La Chute du Mur

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Modérateurs : Magistrats de Jade, Historiens de la Shinri

Togashi Dôgen

La Chute du Mur

Message par Togashi Dôgen » 15 août 2010, 11:04

Je ne lui ai pas demandé son avis d'abord, mais... Je n'avais pas envie de laisser ce texte aussi isolé, j'avais envie de lui donner corps, un contexte. Et puis, vous savez, c'est comme le "plagiat" ou les dédicaces en hommage à des personnes mortes depuis longtemps (John Wick dédiant la Voie du Scorpal à Machiavel, par exemple), il y a pas forcément - comment dire - un tempo correct. Et puis, je suis pressé... Aborder un grand personnage ça prend toujours un temps de préparation incroyable, et les résultats ne sont pas forcément à la hauteur de nos attentes. De toute façon, il est un peu timide, il aurait peut-être refusé... Ou alors il aurait trouvé mon écriture trop médiocre et j'aurais dû bosser comme un dingue pour rendre le texte présentable ! :lol:

De toute façon, je suis pas encore assez satisfait par le combat Atarashi/Kisada. Pas assez détaillé, pas assez épique ; même si Kisada a une fin magistrale (je me suis inspiré de celle de Ken'oh, dans Hokuto no Ken). Alors s'il y a des idées pour améliorer le combat, je suis toute ouïe.

Bref, j'espère qu'il appréciera cette dédicace. ;)


Pénombre a dit :
Plutôt que d'avoir un clan divisé entre ceux qui suivent Kisada-le-taré et ceux qui crient "hé, ça va pas non ?", mets leur en face Atarashi, qui peut plier Kisada en deux sans trop d'efforts - verbalement ou physiquement - et qui va exiger du clan qu'il suive le fils de leur fondateur, parce que tout ça, c'est fini. Ils ont assez payé, ils se sont sacrifiés pour les autres pendant des siècles... et on se moque d'eux. Lui, Atarashi, est invincible, il a affronté et vaincu Fu Leng... qui pourrait se dresser face à ça ? Et il leur dit "j'ai vaincu le Dieu Sombre, mais il m'a montré la vérité : pourquoi devrions-nous passer des millénaires à lutter pour défendre un empire qui ne veut pas de nous sauf pour mourir en son nom... alors que cet empire pourrait être le notre. Pourquoi combattre les oni et vivre dans la peur pendant des siècles, nous pourrions être leurs maîtres et conquérir le monde. Car ne sommes-nous pas les seuls vrais guerriers ? Les seuls capables de vaincre ces monstres ? Les autres clans vous dénigrent et vous méprisent, car ils ont peur de cette force, la seule force qui ait pu se dresser entre l'Outremonde et leurs murs de papier. Si vous n'aviez pas passé tout ce temps à affronter l'horreur, l'empire aurait pu vous appartenir, car ils n'ont rien qui puisse vaincre votre force. Mais vous les avez laissé vous raconter des mensonges, alors qu'ils vous ont abandonné seuls face à nous. Parce que mon père s'était trompé d'allégeance, et que ces parasites ont su tirer partie de cette erreur pendant des siècles".

J'ai pris la liberté de remanier un peu le discours d'Hida Atarashi. La ponctuation, surtout. Mais j'ai gardé l'idée du Gras pour mettre en valeur certains passages rhétoriques. En outre, j'ai essayé de rajouter une dimension plus humaine aux personnages. Voir les Crabes comme autre chose que des brutes qui tapent sur des Oni à longueur de journée. Voir autre chose chez Hida Tsuru qu'un cavalier ingrat, mais aussi un vieil homme brave et dévoué ; en Hida Yakamo un fils pieux et courageux (je laisse le reste à Iuchi Mushu et Aiko-senseï, sinon Hitomi va me buter lol) ; en Hida Sukune un jeune homme faible physiquement, mais avec un coeur vaillant et un esprit acéré ; et en Hida O-Ushi autre chose que la copine de jeu d'Ashidaka Kenji et de tous les pervers du patelin, c'est à dire une femme avec un coeur, et une sensibilité, ayant eu la chance d'avoir un père aimant qui a voulu le meilleur pour sa fille, et surtout lui donner les moyens de se préserver des déceptions et des souffrances de la vie humaine.


J'inclue aussi des termes japonais, pour l'ambiance. "Hasha" signifie Seigneur, Conquérant c'est le suffixe d'un champion de clan. "Uji no kami" est la version nippone de Champion de Clan, dans le contexte historique un Uji no Kami est à la tête des kokujin, l'assemblée des propriétaires terriens, qui peuvent faire vraiment chier leur "président d'assemblée" quand ils veulent.
Le "Wo" de Osano-Wo signifie en fait Roi (Ô ou Oh) mais il a été déformé et inclue à son prénom par la suite d'erreurs de copistes (au départ, il s'apelle donc Hida no Osano). Chez moi, le titre de Roi lui vient de la destruction des Royaumes Trolls, il lui a été attribué en souvenir de la période pré-impérial en guise de titre honorifique.
La particule "no" correspond à la particule de noblesse "de" en français, il signifie l'appartenance à la bonne société de l'ère Heian, et plus généralement au kuge.


