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par Les Masques de N?h » 17 août 2004, 14:07
[Shosuro Ukiko]
Le large obi aux couleurs grenat et aux fils d'or enserra la taille de la jeune actrice. Elle renvoya la servante puis d'un mouvement souple elle enroula la masse de ses cheveux noir jais et les fixa ordonné au moyen d'une pique en nâcre dégageant les trais de son visage. Posant un linge de coton sur le col de son kimono, elle s'agenouilla devant une petite table sur laquelle était posés plusieurs articles servant à son maquillage.
Elle prit entre ses doigts délicats un bâton de cire, elle en cassa un morceau qu'elle malaxa avant de l'appliquer avec soin sur son visage, Puis avec méthode elle commença à appliquer, après avoir pris soin de le mélanger avec un petit batônnet un fard blanc contenu dans un petit pot de porcelaine. sur son visage.
Avec beaucoup de soin, elle termina au moyen d'une petite et fine brosse, le contour des yeux et celui de ses lèvres. Elle approcha de la flamme l'extrémité d'un fin bâton de paulownia séché, une fois noirci et refroidi, elle l'utilisa pour souligner ses sourcils.
Puis déroulant de petits carrés de coton, plusieurs petits bâton de pigments apparurent. Le bruissement de la soie se fit entendre et Kagero s'agenouilla auprès d'elle à même le tatami.
- Donnes je vais t'aider.
Entre le pouce et l'index, elle lui tendit le bâton de pigment et ferma les yeux. Doucement, avec un grand art, il dessina un long trait noir allant de la naissance de ses cheveux à la pointe de son menton. Plusieurs passages épaissirent le trait et l'on eu dit que son visage ressemblait à un masque de théâtre brisé net en son milieu. Lentement, il souligna ensuite le contour de ses yeux puis celui de ses lèvres. Le noir du bâton de pigment donnait de la dureté aux traits qu'il traçait et quand il eut terminé, la moitié de son visage ressemblait à un démon, l'autre à celle d'un enfant.
Lorsqu'il eut finit de souligner le dessus de sa paupière d'un fin trait noir et peint la moitié de sa lèvre en rouge, contraste de la partie peinte en noir, il posa les pigments sur les carré de coton et avec un fin linge propre d'essuya les mains.
- Tu es magnifique.
Elle lui sourit les yeux toujours clos. Ce fut ensuite elle qui à l'inverse du sien lui peignit le visage. Une fois terminé, il lissa les plis de son kimono noir où courraient brodés dans un fil rouge sombre, les plus terrifiants démons. Toutes les légendes s'illustraient sur les pans, les manches, le dos, laissant seuls les bords de ces dernières et le col vierges de toutes traces de tragédie.
Ukkiko quand à elle préférait ne pas effrayer les invités et avait opté pour un kimono d'un gris presque noir au bas duquel venaient mourrir éparpillés par centaines les pétales d'un grenadier en fleur. Prenant naissance dans le dos de son kimono à une dizaine de centimètres du sol, l'arbre étendait sa vigueur et la beauté de ses branches sur une grande partie de la soie. Les plus fines et les plus délicates branches venaient mourir sur sa poitrine et ses manches. Dans les mouvements de sa marche, on pourvait presque deviner un vent imaginaire détachant les fleurs les plus belles et les effeuillant avec volupté jusqu'à laisser les pétales, derniers vestiges d'une beauté ephémère, au bas du tissu.
Dans le mélange de leur jeunesse et de leur grâce, ils s'accordaient parfaitement à présenter leur art dégageant beauté et frayeur, mystère et captivation. Nul doute qu'aussi bien leur entrée que leur présence au banquet resteraient dans les mémoires. Celà et bien d'autres choses. Kagero sourit, plissant légèrement les yeux et dévoilant de fines rides naisssantes et à peine perceptibles aux commissures de ses lèvres, seuls traits d'une maturité que sa soeur ne possédait pas. Miroir de l'innocence et des pires démons de l'humanité, ils sortirent de leur appartements et retrouvèrent le jeune serviteur qui les avaient guidés, toujours présent et déférant qui fit avec eux le chemin inverse jusqu'à la salle du banquet. Dans leur suite, Haoran rangea avec précaution le maquillage alors que les malles contenant costumes et masques étaient apportés dans les appartements.
Tout le monde se cache derrière un masque, nous avons simplement la franchise d'arborer le notre...
Shosuro Ukiko, Shosuro Kagero, Artistes itinérants.