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Publié : 16 janv. 2009, 10:20
par JBeuh
Kakita Inigin a écrit :
Cela va dans le sens que, pour avoir de vrais députés, faudrait une interdiction stricte du cumul des mandats...
+ la proportionelle.
Cela amenera une autre forme de parlement, mais ne donnera pas plus de vrais deputes. Tu gardes le systeme actuel en ne rajoutant que la proportionnelle et ca ne changera pas tant de chose que cela, voire ca empirera si tu prends "proportionnelle" comme "scrutin de liste". Ce en quoi je suis totalement oppose.
La question de la proportionnelle par srutin de liste est un faux probleme et aurait comme consequence unique, toutes choses egales par ailleurs, a permettre a certains petits partis d'avoir quelques deputes de plus (les communistes pourraient peut-etre former un groupe tout seul) mais au final laisserait la majorite ou elle est (etudions les chiffres sur les elections) et serait davantage un moyen de technocratiser encore plus, d'eloigner les deputes de leur base electorale, et de renforcer le pouvoir des partis au detriment de la capacite citoyenne d'influer la sphere politiques. Ce n'est pas pour rien que des types comme Bayrou, par ex. sont pour. Sous une impression de renforcer la representativite de la population, on reduit l'influence des citoyens...

JBeuh, pas d'accord...

Publié : 16 janv. 2009, 10:57
par Ding On
Le Canard de cette semaine a écrit :Eric Zemmour a décelé un nouveau signe de décadence républicaine (le "Figaro Magazine", 10/01) : "On ne s'étonne plus aujourd'hui qu'un ministre de la République prénomme sa fille Zohra. Cette soif identitaire (...) est le fruit vénéneux de l'antiracisme des années quatre-vingt." Si Rachida Dati a une deuxième fille, c'est promis, pour combler les fantasmes de Zemmour, elle l'appelera Radegonde ou Frédégonde, reines des francs.
Y a pas, ce mec est un génie. :)

Publié : 16 janv. 2009, 11:06
par Soshi Yabu
Et ça, c'est pas un poil raciste, par exemple? Quel dommage que Naulleau, que j'aime beaucoup, le soutienne à ce point...

Publié : 16 janv. 2009, 11:32
par JBeuh
Sur le coup des prenoms, faudrait que je retrouve cela, mais des travaux de sociologues (Philippe Besnard et Stanley Lieberson, par ex.), d'economistes (a la suite, comme Stephen Dubner et Steven Levitt dans un chapitre de Freakonomics) mais aussi des anthropologues (voire meme a l'origine de cette recherche, notamment Levi-Strauss) ont montre que le choix d'un prenom etait tres symbolique et porteur de consequence : en terme d'integration, pour l'essentiel.

En gros, ce que Zemmour pourrait critiquer, c'est qu'une fois dans "l'elite republicaine", Rachida Dati n'ait pas choisi un prenom pour sa fille issue de cette communaute, pour plutot le rattacher a une autre communaute. Alors est-ce pertinent quand maintenant, avoir des personnes au gouvernement ou a des postes d'importances avec des prenoms comme Rama, Rachida, Fadela, Azouz (que des filles sauf un, tiens donc...), etc. ne pose pas tant de problemes... A moins que ces derniers ne soient en realite percu que comme instrumentalises et doivent effacer leur ancienne identite pour appartenir reellement a "l'elite republicaine"...

Apres, loin de moi de prendre la defense de Zemour et il a demontre a plusieurs reprises qu'il avait des relents racistes.
Juste pour dire que son propos n'est pas aussi condamnable (enfin, pas exactement pour les memes raisons, je trouve) qu'il n'y parait au premier abord.

JBeuh, qui commence a faire trop pedant a son gout...

Publié : 16 janv. 2009, 11:42
par Ding On
Ben euh non désolé. Ca reste totalement condamnable. Intégration n'est pas reniement de sa culture, de ses origines. Si cela pose pb, c'est le monde qui est à changer.
Hé quoi ! S'il avait critiqué un ministre juif qui aurait prénommé son fils Salomon, je doute qu'on ait eu une tel indulgence à son encontre.
En l'occurence, Zorha c'est surtt le prénom de la mère de Rachida. Il n'y a aucune volonté "communautaire" dans ce choix, juste un hommage à sa génitrice. Mais ça, un mec comme Zemmour ne peut pas le concevoir une seconde.

