Toshi a écrit :faudrait aussi rajouter un peu plus de 100.000 gendarmes ...
mais je reconnais volontiers que cela fait beaucoup

Oui je sais mais je ne me souvenais plus du nb pour les gendarmes. C'est pour ça que j'ai compté "seulement" la moitié des outrages pour les seuls policiers.
Edit : j'ai considéré que tout le monde en avait entendu parler mais c'est pas forcément le cas, quelques articles sur les tensions actuelles à l'assemblée :
Le PS boycotte les questions au gouvernement, première depuis 1974.
Bayrou : "Ce sont les institutions qu'on est en train de tirer vers l'abus de pouvoir"
Dans un mouvement de protestation sans précédent depuis des décennies, plusieurs dizaines de députés PS se sont rassemblés au pied de la tribune, entonnant la Marseillaise, avant de quitter l'hémicycle.
Bon sinon, sur un autre sujet, ça chauffe sur l'histoire du projet de réforme des travaux parlementaires. L'idée soutenue à droite est de lutter contre l'"obstruction parlementaire" afin de ne pas ralentir le travail législatif et donc la mise en place de lois.
D'une part le coup des milliers d'amendements c'est "marrant" et ça passe bien à la télé mais c'est quand même très rare. Ca existe, c'est même plus fréquent ces derniers temps (ce qui est assez logique vu l'inflation législative et, surtout, la nature de certains sujets traités, tout sauf consensuels) mais ça reste exceptionnel. Ce n'est pas la règle que de voir l'opposition dégainer des milliers d'amendements dans les débats (de droite comme de gauche, car c'est aussi arrivé à la droite de le faire, notamment sur les 35 heures - mais bon ça date vu qu'on est à droite depuis 7-8 ans).
De deux étant donné que l'opposition ne peut pas bloquer quoi que ce soit ni même inciter à la recherche de consensus vu qu'elle est en large minorité dans les deux chambres c'est presque devenu le seul moyen d'alerter l'opinion et, éventuellement, de faire reculer le gouvernement (sur certains points, certains articles). Un sujet en chassant un autre, et compte tenu de la vitesse des annonces ("un jour, une réforme" façon les guignols), on peut presque considérer que c'est salutaire ces coups de frein médiatiques sur le travail législatif. D'ailleurs n'est ce pas ce gouvernement et le précédent qui expliquent régulièrement qu'ils n'ont pas su faire preuve de pédagogie pour expliquer leurs "réformes" ?
Mais bon ces arguments ne sont rien face à un autre : à quoi bon vouloir aller encore plus vite à l'assemblée vu que les trois quarts des lois ne sont pas appliquées dans l'année de leur vote faute de décret en conseil d'état (ce qui n'a donc plus rien à voir avec l'obstruction parlementaire là).
http://www.bakchich.info/article6471.html
Selon le rapport du Sénat, seuls 24,6% des textes réglementaires (décrets et autres arrêtés) attendus pour les lois de l’année parlementaire 2007-2008 sont entrées en application au 30 septembre, contre 32,1% l’année précédente et 51,8% pour la période 1996-1997. Un « recul [qui] peut paraître décevant » aux yeux du Sénat. Et qui se traduit concrètement par la non-entrée en vigueur de ces lois.
Et pour les textes déclarés en urgence, le taux d’application tombe à 10% ! Un mauvais résultat à mettre notamment sur le dos de la loi du 4 août 2008 portant sur la modernisation de l’économie (LME) - soutien aux entreprises, aux PME… - et qui nécessitait l’adoption d’un grand nombre de décrets d’application. Cette loi était pourtant censée doper la croissance selon Nicolas Sarkozy ! Si l’on ne retient pas cette loi du 4 août, le taux moyen de publication des mesures réglementaires pour l’année s’élève à 32,4% au lieu de 24,6%. Un mieux très relatif…
Donc aller plus vite au parlement pour que ça bouchonne encore plus au conseil d'état on peut légitimement se demande à quoi ça sert. Or ces faits sont bien connus de la majorité (gouvernement, députés et surtout Président). Si l'objectif est de faire en sorte que les nouvelles lois (qui sont présentées presque systématiquement comme autant de réponses à des "problèmes" des Français) passent et entrent en vigueur plus rapidement il semble évident que ce n'est pas à l'assemblée qu'il y a un problème. A quoi bon agrandir une conduite qui débouche sur un minuscule tuyau sans toucher à ce dernier ?
Donc si ce n'est pas ce but là qui est recherché (ou alors ils sont un peu débiles) c'est qu'il en a un autre.
Première hypothèse, simple et répétée régulièrement : limiter les pouvoirs de l'opposition, en concentrer toujours plus entre les mains de la majorité.
Deuxième hypothèse, non exclusive de la première : le travail législatif est aussi (pas que mais aussi) un travail d'affichage. Un truc agite l'opinion (ou "on" fait aussi en sorte que ça agite l'opinion) on fait une (des) lois pour montrer qu'on travaille vraiment pour les Français, qu'on gère les "problèmes" et qu'on agit. Le travail législatif sert à entretenir l'illusion d'un gouvernement et, surtout, d'un président hyper-actif qui se bouge (contrairement aux rois fainéants) et agit. Ce qui semble assez probable quand on regarde les lois successives sur l'immigration ou la sécurité qui sont présentées au parlement alors que les précédentes ne sont même pas encore en application (toujours ces décrets) et donc ne peuvent même pas être évaluées.
Dans ce cas lever la fameuse "obstruction" a deux intérêts. Premièrement limiter la capacité de l'opposition à médiatiser certains projets de lois de la majorité. Étant donné que les médias ne décortiquent que très rarement d'eux même un projet de loi (sauf s'il concerne la suppression de la pub sur le service public...) mais par contre sont friands des anecdotes sur "les débats parlementaires houleux" ou les "piles d'amendements" c'est un bon moyen de les faire parler d'un truc. Deuxièmement cela permet d'accroître encore la vitesse de passage des lois devant l'assemblée pour en faire passer toujours plus pour donner l'illusion qu'on bosse toujours plus.
Sachant que ça n'en fera pas plus qui seront effectivement mises en application vu le bouchon (ou la non volonté de promulgation aussi d'ailleurs) au Conseil d'État pour la promulgation des décrets (sans lesquels la loi n'a pas d'existence autre que virtuelle).