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Publié : 04 oct. 2007, 09:13
par Ding On
Et ben c'est flippant tout ça !

Dites moi, j'avais à la Fac un prof qui était juste Agrégé. Il faisait des cours magistraux, des TD et des TP mais j'ai jamais su s'il était chercheur à côté. Vous connaissez ce système ?

Publié : 04 oct. 2007, 09:22
par Tetsuo
En fait un Maître de Conférence, enseignant-chercheur, à deux options :
- Il veut faire carriére (devenir Professeur et plus), alors il doit se concentrer sur la recherche et publier, publier, publier...
- Il ne cherche pas à progresser dans la hierarchie, alors il se contente d'un minimum de publication annuelle et peut se concentrer sur l'enseignement.

Publié : 04 oct. 2007, 09:26
par Shoju
Ding On a écrit :Et ben c'est flippant tout ça !

Dites moi, j'avais à la Fac un prof qui était juste Agrégé. Il faisait des cours magistraux, des TD et des TP mais j'ai jamais su s'il était chercheur à côté. Vous connaissez ce système ?
2 cas de figure :

Il a passé l'agreg (il a le droit :)) Puis a obtenu le report pour l'exercer pour faire une thèse et a obtenu par la suite un poste de MCF ... Donc il est enseignant chercheur (accessoirement agrégé). C'est le cas de la personne qui a écrit la lettre.

Il a passé l'agreg et a obtenu un poste de PRAG (PRofesseur AGregé détaché à la fac) et au lieu de faire les 192 heures statutaires d'un MCF, il doit en faire le double, mais ne fait pas de recherche.

MAIS : là où le bas blesse, c'est que :

1/Certains MCF veulent faire carrière et veulent passer prof de fac (PU), donc ils sacrifient leurs enseignements (et leurs étudiants donc) en faisant de "la merde" et en ne s'occupant que de leur recherche. L'enseignement n'étant pas du tout pris en compte dans le dossier pour passer de MCF à PU

2/ Certains MCF ont compris qu'ils ne sont pas assez "bons" pour la recherche et qu'ils seront MCF à vie. Alors ceux-là ne font que de l'enseignement (et pourquoi le faire bien quand tout le monde le fait mal ; donc le pb n'est pas résolu en terme de qualité) et pas du tout de recherche (ce pour quoi ils sont payés aussi). C'est comme ça qu'à mon ex-fac, on pouvait se demander si on ne "finançait" pas le pratice de golf d'un MCF : il a effectivement bcp de temps libre à ne faire que (mal) ces (seules) heures d'enseignements

et 3/ le gars est PRAG (le pauvre); ce sont généralement (de ce que j'ai pu en voir) les PLUS consciencieux niveau enseignement, mais sont totalement dénigrés par tous car ce ne sont pas eux des chercheurs (entendez l'élite). Bref on leur refile ce qui reste ; les trucs les moins folichons (ils sont un peu considéré comme les précaires que la personne décrit dans sa lettre). De plus, eux, sont très présents sur les lieux et sont donc (comme décrit) très SEULS. Celui que j'ai connu, à ce propos, a même fini en dépression nerveuse : esseulé, vers qui tout le monde demandait tout (correction, sujets d'exam, test des TPs etc etc ...), et surtout sans aucune considération.

Moi ça m'a dégoûté ... et visiblement je ne suis pas le seul (le plus grave c'est que moi c t il y a 4-5 ans, rien n'a changé)

Publié : 04 oct. 2007, 09:27
par Kyorou
Dans la première fac que j'ai fréquentée, il était courant que les professeurs se déchargent sur leurs assistants de toutes leurs charges d'enseignement : cours, TP, corrections...

Publié : 04 oct. 2007, 09:35
par Ding On
Il a passé l'agreg et a obtenu un poste de PRAG (PRofesseur AGregé détaché à la fac) et au lieu de faire les 192 heures statutaires d'un MCF, il doit en faire le double, mais ne fait pas de recherche.
Voilà, PRAG était le mot que je cherchais sans remettre la langue dessus.

Publié : 04 oct. 2007, 09:37
par Shosuro Uso
On a inventé les thésards pour ça, non? Vous savez, les trucs jetables qui se font envoyer en amphi par leur directeur de thèse pour gérer un groupe de TD à sa place alors que M. le grand chercheur n'a pas daigné leur communiquer le contenu, même en gros, de son cours...

Uso, en pleine bataille de pouvoir pour le chapeautage des HDR à Bordeaux

Publié : 04 oct. 2007, 10:28
par Shoju
Mouais ... bah tant que cet état de fait durera, faudra pas s'étonner de la formation de seconde zone que représente la fac.

Le jour où il y a rétroaction entre élève/prof par rapport à la façon d'enseigner comme cela est le cas dans une école ; là y'aura des surprises.

Effectivement dans l'école que j'ai fait, le prof qui n'assurait pas, il était remercié l'année d'après. Bien sûr (je vous vois venir) quand je dis "n'assurait pas", cela ne signifie pas non plus une chasse aux sorcières des élèves face aux profs. C'est plutôt un droit de regard et de contradiction entre le cours dispensé et ce que les élèves en tirent.

