Modérateurs : Magistrats de Jade, Historiens de la Shinri
Dans le même numéro d'Alter un article sur les banques et notamment sur les marges folles qu'elles font en ce moment sur le crédit en finançant des prêts à 3 ou 4% alors qu'elles bénéficient de taux à un jour à 0,3%...Le gouvernement s'est engagé à réduire le déficit public de 1 % du PIB par an, soit 20 milliards d'euros, à partir de 2011. Comment peut-il faire ?
Du côté des dépenses, il ne faut pas exagérer les vertus de la chasse au gaspi. Le gouvernement attend 7,7 milliards d'euros d'économies en trois ans (2009-2011) de la RGPP, la révision générale des politiques publiques, destinée à accroître l'efficacité de l'Etat. Quant au non-remplacement d'un fonctionnaire de l'Etat sur deux partant à la retraite, il ne permet que 500 millions d'euros d'économies annuelles et pose de nombreux problèmes, notamment dans la santé, la sécurité ou encore l'éducation. Il serait certes utile de mettre de l'ordre dans l'architecture des collectivités territoriales, dont la multiplication des échelons est source d'inefficacité, mais là non plus, pas de miracle à attendre: leurs finances sont quasiment équilibrées et les services qu'elles rendent sont appréciés tant de la population que des entreprises. Et le remède peut être pire que le mal, comme on le voit actuellement avec la réforme de la taxe professionnelle.
Il y a davantage de marges du côté des recettes. Le manque à gagner de la fraude fiscale, l'évasion en particulier vers les paradis fiscaux, était estimé en 2007 entre 30 et 40 milliards d'euros par le Conseil des prélèvements obligatoires. L'Etat devrait aussi commencer à reconquérir le potentiel fiscal dont il s'est délibérément privé au fil des années. Les seules réductions d'impôts votées depuis 2000 ont amputé les recettes publiques de 66 milliards d'euros par an. Les multiples niches fiscales, dont l'utilité sociale et le rendement économique ne sont pas toujours avérés, ont un coût annuel de 73 milliards d'euros. C'est le cas en particulier des multiples exonérations qui favorisent les revenus du capital, dans un contexte où il faudrait au contraire limiter l'excès d'épargne des ménages français.
Comme l'ISF, d'après le gusse du Figaro que j'ai entraperçu hier soir à "c'est dans l'air".Kõjiro a écrit : Encore un truc qui n'existe nulle part partout en Europe...
Et sinon, même si c'est facile et évident, je partage son point de vue sur le gouvernement actuel."Je lui ai dit en souriant que je n’avais pas l’intention d’être un scalp de plus à sa ceinture"
Au passage, une décision passée inaperçue mais qui a son importance (Claude Bartolone : "L'Etat asphyxie les départements") : en gros le conseil d'état vient de condamner l'état à payer ce qu'il doit à la Seine Saint Denis pour lui avoir confié des missions mais sans faire suivre l'argent nécessaire pour les mettre en oeuvre. Cas qui se généralisent depuis 2004. Et pour info, la suppression de la taxe professionnelle va générer le même genre d'effet : priver les instances territoriales (départements, régions, interco etc.) de pouvoir. La quasi totalité des modalités de la collecte d'impôts locaux sera décidée par l'état et les Régions ou les Départements ne disposeront plus d'aucun levier ou presque. En gros on inféode plus encore les instances locales à l'état, au gouvernement. C'est juste l'inverse de la décentralisation au final..."L’obsession de l’effet d’annonce et la prise de décision sans débat, dans un cercle restreint tout en haut à l’Elysée, font négliger l’expertise et le sérieux dans la préparation des textes" "Le nombre de projets qui ont été censurés faute de solidité juridique, hâtivement transformés devant les réactions hostiles ou abandonnés en route parce que non praticables, commence à faire masse. L’équipe au pouvoir gouverne mal"
Pareil, dernièrement il épingalit pas mal avec la cours de comptes.Kõjiro a écrit :Tiens c'est peut être une des rares fois où je vais regretter un homme de droite... Philippe Séguin est mort.
Et je crois que c'est un objectif secondaire qui n'a pas été perdu de vue par nos grands penseurs "tout le monde sauf ici fait comme ça", toujours avides de suivre les exemples qu'on trouve un peu partout, qui montrent que quand tu n'as pas - par exemple - un parti ultra-nationaliste qui menace l'équilibre, l'alternance du bi-partisme est bonne pour la stabilité des institutions... et le grand capital.Bref en l'état actuel des choses c'est évidemment plus favorabale à la droite mais sur le long terme j'ai juste l'impression que ça favorise le bipartisme et c'est tout.