'à fuir. Le daimyo Shinjo dit : L'intelligence, car elle permet d'exploiter les deux vertus précédentes. Le daimyo Bayushi avance : la Loyauté, car sans elle, un samouraï ne fait que servir ses ennemis. Roshi (Lao-zi) a dit : "l'Honneur suprême est au-dessus de l'Honneur. Ne cherchant à briller comme le jade, ni à être rejeté comme le caillou, il vit au-dessus de l'estime et du mépris."
En vérité je vous le dis, ils ont tous torts. Lorsque l'on oublis la Voie, il reste encore la Vertu. Et lorsque l'on perd la Vertu, il demeure la Justice. Mais si la justice se perd, il ne reste plus qu'à suivre aveuglément les rites, ce qui est une fausse voie et mène inévitablement le monde à sa perte. Ceux qui se destinent à la voie des armes doivent savoir faire preuve de discernement et posséder la Vertu, à défaut d'être des sages maîtrisant la Voie."



VI - Makato (Entière Sincérité)
Akodô a dit : Quand un Samurai s'engage à mener une chose à bien, c'est comme si cela était déjà fait. Rien sur cette terre ne l'arrêtera pour accomplir son devoir. Parole et Promesse sont inutiles. Le fait de le dire suffit. Le dire et le faire sont une seul et même chose.

Ryûjin a dit : "Impliquez-vous intensément. Ne pas être capable de tenir vôtre parole, même envers un inférieur, fera de vous quelqu'un d'un peu moins digne de servir vôtre seigneur à chaque fois. Puis, lorsque vous aurez sombré dans le mal, vous deviendrez véritablement nuisible à la société, en répendant la disharmonie. Ce n'est certainement pas ce qui profitera à vôtre seigneur. Pour l'éviter, la Droiture doit imprégner vos paroles et vos actes."


VII - Chugo (Devoir et Loyauté)
Akodô a dit : Quand le Samurai s'est impliqué dans une affaire, tout ce qui peut en incomber lui appartient complètement. Il est responsable de toutes ces conséquences. Le Samurai est loyal envers tous ceux dont il doit s'occuper. En retour ils lui vouent une féroce fidélité.

Ryûjin a dit : "Vertu de prédilection du clan du Scorpion, la seule en vérité qu'il est capable d'apprécier à sa juste valeur. Le concept de Nation ne naîtra que par la suite, lorsque l'Empire sera construit et unifié. Il n'est pas au départ envisagé tel quel par Akodô, et naîtra véritablement sous l'impulsion commune de Doji, d'Hida, de Bayushi et d'Hantei Genji et ce bien qu'ils soient tombé en désuétude de nos jours."

[Commentaire d'Ikoma Shinzo : Le concept de Nation refît plus tard son retour grâce aux efforts de Toturi, après le Coup d'Etat du clan du Scorpion, car ne disait-il point : "Pour l'Empire !" et non pas seulement "pour l'Empereur" ?]

Togashi Dôgen

Re: Classiques Rokugani, commenté par Mirumoto Ryûjin

Message par Togashi Dôgen » 06 déc. 2010, 17:47

MENSONGES

Essai par Bayushi Tangen

Commenté par Mirumoto Nobushige Ryûjin no Kami Echizen Nyudô Shingetsu


Préface, par Echizen Nyudô Shingetsu

Mensonges (虚妄 Kyomou) est un ouvrage abordant, selon la philosohpie du clan du Scorpion, la stratégie militaire et l’art du gouvernement réalisé par Bayushi Tangen. Mais ce n’est pas tout. Car le véritable dessein de ce Traité est d’être un manuel d’espionnage et de guérilla.

[Commentaire par Ikoma Shinzo : La chose sera effectivement confirmée par les actes et méthodes de Bayushi Aramoro, devenu le Général en chef des survivants du clan du Scorpion, après son exil et sa déchéance lors du Coup d’Etat raté intenté par son frère aîné, le seigneur déchu Bayushi no Shoju. Pendant toute cette période, la guérilla Scorpion sera menée en suivant les sages conseils de Bayushi Tangen.]

Le terme de kyomou lui-même est une version littéraire du « mensonge » se lisant 嘘« uso » utilisé au quotidien. Cela révèle de la part de l’auteur une intention de mentir, non pas grossièrement, mais avec élégance, avec prestance. Tant qu’à mentir, autant le bien faire. Car après tout, l’Art de la Guerre n’est autre que l’Art du Mensonge, et la Stratégie le porte à son paroxysme. Leurer l’armée ennemie pour les faire tomber dans les pièges du Général nécéssite aussi de leurrer ses propres alliés... et les espions dissimulés parmi eux. Mais pour mener l’armée et lui faire accomplir la tâche immense et grandiose qu’il entend lui faire accomplir, il faut la contraindre à l’effort.

Or, devant la difficulté, l’homme à tendance à reculer, que se soit par peur ou paresse : on le sait, les tenants du Légisme tel que Tangen n’ont guère confiance en la nature humaine (contrairement à Shinsei). Mais sitôt l’effort accompli, les mêmes individus égoïstes et sots se rendent comptent que l’entreprise n’était pas, en fin de compte, si difficile ou dangereuse, voire que l’effort put lui être salutaire. C’est sur ce principe que repose le fait d’envoyer, pour combattre un ennemi, ses hommes en « Terrain de Mort », afin de les contraindre à révéler leur véritable potentiel. Effectivement, de la même façon qu’Akodo, qu’il cite fréquemment, Tangen-shi avait pour crédo que le moral était chose capitale dans les arts militaires. C’est pourquoi « Mensonges » a pour but d’enseigner à tromper et à influer sur le moral de l’ennemi, mais également de s’en prémunir, par la connaissances des méthodes employées par les menteurs.

