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Publié : 24 juil. 2006, 13:29
par Moto Shikizu
Le silence qui suit m’est insupportable. Soudainement, je perçois un murmure. Je tends l’oreille. Des chants presque inaudibles. Alors qu’ils prennent de l’ampleur, il se produit un phénomène extraordinaire au niveau de la vasque. Tout d’abord, ce ne semble être qu’un jeu de lumière parmi les fumerolles issues du brasero voisin, mais rapidement, le scintillement devient lueur verdâtre. La lueur s’agrandit et prend forme. La forme d’un escalier d’émeraude. Une à une les marches semblent prendre de la substance, s’élevant de plus en plus haut. Le plafond disparaît ! Des nuages le remplacent, et l’escalier s’élève parmi eux, encore et encore. Lorsque enfin la dernière marche se solidifie, une monumentale porte de marbre blanc apparaît. Les poignées et les chambranles paraissent être d’argent. Les chants baissent d’intensité, pour ne bientôt plus être à nouveau qu’un souffle. Les battants ivoirins s’ouvrent lentement, laissant passer une lumière argentée aveuglante. Je dois clore les yeux quelques instants. Quand je peux les rouvrir, Les portes se sont refermées. Je découvre une forme qui descend l’escalier. Cela s’avère être une femme. Portant un ensemble ocre, la tête entièrement couverte d’un voile de brocard doré décoré de l’effigie d’une Lionne opalescente, elle glisse posément et majestueusement vers notre monde. Obnubilé par sa prestance, je ne remarque que tard la disparition des marches au fur à mesure qu’elle les descend. Enfin elle pose le pied sur notre sol, juste devant la vasque, face à moi. L’escalier finit de s’évaporer. Elle s’agenouille. Posant la main droite devant elle puis la gauche, elle les joint et s’incline profondément pour me saluer. Je lui réponds, frappant ma tête contre le plancher. Natsuko et Ichiro san s’approchent pour l’encadrer. Restant debout, ils prennent chacun un coin de son voile, et alors qu’ils le soulèvent, j’entends la voix que j’espérais depuis si longtemps : « Hajime machite, Kitsu Kaiko desse. Dozo Yorochiku. J’attendais de vous rencontrer depuis si longtemps Yoshida sama. »…
Publié : 24 juil. 2006, 13:57
par Moto Shikizu
Je n’ose porter le regard vers elle de peur de l’avoir rêvée. J’en perds le sens des convenances et oublie même de lui répondre. Finalement, c’est Hijiro sama qui brise le silence du à ma torpeur. « Yoshida san ? Allez vous bien ? ». Devant mon manque de réaction, il interroge les shugenja : « Y aurait il eu un incident que nous n’aurions point perçu ? », mais ce n’est aucun d’entre eux qui réponds. « Yoshida san. Je vous présente mes excuses pour vous avoir déçue. Gomen nasai. Si je puis faire quoi que ce soit pour me faire pardonner… » murmure, emplie de tristesse, la douce voix de ma Maîtresse. Je relève la tête aussitôt, et m’écrie : « Non point ! Pas du tout, Maîtresse !… Bien au contraire ! J’étais submergée par le plaisir de vous revoir enfin. Je craignais d’être encore une fois en train de fantasmer. ». Elle est bien là, juste devant moi à quelques pas seulement. C’est une belle jeune femme aujourd’hui, celle que j’ai vue lors après mon affrontement en combat avec Kakita Seito. Sa présence irradie le calme et la douceur. Ses yeux scintillent. Une larme apparaît au coin d’un de ses yeux. « Ne pleurez pas. Je vous en supplie. Je suis navrée de vous avoir inquiétée, et de vous causer du chagrin.
- Je ne pleure pas de chagrin, mais de joie, Yoshida san ».
Le sourire qui accompagne sa réponse pourrait désarmer le plus farouche des assassins scorpions. Son visage se fait radieux. Elle m’inspire, et sans que je m’en aperçoive, je me mets moi aussi à sourire comme aux plus beaux jours de ma vie. Celui-ci en est un, indéniablement.
Publié : 24 juil. 2006, 14:48
par Moto Shikizu
Nous restons de longs moments comme cela, à nous sourire tout simplement. Les autres personnes présentes, finissent par nous laisser. Soudain une chatte blanche venant de derrière Kaiko dono, paraît et vient se pelotonner sur ses genoux. Elle me regarde droit dans les yeux, semblant me jauger. « Allons, ce n’est pas poli. Yoshida san, toutes mes excuses, j’ai oublié de vous présenter Aï. Aï je te présente Yoshida. Je t’ai souvent parlé d’elle. Elle nous accompagnera dorénavant dans ce monde. ». Pour toute réponse, la chatte ronronne légèrement en baissant le museau. Puis, elle saute à terre, et se dirige vers la sortie. Une fois devant la porte secrète, elle se retourne et nous adresse un bruyant miaulement. « Oh ! Bien sûr. Yoshida san vous devez avoir faim ? Allons nous restaurer, vous avez tant de choses à me conter, s’il vous plaît. », enchaîne ma Princesse, en se levant. Je me lève à mon tour. Je la suis… Je lui appartiens… « Nous nous appartenons, Yoshida san. » », susurre Kaiko dono en passant la porte, « Nous sommes liées. L’une à l’autre. Nous nous appartenons… ».
Publié : 24 juil. 2006, 14:54
par Moto Shikizu
Insatiable flamme
Lui appartiens Corps et Ame
Ma vie pour ma Dame
Matsu Yoshida
Haiku deposé au Temple des Ancêtres d'Otosan Uchi