(putain, et me voilà à défendre Rachida Dati)

Publié : 16 janv. 2009, 11:52
par Kakita Inigin
je ne dirais qu'une chose : que le choix d'un prénom par une mère soit sujet à des controverses politiques montre bien le niveau de connerie de Zemmour ...

Je me contenterais de citer une chanteuse francophone qui n'appartient pas à la "communauté" arabe (tout en n'étant pas française ... vous finirez par trouver tous seuls) :
"Elle en a rien à faire" et "Zohra sourit". :france:
Hé quoi ! S'il avait critiqué un ministre juif qui aurait prénommé son fils Salomon, je doute qu'on ait eu une tel indulgence à son encontre.
+1.
Par ailleurs, si la ministre de la Justice avait prénommé son fils Salomon, on aurait sacrément rigolé, vu la conception qu'a ce gouvernement de la Justice (... malgré ce que je viens de dire plus haut).
JBeuh, qui commence a faire trop pedant a son gout...
Au mien aussi, je te rassure.
La question de la proportionnelle par srutin de liste
Qu'est-ce qui existe comme proportionelle, à part le scrutin de liste ?

Publié : 16 janv. 2009, 12:01
par Kõjiro
Dans le même genre que la réflexion de Zemmour :

http://www.lepost.fr/article/2009/01/16 ... efeux.html
Au sujet de la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la Ville, le "meilleur ami" de Sarkozy lance des mots pour le moins déconcertants : Fadela Amara est "une compatriote". "Comme ce n'est pas forcément évident, je le précise"

Selon Europe1, la secrétaire d'Etat d'origine algérienne aurait répondu par un sourire crispé.

Comme pour rattraper sa rustrerie, Hortefeux tentera peu après de saluer "une personnalité très engagée, très vive".

Mais la gaffe est faite et on peut s'interroger avec effroi... Après avoir passé presque deux ans à la tête de la politique de l'immigration, Mr Hortefeux aurait-il confondu l'identité nationale avec le délit de faciès ?

Peu après sur Itélé, Fadela Amara ne souhaitant pas polémiquer sur le sujet a salué en la personne de Brice Hortefeux "quelqu'un qui écoute beaucoup, qui partage beaucoup"

Elle estime qu'il a fait "un bon passage" dans son précédent ministère : "il a su construire une vraie politique de l'immigration et de l'intégration".
Mais je crois que c'est la dernière phrase d'Amara qui est la pire en fait...

Mais cette réaction d'Hortefeux vient sans doute de la compréhension qui a fait jour en lui de sa mission après cet épisode :

http://vivelefeu.20minutes-blogs.fr/arc ... e-gar.html
Tu Te Prépares A Te Farcir Les Tambours Du Burundi, Et Le Gars Se Met A Fredonner Qu'Il Ira Revoir Sa Normandie: Forcément, Ca Déstabilise

T'as beau savoir que le pire, avec ces gens-là, est toujours à venir, t'as beau ne plus te faire la moindre illusion: y a quand même des fois où tu ploies soudain sous le poids d'un lourd accablement.

Exemple.

Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration, "a fait" la semaine dernière "un tabac", devant "les membres (...) d'un réseau de promotion de la diversité dont fait notamment partie Rama Yade", en racontant ce cocassissime souvenir (1), je te jure que je n'invente rien: "Cet été, sur une aire d'autoroute, je rencontre cinq personnes noires. Comme elles ont l'air de me reconnaître, je vais vers elles pour les saluer et je leur demande: Vous êtes d'où? - De Caen - Oui d'accord, mais vous êtes d'où? - Ben... de Caen. Heureusement, j'ai compris à temps et je n'ai pas insisté. C'est là que j'ai compris toute la profondeur de ma mission".

(Hhhhh...)

C'est tout simple: nous avons là un homme qui ne peut tout simplement pas imaginer, quand il croise des "personnes noires", qu'elles soient originaires de Caen, Normandie - et non de l'exotique savane à zébus d'où montent au crépu crépuscule de sourdes mélopées nègres.

