La Voix De Rokugan

Retsu eu un sourire à l'adresse de son hôte. Vu comment les choses avaient pu être présentées, il ne pensait pas faire partie des invités mais plutôt officier en tant que yojimbo.

"Hé bien, Yasuki-sama, je dois malheureusement dire que je ne sais pas encore ce que je vais faire..."

Son sourire s'élargit.

"Mais je vais trouver."

- Voila une réponse comme je les aime ! Un esprit entreprenant, dans une ville pleine d'opportunités comme la notre, peut faire des merveilles. Pour ma part, si je n'avais du exactement ce que je voulais et si je n'avais pas été absolument sur de l'obtenir, je ne serais pas ou j'en suis, je peux vous l'assurer.

Il lança un grand sourire a Yoshiko, qui le lui rendit timidement.

- Et le jeu en vaut la chandelle, plus qu'on ne pourrait espérer en rêver. Si vous avez besoin de contacts, n'hésitez pas a venir me trouver. Il n'y a pardonne qui connaisse la ville aussi bien que moi.

Retsu s'inclina en remerciement.

"Merci de cette très aimable attention, Yasuki-sama."

- Et vous Bayuri-sama, comment prévoyez la suite maintenant ? Les Fortunes semblent s'être attachées à vous. Beaucoup vous admirent qui plus est.

Et Yashin vous déteste aussi, pensa-t-elle...

Bayuri fit tourner son thé, en resservit à Yoshiko qui le regardait avec un doux sourire.

- J'ai l'intention de fonder une famille et de me consacrer à la femme de ma vie. Et vous, Hida Kei-san, des projets matrimoniaux ?

" Pas dans l'immédiat, non... Ma charge m'occupe beaucoup. Un jour peut-être ? Qui sait? "

Evidemment ça la mit mal à l'aise et évidemment elle regarda Retsu et évidemment elle se dit qu'elle aurait mieux fait de venir seule.

Retsu vint au secours de la jeune femme.

"Un peu de sake, Hida Kei-dono ?" lui demanda-t-il afin de créer une diversion.

"Merci" dit-elle en lui tendant sa coupe.

Retsu servit la jeune femme.

"Ce sake est excellent."

"Vous avez l'air de vous y connaître très bien pour avoir si bien choisi, Yasuki-sama." fit-il afin de changer de sujet.

Mais Bayuri le remarqua à peine.

- Ah, les devoirs de la charge... heureusement, mes associés et moi nous partageons les rôles, de sorte que sitôt sorti de mes affaires économiques, je peux me consacrer presque entièrement à mes amours délicieuses... Si j'exerçais les lourdes responsabilités de gunso de la garde des eaux, à quelle heure rentrerais-je ! Peut-être serais-je contraint de monter la garde toute la nuit, de parcourir les ruelles obscures sans trêve ni relâche, jusqu'à ce que mes semelles reconnaissent les rues au granulé des pavés.

Sa voix avait pris une teinte lourde, dure, comme il l'ait eu une fois, longtemps avant ce jour, dans des égouts sordides. Mais il se reprit vite.

- Mais heureusement que mes partenaires commerciaux m'épargnent l'essentiel du travail administratif ! je peux profiter de la vie, renouer des contacts, tisser des liens nouveaux et prometteurs avec des intermédiaires chez des concurrents ou des officiers de la garde, et faire ce que j'aime le plus : trouver des solutions nouvelles pour faire transiter mes marchandises sans inquiétude.

Alors Retsu-san, quels sont vos projets de votre côté ? Vous êtes issu d'un dojo prestigieux, d'une promotion exceptionnelle, vous avez des contacts au plus haut sommet de notre Famille, vous avez une expérience militaire reconnue, et avez connu une montée en grade fulgurante. En plus, vous avez un don inné pour reconnaître le bon saké. N'est-il pas temps de fonder une famille à votre tour et de continuer le nom glorieux de vos ancêtres ?

"Vous avez sans doute raison, Yasuki-sama..."

"Mais comprenez que venant juste d'être affecté à Sunda Mizu Mura et qui plus est à la Garde des Dignitaires, j'ai pour le moment d'autres préoccupations."

"Nous verrons bien ce que les Fortunes nous réservent..."

Kei se contenta de regarder le fond de sa coupe vide...

On va quand même un peu jouer chagrin d'amour et amour sincère hein...

Comprenant mal le geste de sa voisine, Retsu lui pris délicatement sa coupe des mains avant de la remplir de nouveau.

- Oui, oui, je comprends bien que vous souhaitiez attendre d'avoir établi vos affaires avant de fonder un foyer... c'est là un souci légitime. Mais, continua-t-il en prenant délicatement la coupe de Yoshiko et en lui emprisonnant la main entre les siennes pendant un long regard, ... ... ... (en relâchant sa main lentement, retirant ses mains en une caresse langoureuse), je ne savais pas qu'il était coutumier, dans la Garde des Eaux, de prendre autant de familiarité avec ses consoeurs... ou devrais-je dire ses supérieures ?

Et il y avait dans son doux sourire tout autre chose que de la félicité conjugale.

Kei n'entendit même pas la remarque, toute décidée qu'elle était à ne pas écouter Bayuri marier Retsu à elle ne savait qui.