La Voix De Rokugan

Le chef de la brigade des fraudes aux moyens de paiement de la police judiciaire de Paris (BFMP) a été déféré devant le juge d'instruction Patrick Gachon, vendredi 14 mars. Patrick Moigne a été mis en examen pour "violation du secret professionnel" et "corruption active et passive d'une personne dépositaire de l'autorité publique", dans le cadre d'une information judiciaire ouverte depuis octobre 2007.


Le fonctionnaire de police, poursuivi pour avoir monnayé des informations à des tiers, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire, contre l'avis du parquet. Le juge des libertés s'est en effet opposé au placement en détention provisoire du commissaire requis par le procureur de la République de Paris.

Patrick Moigne, commissaire de 48 ans, avait été interpellé, jeudi 13 mars, et placé en garde à vue, ainsi que quatre autres personnes (Le Monde du 15 mars). Parmi elles, deux femmes, dont la fille du commissaire, ont été remises en liberté, vendredi.

Les deux hommes, en revanche, considérés comme les "clients" supposés de M. Moigne ont aussi été déférés. Ils devaient être mis en examen ultérieurement. Parmi eux se trouve le gérant d'une société privée d'intelligence économique.

Lors des interrogatoires menés par les enquêteurs de l'Inspection générale des services (IGS), la police des polices, M. Moigne a reconnu une bonne partie des faits qui lui sont reprochés. Il a admis ainsi avoir monnayé des informations confidentielles.

Pendant dix-huit mois, de janvier 2006 à juin 2007, le chef de la brigade des fraudes aux moyens de paiement a perçu plus de 20000 euros. Ces sommes ont été versées en plusieurs fois sur son compte bancaire. Les montants pourraient être plus importants. Les enquêteurs poursuivent leurs investigations, pour déterminer l'ampleur exacte des malversations. Les rémunérations du commissaire correspondaient à des informations communiquées à partir du fichier des personnes mises en cause par la police, auteurs d'infractions et victimes, le STIC (Système de traitement des infractions constatées). M. Moigne se serait aussi fait payer des informations bancaires, et des interventions en faveur de l'obtention de titres de séjour.

PRESTATIONS À PLUS DE 1000 EUROS

Les relevés de son propre compte bancaire et les traces laissées lors de ses visites répétées sur le STIC ont fourni des preuves. Le tarif de ses "prestations" variait de quelques dizaines d'euros (autour de 50 euros) pour une consultation du STIC, à plus de 1000 euros pour des informations bancaires récoltées au sein du pôle financier dans le cadre des enquêtes en cours. La BMFP, qui traite notamment les escroqueries à la carte bancaire, est l'une des neuf brigades du pôle financier de la police judiciaire de la préfecture de Paris, où circulent de nombreuses informations sensibles.

Devant "la gravité des faits", la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, a annoncé dans un communiqué, vendredi après-midi, qu'elle avait prononcé la suspension du fonctionnaire de police. Mme Alliot-Marie a évoqué des "agissements condamnables". La ministre a indiqué qu'elle sera "toujours intransigeante avec les manquements au devoir, à l'honneur, et à la déontologie".

M. Moigne, nommé en 2003 à la tête de la brigade, avait toujours été bien noté jusqu'à présent. A la PJ, on reconnaît que cette affaire est "douloureuse" mais on indique que la volonté de "faire le ménage" prime depuis le début de l'enquête courant 2007. [/TEXTE][CARRE] [SIG]Isabelle Mandraud

Isabelle Mandraud

Municipales : claque électorale pour la droite
Par Philippe Mathon



Nicolas Sarkozy, au Conseil européen, le 13 mars DOMINIQUE FAGET/AFP

Imprimez Réagissez Classez Foin de sémantique : on ne sait vraiment s'il faut parler de raz-de-marée ou de déferlante rose, mais toujours est-il que la gauche, et particulièrement le Parti socialiste, a fait oublier les catastrophiques municipales de 2001, lorsque la droite avait emporté 35 villes de plus de 30 000 habitants. Et la droite en est quitte pour une rude déculottée, même si elle est parvenue à conserver la mairie de Marseille , dans une lutte serrée entre le maire sortant Jean-Claude Gaudin et son rival socialiste Jean-Noël Guérini.