Pour le moment, il n'y a pas de rétroaction : le prof fait ce qu'il veut sans contrepartie. Il ne s'agit pas évidemment d'inverser la tendance et de donner tout champ aux élèves ... mais je crois qu'une évaluation argumentée en fin de session de la part de chaque élève serait constructive à condition (évidemment) que la personne qui reçoivent ces évaluations ait pouvoir de changer quelque chose (conseils auprès de l'enseignant, changement d'enseignant le cas échéant ...). Dans mon école, après chaque semestre, il y avait une assemblée dans laquelle on trouvait représentant des élèves, enseignants et responsables de la formation : tout était alors mis à plat. Cele ne faisait pas plaisir à tout le monde, mais la formation était aux petits oignons. Il y a avait parfois des ratés, mais rien (absolument rien) par rapport à ce que j'ai connu après (en université en étant de l'autre côté).

Publié : 04 oct. 2007, 10:55
par Isawa Yoshimitsu
ah... le joyeux monde de la fac...

je confirme tout ce qui est decrit là dedans existe. Mais je rassure aussi les gens pour dire qu'il y a aussi des choses bien faites, genre des profs qui font de la recherche sans negliger l'enseignement...

Bien entendu, ce sont les exceptions...

Et sinon, oui, la recherche est un milieu très politique, ou ne monte en grade que ceux qui pensent à eux en priorité...

Yoshi, qui va bientot passer dans la phase "cherche poste"

Publié : 04 oct. 2007, 11:05
par Kakita Inigin
Pour le moment, il n'y a pas de rétroaction : le prof fait ce qu'il veut sans contrepartie. Il ne s'agit pas évidemment d'inverser la tendance et de donner tout champ aux élèves ... mais je crois qu'une évaluation argumentée en fin de session de la part de chaque élève serait constructive à condition (évidemment) que la personne qui reçoivent ces évaluations ait pouvoir de changer quelque chose (conseils auprès de l'enseignant, changement d'enseignant le cas échéant ...). Dans mon école, après chaque semestre, il y avait une assemblée dans laquelle on trouvait représentant des élèves, enseignants et responsables de la formation : tout était alors mis à plat. Cele ne faisait pas plaisir à tout le monde, mais la formation était aux petits oignons. Il y a avait parfois des ratés, mais rien (absolument rien) par rapport à ce que j'ai connu après (en université en étant de l'autre côté).
+1
Et sinon, oui, la recherche est un milieu très politique, ou ne monte en grade que ceux qui pensent à eux en priorité...
+2 Et ceux qui pensent comme leur supérieur avant même (... le nombre de mes chères camarades unefiennes dont les votes en congrès d'univeristé - le truc qui élit le président - sont déterminées par leur volonté de faire une thèse donc d'être dans le camp de leur directeur d'ufr ... et quand y'en a une qui est vpe et l'autre trésorière d'age je vous dis pas comment vote l'AGE ...)

Publié : 04 oct. 2007, 11:10
par Shoju
Isawa Yoshimitsu a écrit :Yoshi, qui va bientot passer dans la phase "cherche poste"
C'est quand même étrange que sachant ça, certains veulent encore y rentrer parce que finalement faut pas se leurrer : on rentre avec ses illusions de changer l'université, mais très vite le système prend le dessus et on devient tôt ou tard ce qu'on a condamné ...


Cela fait tout drôle d'avoir 47-48 ans et d'avoir vu tous ses potes passer PU lorsqu'ils avaient entre 40/45 ans en sachant qu'on a raté le coche et qu'il va falloir "cravacher" dur le relationnel pour rattraper tout ça. Le père d'un pote a été tellement écoeuré qu'il n'a uniquement pris en charge ses cours et abandonner toute recherche bloquant ainsi son emploi du temps (donc travail) sur 6 mois de l'année ... Mais intérieurement, ça l'a complètement bouffé de se sentir non reconnu par ses "pairs"

