[HK] Hida Kei

Les tribulations de la Promotion de l'Oni à Sunda Mizu Mura [Hida Bondage Only ^^ ]

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[HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 26 août 2014, 07:40

Un sujet chacun pour éventuellement, écrire des morceaux de RP "perso" ou des morceaux de nouvelles. Bref un sujet perso. Des questions des autres etc. un peu ce qu'on veut quoi mais c'est notre espace à nous ;)

Nom : Hida Kei
Age : 25 ans (au scénar de la RA)
Caste et/ou Clan : Samurai-ko du clan du Crabe, Bushi Hida rang 3, Gunso de la garde des Eaux
Tagline du PNJ : Le sexe n'est sale que quand on ne se lave pas. (pour info c'est de Madonna)
Description physique :

Image

Description physique :
1.60m
55kg
yeux marrons
Pour le reste, ça se voit assez bien il me semble...

le bras droit tatoué comme sur l'image
Elle a deux autres tatouages : cuisse/hanche/ventre gauche avec une branche de cerisier et la cheville gauche une carpe koi, comme suit :

Et au moins pour ceux qui la voit constamment où ont travaillé avec elle, vous pouvez vous rendre compte qu'en fait elle se fait tatouer par dessus ses cicatrices (j'ai trouvé un tatoueur qui proposait ça... j'avais trouvé ça malin)
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Re: [HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 26 août 2014, 12:28

Caracs :
Bushi Hida rang 3, Gunso de la Garde des Eaux, Kokan no Shinken, Keigo no Shinken.
Terre 4 : Constitution 5 Volonté 3 ; Air 3 : Réflèxes 4 ; Feu 2 : Agilité 3 ; Vide 3 ; Eau 2 : Force 3.

Honneur 3,5 ; Gloire 3,5 ; Statut 3.
Initiative 7g4, ND 25+10, Tetsubo 7g3/8g3, Katana 7g3/7g2.
*Armes lourdes Tetsubo 4
*Art de la guerre 4
Athlétisme 3
Connaissance Monde du crime 2
Connaissance Bushido 3
*Connaissance Outremonde 3
Connaissance SMM 4
*Défense 4
Enquête 2
Etiquette 3
*Intimidation 3
Jiujutsu (Kobo Ichikai) 3
*Kenjutsu 4
*Kyujutsu 3
Guntai-10

Clairvoyant, Joli Coeur, Chagrin d'Amour, Amour Sincère, Compulsion (sexe)
Relations :
++ Yasuki Bayuri
+ Yasuki Toroboshi (mais ça va changer)
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Re: [HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 26 août 2014, 12:28

Historique :

Famille : Kei est née à Sunda Mizu Mura en 1095. Elle est fille d'un simple forgeron, Hida Fubatsu. Il servit près du Mur un temps, puis fut affecté à Sunda Mizu Mura un an avant la naissance de sa fille. Il trouva un travail de second dans la Rue des Forges, dans le quartier des arsenaux. Ce n'est qu'après quelques années et après avoir fait jouer les relations de sa femme, Shairei, anciennement Yasuki, qu'il réussi a obtenir sa propre échoppe à la Place des Forges (1103). Il prit un jeune apprenti, du nom de Utagawa, et Kei le considéra assez rapidement comme le frère qu'elle n'avait jamais eu.

