Il me semble qu'en fait, le problème ne se poserait pas exactement dans ces termes si la Voix procédait comme la plupart des concours littéraires auxquels j'ai pu participer ou dont j'ai eu connaissance
à savoir :
- on ne demande pas aux participants éventuels d'intervenir dans les modalités du concours ou dans l'élaboration de son règlement (quitte à farfouiller sur le net pour trouver des exemples de concours et s'inspirer de leur façon de faire, ça sera du temps perdu à qqchose au lieu de demander à tout un chacun ce qu'il en pense)
- éventuellement, on recrute discrètement un petit comité consultatif pour élaborer le règlement et ses travaux ainsi que sa composition ne sont pas rendus publics. Seul le réglement final est publié.
- les membres du jury sont soit connus du public, mais pas forcément contactables par le biais d'un forum, soit anonymes. Le principe de confiance qui engage les organisateurs est d'éviter que l'un des jury soit également candidat (en théorie, même, éviter qu'il ait un lien avec les candidats mais bon, on va pas non plus délirer...)
- le jury rend un avis collectif, ses membres ne disent rien sur ce qui se passe en coulisses et si un problème se fait jour, le responsable du jury est chargé de le régler. Là encore, on ne communique pas vers l'extérieur. Le jury est souverain, et ses avis sont considérés comme collectifs, quand bien même il y aurait des divergences. Ce sont les organisateurs du concours qui déterminent quels sont les pouvoirs du président du jury, qui par défaut peut trancher en cas de litige interne.
- les critères de jugement sont publics mais le travail du jury, lui, ne l'est pas. Les résultats ne sont pas communiqués à l'arrache mais synthétisés et transmis au nom du jury dans son ensemble. Y compris les éventuelles suggestions et conseils.
- quand on ne veut pas passer pour un guignol après s'être engagé à participer à un concours, on évite, même si on a de très bonnes raisons de le faire, de demander une rallonge sur les délais. Parce que ça conditionne un raisonnement bête et con : si tout le monde peut
potentiellement bénéficier de la dite rallonge, celui qui l'a demandé en retirera
certainement un bénéfice.
Le sujet d'un concours, ses modalités et sa durée ne sont pas négotiables par les participants, ni avant, ni pendant son déroulement. Ca reviendrait sinon à entretenir de fait l'inégalité entre ceux qui connaissent les organisateurs et ceux qui, de bonne foi, se contentent de la communication officielle et des modalités publiques
oui, ça implique de courir le risque d'avoir un concours avec très peu de participation. Maintenant, c'est aux organisateurs de décider avant tout dans ce cas s'ils préfèrent :
- un concours de scénarios avec cinq participants et un recueil de 100 pages
- ou un concours avec 15 participants dont les lauréats et les organisateurs peuvent passer pour des guignols si des anomalies durant son déroulement (et les règlements de compte à posteriori) sont connus du public
Enfin, le principe même d'un concours, quel que soit son enjeu, c'est que tous les candidats s'inscrivent et participent en fonction de paramètres sur lesquels ils n'ont pas d'impact : ils choisissent ou non de participer mais ne sont pas censés fixer quoi que ce soit. Parce que c'est déjà, potentiellement, le début d'une dérive ou ceux qui ont pu influer sur le choix d'un sujet par exemple, ont potentiellement un petit avantage sur les quidams qui découvriront le concours lorsqu'il sera rendu public.
tout ça pour dire quoi :
- Que si les organisateurs des concours de la Voix ont certainement pas mal de choses à revoir, je pense qu'ils se faciliteront grandement la vie en évitant de communiquer avant, pendant et après le concours à tort et à travers, en évitant d'accorder des délais supplémentaires et en évitant les règlements de compte entre candidats et membres individuels du jury
- qu'il y a peut-être une feuille de route plus contraignante à donner aux membres du jury pour s'assurer, en interne, qu'ils travaillent vraiment dans la même direction. Et que le public n'a pas forcément besoin de savoir que machin ou bidule n'a pas joué le jeu. Ce qui n'empèche pas a postériori les organisateurs de les lourder au passage...
- que si un souci se pose après le concours, c'est le président du jury et lui seul qui communique avec le public. Sauf si les organisateurs décident d'intervenir. Et que les candidats s'adressent à lui et pas aux membres individuels du jury ou à quelqu'un d'autre
- que la plupart des candidats se fichent pas mal de transparence et que ceux qui s'y intéressent ne le font généralement que dans deux optiques :
a - parce que le règlement est mal fichu et peut préter à confusion (d'ou l'intéret de le proposer en coulisses à des relecteurs dont on sait qu'ils ne seront pas participants, quitte à tisser des liens de réciprocité avec d'autres organisateurs de concours qui auraient le même problème éventuellement...)
b - parce qu'ils y ont un intéret tout personnel et n'apprécient pas les résultats
Maintenant, à titre perso, je crois que les orgas du concours peuvent sonner la fin de la récré, on en a tous lu autant que nécessaire et même bien davantage