Quand il tombe sur des Keublas sur une aire d'autoroute, il cherche leurs sagaies du regard, et ça le déstabilise un peu de ne trouver que des livarots: dans son esprit, le Normand est un féroce guerrier à pointes, comme dans Astérix, ou un paysan de l'Eure, bien d'cheux nous mon Gaston - mais dans tous les cas, il est blanc.

Déjà, c'est ahurissant.

Mais le gars, loin de s'interroger sur ce que ça révèle de son paysage culturel, fait de sa petitesse de vues un motif de réjouissance pour fin(s) de banquet(s), genre j'en ai une bien bonne: je tombe sur l'oncle Tom, je lui demande comment va sa case, et le voilà qui me répond qu'il est contremaître à Saint-Lô, non mais, est-ce que tu imagines comment que ça m'a troué le c**?

(T'es là, tu te prépares à te farcir les tambours du Burundi, et le gars se met à fredonner qu'il ira revoir sa Normandie: forcément, ça épate.

Forcément, t'as les certitudes qui vacillent.)

Il va de soi que Brice Hortefeux, quand il croise des personnes blanches qui lui disent qu'elles viennent de Broutechoux-les-Barrières, ne leur demande pas, oui d'accord, mais vous venez d'où - histoire de vérifier si des fois elles n'auraient pas des origines afrikaners.

Le pire, cependant, est bien sûr le burlesque enseignement qu'il tire de sa méprise, quand il affirme, avec moulte componction: "C'est là que j'ai compris toute la profondeur de ma mission".

Mais il vient lui-même de confesser que son réflexe, quand il tombe sur un Noir, est de lui demander, hey, d'où viens-tu, étranger?

De fait, sa digne "mission" est de faire trier chez les visages noirs le bon grain (normand) de l'ivraie sans papiers: en les contrôlant au faciès, par exemple.

C'est vachement profond, en effet: c'est même vertigineux - et on comprend que ça fasse un tabac chez les promoteurs de la diversité.
Sinon, rapidement, @Jbeuh

Un ministère / secrétariat d'état n'est pas le meilleur endroit, dans le contexte actuel de la présidence sarkozyste, pour faire effectivement de la prospective ou de l'évaluation des politiques publiques ou du moins pour valoriser des travaux de réflexions à leur juste valeur (rien n'empêche de les mener mais dans ce cas c'est plus par plaisir perso et "égoïste"). J'en veux pour preuve le secrétariat d'état au Grand Paris qui ne sert qu'à entretenir le conflit entre l'état et les collectivités territoriales (le conseil régional en l'occurence) avec un Christian Blanc qui, tout compétent et intéressant qu'il soit, se retrouve à devoir sortir connerie sur connerie, à se mettre en avant ou à se retirer au gré des variations dans la stratégie de reconquête de la Région. Je ne connais pas la situation spécifique du secrétariat que récupère NKM mais je suis certain que l'on retrouvera là le même genre de technique. L'instrumentalisation des services de l'état n'est pas nouvelle mais avec Sarkozy elle atteint des sommets.

Pour le coup des prénoms je n'ai pas très bien compris ton second paragraphe et le lien avec une éventuelle défense de Zemmour... Ce que j'ai envie de dire c'est que justement c'est quand on fait partie de l'"élite" qu'on peut se permettre de ne pas donner autant de gages d'intégration (notamment par le prénom) et donc ouvrir la voie à une meilleure acceptation de la diversité. Si Dati avait choisi un prénom à la convenance de Zemmour on aurait pu l'interpréter (on aurait hein parce qu'après tout le choix du prénom c'est un système très complexes ) comme la preuve de ce que tu dis après : à moins que ces derniers ne soient en realite percu que comme instrumentalises et doivent effacer leur ancienne identite pour appartenir reellement a "l'elite republicaine"... Ce qui tendrait à dire que si Zemmour reproche à Dati ce choix c'est qu'il est pour une assimilation la plus brutlae c'est à dire le renoncement à la diversité.

Et bref, je trouve Dati détestable à bien des égards et je l'ai assez souvent dit mais je suis très content de ce choix de prénom.

Publié : 16 janv. 2009, 12:37
par Kzo
Mouais enfin on ne donne pas un prénom à un enfant pour passer un message aux gens. Ca pour le coup ça tient de la vie privée. De quoi se mèle Zemmour (Ca sonne pas comme Dupont, Zemmour... il n'a pas envie de changer son nom de famille pour combattre cette "soif identitaire"....).