Bien sur, ce qui n’est pas dit par Tangen, est que cela vaut aussi pour le clan du Scorpion, davantage que pour Akodo Horu. Gageons qu’Hantei III aura compris le message.

Quelques mots sur l’auteur. Tangen-shi était le Champion du clan du Scorpion à l’époque de Sa Majesté Hantei Ningi, troisième Empereur de Rokugan. C’était un homme avisé, compétent et dévoué au service du Fils du Ciel, mais il faisait preuve d’une étonnante sincérité. Car ce faisant, il parla sans rien omettre en matière de sournoiserie et s’attaque franchement à ses adversaires, sans placer son œuvre sous le couvert d’une dissimulation hypocrite. La publication de son ouvrage entraîna cependant un scandale, à cette époque sans précédent, qui déboucha sur la mort mystérieuse de Tangen lui-même. Certains disent que ce sont les assassins et espions de son propre clan qui l’ont occis, par rancœur pour avoir ouvert leur secrets ésotériques au public. D’autres avancent que le clan du Lion le fît empoisonné, pour se venger des provocations qu’il leur fît.

Pour ma part, mon avis est que toute cette affaire relève d’un pur mensonge. Une escroquerie montée par Bayushi Tangen afin de discréditer le clan du Lion et de semer le trouble par une mort éminement mystérieuse, dans le but de laisser suspecter des problèmes internes au clan du Scorpion le rendant inopérant. De fait, il est probable que Bayushi Tangen, mort en public, soit en fait parti à la retraite tout en s’isolant du monde. Comme il le dit si bien lui-même, le meilleur moyen d’être admiré et regretté, c’est d’être mort : un précepte érigé en institution par mille ans de culture de la famille Matsu. De nos jours, les membres de la famille Kitsuki ont découvert un étrange poison simulant la mort en rendant les battements de cœur imperceptibles et en faisant perdre connaissance pendant plusieurs heures.

Comme la vérité restera enfouie dans les méandres du Temps, il est probable que nous n’en sachions jamais rien. Gageons toutefois que le roi des menteurs, le plus élégant et le plus fidèle d’entre eux, aura sut choisir l’heure de sa mort.




Préambule

À mon seigneur et maître, l’honorable Hantei Ningi.
Il y a un an de cela Vôtre Majesté me commanda un traité sur l’art de l’espionnage, de la duplicité et de la perfidie. Depuis ce jour, je me consacrai tout entier à sa rédaction et laissai mes pensées s’écouler librement par l’intermédiaire de mon pinceau. Mais durant cette année de travail, je découvris un autre traité dont la publication m’alarma car ces pages recelaient plus de perfidies, de duplicité et de mensonges que je n’aurais pu rassembler.
En tant qu’humble sujet de mon seigneur, il est de mon devoir de le protéger de ceux qui désireraient le tromper à l’aide de séduisants mensonges et d’odieuses perfidies. Et il est de mon devoir de vous dire que ceux-là sont nombreux, y compris parmi ceux qui vous conseillent.
Ce n’est que récemment que j’ai pu voir le document qui prétend indiquer à son lecteur ce que signifie être un dirigeant. Et je répète que ce n’est là qu’un fatras de mensonges, de demi-vérités et d’inventions sans fondements. Par l’ouvrage que je vous remets aujourd’hui, j’entends démasquer ces menteurs et les exposer à la lumière afin que tous puissent se rendre compte de ce qu’ils sont réellement.
Si certains sont offensés par ces pages, apprenez qu’elles n’ont d’autre but que d’éclairer l’Empereur et de lui ouvrir les yeux sur les erreurs d’autres traités, prétendument dictés par la « sagesse ». Il a aussi pour but de lui faire découvrir la véritable nature des menteurs et des traîtres, de façon à ce qu’il puisse discerner la duplicité et s’en protéger avant que ce fruit acide n’ait le temps de semer ses graines.
Blâmez-moi ; si vous le voulez, mais ne blâmez pas ces pages.



MENSONGE ET VERITE


Shingetsu a dit : « Dans cette partie, Tangen-shi traite des problèmes éthiques pouvant naître d’un suivi particulièrement assidu du Bushidô. Le mot « mensonge » est ici à prendre au sens large, c'est-à-dire tout ce qui révèle de la tromperie, du fait d’abuser autrui. A la guerre, il est naturel de manipuler et de tromper, que se soit ses ennemis ou ses alliés. C’est pourquoi Tangen-shi met en avant l’intention pour l’accomplissement de la conséquence, c'est-à-dire le fond pour promouvoir la forme. »

L’honorable Akodo Horu, dans son récent traité nommé l’Art du Commandement, et que je ne saurais confondre avec celui d’Akodo-le-borgne portant le titre plus sobre de Commandement, parle avec éloquence de l’honnêteté. « Aucun mal ne peut naître de la vérité » dit-il et « Chaque mensonge tue un homme dans le monde. »
Si un mensonge devait sauver l’Empereur, et la vérité précipiter sa fin, je me permets de demander ce qu’il choisirait.
Un mensonge peut effectivement tuer quelqu’un dans le monde, mais si cela doit sauver l’Empereur ? Qui refuserait de donner sa vie pour sauver le Fils du Ciel ?