Parlons un peu de contexte, maintenant. Nous sommes juste après le coup d'état du Scorpion, le jour des Tonnerres approche. Hida Kisada a reçu, de son conseiller Kuni no Yori la folle suggestion de s'allier avec l'Outremonde, afin de prendre la tête de l'Empire par la force. De cette façon, Kisada n'a plus qu'à trahir ses ennemis de l'Outremonde et les écraser sous sa botte, une fois assis sur le Trône et commandant à toutes les forces vives du pays. Au départ, Kisada refuse (violemment) cette proposition, mais il commence à comprendre que s'il veut régner, se débarrasser de l'Outremonde et rendre aux Crabes la place et le respect qui leur est dû dans l'Empire, il n'a pas d'autre choix. Mais alors qu'il doute de la conduite à tenir, le surcroit de puissance conféré à Fu-Leng par l'ouverture des parchemins permet à celui-ci de faire ce qu'il ne pouvait pas faire auparavant : il donne un surcroit de puissance à son "fils adoptif" l'Akutenshi Hida no Atarashi, ancien Tonnerre du clan du Crabe.

Engagé dans un combat de Mille Ans contre son père, Hida no Okami (Grand-et-Fort-le-Grand-Kami), le Premier Crabe où ils sont à égalité, à cause de la puissance octroyée à Atarashi par ses pouvoirs d'Akutenshi et le surplus de puissance brute que lui offre Fu-Leng, comme un boost dans une course contre la montre, Atarashi parvient à faire pencher la balançe de son côté et à porter un coup fatal à Hida. Le plus fort des Kami s'effondre donc, laissant son fils aîné libre de ses mouvements. Celui-ci décide qu'il est temps de faire le ménage et de régler des comptes. Il se rend donc au Sud de Kaiu Kabe (le Mur de Kaiu) à Kyuden Hida. Il y va seul, avec une petite armée d'Outremonde, dont il a pris une partie à ce "petit jeune" de Moto Tsume... D'un autre côté, c'est le plus fort des Akutenshi, même s'il a pas tous les pouvoirs, bref... Atarashi fait camper son armée devant le Mur en disant "pas bouger" comme on fait avec un chien en laisse, puis il escalade le Mur et s'adresse à la petite famille Hida qui est justement réunie ici pour l'Hiver (il y a quelques Hivers déjà que Doji no Nashiko-hime, son estimée tante adoptive, a été tuée à Kyuden Hida par des invités et que les réserves de Jade du Crabe ont été remplies à ras-bord par Amaterasu, pleurant à chaude larmes à cause d'une boulette commise par des PJs, pour le salut de tous promus Punching-ball-ball de Dame Soleil) Atarashi est donc venu régler les comptes, et prendre possession de ce qui lui revient de droit. De cette façon il prépare le Jour des Tonnerres.

Hormis cela, je change un peu les données de Pénombre. Si les 7 Tonnerres commencent à 5, parce que Atarashi, Kachiko et Shosuro sont souillés par l'Outremonde et par l'Ombre pour les deux autres, rien ne peut empêcher les Sept Tonnerres de se tenir en face du Champion de Jigoku. C'est la Volonté de la Roue Kharmique et du Paradis qui oblige l'équilibre cosmique. Donc, Atarashi pourrait soit être tué... soit il pourrait tout à coup reprendre ses esprits (si un enfant de geisha venait à lui coller une larme de Hantei ou de Doji pour le purifier de la souillure, soit il pèterait un câble par ce que ce crétin lui a fait perdre tous ses pouvoirs d'Akutenshi, soit il se rendrait compte de sa connerie et retournerait combattre Fu-Leng... Ou se laisserait tuer par Yakamo pour qu'il devienne le Tonnerre du Crabe).


Maintenant, infos pour le MJ uniquement :
Spoiler :
Personnellement, je me dirige vers une Campagne Mille Ans de Ténèbres, par ce que c'est la classe. Mais KYOD n'arrive pas de la même façon chez moi. Hitomi ouvre bel et bien le 12ème Rouleau, le Sort Sans-Nom, pour tuer Fu-Leng. Et ils y arrivent bel et bien, sauf que la prophétie du Retour de Fu-Leng dans le corps du Dernier Hantei ne s'est pas encore réalisée... En effet, le Heaume de Kenshin (que vous trouverez dans le Livre des Nemuranaïs de Pénombre) atterrit dans les mains de Daigotsu qui enfile le Heaume, devenant la réincarnation de Fu-Leng, juste après que celui-ci ait été tué par les 7 Tonnerres. Du coup, pas d'alliance dans le futur entre Kaede/Toturi et Daigotsu... plutôt elle va avoir lieu mais d'une autre façon...

