La Voix De Rokugan

Les rues étaient couvertes de fleurs et de fanions en forme de poisson, lâchés par les enfants ou déversés depuis les bâtiments officiels par des hérauts en livrée grise, bleue et noire. Le peuples étalait une liesse proportionnelle aux rations de riz gratuitement distribuées et aux fêtes organisées dans toute la cté. Yasuki-gozen souriait et les gardes montraient les dents aux badauds.

yasuki Taka entrant dans sa bonne ville avait offert à Amaterasu-omikami-sama une statue en or d'un mètre de haut, au sanctuaire de Hida-omikami une nouvelle grille de fer forgé, et même une bannière au sanctuaire croulant de Dame Doji, en signe de paix. On avait même autorisé les Daidoji à arborer leurs sabres dans le quartier noble. Un jour de fêtes et de fraternité entre tous les habitants de la ville.

Kei ne regardait que la foule, elle marchait tout près du palanquin... Et pour une fois depuis quelques jours, malgré tout ce à quoi elle pensait, elle était vraiment à son travail. Elle aurait tout le temps de penser au reste quand le couple seigneurial serait à l'abri dans le Palais du Conseil.

L'entrée au palais fut cependant moins souriante que l'entrée dans la ville. Aussitôt passées les portes du bâtiment du Conseil, Taka signifia à Toroboshi :

- Toroboshi-san, je souhaite voir vos conseillers et les principaux officiers de la ville dès que mon épouse sera installée.

Puis, regardant autour de lui :

- C'est une bonne idée, ce mélange des gardes du Conseil et de la Garde des Eaux. Ishiotoshi-san, qui commande ici ?
- Taka-sama, je commande la garde du château, et la Garde des Dignitaires vous protège.
- Ah oui. Kei-san, comment se passe la cohabitation avec les Gardes du Conseil ?

Kei s'inclina profondément.

- Des gardes gris sont également là Taka-sama. Et la cohabitation est excellente.

Ce n'était pas complètement vrai, ni complètement faux d'ailleurs...

Retsu avançait lui aussi à côté du palanquin, la main sur le tsuka de son arme.
Il avait choisi de se mettre de l'autre côté de Yasuki-sama afin de ne pas être perturbé (et de ne pas la perturber en retour) par Kei-chan.

Il regardait devant lui, tâchant d'ignorer la conversation entre Kei-chan et Yasuki Taka-sama...

Taka regarda Kei avec une moue songeuse. Il était encore assez bel homme, la mâchoire large, les sourcils épais, un sourire carnassier les rares fois où il souriait.

- Kei-san, je pense qu'il faut faire quelques changements dans la façon dont les choses se passent ici. Quel est l'officier, où le dignitaire , en qui vous avez le plus confiance dans la Famille Yasuki ?

En parlant, il avait entraîné les grands dignitaires qui les entouraient dans ses appartements, et la conversation se déroulait dans son bureau, entouré des formes délicates et sereines du jardin. À la fin de l'heure d'Akodo, la lumière rendait tout merveilleusement paisible, comme si les jardiniers avaient construit le jardin et les pavillons de prestige en fonction de la lumière solaire.

Retsu resta impassible et pourtant, il avait bien failli s'étrangler en entendant la question de Yasuki-sama.
Qu'un homme aussi puissant pose une question pareille à Kei-chan c'était... Ahurissant.

Il ne put s'empêcher de couler un regard en direction de sa camarade, curieux de la réponse que cette dernière pourrait faire...

Ah ouais ? je clique pas souvent sur tes liens en fait (parce que souvent ça fait de la musique )

Kei ne se posa pas plus de questions que ça et répondit complètement naturellement... Puis Yasuki à côté de ça, elle avait vite fait le tour, tout ceux qu'elle connaissait étaient soit des raclures, soit des non-gradés, sauf un... Sans parler du fait qu'elle n'avait pas confiance en beaucoup.

- Yasuki Hirozaku.

Elle retint un "et c'est tout" qui lui brûlait les lèvres... Mais bon la confiance ça ne s'accorde pas à tout le monde non plus.

