La Voix De Rokugan

[ LYA & KUEMON ]

Kuni Kuemon s'inclina respectueusement aux dernières paroles de Seppun Kurohito.
« - Je pense également que cette affaire est loi d’être le fait d’un seul homme. Je ne sais rien quand à cette attaque. En revanche, je sais beaucoup sur les créatures qui ont combattu nos hommes. Chacune d’elle était un mort vivant, pas de démon, pas d’être pouvant penser de son propre chef. » Le shugenja était concis et n’enrubannait pas ces propos.

« - Il faut une terrible puissance pour lever un tel régiment, leur nombre était très conséquent. Mais plus que ça je peux affirmer que ces abominations n’ont aucunement traversé toutes les terres les séparant de leur sombre repère, elles ont été amenées là-bas par un rituel magique. Et ceci est encore plus inquiétant car il eut fallu dégagez une énergie très puissant pour réaliser une telle chose… » N’ayant plus rien à ajouter, Kuemon cessa de parler.

Lya enchaîna promptement, agitant plus rapidement encore son magnifique tessen « L’affaire qui nous menais en ces terres ne concernait pas ceci mais sachez que nous mettrons tout en œuvre pour mener à bien cette enquête. Que Koan-dono nous en soit plus tard témoin, nous mettrons nos connaissances au service de cette résolution ardue. Vous pourriez avoir grandement besoin de nous. » termina-t-elle avec cette phrase qui voulait tout dire et ne rien dire à la fois. Les antécédentes recherches du clan du Crabe seraient sans doute appréciées dans cette lutte.

Le dernier invité semblait vouloir prendre la parole, savait-il quelque chose ? Hiryu parlerait ensuite…

Le dernier invité semblait vouloir prendre la parole, savait-il quelque chose ? Hiryu parlerait ensuite.


J’écoutai avec un immense intérêt le discours de Kuemon sama. Le crabe avait décidé de ne point s’abriter derrière de vaines et inutiles politesses. Après tout, nous parlions de choses sérieuses et pas de la composition des équipes pour le tournoi de Kemari. Que porterai-je demain à la réception de Dame Ryumi ? telle était la question…
Lya chan eût pu être qualifiée d’élégante si elle n’avait opté pour se présenter armée de pied en cap. Un port de reine et un regard intense. Force et délicatesse. Décidément, je n’aimais pas les femmes grandes. Bien sûr, que nous aurons besoin de vous damoiselle. C’est gentil de nous le rappeler…

Mes connaissances en la matière ne sauraient égaler les vôtres Kuni sama. Notre ennemi est puissant. Il a été capable de prendre d’assaut la caravane impériale. Un seul homme n’aurait pu lever une telle puissance et la contrôler sans des relais, une secte qui serait à son service. A moins, bien sûr, qu’il ne soit d’une extrême puissance… mais alors pourquoi frapper de façon aussi directe et grossière ?
Une telle organisation pourrait avoir ses pions disséminés un peu partout et en avoir au moins un dans la caravane. Une personne discrète, qui pourrait passer partout sans être remarquée… et là serait le danger. Peut être, que ce quelqu’un rôde au sein de Kyuden Kakita…

Je gardai mon éventail devant ma bouche pour ne point gêner cette noble assemblée avec mes paroles crues et directes. Mais après tout, tous autant que nous étions ici, aurions d’ici quelques temps du pain sur la planche. Et ce serait dangereux. Tous, ici présents, pourrions avoir quelque chose à perdre et certains devaient déjà commencer à vivre avec ce poids sur leurs épaules… Au moment où je prononçai ces mots, la lumière diminuait et les ombres suivaient des mouvements erratiques, visibles pour des yeux entraînés.

Si je me souviens bien des récits que j’ai lus concernant les batailles avant le second jour des tonnerres, les armées impies utilisaient des sorts puissants et connus de peu de shugenja pour déplacer des grandes unités sur de longues distances. Néanmoins, les récits que j’ai pu lire étaient hélas imprécis et souvent peu avérés.