Iuchi Shahai se sent flouée, car Daigotsu et elle n'avaient pas du tout prévu ça, ils voulaient juste augmenter leurs pouvoirs avec le Casque (sur le coup, Fufu a entubé tout le monde sauf Togashi qui sait que son loubard de frère à jouer sa dernière carte, mais bon, il est mort quand même le pauvre) mais Daigotsu revient de l'autre monde après avoir échappé à Enma-O et Ryoshun, par la Porte du Néant. Le hic, c'est que Daigotsu a été directement envoyé à Jigoku par Enma-O, qui avait prévu que Daigotsu essaie de l'entuber, et quand Daigotsu revient à Rokugan, c'est en tant que Libre Yokai ! Il ne peut donc pas s'allier à Fu-Leng et à l'Outremonde par ce que tous les onis et égarés le pourchassent à vue, à cause de leur instinct !

Alors que tout le monde fait la fête, Fu-Leng attend un peu avant de lancer une attaque surprise ! Et là, vlan, comme Hitome est rentrée chez elle pour pas rester avec Yakamo, il y a un carnage. Doji Hoturi et Kamoko y passent en premiers. Craignant l'issue, Tadaka accomplit le plan B que lui avait concocté Toturi avant d'entrer dans la salle du Trône avec Togashi : il se fait sauté pour faire diversion, et là Toturi et Yakamo se font la malle... Mais Kachiko reste sur place pour dissuader Fufu de faire un caprice et de tout ravager, exactement comme dans l'édition originale.

****************


La Chute du Mur
Une histoire de Crabes, par Togashi Dôgen et Pénombre.


Pour Pénombre-sama, le Cicéron du Forum.


Année 1126. Kaiu Kabe, dans la section au sud, près de Kyuden Hida.

Le vent souffle depuis le Sud. Sur l’imprenable Mur des Bâtisseurs, un attroupement de samouraïs du clan du Crabe est là, rassemblé aux pieds du Mur. En contrebas, une immense armée d’Outremonde se tient aux pieds de la Muraille. Elle n’est pas sous la direction de Fu-Leng, mais sous celle de l’homme qui se tient, dressé au sommet du toit de la plus haute tour. Silhouette immense dominant de sa présence et de son sombre charisme les deux armées autour de lui, les bras croisés sur sa poitrine puissante, le dos au vent qui souffle du Sud, ses longs cheveux noirs virevoltent autour de son visage. Revêtu d’une armure d’écailles et de plaques antique et fêlée de toutes parts par ses nombreux combats et un millier d’années passées en Outremonde.

Tous ici le voient pour la première fois. Il est un inconnu pour eux et pourtant tous savent exactement qui il est. Tous ont son nom sur les lèvres, son visage gravé au fond de la rétine, son verbe gravé dans leur cœur. Il est le plus grand héros de toute l’Histoire de l’Empire. Le plus héroïque de tous les Crabes. Une légende que l’on pensait morte, mais qui est là, bien vivante et qui leur parle de vive voix. Le Tonnerre du Clan du Crabe.

Hida no Atarashi.

Le souffle de sa voix est tel le vent hurlant dans les pitons rocheux de la Grande Montagne, et ses paroles ont l’accent de la vérité que tous connaissent, que tous ont lutté pour refouler dans leur cœur. Ils luttent, encore, mais une fois de trop, cet effort dépasse la plupart d’entre eux.

« J'ai vaincu le Dieu Sombre ! tonne l’antique héros, et sa voix a la puissance de l’orage et la pureté de l’éclair qui déchire les ténèbres, révélant ce qui ne pouvait être vu auparavant. Mais il m'a montré la vérité : pourquoi devrions nous passer des millénaires à lutter pour défendre un empire qui ne veut pas de nous sauf pour mourir en Son nom... Alors que cet empire pourrait être le nôtre ! Pourquoi combattre les oni et vivre dans la peur de leurs ombres pendant des siècles ? Nous pourrions être leurs maîtres et conquérir le monde ! Car ne sommes nous pas les seuls vrais guerriers ? Les seuls capables de vaincre ces monstres ? »

Ils sont tous là ou presque : les vaillants défenseurs du Mur. Le Kuge de la famille Hida – tout à la fois incarnation du meilleur et du pire du clan du Crabe – au grand complet. Hida Yakamo, fort comme son père, Hida O-Ushi, la plus féroce des samourai-ko, Hida Sukune, le stratège prodige, Hida Tsuru, le vieux général… et pour finir le Grand Ours lui-même, Hida Kisada, Champion du Clan du Crabe. Tous sont debout, kuge et buke, fils des dieux et fils des hommes, aux côtés des ashigarus du clan. Tous, comme des enfants assis en cercle autour d’un conteur fabuleux, la foule est hypnotisée par ses paroles. Nul ne conteste son ascendant, pas même Hida Kisada. Ses paroles parlent au cœur.