SUR LA NATURE DU COMMANDMENT


Shingetsu a dit : « Dans ce passage marquant, on peut voir le peut de confiance que les tenants du Légisme, tel que Tangen-shi, ont envers la Nature Humaine. Un suzerain doit constamment veiller à ce que la différence de rang soit bien intégrée dans l’esprit de ses sujets. Les murs érigés dans la réalité matérielle ne sont pas infaillibles, loin de là, et ne servent à rien s’ils ne sont pas gardés convenablement. En revanche, ceux érigés dans l’esprit humain sont beaucoup plus limitatifs. Considérez par exemple un ashigaru entraîner à la guerre et ayant déjà tué de ses semblables, et un jeune samouraï n’ayant qu’une vague idée de la guerre et n’ayant jamais tuer personne. La différence de statut ne signifie rien, car hormis le Fils du Ciel nous sommes tous égaux devant la Mort. En revanche, une fois lâchez sur le champ de bataille, le jeune bushi et l’ashigaru expérimenté sont très différents l’un de l’autre, car l’ashigaru a déjà senti l’odeur du champ de bataille et a ôté les barrières dans son esprit. De la même manière, quelle différence entre prendre un sabre et prendre le pouvoir ? En tant que suzerain, vous devez affirmer vôtre autorité et faire prendre conscience de leurs limites à ceux qui vous sont soumis, de telle sorte qu’ils n’oseront pas franchir le pas quand bien même l’opportunité leur était offerte. »

Certains voudraient faire croire à mon seigneur qu’un homme doit être vertueux pour devenir un bon suzerain. La générosité apporte le contentement. Mais si un homme a tout ce qu’il désire sauf le trône, que peut-il bien désirer ? Il voudra ce que tous les hommes veulent : ce qu’il n’a pas.

DONNEZ AUX IMBECILES CE QU’ILS DESIRENT


Shingetsu a dit : « Même vous octroyez des biens et des terres à un de vos hommes, alors qu’il vous est déloyal, considérez le simplement comme un investissement stratégique sur le long terme. Vous apparaissez comme un dirigeant bienveillant, et donc vous gagnez la confiance de la popullation. Dans le même temps, vous vous attacher la fidélité de ceux que vous récompenser, même un homme déloyal aura alors des remords s’il doit vous trahir. En profitant de son hésitation, vous pouvez l’abattre d’un coup sans qu’il ne voit la mort venir à lui, et récolter les honneurs et la sympathie du peuple par la-même occasion, si vous le jouez avec suffisament de subtilité. Ce stratagème est à combiner avec « Tuer avec une épée d’emprunt » qui est abordé dans le paragraphe « L’ennemi de mon ennemi » de ce même ouvrage. »

Shinsei a dit : "Le sage montre la Lune du doigt. L'imbécile regarde le doigt."


Laissez l’homme ambitieux creuser sa propre tombe.
Laissez le général parader devant le peuple, puis regardez-le tomber, emporté par sa propre stupidité. Vous apparaîtrez comme un dirigeant bienfaisant, il deviendra un martyre et vous pourrez vous servir de sa mémoire pour attirer la sympathie du peuple.



CRUEL MAIS JUSTE


Shingetsu a dit : « Un Empereur n’a pas besoin d’amour. Les sentiments et émotions rendent faibles. Il est vrai que ce sont eux qui font que la vie est digne d’être vécue. Toutefois, ceux qui sont aveuglés par leurs sentiments passent à côté de l’avenir et du destin, ils ne peuvent comprendre la Volonté du Ciel. C’est aussi en cela que consiste la voie d’un dirigeant ou d’un soldat, à sacrifier ses sentiments d’être humain afin que ceux qu’il place sous sa protection n’aient pas à le faire. Si vos actes sont durs et sévères mais que ce faisant vous suivez la droite voie, vous serez à coup sûr admiré par ceux dont l’opinion est éclairée et vous vous attirerez la fidélité d’hommes de talent qui déireront vous servir, et grâce à tout cela le peuple sera maintenu par vous dans la droite voie. »

La peur est plus puissante que l’amour, et c’est elle qu’il faut susciter.
Un seigneur aimé peut faillir et, tout comme un amant, s’il déçoit son peuple, il ne recevra que de la haine.
En revanche, on ne s’oppose pas à un seigneur connu pour son abjecte cruauté. De plus, un seigneur cruel mais juste est toujours admiré.



LES PAYSANS


Shingetsu a dit : « Donnez mille koku d’or à un eta, il commençera par manger à sa faim. Puis, il réalisera bientôt qu’il peut manger autre chose que du riz.
A l’époque de la composition de cet essai, les disparités sociales sont apparues depuis un siècle déjà. Au siècle dernier, les proto-bushi n’étaient que des serviteurs armés des kuge et n’étaient guère différent des ashigaru d’aujourd’hui. Mécontent des impôts et du peu de pouvoir que leur apportait leurs armes, malgré l’importance que les bugei avaient pris dans la vie de l’Empire, ils se révoltèrent contre la dureté des impôts. C’est de cette manière que les buke aqcuérirent leurs premières lettres de noblesse. Par un acte de trahison.
Bayushi Tangen faisant parti du kuge du clan du Scorpion, et adressant ses écrits à l’Empereur, le premier parmi les Kuge, a été marqué par ces actes de trahison, et aussi par la trahison qui coule dans le sang de certains de ses frères de clan [commentaire d’Ikoma Shinzo : la famille Yogo, maudite depuis sa fondation ; ses membres sont destinés à trahir celui qui leur est le plus cher.], mais même sans le poids de la magie noire, il est naturel pour les nobles d’essayer de s’élever au détriment des autres. Il avertit donc l’Empereur de ne pas avoir une foi aveugle en la nature humaine et de garder ses sujets sous contrôle. »


Ayez toujours plus confiance dans un paysan que dans un noble.
Le noble est ambitieux.
Le paysan veut uniquement manger à sa faim.
En d’autres termes, le noble a la trahison dans le sang alors que le paysan souhaite uniquement ne pas être trahi.