En tout cas, mes seigneurs, soyez assurés que si vous jugez mes maigres compétences utiles, je les mettrai avec honneur au service de l’empereur.

Décidément, je ne comprendrais jamais pourquoi les Bayushi et les Shosuro aiment tant la politique.

Kurohito écouta chacun des invités avec attention. Pour l'instant, aucune indication concrète au sujet de l'attaque.
Cette réunion n'a pas vraiment pour but de partager des informations, mais bien de s'assurer de coordonner nos recherches et de forger la confiance nécessaire à ce dessein... Mais justement, la confiance... est un présent aussi difficile à offrir qu'à recevoir...
Il regardait fréquemment Hiryu, le visage égal. L'Empereur voulait en savoir plus sur cet homme. Toutes les conjectures étaient permises, à vrai dire...
Le cerveau de cette conspiration aurait tout à gagner à se montrer au grand jour comme le plus fervent à lutter contre ses propres hommes. Le Clan du Scorpion a des méthodes éprouvées depuis un millénaire..."
Mais à la connaissance du vieux Seppun, leur méthode ne consistait pas en général à occuper un poste de premier ordre, "en pleine lumière". Et puis, Kurohito avait pu voir Hiryu affronter leurs ennemis. En homme d'arme avisé, il avait vu la ferveur de ses coups, la conviction que trahissait sa méthode de combat. Une énergie qui infirmait toute supposition que Hiryu eut partie liée avec l'ennemi. Ayant soigneusement inspecté les réactions du Bayushi depuis le début de la réunion, voire avant, il savait qu'il avait déjà fait le choix de lui faire confiance... Toujours silencieux, il écouta la fin du discour de Yogo Kaneda, qui s'exprimait avec une sincérité absolue. Lui, aussi, jeune et doué, avait tout à gagner à la résolution de cette affaire...
Mais qui aimait-il réellement. Là était la véritable question, à son sujet...
Kurohito but une gorgée du thé bien chaud servi par le Scorpion. Par automatisme, son odorat entraîné prit note qu'aucune odeur suspecte n'émanait du breuvage...
Comment ai-je pu devenir si soupçonneux
Une vague amertume mordit son coeur un instant, alors qu'Hiryu reprenait la parole.

Le visage impassible, Hiryu disséquait intérieurement ce que chacun des invités avait à dire. Quelle que fût leur bonne volonté, il était évident que leurs méthodes risquaient de ne pas se révéler très efficaces...

Les paroles de Kaneda manquèrent déclencher chez lui un nouvel afflux de souvenirs. La Guerre des clans... Que de vies prises pour des querelles sans fondement avant que ne se révèle le véritable ennemi...

De nouveau maître de ses émotions, Hiryu reprit la parole, d'un ton parfaitement neutre :
"Bien, je suis ravi de constater que chacun ici est prêt à mettre en commun ses informations. Je n'ai, de mon côté, pas réussi à en réunir de conséquentes, mais les divers éléments qu'il m'a été donné d'observer me laissent à penser que les maho-tsukai qui ont oeuvré faisaient partie d'une conspiration véritablement puissante et bien organisée, un réel danger pour le trône impérial.

Je puis vous assurer, dit-il en fixant Kojiro quelques secondes de plus que nécessaire, que mes contacts au sein des diverses organisations souterraines de la région voire de l'Empire sont en train de rechercher activement des informations. Si j'ai votre permission d'utiliser de telles méthodes, ce dont je ne doute pas, bien entendu...

Par ailleurs, j'ai le sentiment que cet attentat risque de porter atteinte au pouvoir impérial : la nouvelle dynastie est encore jeune et fragile politiquement, et malgré tous les exploits de notre vénéré Fils du ciel d'aucuns dans l'Empire pourraient vouloir profiter de cette fragilité...
Pour cette raison, il nous faut avancer et trouver des coupables aussi vite que possible, quitte à poursuivre l'enquête plus en profondeur ensuite. La justice impériale se doit d'être rapide et implacable, et c'est la crédibilité du trône qui est en jeu.

