Voici donc deux bons poèmes de Hò-xuân-Hu'o'ng, l'un des plus grands poètes vietnamiens. Il vécut à la fin de la dynastie des Lê, à la fin du 18è siècle. Sa poésie à la facture aisé et au vocabulaire simple, avait des accents de chansons populaires. Ses idées non-conformistes, ses allusions grivoises (voire carrément obscènes) et les images qu'il donnait de la vie au Vietnam contribuèrent largement à son succès, malgré la très grande différence de son style avec celui des autres poètes.
J'espère que vous les apprécierez autant que moi et vous souhaite une bonne lecture.
Le Fruit du Jacquier
Mon corps est comme le fruit du jacquier sur l'arbre.
Son écorce est rugeuse, sa pulpe épaisse ;
Seigneur, si vous l'aimez, plantez-y vôtre coin,
Mais je vous prie, ne le palpez pas pour qu'il vous englue les mains.
A tous les coups, Kenji rêve déjà qu'une jolie fille lui dise ça...
La balançoire
Bravo pour qui si habilement a enfoncé huit fois le poteau !
Les uns montent se balançer, les autres regardent ;
Le garçon, poussant sur ses genoux de grue, bande, bande ses reins ;
La fille, redressant son dos de guêpe, tend, tend son bassin ;
Quatres jambes de pantalons roses claquent au vent,
Deux paires de jarets se tendent deux à deux,
Jeux printaniers, leurs voluptés les avez-vous connues ?
Les poteaux sont retirés et les trous laissés à l'abandon.
Petite remarque : celui-là on dirait qu'il se déroule à Rokugan... Et qu'il parle de Kenji...