CE QUE VOUS DONNEZ ET NE DONNEZ PAS


Shingetsu a dit : « Ici, Bayushi Tangen explique comment profiter du système de faveurs et d’obligations qui lie les Rokugani entre eux. Les courtisans des clans du Scorpion et de la Grue sont particulièrement habiles dans son exploitation. Cela ne saurait être considéré comme une mauvaise chose, car de la même manière que pour les arts matiaux, le mal ne réside non-pas dans la méthode mais dans le cœur de celui qui l’emploie, c'est-à-dire dans l’usage que vous en ferez. »

Un homme se sentira votre obligé chaque fois que vous lui donnerez quelque chose.
Il se sentira aussi votre obligé chaque fois que vous lui prendrez quelque chose.
Car telle est la nature de l’homme.
Si un homme est votre obligé parce que vous ne lui avez pas donné quelque chose, n’est-ce pas parce qu’il considère que vous lui avez fait un présent ?
Et si c’est le cas, ne vous doit-il pas quelque chose en retour ?



FORCE ET TROMPERIE


Shingetsu a dit : « La Stratégie est l’Art de la Tromperie, du Mensonge, appliqué aux affaires militaires, en premier lieu, puis dans un cadre plus large. Si Tangen-shi insiste sur ce point, ce n’est pas car il y a une véritable différence entre les deux, c’est pour marquer l’esprit du lecteur. D’autre part, Tangen-shi insiste non-pas sur la moralité d’une action mais sur ce qui doit être fait. »

Akodo vous dit : « La force seule ne suffit pas. Elle doit être guidée par la stratégie. »
Je vous dis : si vous êtes sage, la tromperie seule suffit.
Comme disait le noble Akodo : « Il est normal et légitime de recourir à la tromperie sur le champ de bataille car elle permet de sauver les vies de ceux qui nous suivent. »
Je dis ceci : si un homme m’a trompé, je le considérerai comme un misérable et un scélérat et je ne me sentirai nullement lié par les règles qu’il ignore. Je ne me placerai pas en position d’infériorité en m’attachant à des principes « moraux » tandis que mon adversaire jouit d’une liberté d’action totale.
Le monde est plein d’hommes malfaisants, mon seigneur.
Refuser un avantage parce qu’il n’est pas « correct » constitue non seulement un manque de respect à l’égard de ceux que vous protégez et que vous dirigez, mais aussi l’acte le plus égoïste auquel je puisse penser.



PROMESSE


Shingetsu a dit : « Dans ce paragraphe, Bayshi Tangen insiste sur le système d’obligation, également évoqué plus haut. Le di système est conçu de manière à créer et préserver les liens sociaux. Il est toutefois possible d’en abuser, car telle est la nature du Droit d’être éternellement imparfaite. Jukiu a dit : « l’essence des rites, c’est la simplicité. » Bien qe Tangen soit partisan du Légisme et de méthodes sévères du Gouvernement, il reçut comme tout un chacun une éducation qui éveilla sa sensibilité d’être humain. C’est pourquoi il tend à croire, dans la seconde phrase du paragraphe, aux idéaux de l’Honneur prôné publiquement par le reste de la société. C’est le paradoxe du clan du Maître-Espion des Hantei, qui défend un système auquel lui-même ne peut se permettre d’adhérer. »

Il n’est jamais honteux de rompre une promesse faite sous la contrainte. Si la source de la contrainte est éliminée, alors la promesse n’a plus besoin d’être tenue. Si la promesse est rompue en public et si vous révélez la source de la contrainte, vous serez loué pour votre honnêteté et votre courage, et celui qui avait arraché cette promesse sera regardé comme un scélérat pour sa couardise.



L’ENNEMI DE MON ENNEMI


Shingetsu a dit : « Ici, Tangen-shi fait allusion au Stratagème « tuer avec une épée d’emprunt », mais dans une version inversée, une sorte de version réaliste du jeu Shifumi. Dans le jeu Shifumi, Pierre l’emporte sur le ciseau, ciseau a l’avantage sur papier et papier vient à bout de pierre. Pierre n’a donc pas besoin de vaincre papier s’il parvient à l’emporter sur ciseau et à faire en sorte que papir en éprouve de la reconnaissance.
Comme on le sait, le clan du Scorpion compte essentiellement sur la subtilité, cette qualité est primordiale pour la pleine compréhension de la Stratégie, ainsi que l’illustre les victoires respectives de Bayushi sur Shinjo et de Doji sur Shiba, à l’aube de l’Empire, lors du tournoi d’Otosan-uchi. »


Vous n’avez pas besoin d’être plus fort que votre ennemi ; vous devez être plus fort que son ennemi.
Si mon ennemi est le Clan du Lion et si son ennemi est le Clan de la Grue, j’écraserai le Clan de la Grue. Ainsi mon ennemi me devra une faveur.



MENACES


Shingetsu a dit : « Il convient au Général de savoir écraser complètement ses adversaires afin qu’ils ne puissent plus se relever et le mettre en danger par la suite. Une fois l’ennemi mort, comme l’explique Bayushi Tangen, il ne peut plus nuire de façon directe. Par voie de conséquence, un enemi mort est préférable à un ennemi vivant. »

Un homme faible use de menaces. Un homme puissant n’en a nul besoin. Si un homme cède quand vous le menacez d’employer la force, c’est qu’il avait peur de vous. La menace n’était donc pas nécessaire.
Il ne faut jamais menacer un ennemi. Cela ne fait que provoquer sa colère. Un homme qui a été menacé éprouve le besoin d’agir afin de laver l’affront qui lui a été fait.
Si vous êtes suffisamment puissant pour détruire votre ennemi, détruisez-le.
Un ennemi vivant est dangereux.
Un ennemi mort est mort.
Mieux vaut de nombreux ennemis au cimetière qu’un seul en colère.