Après Alençon , Bourg-en-Bresse , Chalon-sur-Saône , Dieppe , Laval , Rodez ou Rouen , dès le 1er tour, de nouvelles villes de droite ont basculé à gauche dimanche. Et pas les moindres : Strasbourg , où la maire sortante Fabienne Keller fit pâle figure face au socialiste Roland Ries (42 % - 58 %). Périgueux , où Xavier Darcos perd la ville pour 113 voix au profit du socialiste Michel Moyrand, mais aussi Amiens (revers cinglant pour Gilles de Robien), Saint-Étienne , Caen (Brigitte Le Brethon) ou Reims (Catherine Vautrin) et Metz . À Angers , le candidat de gauche, Jean-Claude Antonini, remporte d'une courte tête sa bataille contre l'UMP Christophe Béchu.

À Toulouse , le socialiste Pierre Cohen a annoncé sa victoire à 22 h 20 dans la ville rose, aux dépens du maire sortant Moudenc.


À l'inverse, à Mulhouse , Jean-Marie Bockel (Gauche moderne, soutenu par l'UMP) est parvenu à conserver sa mairie de Mulhouse d'une courte tête. La droite a également conquis le bastion communiste de Calais .

Enfin, le MoDem, qui a préféré des alliances ponctuelles à un accord global avec la droite ou la gauche, pourrait, quant à lui, payer cher cette stratégie. Son président François Bayrou est battu à Pau de 450 voix face à la socialiste Martine Lignières-Cassou.


L'objectif, un temps fixé par Patrick Devedjian, patron de l'UMP, de conquérir dix à quinze villes de plus de 30 000 habitants, n'aura pas été atteint.

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24 COMMENTAIRE(S)
JacquesDx
Quelle espérance ?
lundi 17 mars | 05:57
Mais que souhaitent les Français ? Des communes qui les assistent encore plus ? Travailler moins que nos concurrents dans le monde et se faire battre sur les marchés ? Des élus de gauche alliés aux communistes et aux trotskystes pour plus de liberté ? Pauvre France !

Claude
Les gouvernants se voilent la face
lundi 17 mars | 01:58
Nos gouvernants veulent se voiler la face sous prétexte qu’il faut savoir distinguer une élection locale d’une élection nationale. Mais ils savent très bien que les motivations des électeurs sont une synthèse de la composante locale et de la composante nationale. Par ailleurs, un taux d’abstention élevé est un signe d’indifférence, donc d’une adhésion réduite à leur encontre.

dhb
Vous avez dit rupture !
lundi 17 mars | 01:33
Sarkozy qui s’est montré si brillant dans la conquête du pouvoir au point de ne plus toucher terre et se croire tout permis, avant de découvrir dans les sondages les désastres d'une telle inconscience, est rappelé à la réalité. Bien. Avec son talent d’orateur, Sarkozy saura minimiser la claque électorale. Il n’empêche que le rappel à l’ordre de ce soir est bien réel. Ceci ravale Sarkozy du rang de «surdoué de la politique» à celui de «médiocre stratège»… qui a bien du mal à passer l’écrit… Un peu moins d’esbroufe, SVP… et au boulot. Sachez au moins préparez la Présidence Européenne… et ne vous perdez plus en vains méandres dédiés à on ne sait qui… Au fait, quand les contrats de 10 milliards d’Euros seront signés avec la Lybie… nous comptons sur Sarkozy pour nous en faire part… bling… bling… C’est le bruit de la Rolex du Président qui frappe chacune des marches de l’escalier des sondages qu’il dévale en roulé-boulé…. Mais on me dit que le Sarkozy nouveau est arrivé ! À quand le déballage que chacun en profite…

Monique
Le jeu de la gauche
dimanche 16 mars | 23:41
Un show perpétuel anti-droite, c'est là son seul programme car elle n'en a pas d'autre ! Si seulement la droite était moins "coincée" et un peu plus populaire, elle réussirait mieux car, apparemment, le Français d'aujourd'hui aime le spectacle de dénigrement... [...] il a déjà oublié les réformes d'hier (10 mois c'est du passé !) J'espère (furieusement !) que les réformes vont s'accélérer maintenant que la fièvre électorale est passée !