Laissant chacun méditer quelques secondes sur les implications de cette proposition, il reprit :
Je sais que cette proposition pourrait choquer mais il me semble que pour lutter contre un tel ennemi, qui emploie les méthodes les plus viles, il faut savoir faire preuve de subtilité. Et l'ennemi est retors et sans doute capable d'effacer bien des traces ; aussi nous faudra-t-il, en tant qu'enquêteurs et chercheurs de vérité, nous armer de patience, alors même qu'en temps que défenseurs de l'Empire cette patience est un luxe dont nous ne pouvons jouir.
Je ne vous demande pas forcément un avis immédiat, et d'ailleurs c'est à l'Empereur lui-même d'évaluer ce plan, mais ce sont des considérations que nous devons prendre en compte.

Marquant à nouveau une courte pause, il reprit, semblant ne pas vouloir s'interrompre :
Pour l'enquête elle-même, j'aurais un certain nombre de requêtes à vous transmettre. Me feriez-vous l'honneur de les prendre comme des considérations d'enquêteur et de simples demandes de renseignement, et non comme les marques d'une volonté de supériorité qui a pu être celle de ma famille par le passé mais n'a pas sa place dans de telles circonstances.
De telles précautions oratoires étaient nécessaires, face à des personnages aussi puissants, et dont la puissance pouvait aller de pair avec une certaine conscience de leur supériorité. Hiryu fixait désormais ses interlocuteurs un à un, comme pour les laisser prendre conscience de l'instant.

Kojiro-sama, je ne veux écarter aucune hypothèse lors de l'enquête. Pourriez-vous m'indiquer la nature exacte et précise des dispositions de sécurité prises pour le cortège. Plus particulièrement, l'endroit de l'attaque aurait-il pu permettre de profiter de certaines failles ? Si oui, qui, parmi les nombreux membres du dispositif, aurait pu être à même de les découvrir ?

Kurohito-sama, vous représentez également ici la justice impériale, et me semblez connaître les lieux. Vous serait-il possible de vous renseigner au sujet de l'activité de maho ayant pu avoir lieu dans le palais ou ses environs ? En particulier, des cellules d'Adeptes du sang ont-elles été découvertes ces dernières années ?

Lya-sama, Kuemon-sama, les méthodes de votre clan se sont révélées indispensables à l'Empire des siècles durant, aussi je pense qu'il serait judicieux d'y recourir à nouveau. Vous serait-il possible de me dire, vous aussi, ce que vous savez de l'activité des Adeptes du sang et des autres maho-tsukai dans la région ?

Et surtout, vous qui avez examiné le lieu de l'attaque, pourriez-vous nous indiquer s'il y avait une quelconque signature magique ? Je crois en effet savoir que certaines cellules d'Adeptes du sang ont réussi à modifier subtilement leur façon d'employer la maho de sorte que la Souillure ne se déverse plus en eux, maiis dans leur environnement. Le fait que le Scorpion soit au courant de ce phénomène surprit complètement les deux Crabes : comment un tel secret avait-t-il pu filtrer hors des ordres d'inquisiteurs ? J'ai également ouï dire que selon la manière de lancer ces sorts de maho, manière qui peut différer selon la cellule, la manière d'affecter l'environnement pouvait changer. Auriez-vous des renseignements à ce sujet ?

Par ailleurs, une autre question pragmatique au sujet de la magie utilisée : des sorts de téléportation ont été employés, mais où étaient leur lanceurs, au départ du transport ou à l'arrivée ? Il y avait quelques maho-tsukai dans ceux que nous avons combattu, sans doute des acolytes de faible puissance, mais les véritables invocateurs se trouvaient-ils dans le secteur ? N'étant pas moi-même shugenja, je ne peux répondre à une telle interrogation ; l'un de vous pourrait-il interroger les kami ?

Ce serait désormais à eux de répondre. L'enquête était lancée.

« Pour répondre simplement.