« Les autres clans vous dénigrent et vous méprisent, car ils ont peur de cette force : la seule force qui ait pu se dresser entre l'Outremonde et leurs murs de papier. Si vous n'aviez pas passé tout ce temps à affronter l'horreur, l'Empire aurait pu vous appartenir, car ils n'ont rien qui puisse vaincre votre force. Mais vous les avez laissé vous raconter des mensonges, alors qu'ils vous ont abandonnés seuls face aux Ténèbres. Parce que mon Père s'était trompé d'allégeance, et que ces parasites ont su tirer partie de cette erreur pendant des siècles ! Laisserez-vous une telle situation perdurer ? Je dis que non, tout cela est terminé ! »

Pendant que le Tonnerre Déchu parle, Hida Kisada écarte la foule sur son passage, se plantant devant l’entrée de la Tour. La voix puissante du Grand Ours résonne dans les lieux.

« Je suis Hida no Kami Kisada. Descendez de là-haut, Hida no Atarashi-dono ! »

Du haut de la tour, Atarashi baisse les yeux sur la silhouette colossale du Grand Ours, revêtu de Ketsuen, l’armure ancestrale du clan du Crabe, le daisho de Hida à la ceinture et le Tetsubo « Coup de Tonnerre » dans la main. Atarashi renifle de mépris devant son rival, sentant que l’autre s’apprête à annoncer les couleurs. Hida Atarashi prend un court élan, un seul pas en arrière, et saute en bas de la tour, atterrissant avec une légèreté surnaturelle, juste en face de Kisada, à seulement trente centimètres, tous deux redressés de leur stature immense comme pour un concours de taille – Atarashi est légèrement plus grand, mais moins massif que l’homme le plus grand de tout l’Empire.

« Je suis le fils du Premier Hida, je suis venu prendre possession de mon héritage ! J’exige que le clan du Crabe me soit remis et que tous ici présents me jurent allégeance ! »

L’opposition de leurs deux Volontés incommensurables va avoir lieu dans la minute qui suit. Un fragment d’éternité durant lequel tous sentent l’Histoire s’écrire sous leurs yeux. Et alors les deux titans, tous deux descendants d’Hida, tous deux hégémon légitimes du clan du Crabe s’affrontent du regard, un instant prolongé dans le temps et l’espace, la tension s’empare de tous ceux présents, tandis qu’un silence surnaturel plane. Un murmure, la respiration de Kisada qui s’apprête à crier comme le fracas du tonnerre, sa voix et sa puissance que tous redoutent parmi ses vassaux.

Mais alors que la tempête aurait dû éclater, le vieux visage ridé et barbu du plus grand Champion mortel de l’histoire du clan du Crabe s’éclaire d’un sourire. Tous les doutes, toutes les hésitations qui obscurcissaient son esprit, sa première bataille en Outremonde lorsque les esprits souillés de ses ancêtres hurlaient « Vous aussi, vous faillirez ! » ; et les paroles mielleuses des courtisans, et la fierté du clan du Crabe. Même ses décennies d’efforts pour accéder au grade de Champion, au cours desquels il a sué sang et eau… Et même les sages conseils de Kuni Yori, préconisant de s’allier à l’Outremonde pour donner au Clan du Crabe la place qu’il mérite. Oui, nul doute pour Hida Uji no Kami Kisada, que son « fidèle » conseiller va suivre Atarashi, et emporter sa famille dans son suffrage impie. En cet instant, il comprit que sa frustration et celle de son clan dont essayait de se servir Atarashi, pour les convaincre, n’était rien. Commander, diriger, peu importait en vérité. Chacun avait sa tâche, sa vocation dévolue à l’aube de la Civilisation. La leur n’était pas de gouverner l’Empire, mais de le protéger.

En cet instant de pure sérénité de Gloire mêlée… Tout s’envole, balayé comme feuilles en automne par un Vent Divin ; et sa voix, presque un murmure, cependant est audible pour tous, lors qu’une Fortune naît sous leurs yeux. Dans l’Histoire, une légende se forme. Au Jour des Tonnerres, Atarashi a vaincu le Sombre Dieu. Qui pourrait se dresser contre ça ? Qui, si ce n’est moi ? Dans son âme, des mots prennent vie. La Devise de la famille Hida.

« Je ne faillirai pas. »

Pendant un instant, le visage d’Hida Atarashi se fend d’un triste sourire, comme s’il regrettait de devoir en arriver là. Sa voix tout à coup se fait douce comme un murmure, emprunt d'une touche de regret.

« C’est dommage. J’aurais partagé le Crabe avec toi. »

Une fraction de seconde après, son sourire d’une infinie tristesse semble devenir celui d’un démon. Leurs corps entrent en action et ils s’élancent l’un vers l’autre. Le charme se rompt tandis que l’affrontement des titans a lieu, la foule s’écarte, terrifiée, tandis qu’ils se lancent dans un combat titanesque. Nul n’ose intervenir, les coups qu’ils se lancent l’un à l’autre sont terrible et font figure d’une guerre entre deux dieux guerriers, les mortels n’y ont pas leur place.