Tara eut un regard un peu étrange, surpris, comme si on venait de lui couper la main.

- Et de plus haut rang ?

Alors là du coup c'était un peu plus dur... De haut rang ?

- Aikune...

C'était une famille vassale mais bon... Elle l'aimait bien, il avait un caractère un peu spécial, il magouillait mais bon, il paraissait de confiance.

- Aikune-sama et sinon, plus haut encore... Toroboshi-sama.

Ça lui écorcha un peu la bouche, mais bon... A part ça, les autres membres du Conseil lui convenait encore moins... Elle réfléchit un peu et rougit d'un seul coup.

- Enfin sinon c'est vous Taka-sama, mais je suppose que vous vous excluez de la question en me la posant non?

Taka échangea un long regard avec Toroboshi, qui était penché sur la forme d'un bosquet mais qui n'en perdait pas une miette.

- Certainement. Et si je devais vous demander... en qui avez-vous le plus confiance, parmi les personnes qui ne sont pas dans la pièce ou à qui vous n'êtes pas tenue d'obéir ?

- Forcément Yasuki ? Et de haut rang ? Je ne veux pas dire qu'il n'y en a pas Taka-sama... Mais je connais peu de gens de haut rang... Des gens en qui j'ai confiance il y en a évidemment. Mais il ne sont pas vraiment de haut rang et surtout, pas de la famille Yasuki, si jamais c'est important... pour votre reuqête.

Elle ne savait plus trop quoi dire, elle finit par lister tout le monde.

- Ma famille, les membres de la promotion de l'oni, Hiruma Shigeo, c'est un garde gris; Yasuki Katai et Yasuki Mushu, ce sont des gardes des eaux, Hida Utaro, sensei au dojo, Hida Kisu, oui c'est étrange, c'est un magistrat de clan qui passe ici parfois.... Et puis c'est à peu près tout.

Tu as peut-être même un peu exagéré... Pour certains de ceux-là "confiance" étaient peut-être pas le terme approprié.

- Hum... je vois. Je vous remercie pour votre patience.

Pendant cette énumération, les servantes avaient fini d'arranger les appartements, et on apporta des rafraîchissements ; puis le Conseil se rassembla, et Taka partit pour examiner les affaires courantes, s'enfermant avec ses conseillers et ses yojimbo.

Quand il sortit, il avait la mine lasse d'un homme qui avait passé trop longtemps dans une pièce sans lumière.

Shigueru, Retsu et Kei avaient attendus devant la porte, le premier jour ils seraient tout le temps en service, ou presque.... Et c'était ennuyeux à mourir.

Les préparatifs des Gardes des Dignitaires avaient été soigneux, mais trop court : c'est ce qu'ils se dirent en voyant l'indescriptible chaos qui saisissait le palais pour entourer la visite officielle de Taka-sama, et quand Daidoji Hideoshi et Yoshiko entrèrent dans les cours du palais, le chaos devint indescriptible.

Pour autant, aucun incident ne fut à regretter ; il y eut même un moment d'émotion lorsque Yoshiko remercia Toroboshi de les avoir relogés "dans un endroit convenable" ce qui, dit du dojo du Sunda Mizu Ryu fit rapidement le tour du palais... et de la ville.

la réunion suivante eut heureusement lieu en petit comité : Taka, Hideoshi, et... leurs gardes respectifs.

- Je voudrais souligner, avant que nous commencions à parler des échanges qui ont lieu depuis quelques semaines, l'abnégation des gardes que vous avez placés autour de nous, commença le général.

- Vous savez bien, mon ami, que je ne vous laisserai jamais tomber, à plus forte raison dans un moment aussi décisif.

- Ils ont en effet su tirer leur épingle du jeu dans des circonstances difficiles, et malgré les chausse-trappes qu'on leur a mis dans les jambes. J'espère que vous saurez récompenser de si précieux auxiliaires comme il convient.

- je l'espère aussi, Hideoshi-san. Kei-san, que voulez-vous comme récompense ?