Concernant Mlle Amara, je me rappelle d'un humoriste qui avait dit "Avant elle était présidente de Ni pute Ni soumise, maintenant elle est Ni pute."
Et encore il a été soft parce que pour dire des trucs comme ça faut vraiment vendre son cul (et encore j'ai bien plus de respect pour les entraîneuses).

Publié : 16 janv. 2009, 12:50
par Kakita Inigin
Vu que Fadela n'a pas démissioné avec les couleuvres qu'on lui a fait avaler ... :chepa:
(désolé, je suis de la vieille école, "un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne*" et quand ils ferment leur gueule ils baissent dans mon estime).

* la personne qui a émis cette doctrine a démissioné cinq fois. :france:

Publié : 16 janv. 2009, 12:57
par JBeuh
Alors, en groupe :p

* Pour la proportionnelle, il existe plein de concepts dont certains tres detailles par les mathematiciens. Alors on a :
- un systeme limitant le point des parti sur la liste (mais restant en liste) : le vote preferentiel. Tu etablis l'ordre de la liste pour laquelle tu votes (soit en ordonnant, soit en mettant des plus et des moins). Ce systeme utilise en Norvege pour les elections locales, par exemple, a ete retire parce que les partis etaient vexes de voir non elus les tetes de liste officielle (sifflote).
- la methode appliques dans les pays scandinaves, c'est-a-dire un vote uninominal puis, une repartition proportionnelle de certains sieges aux partis, mais les beneficiaires etant obligatoirement ceux qui s'etaient presente au suffrage universel direct et qui avaient les meilleurs resultats pour leur parti, sans etre parvenu a "l'onction populaire" (en gros, on prend en priorite un type qui s'est plante a 49% que le chouchou du parti qui n'a pas recueille 3% sur son nom)
- il y a aussi la methode des votes multiples, c'est-a-dire que dans une circonscription, on ouvre par exemple 3 sieges. Donc si un parti veut les trois, il doit presenter 3 candidats differents. Chaque electeur possede une voix par siege (dans notre exemple 3 voix). Imaginons que l'on ait le FN qui presente 1 candidat, l'UMP 3, le PS 2 et le PC 2.
Les electeurs du FN votent uniquement pour le candidat FN et mettent leur trois votes pour le candidat FN. A l'UMP, ils se divisent sur les trois candidats. Les centristes mettent des voix sur les plus moderes UMP et PS. Les socialistes decident de voter pour les PS et un communiste modere. Les coco votent pour les 2 communistes uniquement, en privilegiant celui le plus extremiste.
Le resultat peut etre, si les extremes sont fortes : 1 FN, 1 UMP et 1 PC alors que le PS, sur la somme de ses deux candidats, a plus que le PC ou le FN, et que l'UMP a lui tout seul, sur ses trois candidats, aurait pu avoir au moins deux elus.
- Il y a aussi le vote unique transferable : tu dis que tu vote pour ABCD. Si A est elu, ta voix passe sur B jusqu'a ce qu'il soit elu, et ainsi de suite. Donc si A n'est jamais elu, tu ne soutiens aucunement B.

J'en passe et des meilleurs. Tu as plein d'ouvrages tres interessants sur les scrutins proportionnels et leur modelisation mathematique (ca passionne des mathematiciens...), sachant qu'en plus tu as ensuite des modalites particulieres (genre le systeme belge applique la repartition d'Hondt, les scandinaves une version de Sainte-Lague, etc. question de l'existence d'un seuil et du niveau de ce seuil, ...) Si tu veux des explications plus claires et plus detailles sur la plupart de ces modalites, va sur les pages wikipedia qui sont pas trop mal faites sur ce point.

Bref, la seule limite est ton imagination. Je suis pour un scrutin soit a la Scandinave (mais ca change pas grand chose a la representation, mais donne l'impression de plus d'egalite - et donc accroit la legitimite - et aurait pour consequence, par exemple, au FN d'avoir un siege a l'Assemblee nationale) ou de vote multiple (qui me semble le plus adequat pour affirmer une volonte claire et precise ainsi qu'un choix, et sur cela, je rejoins la volonte du General de Gaulle contre la dictature des partis politiques).