LA PITIE


Shingetsu a dit : « Dans la fameuse tragédie Shosuro, racontant l'histoire vraie des seigneurs Bayushi Maken et Daidoji Fusa, ce dernier refuse dans un premier temps de profiter jusqu’au bout de la faveur du Ciel en épargnant Maken, alors que son ennemi est soumis à sa volonté, et est pourtant celui qui avait occis son père à la guerre. En prodiguant d'humble paroles et en appelant à la sagesse et à la clémence, tout en promettant de livrer ses trésors aux flammes et de livrer un dernier carré, Maken esquiva son jugement. Par ce qu’il fût saisi par la pitié, Fusa préféra faire du daimyo Maken son vassal, de sorte que celui-ci se vengea des décénies après, lorsque Daidoji Fusa se fût affaibli et que l’occasion de la revanche lui fût offerte par le Ciel. Bien que lui aussi saisi par la pitié à la vue de Daidoji Fusa affaibli, le seigneur Maken lui porta l’estocade, malgré les remords que cela lui causait. Il faut dire d'ailleurs que Maken avait, comme on le sait, consciencieusement préparé sa vengeance en couvant son peuple et son armée, tout en partageant leurs peines et leurs joies : ainsi l'épisode où il salua un crapaud en fureur pour exhorter ses troupes à la bravoure intrépide, ou encore les longues années passées à manger et boire avec sa nourriture mêlée de fiel, tandis qu'il portait des habits humble et que sa femme recousait les vêtements abîmés comme une femme du peuple, et qu'un serviteur était chargé de lui rappeler en permanence l'humiliation qu'il devait à Akodo Fusa, et tous les problèmes que cela lui causait. Daidoji Fusa fût mal payé pour sa générosité condescendante, et bien que sa vie fût finalement épargnée, il refusa un petit fief que Maken offrait à son rival malheureux, et préféra finir sa vie dans un monastère.

Ce paragraphe de Tangen-shi ne critique pas la compassion des sages, il critique la tendance humaine à une pitié qui affaiblit autant celui qui l’octroi que celui qui l’a reçoit, c’est ce que signifie « la pitié n’est pas une vertu ». Dans les arts militaires c’est une leçon qu’il convient d’assimiler. Si ce n’est pas le cas, on penche soit vers la mort, dès le premier affrontement, soit vers la cruauté si on survie. Du point de vue du dirigeant, c’est le sens de la maxime qui veut que « Si le Fils du Ciel n’écoute pas le Ciel, il sera détruit » car si le Destin décide de la vie et de la mort, ce sont les arrêtés du Ciel qui décident de la fortune attribuée à chacun. »


La pitié n’est pas une vertu.
Arrêter son geste quand on peut affaiblir son ennemi est une preuve de faiblesse.
Il ne le ferait pas pour moi, et s’il le faisait, je profiterai de sa stupidité pour le frapper.


L'AVARICE


Shingetsu a dit : « L’Art de la Guerre se base sur des notions d’économie, c'est-à-dire de gains et de pertes, déjà présentes dans Lao-zi. L’argent est aussi appellé « nerf de la guerre », c'est-à-dire qu’il en est à la fois le moteur et une des justifications possibles. Dans les anales de Jukiu, un conte ancien est cité par le maître, racontant l’histoire du monstre Tôn. Tôn est un caractère archaïque pour « Avarice » ou « Gourmandise », le conte a pour but d’illustrer le sort néfaste qui attend l’avare, dans le sens d’ambitieux.
Comme souvent dans son traité, Tangen-shi illustre la chose, non pas par ignorance, mais par exès de zèle. En outre, à l’époque le langage Rokugani n’était pas unifié, il y avait nombre de dialectes dans chaque recoins du pays, là où actuellement on ne parle plus que d’accents, grâce aux réformes entreprises depuis la fin du Gozoku, puis à nouveau à l’époque de Jukiu-shi. De fait, à l’époque de Bayushi Tangen, certains mots n’avaient pas tous le même sens selon les régions où on le prononçaient. Dans le cas présent, par ‘avarice’ il faut donc comprendre, en mettant de côté la conotation péjorative, le fait d’accorder de l’importance à la gestion économique et à l’acumulation de biens, au profit du peuple, et non de la seule classe dirigeante. »


Le seigneur généreux fait de nombreux présents – et doit augmenter les taxes afin de pouvoir les payer.
Le seigneur avare, en revanche, accumule les terres et l’argent dès qu’il le peut – ce qui lui évite de surtaxer son peuple.



LA HAINE DE MON ENNEMI


Shingetsu a dit : « La Force, davantage que la seule force musculaire, consiste en la capacité à imposer sa volonté à autrui. Il existe toutefois une Force plus élevée encore, c’est la capacié à imposer sa volonté à soit-même. De cette inéfable vérité découle deux choses : l’emploi d’une force subtile à autant de valeur que celui de la force brute, et même davantage si elle permet d’éviter les pertes ; et d’autre part car elle pousse aux extrêmités, la haine rend malléable les adversaires du stratège. Il devient donc capable de prévoir et de conditionner les réactions de celui qui vous hait, puis de le faire tomber en vôtre emprise, de sorte que cela revient au même que de le forcer, par l’emploi de la force brute, à obéir à vos édits. »

Je n’ai pas peur d’un homme qui me hait ouvertement car c’est tout ce dont il sera capable. S’il avait été capable de me faire du tort de quelque manière que ce soit, il l’aurait déjà fait. Non, un homme qui m’est hostile à la cour ne m’intéresse pas. Il est faible et il est facile d’ignorer ses paroles.