Non je n'interrogerai pas les Kami... les kami sont des esprits, je suis leur servante, leur perception du monde est bien différente de la notre. Les esprits présents ici même doivent tout ignorer de ce qui s'est passé. Interroger les esprits sur les lieux de la bataille serait prendre un risque équivalent à boire du sang des adeptes que nous avons tué, beaucoup d'esprits là-bas sont souillés ou pervertis pour encore un temps. N'étant pas une oracle ni une devineresse je ne peux partir de rien.

Je tiens a préciser que nous n'avons pas dis qu'il y avait eu téléportation, ils ont certes pu invoquer ou téléporter cette armée mais ils ont pu tout aussi bien la constituer sur place.
Si vous préférez: le clan du Crabe n'a pas failli en laissant passer une telle armée.
Les gardes alentour n'ont pas failli en laissant passer cette armée.
Les précautions prises ne sont pas en fautes, nous avons juste eu à faire à une nouvelle perfidie.

Si vous désirez connaître mon avis personnel, je me ferai le plaisir de vous le communiquer dans un contexte moins formel, car ce ne sont que des possibilités ou des réflexions. Pour ce genre de convocation je m'en tiendrai aux faits.

J'espère en tout cas que vous vous trompez sur un fait : ce n'était que des acolytes de faible puissance, je penche plutôt pour un sacrifice de pièces afin de faire des dégâts. »

Lya laissa passer un petit instant et ajouta.

« Et principalement des dégâts a long termes, doutes, angoisse, peur, division et c'est surtout ses dégâts que je crains qu'ils nous aient infliger. »

Kõjiro fronça imperceptiblement les sourcils en voyant la jeune shugenja du clan du Crabe prendre la parole la première. Il semblait pourtant évident que Bayushi Hiryu les avait questionnés selon un ordre quelque peu plus formel... Cette légère faute d'étiquette lui aurait valu une sévère remontrance en d'autres temps. Mais Kõjiro n'accordait au protocole qu'une importance toute relative. En revanche cela indiquait clairement que la charmante samuraï-ko n'avait rien d'une politicienne avisée. Ce qui en soi était plutôt du goût de Kõjiro. Il y a bien assez d'orateurs de talent dans cette pièce...

Et principalement des dégâts a long termes, doutes, angoisse, peur, division

Tandis que les dernières paroles de la shugenja flottaient comme un souffle de mauvaise augure dans la pièce, Kõjiro se dirigea vers la petite table où se trouvait la bouilloire encore emplie de thé chaud. Le délicat parfum qui en émanait aurait ravi les sens du Champion d'Emeraude qui était comme chacun le savait un amateur éclairé du cha no yu si son esprit n'avait été aussi empli d'une sourde colère. Avisant une tasse Kõjiro se servit un peu de l'amer breuvage tandis que quelques bribes de sa récente discussion avec le fidèle commandant Mifune revenait encore une fois s'imposer à lui...

"Mifune-san, je ne peux accepter votre demande, vous êtes le dernier homme dont je peux me séparer dans la situation actuelle..."

Ces mots résonnèrent l'espace de quelques battements de cœur dans l'esprit du vieux Kenshinzen.

Son regard se fit distant et pendant quelques instants il observa sans le regarder le jardin en contrebas, repensant à la métaphore utilisée par le Scorpion au début de la réunion.

Les autres convives semblaient attendre, légèrement surpris, que le Champion daigne reprendre sa place dans la réunion. Seul Kurohito, son vieil ami, pouvait discerner les terribles pensées qui altérait son chi. Toutefois, quand il se retourna vers Hiryu son visage était toujours de marbre et c'est d'une voix claire qu'il prit la parole.

"Je pense que Hiruma Lya-san voit juste. Même s'il ne s'agit vraisemblablement que d'une des deux faces probables de cette attaque."

"La stratégie déployée par nos adversaires était parfaitement ridicule, le terrain ne leur a donné aucun avantage particulier et ils devaient savoir qu'ils seraient mis en déroute rapidement. Ce qui fut effectivement le cas."

"Pourtant les moyens mis en oeuvre étaient plus que conséquents".