* Zemmour : en fait, ce que je veux dire est que si tu pars du principe que la societe est communautaire, alors le choix du prenom affiche la volonte de reconnaissance dans une communaute. La-dessus, Zemmour peut etre compris comme : "un ministre prefere exclure sa fille de sa sphere pour la mettre dans celle d'une autre communaute". Et les economistes cites plus haut ont montre a quel point un prenom fortement associe a la communaute noire etait un handicap aux Etats-Unis pour l'integration de l'enfant dans les hautes spheres du pouvoirs.
Mais cela part de l'idee qu'il existe des communautes en France (c'est l'idee sarkoziste de creer des communautaristes et inverse a l'ideal republicain de la IIIe Rep.) et que la communaute de "l'elite" auquel appartiendrait Rachida Dati refuse les noms d'origine maghrebine et ne possede que des noms "bien francais". Des lors les personnes qui sont ministres ou a des postes de hautes responsabilites qui n'ont pas des prenoms "communs" ne font pas "reellement" parti de "l'elite" pour Zemmour, mais sont dans une perspective "d'integration" et doivent donc se fondre dans un moule ideal d' "elite". Ce qui en dit long donc sur le respect qu'il peut porter et le racisme qu'il porte en lui.
En gros, ce qui me choque n'est pas qu'il dise "elle n'aurait pas du l'appeler avec un prenom maghrebin" mais "elle est ministre donc elle aurait du se conformer au moule de l'elite". En gros, pour lui l'elite est immuable et les gens ont a s'y conformer. pour s'y integrer et que la reciproque n'est pas vrai. C'est tres colonialiste et ca, j'apprecie pas du tout. Et au contraire, que Rachida Dati choisisse un prenom hors du moule que Zemmour envisage est justement une demonstration qu'elle n'est pas soumise au cadre de pensee d'une elite bien pensante. Et donc qu'elle echappe au pouvoir de type comme Zemmour. Bref, elle se faisant, meme sans en avoir conscience, elle contribue a faire bouger les lignes. (Et donc je rejoins le topo de Kojiro. J'ai du mal m'exprimer)
Et les articles cites par Kojiro va dans le meme sens : ainsi Fadela Amara, parce qu'elle se comporte et s'exprime de maniere differente a celle souhaitee par l'elite en est rejete (un peu comme Azouz Begag a son epoque)

* Pour le ministere : oui, je reconnais pour le probleme du fait que les ministres ne sont, en realite, qu'une facade de communication et que tout ait fait a l'Elysee. Mais dans son intitule et dans son champ d'action - or dessaisissement parce qu'on en realite qu'une marionnette - ce poste m'aurait bien interesse dans un autre contexte (et puis pour que je puisse entrer dans un gouvernement, deja faut un autre contexte tres loin d'aujourd'hui, et pour un de droite, un contexte vraiment tres different).

Et :
JBeuh, qui commence a faire trop pedant a son gout...
Au mien aussi, je te rassure.
* mode provoc' *
Venant d'une personne qui n'argumente pas et repond que sur des details pour ne pas admettre avoir tord ou ne pas montrer sa veritable idee, tout en affirmant conclusion sur jugement de valeur de maniere peremptoire, je prends ca pour un compliment. :langue:
* mode provoc' *
Plus serieusement, je m'en excuse. Mais j'aime bien detailler pour avoir des reponses / critiques detailles aussi.

JBeuh, en pleine etude de phenomene de mimetis...

Publié : 16 janv. 2009, 14:11
par Kõjiro
Un excellent article du Monde. A lire et à faire lire :

Politique d'immigration : le dessous des chiffres.

L'article est long, format 3 pages du Monde version électronique mais cette longueur permet d'en faire un article précis et rigoureux.