Hida Kisada brandit son tetsubo, Atarashi s’élance à mains nues, ses deux poings énormes, plus solides que la pierre, sont plus mortels qu’un katana et capables de briser ou de tordre l’acier. Il frappe, un coup, le Tonnerre retentit au loin, mais alors que chez n homme normal, l'épaule aurait été réduite en bouillie, broyée net, celle de l'homme-dieu est à peine démise. Attrapant le tetsubo de son adversaire, le fils d’Hida le brise de ses deux mains. Contre-attaquant par un violent uppercut et une série de coups de poings qui aurait arraché la tête d’un homme normal, Hida Kisada imprime à son adversaire un mouvement de recul, le bousculant jusqu’au mur. Contre-attaque, Atarashi tente une projection, mais dans une torsion le Grand Ours le projette vers le Mur. Il dégaine sa puissante lame, Chikara, d’un coup horizontal, frappe ! Le ventre d’Atarashi aurait dut être ouvert en deux, mais la large plaie se referme, bientôt elle n’est plus qu’une éraflure, tandis qu’il envoie en arrière son adversaire d’un puissant coup de poing.

Leur affrontement se poursuit encore, titanesque. La Tour sur laquelle se dressait auparavant Atarashi s’écroule, basculant du côté du Mur où la horde de monstres observe son maître, fascinée par sa puissance, les gobelins et les onis remarquent à peine les pertes causées par la chute de pierre sur leurs têtes, alors que les gravats creusent un trou béant ans ce qui leur tient lieu de formation. Mais bientôt, le Tonnerre Déchu attrape le sabre ancestral du clan du Crabe, le calant entre ses deux paumes, le shinken shirahadori ! D’un mouvement vif suivi d’un cri sauvage, Atarashi le lui arrache des mains, et envoie valser le Champion d’un coup de pied terrible, qui défonce une partie des remparts dans sa chute. Atarashi, dominant largement le combat, prend son temps. Il ramène la lame de Chikara près de son visage, c’est le sabre de son père, offert jadis par ses amis Kaiu et Kuni… Il la regarde comme une vieille amie, tandis que le sabre lui brûle la main, refusant de l’accepter, lui qu’elle a vu naître de la semence de son premier maître. Atarashi, éclatant de rire, plantant le puissant katana, haïe de toutes les créatures d’Outremonde, dans le sol du rempart de pierre.

« Après tout, ce n’est qu’une épée… »

Regardant ses paumes et ses doigts brûlés par la lame imputrescible, Atarashi infuse sa volonté dans ses deux mains, solides comme le roc, elles se régénèrent à une vitesse surnaturelle. Fermant les poings alors que son rival retourne à la charge, Atarashi lui décroche la mâchoire d’un violent uppercut, et le heaume de Ketsuen roule au sol. Tous deux se retrouvent bientôt à lutter l’un contre l’autre, se décochant de formidables coups de poings et de pieds. Mais bientôt, Kisada affaibli s’écroule sur le bord du rempart, la tête dans le vide, tandis qu’Atarashi le maintient fermement par son gorgerin, et contemple le vieux visage ridé et barbu de Kisada, habituellement dissimulé par son heaume et par son menpo. Sa barbe blanche, ses longs cheveux blancs défaits par l'affrontement, son visage tiré montre son épuisement, mais ses deux grands yeux gris perle demeurent indomptables, et pourtant emplis d’une infinie tristesse.

Kisada a choisi sa voie, il sait qu'il va mourir, mais même dans la mort, il ne faillira pas. Il échouera à vaincre son ennemi, mais il remplira ses obligations, non envers l'Empereur, dont les critiques d'Atarashi ont renforcé son mépris, mais envers l'Empire. Il ouvrira la voie, car contemplant les étendues putrides du domaine de Fu-Leng, il ne veut pas que Rokugan lui devienne semblable.

C’est la première fois que ses vassaux voient le Grand Ours dans un tel état, même Yakamo, qui a les yeux et la force de caractère de son père, ne l'a jamais vu résigné à combattre jusqu'à la mort, la sachant inévitable. En fait, ils savent que c’est probablement la dernière fois qu’ils le voient. Même Atarashi semble ému par ce face à face poignant : s'il eut été comme autrefois lorsqu’il était encore mortel, peut-être que c’est lui, Kisada, qui aurait remporté cet affrontement. Mais aujourd’hui, renforcé par la puissance des ténèbres, le pouvoir considérable d’Hida no Atarashi semble invincible. Le dieu-démon mit à genoux le Grand Ours.

