Ding On a écrit :Gloser sur le manque de professionnalisme des éditeurs est bel et bon,
Comme quoi il y a encore des tentatives et une ouverture d'esprit qui me paraissent fortement contredire ce manque de professionnalisme, que vous dénoncez sur la seule base que les éditeurs ne publient pas ce que vous aimeriez lire. Parce que concrètement, qu'est ce qui vous permet de dire ça ?
Il y a un peu un malentendu comme l'a dit Kekkai…
En ce qui me concerne, je ne pense pas que les éditeurs manquent de professionnalisme. Mais j’espère qu’on peut encore réfléchir la politique de publication actuelle du JdR sans être soupçonné de penser les pires choses des éditeurs de JdR…
Pour le reste, les éditeurs produisent un tas de choses que j’aime lire. Je ne fais juste que transmettre une plainte qui revient souvent dans mon entourage : les gens de mon âge ou plus âgés que moi ne trouvent pas ce qui les intéresse dans les boutiques de JdR, non parce qu'ils ne voudraient pas jouer une méga campagne dans la Chine médiévale (je suis sûr que certains d'entre eux en rêveraient), mais parce que le principe même de jouer ou masteriser une campagne n'est plus compatible avec leur mode de vie. Ce n'est donc pas une remise en cause de la QUALITÉ de ce qui est publié, mais une observation sur l'évolution récente des besoins d'une partie du public... Je n'exige d'ailleurs pas à ce qu'une solution soit trouvée (si tant est que ce soit possible). Personnellement, je n'ai pas ce problème...
mais après il faut peut-être donner des idées, des vraies et pas de vagues yakafokon. Si vous avez des solutions pour toucher de nvx publics, des expériences jamais tentées ou des formules miracles, il ne faut pas hésiter à en parler aux éditeurs, mais il faut venir avec un truc concret, du palpable et pas juste un concept marketing "Il faut toucher les quadragénaires" sans rien derrière.
Quelqu'un a affirmé (Ben je crois, mais peut-être toi aussi) "Les scénarios ce n'est pas rentable".
Je réponds (en résumé) : "c'est discutable". Tu remarqueras que je n'ai pas dit "c'est faux" ni "Yakafokon", j'ai juste dit que ça me paraissait un a priori, une idée reçue (ce qui est différent d'une idée fausse). Il me semble que le principe d'un forum est de confronter les idées d'échanger des points de vue. Je me trompe peut-être, mais quand une idée est discutable, c'est… qu'il faut peut-être en discuter.
Un forum n'est en tout cas pas l'endroit pour proposer des projets concrets de gammes. Si j'ai un projet (qui peut ou non entrer dans le cadre susmentionné), j'irais voir un éditeur et je lui en parlerai, ou bien je monterai une maison d'édition avec des copains. Quoi qu'il en soit, que je le fasse ou non (et si je le faisais, je n'en parlerais certes pas ici), ce n'est pas le problème et ça n'a pas à intervenir dans cette discussion.
Pour faire simple, tu es en train de dire : "il ne faut pas critiquer il faut faire" C'est un discours défensif, qui est souvent utiliser pour étouffer les polémiques. Le problème c'est que c'est un sophisme manipulateur (que celui qui l'utilise ait conscience ou non de se livrer à une manipulation). Affirmer qu’une critique de la politique des éditeurs de JdR n’est valide que si l'on peut proposer une solution en échange revient à dire que si on ne peut pas trouver de solution à un problème, ce problème n’existe pas et ne doit donc pas être débattu.
Heueusement qu'à chaque fois qu'on critique l'action d'un gouvernement, on n'est pas obligé d'annoncer qu'on va faire une manif, qu'on va écrire un pamphlet, qu'on va se lancer dans la politique ou dans la lutte armée (bien que toutes ces solutions soient, selon les circonstances, tout à fait respectables). Chacun a un choix d'action qui ne peut être le fruit que de convictions personnelles indépendantes de ce qui a motivé la critique au départ.
je peux par exemple critiquer l'action d'un gouvernement et :
• être immigré depuis peu et donc non éligible.
• être un bon analyste mais un piètre pamphlétaire.
• être agoraphobe.
• refuser l'utilisation de la violence par principe.
S'il y a conflit entre mes possibilités d'action, mon désir de changer les choses et mes convictions, c'est à moi de le résoudre, mais ça ne remet pas en cause la véracité d'une de mes critiques ou sa pertinence.
Critiquer aide à mieux comprendre, et comprendre aide à mieux agir, mais rien ne nous dit que l'action d'un individu sera bénéfique du simple fait que sa critique est correcte. Ce n’est pas parce qu’un médecin parvient à diagnostiquer une maladie grave que le traitement qu’il prescrira sera suffisant pour guérir le malade (il peut toujours faire une erreur de prescription, ou bien il se peut que la maladie diagnostiquée n’ait pas de traitement pour l’instant).
En clair, on devrait pouvoir débattre de la façon dont le JdR évolue en bien et en mal, sans pour autant être sommé, à chaque fois qu'on soulève un problème, de proposer aussitôt une solution et de devoir rédiger dès le lendemain un projet de gamme de JdR avec ses petites mains.
Et si les éditeurs sont en effet frileux sur certains sujets, il faut aussi voir que la versatilité du public visé est énorme. Le rôliste est sans doute le client le plus pénible à satisfaire. Il réclame toujours tout et n'importe quoi mais au final il va s'acheter son supp D&D3 avec un régularité métronomique.
Je ne reproche pas aux éditeurs d'être frileux. Je pense juste que le raisonnement qui consiste à dire "Les scénarios ça vend moins, donc il ne faut pas éditer de scénarios" est fallacieux (ce qui est en l'occurrence un problème de logique, non une critique de la politique commerciale des éditeurs).
A part ça je n’ai jamais acheté de supplément DD de toute ma vie, mais quand même DD3 c’est bien…