NE JAMAIS S’ARRETER POUR EXPLIQUER LES CHOSES


Shingetsu a dit : « Lorsqu’il s’agit de Stratégie ou du Commandement des armées, il convient de ne pas s’arrêter pour expliquer quoique se soit. Non seulement il faut être capable de berner l’armée ennemie, mais aussi d’être suivit aveuglément par sa propre armée. Expliquer certaines choses qui doivent être tues, que se soit à vôtre suzerain, à vos officiers ou même, pourquoi pas, à vôtre épouse, risque d’exposer vôtre plan à être éventé par les espions de l’ennemi. De la même manière, si vous expliquez la mise en œuvre de vôtre plan à l’issue de la bataille, il est à craindre que vos ennemis, ayant tirés la leçon de leur défaite, ne reviennent par la suite pour contre-attaquer.
Lorsqu’il parle des explications que les Fortunes vous aideront à trouver, Tangen-shi entend par là suggérer de façon subtile une méthode de contre-espionnage efficace, passant par la désinformation. C’est ce que Son-shi appelle « l’espion retourné » (ou espion anonyme), parmi les cinq types d’espions, et qui rapportent à l’ennemi de fausses informations. Ce genre d’espion est fort utile, car en le manipulant, c’est comme si on avait infiltrer des hommes dans le camp ennemi pour y semer le désordre. C’est pourquoi il convient de ne les exécuter qu’en dernier recours, où lorsque l’on a affaire à un espion si subtile et si dangereux qu’il vaut mieux s’en débarassser lorsqu’on l’a encore en son pouvoir, avant qu’il ne commette quelque dégât irréparable. »


Mieux vaut toujours se concentrer sur ce qui doit être fait plutôt que sur ce qui doit être dit. Que vos actions soient rapides et efficaces. Les explications pourront toujours venir après, même quelques jours plus tard. Si vous n’êtes pas certain de ce qui doit être fait, vous hésitez. Mais une fois que vous aurez agi, vous découvrirez que les Fortunes vous aideront toujours à trouver une explication.



TUEZ LA FEMME D’UN HOMME


Shingetsu a dit : « De manière générale, vous pouvez tuer tout ce qui est cher à un homme. Briser ses rêves, ses espérances. La seule chose qui lui restera sera sa haine envers vous. Or, la haine rend malléable, si on sait comment s’y prendre ; le sujet est auparavent évoqué dans « la haine de mon ennemi » en amont du texte. En combinaison avec les stratagèmes « Tuer avec une épée d’emprunt » et le « Stratagème des Chaînes » cela peut permettre de grandes choses. »

Tuez la femme d’un homme ambitieux et il deviendra obsédé par son désir de vengeance… et oubliera ses anciennes ambitions. Toute son attention ne se concentrera plus que sur vous… Et pas sur ceux qui l’entourent.
C’est ainsi que l’on tue un homme ambitieux.
C’est aussi de cette manière que l’on tue n’importe quel homme.



L’IMPETUOSITE TRIOMPHE TOUJOURS


Shingetsu a dit : « Dans les temps anciens, il était recommandé au bushis de favoriser l’impétuosité et d’apprendre à trancher une décision dans l’espace de trois respirations. Si vous laissez tout le temps de réfléchir à quelqu’un, celui-ci pèsera le pour et le contre, prendra le temps de réfléchir au calme, de façon pondérée, et prendra conseil auprès d’autrui. En précipitant sa décision, il est susceptible de commettre des erreurs qu’il pourrait être amener à regretter, si quelqu’un venait à profiter de son ingénuité. Utilisez le naïf à vôtre avantage, mieux, faites en sorte qu’il n’en ait pas à s’en plaindre. L’audace, l’impétuosité et l’élégance plaisent aux femmes et aux Fortunes. C’est pourquoi il convient d’apprendre rapidement à trancher une décision. »

Lorsque vous devez demander une faveur à quelqu’un, ne lui laissez pas le temps de réfléchir, surtout si vous lui avez fait comprendre qu’un refus de sa part lui attirerait votre ressentiment.
Après tout, Dame Soleil est une femme. Et rien n’impressionne plus une femme qu’un homme audacieux et impétueux.



DEUX HOMMES ET UNE RIVIERE


Shingetsu a dit : « Comme souvent dans le texte, Tangen-shi illustre le peu de confiance qu’il a envers la nature humaine. Cette tendance est largement partagée, non-seulement par les partisans du Légisme mais aussi de ceux du Mohisme, les adeptes de maître Mo Di, un sage yobanjin. »

Deux hommes, au cœur de l’hiver, de part et d’autre d’une rivière.
L’un a une pierre à feu, l’autre du bois. Et aucun d’eux n’est prêt à franchir l’eau glacée.
Comme nous tous.



LA VERITABLE DUPLICITE


Shingetsu a dit : « Ici, outre les habituelles révélations sur le peu de confiance que l’on peut faire aux autres, Tangen-shi fait l’éloge des hommes de talents, et critique la médiocrité. Dans l’optique d’un dirigeant, les hommes talentueux sont à promouvoir, car il est logique que se soit ceux qui en sont capables qui gouvernent et qui s’occupent des affaires importantes de l’état. Avoir les moyens de mener à bien une entreprise ne suffit pas, il faut avoir la capacité d’user des dits moyens. Ainsi donc, dans l’optique de Tangen, les faibles n’useront de duplicité à vôtre encontre que lorsqu’ils peuvent vous surprendre en état de faiblesse, tandis que ceux qui auront le talent pour eux deviennent capable de nuire n’importe quand. »

