Juste un truc : des machines comme L5a ou D20 system sont conçues par des professionnels à plein temps, et rien que ces deux engins là représentent des milliers de playtesteurs officiels, sans parler du reste (les causettes sur forum, les appels au peuple pour préparer une nouvelle édition, les retours en conv' etc...).Comme quoi ce n'est qu'une question de gout et pas d'objectivité, car vanter la qualité d'un système comme ceux de White Wolf c'est quand même space. Pour avoir joué ou maitrisé (pendant des années) sur des gammes comme Vampire (Mascarade, Dark Ages, Requiem), Loup Garou (Apocalypse, Dark Ages), Mage, WoD, Scion, etc... Je n'ai que rarement vu des systèmes aussi déséquilibrés, buggés, ou encore ne collant pas du tout au texte. Et en dehors de l'usine à gaz D&D toutes éditions confondues ça casse pas trois pates à un cannard les systèmes americains. En tous les cas pas plus que ceux français.
Enfin bref perso je suis pas là pour critiquer les systèmes amerloc ou pas....
Un système comme Pathfinder n'est pas dépourvu de bugs lui non plus, et ça ne l'empêche pas à la fois de bénéficier d'une même machine de test (ne pas oublier qu'ils ont balancé des version alpha et beta en pdf en prime avant la sortie officielle) ET de l'héritage du D20 OGL, puisque Paizo a été en charge de Dragon ET Dungeon magazines pendant quelques années... sans parler du fait que bon, les fondateurs de la boite, ce sont pas des novices en matière de jdr non plus, hein... voir l'article dans Casus n°2 à ce propos d'ailleurs.
Comparer des usines pareilles, qui ont une belle collection de travers malgré tout, avec des projets initiés par trois/quatre personnes, qui ont pu le playtester avec une douzaine, voire une vingtaine de joueurs sérieux dans leurs retours... c'est pas très pertinent.
Pour prendre un projet comme Esteren, avec neuf auteurs et un système de jeu qui a connu SIX versions pour arriver à celle qui est dans le livre, qui a été testé par 4 meneurs de jeu pendant 4 ans avec en estimatif entre 120 et 180 joueurs... ben on a bien été obligés de constater moins de 10 jours après la sortie du livre de base que même ce système simple et bien conçu n'était pas dépourvu de coquilles, qui sont passées sous le nez de tout le monde (et quand je dis "tout le monde" ça implique au bas mot environ 40 relectures de règles entre deux versions quand même...) et que certains acheteurs ont découvert en une seule lecture. Est ce que ça doit nous amener à considérer que notre travail n'est pas comparable à celui de "professionnels", je ne pense pas.
Je le pense d'autant moins que quand on prend un truc comme Dark Heresy par exemple, il y a eu 3, pas 1 ou 2 mais TROIS errata officiels au livre de base. Et ce sont pas des amateurs plus ou moins à temps partiel qui l'ont fait sans le tester, hein.
Pour le reste, y a du bon et du mauvais chez tout le monde, et on peut même trouver les deux chez un même éditeur. Quand tu prends Fantasy Flight qui a sorti Midnight par exemple, c'est quand même de la belle ouvrage. Ben ils ont aussi sorti Dawnforge, en disant en prime qu'il avait été selectionné parmi "10.000 projets proposés" par des auteurs extérieurs. Ce sont leurs propres termes. Ben quand tu vois ce qu'ils en ont fait, tu as droit à un des trucs les plus mal foutus de ces dernières années. C'est à se demander si le truc qu'ils ont reçu était pas meilleur au final par rapport à ce qu'ils en ont fait en background ET en règles... et c'est d'autant plus paradoxal que l'on reste (comme Midnight d'ailleurs) dans de l'OGL D20, que Fantasy Flight connait quand même plutôt bien...
J'ai pas l'expérience d'Akae ou de Ding On, mais il me semble que feuilleter ce que fait un éditeur ça donne déjà un aperçu assez pertinent à la fois de la forme des produits qu'on peut en espérer, mais aussi des choses qui lui parlent puisqu'il a investi dedans. Mais, même s'il y aurait bcp à en dire sur untel ou untel, un éditeur français ou autre n'est pas une machine parfaite avec un niveau constant de qualité. Les gros géants du milieu, eux, ne le sont pas non plus. Mais ils bénéficient de trois choses : le marketing, un consensus implicite (ceux qui aiment encensent, les autres vont jouer ailleurs... remember la controverse D10/D20 ici-même à propos de L5a ?...) et l'effet de masse. Maintenant, ça fait trente ans que je joue, et notamment à D&D dans ses 3 premières incarnations : je n'ai JAMAIS rencontré un meneur ou une table qui puisse dire sincèrement "je respecte absolument tous les points de règle et de background, je n'en ai jamais modifié aucun".
Bêtement, ça signifie que quoi que nous aimions, il y a TOUJOURS un truc que nous préféront à notre sauce perso qu'à celle qu'on nous vend
Après, il y a peut-être des gens qui pensent que leurs oeuvres vont "révolutionner le jdr". Peut-être même que quelques uns parmi eux ont effectivement raison. Je pense pas que ça soit important pour écrire et tenter de faire éditer un jeu. Parce que ni le public, ni l'éditeur n'attendent forcément obligatoirement THE ULTIMATE RPG derrière lequel rien n'existera. Ce que tout le monde désire, c'est un truc qui parle, auquel on prenne plaisir à jouer, que ça soit novateur ou familier par ailleurs. Donc, on continuera a avoir des produits utilisant des systèmes "mainstream" et d'autres plus expérimentaux ou marginaux. Perso, je suis à l'aise aussi bien avec les uns que les autres. Actuellement, mes besoins ne correspondent guère avec les concepts qu'induisent les systèmes mainstream, en tant que créatif, mais ça ne veut pas dire qu'ils n'ont aucun intéret et ne me serviront jamais.
Il me semble juste que chercher "le bon système" ou chercher "le bon éditeur", c'est une quête un peu condamnée d'avance, parce que ça signifierait que de toute manière, sorti de là, rien n'en vaut la peine. Si c'était le cas, alors le milieu du jdr serait mort depuis... un paquet d'années je crois.
Je pense que les conseils fournis par Ding On et Akae sont une très bonne base pour savoir dans quelle direction partir. En particulier, feuilleter les produits d'un éditeur, c'est aussi se donner une première impression sur les choses qu'il est susceptible de demander. Certains sont plus souples que d'autres, et souplesse ne veut pas dire amateurisme, parce qu'on peut être très exigeant tout en laissant à un auteur sa liberté créative, même si c'est un équilibre délicat. Le reste, c'est du domaine de l'expérience perso, ou de la subjectivité complète, donc, ça n'est pas forcément aussi utile Ca dépend surtout des contacts que l'on noue, et de comment ça se passe quand sur un détail, il y a un désaccord. Et là, si l'éditeur a toute son importance, la personne qu'il a comme interlocuteur aussi