Publié : 04 mars 2008, 10:07
A ce sujet je vous renvois à l'excellent texte de Mona Chollet :
http://www.peripheries.net/article311.html
L'intro (on est en plein dans le sujet) :
http://www.editions-zones.fr/spip.php?article59
Et dans le style bouquins engagés mais qui ne font pas l'économie d'une réflexion , Olivier Bonnet sort le sien bientôt (et l'acheter deviens une oeuvre sociale) :
Pardon d'avance pour l'impudeur de cette confession mais je suis au regret de vous informer que je suis aujourd'hui dans une situation catastrophique.
Quand je pense aux Duhamel, Apathie ou autres Fog qui multiplient les ménages à un smic minimum la pige ou l'intervention télé pour juste jouer leur rôle de grands prescripteurs d'opinion et qu'à coté je vois ce journaliste qui essaie de faire un vrai travail de... journaliste toucher le rmi ça me les brise un peu quand même.
http://www.peripheries.net/article311.html
L'intro (on est en plein dans le sujet) :
Et ça tombe bien le bouquin qui prolonge cette réflexion sors ces prochains jours...En 2000, aux Etats-Unis, un sondage commandé par Time Magazine avait révélé que, quand on demandait aux gens s’ils pensaient faire partie du 1% des Américains les plus riches, 19% répondaient affirmativement, tandis qu’un autre 20% estimait que ça ne saurait tarder. L’éditorialiste David Brooks l’avait cité dans un article du New York Times intitulé « Pourquoi les Américains des classes moyennes votent comme les riches - le triomphe de l’espoir sur l’intérêt propre » (12 janvier 2003). Ce sondage, disait-il, éclaire les raisons pour lesquelles l’électorat réagit avec hostilité aux mesures visant à taxer les riches : parce qu’il juge que celles-ci lèsent ses propres intérêts de futur riche. Dans ce pays, personne n’est pauvre : tout le monde est pré-riche. L’Américain moyen ne considère pas les riches comme ses ennemis de classe : il admire leur réussite, présentée partout comme un gage de vertu et de bonheur, et il est bien décidé à devenir comme eux. A ses yeux, ils n’accaparent pas des biens dont une part devrait lui revenir : ils les ont créés à partir de rien, et il ne tient qu’à lui de les imiter (1). Il ne veut surtout pas qu’on les oblige à partager ou à redistribuer ne serait-ce qu’une petite part de leur fortune : cela égratignerait le rêve. « Pensez-vous vraiment, interrogeait David Brooks, qu’une nation qui regarde Katie Couric [présentatrice du journal du matin sur NBC, passée depuis au journal du soir sur CBS] le matin, Tom Hanks le soir et Michael Jordan le week-end entretient une profonde animosité à l’égard des nantis ? »
Dans le modèle marxiste, le travailleur est invité à se défaire de la mentalité servile et autodépréciative qui lui interdit de comparer son sort à celui des riches pour revendiquer sans complexes le partage des richesses. En même temps, il s’identifie à ses semblables, salariés ou chômeurs, nationaux ou étrangers, envers qui il éprouve empathie et solidarité. Le génie du libéralisme a été de renverser ce schéma. Désormais, le travailleur s’identifie aux riches, et il se compare à ceux qui partagent sa condition : l’immigré toucherait des allocs et pas lui, le chômeur ferait la grasse matinée alors que lui se lève à l’aube pour aller trimer... Bien sûr, on peut essayer de le raisonner ; on peut lui dire qu’il faut se méfier de ces fausses évidences dont, en France, Le Pen, puis le clan Sarkozy, se sont fait une spécialité : son intérêt objectif, en tant que travailleur, ce serait au contraire que les chômeurs ronflent béatement jusqu’à des deux heures de l’après-midi, puisque, s’ils sont obligés d’accepter n’importe quel boulot, cela tire vers le bas le niveau des rémunérations et des conditions de travail de l’ensemble des salariés - y compris les siennes. On peut essayer de lui démontrer par a + b qu’il se trompe d’ennemis, et qu’il ferait mieux de réserver sa défiance et son animosité à ces politiciens méphitiques qui encouragent en lui l’aigreur et le ressentiment les plus infects.
http://www.editions-zones.fr/spip.php?article59
Et dans le style bouquins engagés mais qui ne font pas l'économie d'une réflexion , Olivier Bonnet sort le sien bientôt (et l'acheter deviens une oeuvre sociale) :
Pardon d'avance pour l'impudeur de cette confession mais je suis au regret de vous informer que je suis aujourd'hui dans une situation catastrophique.
Quand je pense aux Duhamel, Apathie ou autres Fog qui multiplient les ménages à un smic minimum la pige ou l'intervention télé pour juste jouer leur rôle de grands prescripteurs d'opinion et qu'à coté je vois ce journaliste qui essaie de faire un vrai travail de... journaliste toucher le rmi ça me les brise un peu quand même.