Ne présumez jamais d’un homme qu’il est incapable de duplicité. Si un homme en est capable, tous les hommes le sont. Mais vous n’avez pas à avoir peur de tous les hommes. Vous devez simplement vous préoccuper des hommes rusés, déterminés et volontaires. Ceux-là peuvent faire preuve de la véritable duplicité. Les autres ne sont capables que de la petite duplicité.
Les hommes faibles sont incapables de véritable duplicité. Seuls les braves en sont capables. Les couards n’ont pas suffisamment de tripes pour cela. Les hommes faibles attendront toujours qu’un autre prenne le risque. Le monde est ainsi fait.
Cependant, les grands hommes peuvent employer des hommes faibles qui répandront le sang pour eux. Mais même dans un tel cas, il ne faut pas confondre l’épée et la main qui la dirige. Cela demande de la puissance et de la force de convaincre un autre homme de prendre des risques.
Plus que tout, vous devez craindre ceux auxquels vous avez octroyé de grandes faveurs, les hommes courageux et volontaires que vous gardez auprès de vous. Ne craignez pas les hommes éloignés de vous, ou ceux qui vous maudissent ouvertement. Le désir de diriger a toujours été plus grand que celui de se venger.




UNE CALAMITE EN APPELLE UNE AUTRE


Shingetsu a dit : « Dans ce passage, Tangen-shi loue la prudence du sage… Ou la paranoïa du dirigeant, c’est selon. Certains membres du clan du Scorpion disent qu’être sage c’est avoir peur. Plus que cela, être sage c’est « connaître » la Peur, « la comprendre ». Bayushi Tangen se fie moins à la chance qu’à la foide logique, à la raison et au calcul. Le passage disant « ne profitez jamais de la malchance d’un homme » signifie qu’en vous abstenant, vous pouvez gagnez des partisans qui seront séduits par vôtre noble tournure d’esprit, d’une part, et d’autre part que les erreurs semblant être le fruit de la maladresse cache bien souvent des pièges mortels dissimulés par un ennemi sous-estimé. Les erreurs trop flagrantes sont donc des pièges grossiers, ou le fruit d’une maladresse telle que même si vous vous abstenez d’en profiter, la faiblesse de vôtre adversaire est telle que vous n’aurez aucun mal à vous en débarasser. »

Si un ennemi que vous observez commet à la vue de tous une erreur catastrophique, considérez qu’il s’agit d’un piège qu’il vous tend. Aucun homme ne rend publiques ses erreurs.
Ne saisissez jamais l’opportunité de profiter de la malchance d’un homme. Ne vous servez pas de ce qui ne peut pas être caché ; cela n’a aucune valeur. N’utilisez que les erreurs qui auraient pu être cachées.



PERCER A JOUR LA TRAHISON


Shingetsu a dit : « Ce passage de Tangen-shi nécéssite de posséder un réseau efficace de renseignement, d’espions et d’éclaireurs, mais aussi d’hommes qui vous sont dévoués. Laissez courir le traître pendant un temps, tout en ressérant les mailles du filet. Lorsqu’il aura réuni suffisament de mauvaises herbes autour de lui, vous pourrez toutes les sarcler d’un seul coup. De la sorte, en punissant rigoureusement tous les conspirateurs, vous mettrez en garde ceux qui vous ont échappés, ainsi que les intellectuels contestataires. Cette méthode fût utilisée par le Daimyo Shosuro Necomasa pour épuré son réseau d’agents, au 4ème siècle, alors que les contestataires à son ascension étaient nombreux dans sa famille. Le stratagème fût si efficace que lorsqu’il se retira une décade plus tard, laissant le pouvoir dans les mains de son fils cadet, qui était celui qui lui ressemblait le plus dans son caractère, personne ne contesta le choix. »

Si vous pensez qu’un homme est un traître, nommez-le parmi vos hommes de confiance et traitez-le comme un chien. Bientôt, il commencera à recruter pour conspirer contre vous.
C’est ainsi qu’on déloge le traître.



PARER A TOUTE EVENTUALITE


Shingetsu a dit : « S’il est une folie en matière de stratégie, c’est de croire en l’Art pour l’Art. Calculer ne doit pas servir à calculer simplement, il ne faut pas perdre de vu ses objectifs premiers. C’est pourquoi il convient d’établir des plans de secours : si on en vient à échouer dans le commandement des armées, cela peut cher coûter au clan, voire à l’Empire entier. Comme le dit Son-shi, on ne peut rescussiter les morts. »

Nombreux sont les généraux et les daimyo qui passent des jours à préparer des plans, à calculer les chances de réussite, à préparer le déroulement de leurs futures actions. Mais ils passent si peu de temps à préparer des échappatoires ou des plans de secours.
Les imprévus doivent faire partie de vos plans.
Un grain de sable peut bloquer le mécanisme le mieux réglé.
Passez peu de temps à préparer vos plans car la seule chose certaine, c’est que tout ne se passera pas comme prévu.
Consacrez tout votre temps à anticiper les imprévus.



LES HOMMES AGISSENT LENTEMENT QUAND IL PENSENT AVOIR LE TEMPS


Shingetsu a dit : « Dans les temps anciens, on recommandait aux samouraïs d’apprendre à trancher une décision en moins de trois respirations. De même, on leur apprenait à faire mmentir leurs regards, car les yeux sont le miroir de l’âme. Tous ces enseignements proviennent du clan du Scorpion, et des tactiques employées par les autres clans pour le contrer. »

Il existe deux manières de faire prendre une décision à un homme. La première consiste à lui laisser tout le temps nécessaire. La seconde, à ne même pas lui laisser le temps de respirer.
Nous avons choisi la seconde.
Lorsqu’un homme est forcé de prendre une décision dans l’instant, il commet des erreurs. Lorsqu’on lui laisse le temps de réfléchir, il envisage tous les détails et réfléchit posément.
Par conséquent, je recommande d’obliger un homme à prendre ses décisions sur le vif.
Et forcez-le à le faire en public.