"Il apparaît également qu'il aurait été plus opportun pour eux de délayer leur attaque si leur but avait été de frapper puissamment notre convoi en tenant compte d'un même rapport de force. Par la suite notre caravane traversera des zones bien plus propices à une embuscade de ce type."

"De même, toujours en tenant compte de ces paramètres, l'endroit de l'attaque n'était pas non plus le plus adéquat pour ce type de manœuvre sur la courte zone couverte de la Cité Impériale à Kyuden Kakita."

"En outre, il y a deux points qui doivent attirer notre attention. L'attaque s'est déclenché au moment où l'Impératrice Shikizu-dono se trouvait isolée. Et de toutes mes troupes, un seul bataillon a été victime d'attaque directe de nature magique : celui chargé précisément de la sécurité de Shikizu-dono. Ce bataillon a été entièrement décimé avant l'affrontement proprement dit."

Laissant flotter ces dernières paroles quelques instants, Kõjiro porta sa tasse à ses lèvres pour boire un peu de thé. La main tenant la tasse était contractée au delà du raisonnable… Kéojiro maintenait son masque d'impassibilité mais il était évident que sa colère ne demandait qu'à éclater. Mais rien de cela ne transparaissait dans sa voix qui demeurait d'un calme absolu.

"De là, il me semble que nos assaillants poursuivaient au moins deux objectifs. Assassiner l'impératrice ou laisser entendre que celle ci pouvait l'être facilement était sans doute l'un d'entre eux. L'Empire se remet de ses blessures, éliminer l'épouse de notre Empereur c'est délayer d'autant le moment où s'affirmera la stabilité de la nouvelle lignée Impériale."

"Par ailleurs, le choix temporel de l'attaque, au début de notre voyage et juste avant notre arrivée à la première étape de celui ci, qui défie toute logique stratégique, me pousse à penser que cela était voulu."

"Que se passe t il depuis que nous sommes arrivé ici ? Les rumeurs vont grand train. Nous sortons d'une guerre où nous avons éliminé définitivement l'un des plus puissant ennemis de notre Empire et où les habitants de celui ci n'aspirent qu'à un peu de paix et de tranquillité. Notre caravane est censée apporter réconfort et espoir à la population de l'Empire. Désormais elle servira surtout à propager la rumeur que l'Empire n'a rien de sûr puisqu'une armée entière de créatures maléfiques ose encore s'en prendre au grand jour au couple Impérial".

"Où que nous allions, nous serviront de vecteur à cette rumeur. Quoi de plus efficace que de confier la propagation de cette maladie à une caravane qui va sillonner dans les prochains mois l'ensemble des terres de Rokugan. Cette attaque a fait de nous les malades qui vont malgré eux répandre la pire des épidémies : la peur, l'abattement."

Durant ce long exposé Kõjiro avait prit soin de parler lentement mettant toute sa force dans chacune de ses phrases. Il était resté immobile près des fenêtres donnant sur les jardins.

Se tournant vers Hiryu il ajouta enfin : "Pour répondre plus précisément à vos interrogations, Hiryu-san, je tiens à votre disposition un rapport complet et circonstancié sur les récents évènements. Un certain nombre de cartes appuyant mes hypothèses vous seront également fournies dans les plus brefs délais. Les détails de l'organisation de la protection du convoi vous seront également remis."

"Il apparaît toutefois que tout cela ne présentait qu'un intérêt restreint si l'on observe le déroulement exact de la bataille. Aucune faille n'a été exploitée. Au vu du caractère éminemment réactif de l'attaque je ne pense pas que cela nécessitait une connaissance approfondie des mesures de protection de la caravane. Il est toutefois probable que nos assaillants ait eut en leur possession certaines informations mais je doute que cette piste nous mène aux instigateurs du complot."

Après un dernier regard appuyé en direction du Bayushi, le Champion d'Emeraude se tourna alors vers Kurohito signifiant par là qu'il avait fini, puis il se rapprocha à nouveau de la table pour y déposer sa tasse après avoir fini d'en boire le contenu.