Je copie la conclusion mais je vous conseille vraiment de le lire en entier :
Discriminatoire, cette politique, en faisant fuir l'élite africaine vers d'autres pays européens ou vers l'Amérique, abaisse dans ce continent l'influence de la France. Bureaucratique, elle n'attire pas l'immigration de travail, même qualifiée. Discrétionnaire, contradictoire et intrusive, elle porte atteinte aux droits de l'homme, néglige la sécurité publique et épuise les fonctionnaires chargés de la mettre en oeuvre. Nicolas Sarkozy continue pourtant d'imprimer un rythme rapide et politique à sa gestion. Cinq lois déjà depuis 2002, un projet de réforme constitutionnelle avorté et deux nouvelles lois annoncées pour 2009. Probablement est-il persuadé que le maintien d'une tension, d'une mobilisation politique permanente autour de l'immigration, reste pour l'avenir, quelles qu'en soient les conséquences, toutes à son bénéfice politique.
Cette dernière phrase, sur l'instrumentalisation politicienne (politique est un mot trop noble pour cela), est bien illustrée par le second article du dossier du Monde : 2002-2008 : comment Nicolas Sarkozy a viré de bord.
Depuis plus de six ans, Nicolas Sarkozy dirige la politique française de l'immigration. De 2002 à 2007 comme ministre de l'intérieur - sauf entre mars 2004 et mai 2005, quand Dominique de Villepin le remplace à ce poste -, puis comme président de la République. En 2007, il a confié à un fidèle, M. Hortefeux, le soin de prendre le relais. La politique d'immigration est donc l'un des rares domaines où l'on peut, sur la durée, évaluer ses choix, méthodes et résultats.

Lorsqu'il prend ses fonctions en 2002, Nicolas Sarkozy est soumis à un cadre accepté par les grands partis de gauche et de droite, après trente ans de bataille politique. Il a fallu dix ans (1974-1984) pour que soit reconnu aux étrangers en situation régulière le droit de rester en France, malgré le chômage, quelle que soit leur nationalité, Valéry Giscard d'Estaing ayant échoué à faire repartir de France la majorité de l'immigration nord-africaine. Il a fallu encore quinze ans (1984-1999) pour que droite et gauche acceptent l'idée que l'arrivée de nouveaux immigrants continuerait de se produire dans le futur, dans le cadre de trois voies légales : le lien de famille, l'asile politique et le travail.

Ce cadre commun, Nicolas Sarkozy s'y inscrit alors volontiers, son objectif étant de ne pas se "pasquaïser" dans un rôle sécuritaire qui rendrait difficile une élection à la présidence de la République. La loi qu'il prépare comporte des mesures qui étaient dans les cartons de la gauche en 2002 : fusion des procédures d'asile, rétablissement du certificat d'hébergement. Les dispositions restrictives (durcissement des conditions du regroupement familial ou du statut de conjoint de Français, augmentation, de douze à trente-deux jours, de la durée de rétention des étrangers en voie d'être reconduits) sont camouflées par l'assouplissement du mécanisme de la "double peine" qui permet de renvoyer dans son pays d'origine un étranger après qu'il a purgé une peine de prison.

Durant les débats sur son projet de loi, Nicolas Sarkozy résiste aux éléments les plus à droite de sa majorité et de son ministère, qui veulent notamment supprimer les mécanismes de régularisation individuelle et permanente mis en place depuis 1998. En effet, grâce à ces procédures, M. Sarkozy a pu régler avec succès un mouvement de grève de sans-papiers qui s'était développé en Seine-Saint-Denis. Aussi se garde-t-il de les supprimer.

SÉDUIRE L'EXTRÊME DROITE

Le revirement qui se produit lors de la convention UMP du 9 juin 2005 est d'autant plus frappant. M. Sarkozy ne veut plus entendre parler de mécanisme de régularisation automatique, désormais présenté comme une incitation à la criminalité. De même, il annonce vouloir "passer d'une immigration subie à une immigration choisie", en instituant un système de quotas permettant de limiter l'immigration fondée sur des droits, comme l'immigration familiale. Pourquoi ce changement de cap ? Nicolas Sarkozy est impatient et les résultats de son action se font attendre. Il a d'abord fallu un an et demi entre son arrivée au ministère et la promulgation de sa loi, en novembre 2003. Puis il a fallu attendre les décrets d'application. Du coup, entre 2001, dernière année de la gauche au pouvoir, et 2004, l'immigration familiale a progressé de 41 % tandis que l'immigration de travail a baissé de 26 % (de 9 244 à 6 906).