PAYSANS ET SOLDATS


Shingetsu a dit : « Craignez davantage une armée de moutons menée par un loup, qu’une armée de loup dirigée par un mouton, dit ailleurs Tangen. Si les brebis sous vos ordres se rebèllent, il est à craindre qu’un loup ne vienne en prendre le commandement et ne cause vôtre perte. »

Les paysans ne comprennent pas ce que signifie être un soldat. Ils ne comprennent pas le Bushido. Pour eux, nos comportements sont des comportements d’étrangers. Ils sont des gens simples et ils ne nous comprendront jamais.
L’incompréhension provoque la peur.
Les hommes s’en prennent à ce qui les effraie.
C’est ainsi que les révoltes naissent. Non pas parmi les lieutenants, mais parmi les fermiers. Pour vingt samurai, il y a deux cents fermiers.
Et deux cents hommes en colère – qu’ils soient fermiers ou samourais – forment une armée.



SHINRIKO : PETITES VERITES


Cette partie du traité est réservée aux membrex du Clan du Scorpion

• Les ennemis qu’on se fait sont des ennemis qu’on se garde.

• Les ennemis que l’on menace lèvent des armées. Les ennemis que l’on détruit sont six pieds sous terre.

• Comme il est facile de corrompre les homme, et comme il est difficile de les faire agir selon leur conscience.

• Crains plus une armée de moutons menée par un loup qu’une armée de loups menés par un mouton.

• Tout le monde ment, même moi.

• Un chef militaire doit être deux hommes à la fois : pour ses hommes, il doit être un saint ; pour ses ennemis, il doit être le mal incarné. L’inverse est également vrai.

• Les hommes ne tiennent jamais tant qu’à ce qu’ils ne connaissent pas.

• La vie n’est pas juste.
Ce qui ne veut pas dire que l’on ne peut pas vaincre.

• Sais toujours où est ton sabre.
Toujours.

• Le seul coffre qui sait garder un secret, c’est un cercueil.

• Celui qui parle avec colère fait connaître sa colère, mais on oublie les mots qu’il prononce.

• Le passe-temps des sots est de remettre au lendemain.

• On oublie plus facilement les blessures que les insultes.

• Que les sots lisent ce qu’écrivent les sots.

• Seule une femme éduquée peut plaire à un homme éduqué.

• Comme nous nous accrochons à des mensonges pourvu qu’ils soient séduisants !

• N’ignore aucun ennemi.

• Ce qui est derrière le trône est toujours plus important que celui qui est assis dessus.

• Les secrets et la porcelaine ont ceci de commun que s’ils vous échappent, le monde entier l’entendra.

• Un homme en proie à l’amour, un homme en proie à la haine : chacun d’eux est prêt à croire n’importe quoi pour arriver à ses fins.

• Sois toujours prêt à attendre.

• Shinsei dit : « Pardonne et oublie. » Et pour quelle raison ? Pour que l’on puisse se jouer de moi encore une fois ?

• Tire les leçons du passé car ce qui est arrivé, arrive. Ce qui est arrivé, arrivera. En comprenant le passé, tu apprends à agir aujourd’hui et à préparer le futur.
Les imbéciles oublient, ne fais pas comme eux.

• Shingetsu a dit : Aposez vôtre sceau sur la calligraphie d’un maître.

[Commentaires d'Ikoma Shinzo : Il semble que Shingetsu ait d'ailleurs largement profité des talents d'écriture de son maître en calligraphie, Dame Taki, et apposa son sceau sur certaines calligraphies faite par elle. Les experts en ont identifiées au moins trois qui portent le nom de Echizen no Shingetsu ou de Mirumoto Nobushige Ryûjin, et qu'ils attribuent à Morehei no Taki-hime no kami, qui était célèbre à l'époque pour sa calligraphie impeccable et pour sa grande culture (Dame Taki connaissait au moins 1500 caractères différents).]
Dernière modification par Togashi Dôgen le 10 févr. 2011, 00:12, modifié 1 fois.

Togashi Dôgen

Re: Classiques Rokugani, commenté par Mirumoto Ryûjin

Message par Togashi Dôgen » 16 janv. 2011, 18:48

Préceptes à l’usage des jeunes recrues

Par les Saint du Sabre Mirumoto Masana Shigure et Mirumoto Ryûjin
Calligraphies de Morehei no Taki-hime no kami.


Les Bushi ont des préceptes très judicieux que voici :

Ayez confiance en vous et fiez-vous à votre intuition.
Obtenez l'aide des personnes dont vous voulez quelque chose par la séduction voire par la corruption.
Demandez l'aide des personnes influentes.
Résolvez les problèmes au plus tôt.
Affrontez les épreuves avec le soutien de vos Doshi.
Gardez quelque distance avec votre famille et votre foyer.
Restez à distance respectueuse avec la royauté, le Kuge et le divin.
A la Cour, le plus à plaindre n’est pas celui qui monte la garde dans le jardin, mais celui qui est autorisé à s’asseoir.
Allez chercher les choses de valeur par l'épée.
Ayez le coeur d'un guerrier.
Eliminez vos ennemis par surprise.
La plume est aussi forte que l’épée.
Si vos ennemis sont plus forts que vous, mieux vaut ne pas chercher le combat avant d’y être bien préparé.
Quand il s’agit de tuer un dieu, mieux vaut laisser la tâche à quelqu’un d’autre.
Si vous me mettez très en colère, je vous tuerai.
Révérez l’Empereur et chassez les barbares.
La Mort ou la Gloire !
Les yeux vers le Paradis Bleu (Sôten), au-delà de nos rêves les plus fous.

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