Hiryu écouta patiemment le peu que lui communiquait la membre de la famille Hiruma. Apparemment, elle lui cachait quelque chose, et les termes volontairement blessants qu'elle employaient ne faisaient rien pour calmer le Scorpion. Ce n'était, bien sûr, qu'une question de temps avant qu'il n'en découvre la nature, mais ces contrariétés étaient toujours dérangeantes...

Il reprit rapidement son visage impassible habituel, laissant le Champion d'Emeraude s'exprimer. Apparemment, leurs analyses de la situation concordaient... L'honneur du Doji allait-il se retourner contre lui ?

sentant l'air pesant...
Elle jeta un regard a Kuemon, peut etre son dernier regard.
Puis se posa son regard dans celui de Kojiro pour y percevoir une partie de sa detresse et de ses doutes.


Kojiro-sama, je pense qu'en cette journee forte en trouble il est de mon devoir d'intervenir, j'accepte par avance votre jugement pour les concequances de mes actes. Je ne suis pas sur que ce soit le lieu ni l'endroit pour reveler tout cela mais je crain qu'il soit trop tard demain.
je crain que trop de samourai valeureux et honorables ne decide de porter sur leur epaules des erreurs qui ne soit pas leur.

Cette armee a ete constitué sur place, par les apdepte de sang que vous avons tue et sans doute des alliers donc pour l'instant je ne sais rien, a part qu'il ne sont pas Humanoides et plustot imposants.
Ils savaient qu'en ses lieux de nombreux corps intacts reposaient.
Ils se sont retrouver dans la nuit precedente avait prevue d'attaquer la. Ils ne visaient personne en particulier mais les premiers passants de la caravane.
L'imperatrice ne pouvait etre explicitement visee que si son passage etait prevue a cet endroit de longue date. le lieux a ete choisi en fonction de son potentiel et non de qui passerai.
je pense que ce coup du destin ne fasse qu'amplifier leur coup initial n'est qu'un simple coup de chance pour eux et un malheurs de plus pour nous.
Ils savaient qu'ils rencontreraient la mort jusqu'au dernier et si etaient preparée, et n'avait donc sur eux rien d'identifiable, ni de personnelle, a peine quelques parchemins de prieres... Ils diposaient tous etrangement du meme tatouages.
Je dis etrangement car pourquoi se donner autant de mal pour faire disparaitre tous traces exploitables quand a leur origine et laisse un signe manifeste de leur appartenace a un groupe unique, organise et si facilement identifiable.

Sinon ils vous faut savoir que l'activite Maho Tsukai nous donne bien plus de travail depuis un an. Nous n'avons rien trouver, rien vue venir, peut etre avons nous failli ?

Je me suis permise de demander l'aide d'eclaireur hors paire, de ma connaissance, pour obtenir plus d'informations sur d'ou venais ses adptes. je devrai disposer un peu plus tard d'autre informations a vous soummettre, ou a soumettrs a qui vous semblera juste.

Je pense aussi et surtout qu'il faudrai rapidement unifier les efforts d'enquete, qui a froisser quelle que page d'etiquettes, ou quelque sensibilites. Ce genre de reunion, informelle qui passeront pour certain yeux comme un complot un manque de confiances ne fond que renforcer la volonte de nos ennemies.
Et donc si vous me le permettez mainteant je me retirer dans les appartements mise a ma disposition en attente de votre jugement.

Elle savait, sa vie etait entre les mains du chapion d'emeraude, elle avait surement blesser dans leur honneurs plusieurs des personnes presentes, mais elle ne voyait pas d'autres moyen ....