« Rends-toi…
-Je… ne faillirai pas. »

Le visage d’Atarashi s’éclaira d’un sourire diabolique, tandis qu’il dégaine le wakizashi de Kisada et le lui plante dans l’abdomen, ouvrant une large entaille ; le sang du Grand Ours s’écoula abondamment, et le torrent carmin les inonde tous deux. Le Tonnerre Déchu lâcha le col d’acier de Ketsuen, laissant tomber au sol le Champion défunt, s’affalant dos aux parapets de pierre.

Ce fût comme si, quelque part dans l’esprit d’Hida O-Ushi, une digue s’était rompue, comme une lame qui s’était brisée tout à coup. Comme le torrent de sang qui s'écoule des plaies de son père, désormais qu'il n'est plus retenu parl es barrières naturelles de sa chair.

Hida no Kisada avait élevé sa seule fille comme il avait élevé son fils préféré, Yakamo. Il l’avait élevée comme un homme et lui avait enseigné les Bujutsu, pour lesquels elle était si douée, si dextre. Il lui avait lâché la bride, la laissant vivre sa vie comme elle l’entendait, libre comme le vent, magnifique comme le Printemps au bord de Mizu-Umi no Sakura-yuki. C’était une beauté simple qui mordait dans la vie à pleine dents, l’idéal de la samouraï-ko du clan du Crabe. Une beauté et une force simple à l’image de la Terre, à l’image du monde, l’incarnation féminine de Bishamon – comme on la surnommerait dans les livres d’Histoire de la famille Ikoma.

C’était une jeune femme impétueuse et sans-gêne, qui se battait pour le plaisir et vivait pour se battre et les récits de ses folles nuits d’amour, tantôt avec la jeunesse privilégiée des clans, tantôt avec les autres guerriers du clan du Crabe de garde sur le Mur, faisait rougir tout l’Empire. Tous, sauf son père. Son père si patient. Son père si sage et si puissant, que tous redoutaient, mais qui savait être bon et rude à la fois avec ses enfants. Son père qui rayonnait de joie lorsqu’elle passa son Gempuku avec succès et lorsqu’elle choisit de son propre chef d’honorer les anciennes traditions en ajoutant « Honorable » à son prénom, sans que personne n’y retrouve rien à redire, mais que son père seul approuva le sourire aux lèvres, d’un geste de la tête, silencieux et révérent. Cette femme-là avait appris de son père à ne pas pleurer, à endurer les épreuves de la vie, à revêtir son cœur et son corps d’une carapace d’acier, tout en conservant un intérieur tendre, c'est-à-dire humain, car assurément c’était quelqu’un de sage et vigoureux. Une combinaison infaillible qui avait permis au Crabe de tenir 1000 ans sur ce Mur de Pierre, de supporter les épreuves du Monde comme la Montagne endure les éléments et le passage de l’éternité. Mais aujourd'hui, fasse à la force du Crabe pure, s'opposait la force d'un Crabe corrompu, humain et inhumain à la fois. Et pour la première fois, le Crabe allait découvrir que la Force ne suffisait pas.

Et pourtant la mort de son père bien-aimé fut comme un cri qui déclenche une avalanche. La digue qui retenait ses larmes depuis si longtemps lâcha tout à coup, inondant son beau visage aux traits fins, mais simples, encadrés par ses longs cheveux noirs, soyeux et épais comme le crêpe des plus beaux kimono du clan de la Grue. Comme son père avant elle, O-Ushi se fraya un chemin à travers les rudes bushi du clan du Crabe, encore dans l’expectative de ce qui venait de se produire sous leurs yeux. Kisada l’invincible, le Grand Ours, était mort, tué par une force de la nature plus massive, plus invincible encore.

O-Ushi cria, appelant Kisada, non-pas par son nom de guerre, non-pas par son titre de souverain, de seigneur, de conquérant, mais comme une fille appelle son père, tout simplement. Elle dépassa Atarashi sans s’arrêter, et il ne fît aucun geste pour l’en empêcher. Dans la rétine de ses yeux gris acier, dans son cœur de pierre souillé par un millénaire de haine et de ressentiment, Atarashi venait de voir la beauté en larmes, son visage si triste se mêlant à celui de son père qu’il venait de tuer, et ses longs cheveux noirs qui flottaient au vent, derrière elle. Tout à coup, il se rappela sa mère, non pas sa belle mère de facto, Doji no Nashiko, sombre concubine de Fu-Leng, son presque père adoptif ; mais sa vraie mère, Hida Mashiko, morte il y a si longtemps. Et dans son cœur noir, il se demanda si son père, Hida no Okami, lui aussi avait pleuré les larmes amères du deuil lorsque son épouse était morte et qu’il avait interdit que l’on prononce son nom. Pendant un court instant, il essaya de se rappeler le visage de sa mère, mais en vain… Ressemblait-elle à cette jeune femme, dont il venait d’assassiner le père sous ses yeux, broyant son corps puissant et ses muscles hypertrophiés de ses poings d’acier et de ses muscles plus hypertrophiés encore ?

