Yoshi ! Je vais commenter un peu, donc.
D'abord, il faut savoir qu'une bonne partie de l'histoire provient d'éléments du folklore et de la culture japonaise : Aoe Tsunetsugu et le katana nommé "Sourire" existent / ont existées réellement, entre autre. A l'époque de Kamakura (si je me souviens bien), le Shogun avait chercher à connaître quels étaient les meilleurs lames du pays. Les spécialistes en trouvèrent 5 qui étaient très célèbres et forgées par de Grands-Maîtres forgerons, parmi lesquelles le Juzumaru Tsunetsugu en question. La plus fameuse reste tout de même "Dojikiri" de Yasutsuna. Pour écrire, je suis parti du principe que les meilleurs forgerons n'étaient pas tous forcément les persos officiels de la storyline et qu'il y en avaient d'autres qui étaient forts capables. Et par conséquent que tous les katanas n'étaient pas de viles copies des nemuranaïs majeurs des clans.
Autrefois, il arrivait qu'un nom soit attribué à une lame selon les circonstances de sa fabrication ou la manière dont s'est achevé le processus (Dragon-Bleu, le Dai Dao de Guan Yu), ou encore selon son apparence (Mikazuki Munechika, par ex, qui est une des Ten'ka Go Ken). En l’occurrence, le "Sourire" a été nommé lorsque son porteur eut une hallucination, croyant voir le fantôme de sa mère. Normalement, confucéen oblige, il devrait plutôt être content de voir sa mère, souriante et accueillante. Mais par son instinct de bretteur, il dégaina et frappa. Il avait compris que ce qu'il voyait n'était pas réellement sa mère, car elle avait eut une vie très triste et n'avait jamais souri. Quand le fantôme fût tranché, il vit la statuette d'un bonze (un moine bouddhiste) à la place du fantôme, et la tête de la statue en pierre était tranchée nette. Le sabre, lui, n'était même pas éraflé. Cela témoigne d'une grande habileté de la part du samouraï et d'une qualité inouïe de ce katana, qui fût nommé par référence à cette anecdote surnaturelle.
L'élément sur les cerisiers qui rendent fous, tant leur beauté est grande et surnaturelle, remonte à l'antiquité japonaise également. Je m'inspire ici d'un passage de
sakura no mori no mankai no shita (1947), de Ango Sakaguchi. Ici, je l'utilise pour mettre en valeur l'impression de folie, la rencontre avec le surnaturel :
Au dessus d'eux, il pouvait sentir le vent devenir plus fort et secouer les branches du cerisier, tout autour de lui les pétales tombaient et s'unissaient aux rayons de Lune pour former un rideau de splendeur, et alors il eut l'impression que le paysage autour de lui, depuis la voûte fleurie, prend la couleur du sang. Un sang carmin et délétère, qui se répénd tout autour de lui et teint les pétales de fleur, l'écorce, le sol, et qui enfin s'impregne dans son kimono, se répendant depuis ses pieds chaussés de zori, jusqu'à ses mains, puis son visage. Comme lors d'un mauvais rêve, il cligne des yeux, et tout disparait.
L'histoire montre aussi à quel point les samouraïs étaient superstitieux et avaient peur du surnaturel. Selon certains, il semble que l'inverse soit aussi vrai, et que les fantômes auraient peur des maîtres d'arts martiaux célèbres (pas étonnant, dans le sens ou pas mal de fantômes se font tuer par des guerriers habiles, être confronté à l'objet de sa mort ou d'une hypothétique deuxième mort doit être assez choquant). Dans le manga Ranma 1/2, lors d'une confrontation avec des fantômes, les persos utilisent leur maître comme bouclier humain ! Et le pire, c'est que ça marche... XD
Bref, le manque de précisions est fait (en partie) exprès, et le sentiment d'inachevé est sensé (maladroitement) participer au malaise de l'atmosphère du texte. Mais rassurez-vous, il est écrit de sorte à servir de prélude au texte suivant, qui devrait normalement être le dernier : "Ô Floraison !" qui verra le retour d'Araburu.