Kurohito écouta impassible chacune des interventions des protagonistes de la réunion. Lorsque la jeune Hiruma précéda le Champion d'Emeraude, il jeta un regard discret vers son vieil ami, qui ne sembla pas se formaliser... De toute évidence, l'heure n'était pas à une étiquette tatillone, ce que tous acceptaient tacitement ici...
Devant l'exposé de Kojiro, le conseiller de l'Empereur approuva la logique de l'argumentation à plusieurs reprises, tout en buvant tranquillement le thé chaud qui réchauffait son esprit tout autant que ses vieilles articulations... Lorsque le Champion d'Emeraude termina, il ne put s'empêcher un froncement de sourcil désapprobateur devant le manque de tenue du membre du Clan du Crabe... Encore que celle-ci ne fasse que se conformer à la longue tradition de courtoisie de son Clan... Kurohito choisit à nouveau de ne pas faire attention à cette brusquerie. Lya-san venait d'annoncer qu'elle se retirerait en attendant le jugement du Champion d'Emeraude. Il attendit un instant avant de prendre la parole, d'un timbre assez calme et doux pour pareille circonstance.
"- Les précisions de Lya-san seront certainement d'une aide appréciable pour l'enquête officielle de la Magistrature d'Emeraude. Néanmoins, je rejoins sur certains points le Champion d'Emeraude quant aux motivations de nos ennemis, et le rude coup porté à la réputation de notre convoi, censé porter espoir aux quatre coins de l'Empire. Je suis certains que les hommes de Hiryu-san feront leur possible pour atténuer la propagation des rumeurs sur ce fâcheux incident. Ce faisant, une chose est vraie aussi", dit-il en se tournant vers la jeune Hiruma.
"- Il est préférable que cette réunion soit écourtée, afin de ne pas alarmer nos chers hôtes de la famille Kakita. Alors que nous parlons, le propre frère du daimyo est informé de cet entrevue, et la faire durer plus avant dans la soirée ne ferait qu'attirer des suspicions dont nous n'avons guère besoin. Aussi, puisque je vous ai déjà assuré de mon entier soutien, je ne tarderais pas, à moins que mon concour ne soit encore requis, à rejoindre mes quartiers. L'Empereur doit être informé dans les plus brefs délais de nos résultats, et Kakita Atoshi doit être rassuré... Vous pouvez me faire confiance à ce sujet."
Ce faisant, Kurohito posa sa tasse vide et lissa son kimono, attendant que quelqu'un prenne la parole. Il regarda un instant son vieil ami, et une lueur d'une grande intensité passa dans son regard. Un salut, un soutien, le témoignage de son respect et sa propre conviction qu'aucune action de son ami n'aurait pu empêcher l'attaque de la journée. Puis, il tourna le regard avec pudeur...
Peut-être que le soleil se lèvera sur un monde sans Kojiro demain...
L'idée lui était pénible, et il voulait croire que l'Empereur écarterait immédiatement la demande de son Champion... Mais l'âge lui avait appris à ne jamais s'ancrer dans la certitude...

Kurohito se leva en souriant à ses compagnons. Il regarda successivement le Champion d'Emeraude et l'initiateur de cet entretien, Bayushi Hiryu.
Un léger vent frais traversa la pièce. Le regard du conseiller impérial fut attiré à l'extérieur. Par delà le jardin zen, la silhouette d'un serviteur, portant un lampion lumineux, attira son attention. L'homme semblait pressé et fort soucieux. Un silhouette que Kurohito n'avait d'abord pas remarqué dans l'obscurité arrêta le domestique, avec lequel il échangea quelques propos.
Sans doute un des hommes d'Hiryu-san, chargé d'éconduire les curieux qui auraient l'envie saugrenue de se promener par ici...
Alors qu'il allait sourire, le vieux Seppun réalisa soudainement que le serviteur était de ceux que l'on avait alloué à la suite impériale. Son visage redevint sérieux alors que chacun put voir l'objet de son attention. Sans hésiter, il se tourna vers le Bayushi.
"- Hiryu-san, pardonnez-moi, mais je pense qu'il serait préférable de signaler à votre homme de laisser passer le serviteur..." Ce faisant, il se déplaca vers l'entrée, tout en laissant la préséance au seigneur Kojiro...