Ailleurs dans l’Empire, cet étalage d’émotion aurait signifié perdre la face. Mais en cet instant où ils venaient de perdre le plus puissant d’entre eux, leur Champion qui avait été leur guide et leur père pendant des décennies, aucun ne put en son cœur blâmer sa fille de faire ce qu’ils ne pouvaient se résigner à faire. Pas même Hida Yakamo, le fils de son père ; pas même Hida Sukune, le fils de sa mère. Pas même Hida Tsuru, le frère de Kisada, probablement la personne dont il était le plus proche avec sa fille, et dont le visage était devenu pâle comme la mort – pâle comme celui de Fu-Leng lorsqu’il le tua, songea Atarashi.

Et alors que la jeune femme, entre deux hoquets, prenait la tête de son illustre père dans ses bras, Atarashi se retourna pour faire face à l’armée du clan du Crabe assemblée devant lui. Le vainqueur, le Champion légitime de tous les membres du clan du Crabe, lui qui allait offrir son clan et sa puissance brute à Fu-Leng et l’asseoir sur le Trône d’Emeraude en hégémon absolu.

« Je suis Hida no Kami Atarashi, le Champion du clan du Crabe, Atarashi de la maison de Hida. »

Dans son for intérieur, Atarashi sourit. Atarashi-hasha, Atarashi le Seigneur, le Conquérant. Ce titre inventé par Hantei mille ans auparavant pour honorer ses frères et sœurs, fondateurs des clans Majeurs, lui allait comme un gant – ou plutôt une carapace – il semblait fait pour lui. Après tout, fils aîné d’Hida, le plus fort de tous les Kami, il était né pour régner et diriger, et ce même si son demi-frère, Osano-Wo avait pris sa place après sa disparition dans l’Outremonde. Pauvre Shinsei, se dit-il, si seulement son vieux maître pouvait le voir à présent, il comprendrait sans doute l’erreur qu’il avait commise en s’opposant à Fu-Leng.

« Y-a-t-il encore quelqu’un pour contester la légitimité de mon règne ? tonna le fils de Hida. »

Contemplant l’effet que ses paroles faisaient sur la puissante armée de membres du clan du Crabe assemblée en face de lui, Atarashi sentit, à nouveau, toute la puissance de sa stature de demi-dieu. Il les voyait, pétrifiés devant lui, le souffle presque coupé, les yeux exorbités. Et tout à coup, il s’aperçut que l’ombre immense qui l’avait recouverte à l’instant n’était pas due aux sombres nuages dans le ciel, qui masquaient la lumière émise par le corps céleste de sa grand-mère.

« Oui, moi, vassal félon ! »

Le bruit d’une lame qui s’enfonce dans la chair, profondément, et qui ouvre une large entaille, parvint tout à coup aux oreilles du Tonnerre Déchu, sans qu’il remarque immédiatement que ce sang qui coulait, noir et rouge comme les parures de soie du clan du Scorpion, était le sien, et que cet engourdissement dans son dos et dans son ventre, était dû au mince ruban d’acier, poli et acéré, qui dépassait de son nombril. Le wakizashi ancestral du clan du Crabe, Yama no kotachi, "le sabre court de la Montagne".

« Ne jamais vendre la peau de l’ours aux marchands Yasuki, avant de l’avoir tué ! gronda la voix redoutable d’Hida Kisada. »

Sentant l’étreinte du Grand Ours qui le soulevait de terre, Atarashi ne put s’empêcher de rire. Il était encore en vie, le plus grand et le plus puissant samouraï de l’Empire d’Emeraude. Il aurait dût savoir qu’il ne le tuerait pas aussi facilement. Les veines et les nerfs de Kisada, parcourant son visage, était exorbitées, mis en évidence par son visage rougeaud. C’est alors que quelque chose d’extraordinaire se produisit. Lentement, et avec une facilité déconcertante, la tête d’Atarashi pivota sur son tronc, tordant son cou comme celui de quelque hibou monstrueux et surnaturel. Et voyant son visage, voyant les efforts qu’il déployait pour lui porter le coup fatal de sa terrible étreinte, voyant la belle O-Ushi encore à genoux là où son père se trouvait il y a quelques instants encore et qu’il avait écarté de lui, silencieusement et avec la douceur d’un père, voyant tout cela, Atarashi ne put s’empêcher de rire, comme un dément, comme si trop de « raison » avait pénétré son esprit en même temps. Et voyant le visage hilare et monstrueux de la caricature de lui-même que son héroïque ancêtre était devenu, Kisada ne put s’empêcher de bomber ses muscles, de déployer sa force à son maximum : la prise de l’ours ultime, qui broie la chair et l’acier, les os et l’âme. Le face à face n’était pas fini, mais le point de rupture était là, bientôt, tout près. Car pourtant, malgré leur puissance imposante, même les montagnes ne sont pas éternelles. Et reprenant sa contenance tout à coup, pendant un court instant, Atarashi murmura à l’oreille de son adversaire.