Publié : 04 oct. 2007, 11:59
par JBeuh
Alors pour ma part (puisque je me destine aussi au métier de prof d'université) :
* je savais que ce sont des enseignants-chercheurs parce qu'un ami m'en avait parlé et m'avait déjà exposé cette ambigüité. J'étais au lycée.
* en Droit, les PRAG sont plus qu'exceptionnels (je n'en connais qu'un, et c'était un "nouveau" qui allait essayer de changer de statut au plus vite). Le titre de PU se fait par concours et pour la plupart, immédiatement ou moins de cinq ans après la thèse. Par exemple, la promotion 2005-2006 des PU de Droit était étonnamment jeune - certains doctorants étaient plus vieux qu'eux, et la moyenne d'âge devait être 28-30 ans.
* je suis à la faculté de Droit de Rouen qui est réputée pour être celle qui a la meilleure ambiance de toutes les facs de Droit de France. Auparavant, j'ai été à l'IEP de Bordeaux - grande école - et je ne me suis pas interessé aux arcanes de la faculté de Bordeaux.
* pour Inigin, qui ne comprenait pas que "on l’incite à s’inscrire dans le master 2 de la fac", le problème n'est pas "on l’incite à s’inscrire dans le master 2" mais la fin de la phrase : "de la fac", sous-entendu même s'il y a mieux à coté, ou au dépit d'une spécialité.
* pour l'étudiant qui s'enquiert de son directeur de mémoire/thèse, cela ne me parait pas aberrant, parce que la signature d'une personne connue ou influente est toujours mieux que celle d'un inconnu. Sans forcément viser derrière, ça permet d'accroitre le poids de ses propres travaux.
* ce que je regrette, c'est qu'on a l'impression qu'il y avait un écho parmi d'autres MCF de la fac, et qu'il n'était pas seul. Obtenir un tel écho est une bonne chose, mais il est dommage qu'il soit totalement sorti, genre : faites ce que je dis, pas ce que je fais. Il laisse les autres sans soutien réel, alors que c'est par cette voie et avec tous les jeunes - il y a un renouvellement de génération dans les profs à la fac - que le changement pouvait s'opérer. Mais je respecte ce choix. Il allait se pourrir la vie, tout de même...
* je ne suis pas naïf et je sais qu'un MCF, c'est soumis à tout le problème de la décentralisation : habilitation donnée au sommet par un comité de prof de différentes facs, donc assez objectifs sur la masse ; poste conféré localement par des profs qui privilégient les étudiants qu'ils connaissent.
Pour le concours de l'agrégation, c'est, comme l'a dit un des jurys : "la cooptation pondérée par le hasard". Essentiellement - et c'est ce que j'ai bien compris - les notes de master II, de thèse et l'obtention de l'agreg', ça dépend du pathos. En gros : est-ce que j'aurais envie de travailler avec ce petit jeune-là? Est-ce que j'aurais envie de le croiser en conférence ou dans les couloirs? Davantage que "est-ce qu'il est le plus brillant"?

Voilà pour l'instant ma participation à cette discussion.

Nota : j'ai un ami qui était en M2 à Rouen avec moi après avoir fait un M1 à Lille, et qui me disait que c'était le bordel à Lille (même en Droit) et qu'il y avait beaucoup de n'importe quoi. Le CRFPA (concours d'avocat) a sa formation à Lille pour les candidats de Rouen. J'en entends beaucoup de mal - et non des CRFPA en général.
Je me demande si Lille n'est pas particulièrement pourrie, ou Rouen (en droit) particulièrement vernie...

JBeuh, qui partage son expérience...

Publié : 04 oct. 2007, 13:05
par Kyorou
J'imagine que, en effet, ça dépend totalement d'un endroit à l'autre.

Dans la fac où j'ai commencé à étudier un étudiant s'est fait insulter devant un auditoire de 150 personnes par un professeur qui lui a demandé si "il ne serait pas un peu pédé, des fois. Parce que, vu la façon dont il tient son sac...". Ailleurs, ça ne se fait pas.

Publié : 04 oct. 2007, 13:57
par Isawa Yoshimitsu
Shoju a écrit :
Isawa Yoshimitsu a écrit :Yoshi, qui va bientot passer dans la phase "cherche poste"
C'est quand même étrange que sachant ça, certains veulent encore y rentrer parce que finalement faut pas se leurrer : on rentre avec ses illusions de changer l'université, mais très vite le système prend le dessus et on devient tôt ou tard ce qu'on a condamné ...
Mais qui te dit que je veux faire ce metier pour changer l'universite ?

Je me pretends pas capable d'un tel miracle.

Perso, j'aime la recherche, j'aime l'enseignement, je veux etre maitre de confs. Et mon objectif n'est pas de passer professeur le plus vite ou quoi que ce soit. Je verrai deja si je trouve un poste (parce que vu comme c'est un domaine bouché...), et puis après je continuerai mon bout de chemin

Publié : 04 oct. 2007, 14:22
par Shoju
Isawa Yoshimitsu a écrit :j'aime l'enseignement
Disons que ça c'est bizarre dans le cadre de l'université ... m'enfin, verra dans qqs années ...

Publié : 04 oct. 2007, 14:29
par Shosuro Akae
Isawa Yoshimitsu a écrit :
Shoju a écrit :
Isawa Yoshimitsu a écrit :Yoshi, qui va bientot passer dans la phase "cherche poste"
C'est quand même étrange que sachant ça, certains veulent encore y rentrer parce que finalement faut pas se leurrer : on rentre avec ses illusions de changer l'université, mais très vite le système prend le dessus et on devient tôt ou tard ce qu'on a condamné ...
Mais qui te dit que je veux faire ce metier pour changer l'universite ?

Je me pretends pas capable d'un tel miracle.

Perso, j'aime la recherche, j'aime l'enseignement, je veux etre maitre de confs. Et mon objectif n'est pas de passer professeur le plus vite ou quoi que ce soit. Je verrai deja si je trouve un poste (parce que vu comme c'est un domaine bouché...), et puis après je continuerai mon bout de chemin
Tout pareil... Pour ma part c'est surtout la recherche, donc pas trop le choix!