Kõjiro observait du coin de l'oeil le visiteur nocturne qui approchait par les jardins. Un messager à une heure aussi tardive, cela doit être important... La légère brise qui pénétrait dans la salle de réunion emmenait dans son sillage de délicates fragrances aux effets appaisant. Durant quelques instants Kõjiro se concentra sur celles ci essayant de déméler les différentes senteurs selon leur origine. Ici, la douceur de l'iris, là la force de la pivoine mélée de l'arôme puissant du jasmin. Mais cet effort lui apparu bientôt vain. C'était l'association de toutes ces odeurs si différentes qui en faisait un parfum si délicat que nulle essence mise dans un flacon à l'intention d'une belle dame ne pouvait égaler. Il en va ainsi de nous, seuls nos actions conjointes nous permettront de donner la juste réponse aux récents evennements. Parfois, les arbres se livrent une lutte sans merci pour aller vers la lumière, mais parfois on trouve également des parterres de fleurs naturels où l'harmonie semble la règle. Puissions nous être à l'égal de ceux ci désormais.

Remarquant enfin que Kurohito semblait, le Champion d'Emeraude se dirigea vers la sortie, sans un mot, saluant d'un bref signe de tête les différents participants à la réunion.

Arrivé au seuil de la pièce, il se retourna

"Messieurs, madame, je pense que nous avons fort à faire, je n'ajouterais donc qu'une chose, rappellez vous que la force de notre Empire réside dans l'union. C'est ainsi que nous avons vaincu Iuchiban et c'est ainsi que nous triompherons des prochaines menaces. Cela ne fait aucun doute."

Sur ces derniers mots, Kõjiro sorti de la pièce.

Kurohito salua solennellement aux paroles de son ami, sans mot dire. Puis, alors que le Champion sortait, il salua poliment les samurais assemblés.
"Samurais, puissent les Fortunes guider chacun de nos pas..", puis, quitta la pièce à la suite de son viel ami. La nuit était claire, l'oeil d'Onnangu grand ouvert sur le monde endormi. Bien qu'il marchait auprès de Kojiro, il ne lui adressa pas la parole. Il aurait pour sa part, à sa place, aimé profiter de chaque instant, de chaque sensation du monde, de chaque opportunité de silence en pareille situation.
Une certaine inquiétude ne quittait pas son coeur lorsque la livrée du serviteur lui en confirma l'origine.

"Laissez passer ce serviteur, samurai."
Le ton préremptoire fit sursauter ce dernier, alors que le samurai du Scorpion se tournait sans montrer sa surprise, et s'écarta avec un salut marqué. Le serviteur se mit immédiatement à genoux. Ses mains, tremblantes, tenaient des rouleaux.
"- Sei... Seigneur Kojiro-sama... J'ai.. J'ai là un message de sa majesté l'Empereur à votre intention... et.. et un autre pour Seppun Kurohito-sama..."
Les deux hommes restèrent un instant silencieux, en se jetant brièvement un coup d'oeil. Sans un mot, le Champion d'Emeraude tendit la main et prit le pli qui lui était destiné. Le mon du Fils des Cieux scellait un message succint, mais clair :
Doji Kojiro-sama, je vous attends promptement dans la suite impériale. Hâtez-vous.

Pendant ce temps, Kurohito déroulait celui à son intention, le regard visiblement inquiet. Il était encore plus bref.
Seppun Kurohito-sama, je dois vous entretenir ce jour, venez diligemment me rejoindre.

Les deux hommes se regardèrent à nouveau, alors que des idées jumelles germaient dans son esprit. Le serviteur avait repris contenance, mais sa voix trahissait un certain désespoir.
"- Je vous ai longuement cherché, Messeigneurs..."
Kurohito le coupa, tenta d'adoucir sa voix, alors que le Champion d'Emeraude demeurait de marbre.
"- Tu n'aurais pu nous trouver avant, jeune homme. Ne t'inquiète pas. Tu as rempli ton office, tu peux te retirer."
Ce qui fit le jeune messager, sans demander son reste...
D'une démarche commune, les deux proches de l'Empereur traversèrent les corridors obscurs et endormis du palais, dans le silence, chacun l'esprit occupé...

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