stephane
Conclusion
dimanche 16 mars | 23:26
La conclusion des dirigeant de l'UMP c'est qu'il ne s'agit en aucun d'un vote sanction contre la politique gouvernementale car il s'agit d'élection locale et que les électeurs ne confondent pas, donc pas question de changer de politique ! Moi je veux bien... donc si ce n'est pas une sanction de la politique nationale, il s'agit d'une sanction des maires sortant et donc la preuve de l'incompétence des élus locaux de droite. Mais pour l'UMP il ne s'agit pas de ça ; en un mot ils font la meilleure politique approuvée totalement par les Français. Ils avaient les meilleurs maire, les meilleurs candidats ! Mais alors pourquoi ont-ils perdu ? Pour l'instant personne n'a répondu à cette question. Moi j'aimerai bien savoir. Dans ma ville le PC a gagné ; au premier tour l'UMP a fait 25 % des voix ; et dire qu'il y a 7 ans, la maire PC avait été élue au deuxième tour avec 50,3 % des voix et après avoir fini en 2e position au premier tour. Je n'ai pas vu dans ma ville une amélioration telle qui pourrait expliquer une telle différence dans les résultats par contre dans mon entourage, j'ai beaucoup de déçus de NS. Enfin comme je leur dis, c'était il y a 9 mois qu'il fallait réfléchir ; moi je n'ai pas voté pour lui mais je ne suis pas comme certains de mon entourage qui aimeraient maintenant qu'il quitte le pouvoir. Moi j'admets qu'il est là pour 5 ans (de trop). Donc oui il s'agit à mon avis d'une sanction de NS et de sa politique catastrophique tournée uniquement vers les classes moyennes, hautes et les plus hauts revenus.

thierry
Tous pareils
dimanche 16 mars | 23:21
Que la ville soit passée de droite à gauche ou l'inverse, ce sera toujours les mêmes magouilles au dépend de l'intérêt général. De quoi rire à voir le militantisme de certains, car sur le terrain la réalité est tout autre.

LEMARIN
@sukuk
dimanche 16 mars | 23:14
Ne pas confondre vaguelette et lame de fond, c'est pas pareil.

jacky
@ cactus 22
dimanche 16 mars | 23:13
Eh bien, Cactus, on ne pavoise pas ? Pour être plus sérieux, je suis tout à fait d'accord avec Fillon. Les Français ont manifesté leur volonté de voir s'accélérer les réformes (je parle de celles à venir). Ils trouvent que ça ne va pas assez vite, et on peut le comprendre. Fillon a donc raison, et cela n'a rien à voir avec le prix du pétrole ! [...]

JACKY
@ cybele
dimanche 16 mars | 23:08
Bien sûr que si, NS va tirer les conclusions : les Français , par ce vote, ont indiqué que les réformes ne vont pas assez vite. Il faut donc les poursuivre et les accélérer. Moi, je suis tout à fait d'accord avec cela : ils ne vont pas assez vite.

Renato
Pauvres gens
dimanche 16 mars | 22:58
Encore des personnes qui confondent nationales et municipales ; j'ai voté à droite pour les nationales et à gauche pour les municipales, car le maire de ma ville est très bien.

Kakita Inigin a écrit :C'est bien calme ... Foutons le feu : les commentaires sont lamentables, vides à gauche (à une exception près) et tête dans le sable à droite.

Shoju a écrit :

Kakita Inigin a écrit :C'est bien calme ... Foutons le feu : les commentaires sont lamentables, vides à gauche (à une exception près) et tête dans le sable à droite.

J'ai plutôt cru comprendre qu'à droite le commentaire était plutôt : "enjeu et donc résultat local qui n'a rien à voir avec la politique actuelle menée par le gouvernement. On ne change rien !"

J'ai regardé vite fait hier et on a eu un truc ultra prévisible : l'interprétation nationale faite par la droite (quand elle en fait une et ne renvoie pas aux simples enjeux locaux) c'est que les français attendent que ça aille plus vite.

Kakita Inigin a écrit :darcos ça m'embête parce que je l'aime bien (mais en même temps il ets nul ... mais il giclera pas)