Mais ce qui l'inquiète davantage est la concurrence dangereuse qui s'est développée dans la perspective de l'élection présidentielle de 2007. Quand Dominique de Villepin devient ministre de l'intérieur en 2004, il juge trop laxiste la politique de M. Sarkozy. Il demande à un haut fonctionnaire, Maxime Tandonnet, dont M. Sarkozy avait écarté les idées en 2002, de préparer des propositions pour une "rupture" et une "plus grande maîtrise" de l'immigration. Dans son rapport remis fin 2004, M. Tandonnet reprend la distinction entre l'immigration subie et l'immigration choisie. Considérant que "l'immigration représente un enjeu vital pour l'unité nationale et la stabilité de l'Etat", il soutient la définition de quotas d'immigration ou encore la fin du mécanisme de régularisation après dix ans de séjour. Mais la plupart de ses propositions sont rejetées par M. de Villepin, qui les juge contre-productives, inapplicables ou inconstitutionnelles.

M. Sarkozy, qui a craint que Dominique de Villepin ne le "double sur sa droite", décide d'enfourcher le cheval de la rupture lancé par son concurrent.

Il pouvait attendre les effets de sa loi de novembre 2003 qui commençaient à se faire sentir : baisse de la demande d'asile (- 15 % en 2005, - 38 % en 2006) ; recul des regroupements familiaux (- 30 % entre 2003 et 2006). Mais non : il veut une nouvelle loi, qui permette de polariser et de cliver l'opinion publique. La politique d'immigration, initialement censée séduire la gauche libérale, devient un moyen de séduction de l'extrême droite. Avec "l'immigration choisie", il vend à l'électeur une ouverture à l'immigration de travail qui satisfait les entreprises, en échange d'un ciblage de la "mauvaise" immigration pourtant légale et contrôlée, venue de Méditerranée ou d'Afrique.

Les lois de 2006 sont la première illustration - partielle - de sa nouvelle approche, car M. Sarkozy n'a pas réussi à convaincre complètement MM. Chirac et Villepin. Ainsi les lois du 24 juillet et du 14 novembre suppriment le droit à régularisation après dix ans de séjour irrégulier, durcissent encore les conditions du regroupement familial, renforcent le contrôle des mariages à l'étranger, allongent le délai d'obtention de la nationalité française pour les conjoints étrangers, mettent enfin l'accent sur les "compétences et talents" que l'on souhaite attirer en leur attribuant au plus vite une carte de séjour valable trois ans. Le reste du programme est inscrit dans les promesses de la campagne présidentielle de 2007 et mis en oeuvre depuis.
Et je citerais de nouveau à cette occasion Emmanuel Todd :
L’essentiel du discours sarkozyste, ainsi qu’on essaye un peu trop de le faire oublier, concernait la question des banlieues, l’immigration et l’identité. Assurément le Président se présente comme l’ami des riches, comme le champion d’une lutte des classes qui aurait été remportée par les privilégiés. Mais le Parti socialiste ne livre pas toute la vérité lorsqu’il désigne le "paquet fiscal" favorisant les hauts revenus comme le péché originel de la présidence. Son véritable péché originel, son acte fondateur si on l’approuve, c’est l’ensemble des provocations antijeunes, anti-immigrés, antimusulmanes qui ont permis à Nicolas Sarkozy de rallier une partie de l’électorat du Front national

Publié : 16 janv. 2009, 15:31
par Kakita Inigin
[Mode Provoc On]
Je ne vois pas pourquoi j'argumenterais, Kõjiro me fournit tous les arguments ...

Publié : 16 janv. 2009, 16:00
par Isawa Yoshimitsu
ben alors tais toi :langue:

(ceci est bien entendu aussi de la provocation ;) )

Publié : 19 janv. 2009, 10:15
par Toshi
Namoureuse et moi écoutions la radio ce matin pour entendre que les évaluations des CM2 se ferait sur l'ensemble du programme (alors que les enfants n'en n'ont appris que la moitié .... )

et Namoureuse de me raconté que dans leur évaluation de français ... les enfants doivent expliquer la signification de : "Se raidir de l'intérieur" .....

bien sûr correction binaire ... c'est juste ou faux .... :cut:


c'est encore un moine illuminé qui a rédigé ça très probablement ... :lol:

Publié : 20 janv. 2009, 07:52
par Kakita Inigin