« Kisada… Tu es déjà mort. »

Comme si ces mots avaient libéré quelque chose en lui, la musculature de Kisada se délia tout à coup à son maximum, comme une corde tendue au point d’impact lors d’un saut à l’élastique, et attrapant la poignée de son wakizashi enfoncée dans la cuirasse de son ennemi mortel, le Grand Ours le projeta par-dessus sa tête, par-dessus la muraille, le rejetant vers la horde sauvage, et il riait, disparaissant dans les Ténèbres de la rivière du Doigt Noir en contrebas.

Hida O-Ushi se redressa brusquement, s’élançant vers son père de nouveau, suivie de près par ses deux frères, son oncle et tous ses plus proches vassaux, soulagés de le voir en vie. Et pourtant, ils savaient au fond d’eux même, qu’il était déjà trop tard. Il ne pouvait pas parler, il ne pouvait pas leur faire ses adieux. Il devait accomplir son devoir, une dernière fois. Et il savait que certains comprendraient, tandis que leurs frères de bataille se retourneraient contre eux et jureraient allégeance au Tonnerre Déchu.

« Je suis Hida Kisada, le Grand Ours, Champion du clan du Crabe ! Je n’ai besoin de personne pour rejoindre le Paradis. Moi vivant, le Mur de Kaiu ne tombera pas ! »

Se redressant de toute sa taille, ramenant ses deux poings massifs et couverts de sang au niveau de ses hanches, Kisada expulsa d’un seul coup tout le Chi qui restait encore dans son corps, la dernière étincelle de divinité dans l’âme du plus grand samouraï de ce siècle, dans un kiai massif, qui se répercuta dans toute la vallée, jusqu’au ciel où les nuages furent chassés.

« HIDA !!!! »

Et alors que son cri de guerre et les rayons du soleil emplissent la vallée et illumine le Mur, Kisada rend son dernier souffle, terrifiant les créatures de l’Outremonde en contrebas qui, illuminés par les rayons de Dame Soleil, ils furent parcourus par un vent de panique, comme si le sol s’était mis à trembler sous leurs pieds, et leur vacarme dominé un temps par la voix de Kisada, jusqu’à ce que celle-ci ne soit plus qu’un soupir. Et il mourut debout, défendant le Mur jusqu’à son dernier soupir.

Alors que les membres du clan du Crabe étaient émerveillés par le trépas du Grand Ours, interdits devant la gloire de cette fin mémorable, les nuages revinrent et masquèrent Dame Soleil d’un voile de brume orageuse. Une main se posa violemment au rebord du Mur, hissant le corps massif et hypertrophié d’Hida no Atarashi. D’un geste de la main, d’une torsion du poignet, il se propulsa sur le sol de la Muraille, et croisant ses bras sur sa poitrine, ses plaies commençaient déjà à cicatriser, sous l'effet de ses pouvoirs surnaturels, il dit :

« Une fin magnifique, pour le Grand Ours. »

Etendant sa main sur les âmes de toutes les personnes souillées ici bas, Atarashi les fît ressentir la puissance de la volonté incommensurable de Fu-Leng, son emprise sur les âmes porteuses de la souillure. Instantanément, la moitié des membres du clan du Crabe tomba sous son emprise, tandis que l’autre moitié se demandait encore si elle devait suivre la voie tracée par son défunt Champion ou si elle devait se rallier de son propre chef à Atarashi.

« Alors, qui viendra avec moi ? »

Le Grand Ours était mort, mais ses plus proches vassaux, son frère et ses enfants devaient contenir leur colère. Yakamo serra la poignée de son tetsubo avec force, tandis que le bras de son frère Sukune agrippait son épaule, lui faisant signe de la tête de ne rien faire. Pas maintenant. Pas encore. Si leur père n’avait pu battre Atarashi en duel, ses enfants n’y arriveraient pas, eux qui toute leur vie étaient restés dans son ombre immense. Ils ne pouvaient vaincre seuls, pour la première fois de leur histoire, et ils allaient devoir attendre. Même O-Ushi sécha ses larmes, même le visage de Tsuru reprit de ses couleurs. Qu’ils soient Hida, Hiruma, Kuni, Kaiu ou Yasuki… Ils devaient faire ce que le Premier Hida leur avait appris à faire.

Refoule ta colère. Ton indignation. Ta faiblesse. Prends tout ça… Et deviens plus fort.

Un sourire satisfait éclaira le visage d’Hida Atarashi. Il mènerait le clan du Crabe aux côtés de son seigneur Fu-Leng, lui rendant la dignité qu’ils avaient perdus pendant ces 1000 dernières années. Mais à quel prix ?

Et c’est ainsi que le monde allait entrer bientôt dans les 1000 ans de Ténèbres.

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