Classes : Ne désirant pas suivre les difficiles chemins de sa mère, Kei décida de suivre l'école de bushi Hida. Le Sunda Mizu Ryu lui avait tant fait de l'oeil depuis sa plus tendre enfance qu'elle n'estimait pas avoir d'autres choix intéressants. De plus elle voyait souvent des jeunes du dojo en ville et ils avaient l'air de bien s'amuser. Elle rentra au dojo à 11 ans (ces parents durent faire des pieds et des mains pour la faire accepter, ainsi elle rentra au dojo un peu tard... et non sans que son père ai promis des sabres en quantité astronomique). Elle qui était si heureuse, elle déchanta bien vite. Elle comprit de suite pourquoi les élèves passaient du bon temps en ville... Ils en passaient si peu au dojo ! Ces années furent pénibles, elle passa du temps en armure lourde plus que de raison... C'est comme ça qu'on s'arrange avec les élèves moyens... Pourtant les années passant, Kei fit de très appréciables progrès et bien que n'étant pas la plus habile, et ce dans aucun des domaines que proposait le dojo, elle se démarqua par une étonnante régularité. Elle était juste un petit peu au dessus de la moyenne, mais dans toutes les disciplines. ce qui lui valut finalement une bonne place dans sa promotion. Elle se fit là bas nombre d'amis, quelques inimitiés naquirent également, mais son comportement facile et jovial, bien que direct, lui fut très utile. Elle rencontra Retsu, Hirozaku, Kamodo et Shigueru pendant ces quelques années. Elle tomba amoureuse de Retsu mais leur idylle fut de courte durée (et sapé par la mère de Kei). Leurs liens (à tous) furent définitivement forgé lors de leur dramatique gempukku.

Vie d'adulte : Dès leur gempukku passé et après quelques jours de repos, Kei fut intégré à la garde des Eaux, dans le quartier des Embarcadères du Sud, sous le commandement de Nobuto Aikune. Pendant 5 ans elle fut un garde classique. Lors d'une des visites de Yasuki Taka, sa femme et leur jeune fils, en ville, Kei et ses compagnons encore en poste en ville à l'époque furent assignés à leur garde une nouvelle fois. Contents de leurs services et heureux de les revoirs, la famille de Yasuki Taka fit ("enfin" diront certains) pression sur certains membres du conseil afin que les 5 sauveurs de l'année de l'oni soient récompensés. Shigueru, Hirozaku et Kei furent directement promis Gunso dans la garde des Eaux, chacun dans un quartier. Ils furent mutés d'un quartier à l'autre afin de subir moins les affres de cette promotion inopinée. Les affectations furent les suivantes : Shigueru aux quais du grand temple (Au centre de la ville / capitainerie principale dirigée par Nobuto Nabe), Hirozaku aux quais des embarcadères du sud (Au sud de la ville à l'embouchure / capitainerie secondaire dirigée par Nobuto Aikue), Kei aux quais de la rive est (Au nord de la ville, près du quartier noble / capitainerie principale dirigée par Nobuto Nabe) Depuis lors ils remplissent chacun leurs fonctions, se croisant régulièrement et "gardant le contact" comme on dit. Quand Kamodo est revenu en ville, il a également été promu gunzo mais dans la Garde Grise. Retsu n'est revenu que très tard. Les 5 compères de la promotion de l'oni, ont également été remercié avec l'adjonction d'une charge prestigieuse, crée à l'occasion : ils font partie de la Garde des Dignitaires.

Travers : Depuis ses classes au dojo et son chagrin d'amour, Kei a développé un moyen d'exutoire assez commun mais pas vraiment chez les femmes : le sexe. Plutôt que de se considérer comme une salope, elle se considère surtout comme l'égal de ces compatriotes masculins : libre et à profiter de ce qu'elle veut quand elle veut. Le rapport des Crabes au sexe est plus désinhibé que dans la plupart des clans "leur rapport à la mort et la futilité de la vie" diront certains, "la chaleur du sud" diront d'autres. Leur manque global d'intérêt pour les échanges verbaux tarabiscotés ou leur pragmatisme légendaire ont fait le reste. Kei s'est tout à fait fondu dans ce moule et prend le plaisir quand et où elle le souhaite... avec assez peu de circonvolutions de séduction il est vrai. Son "tableau de chasse" n'a rien à envié à celui de ses collègues masculins. Qui plus est elle est de fait assez douée en herboristerie. Mais en revanche peine à se marier... ce qui tout compte fait, ne la chagrine pas réellement.
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Re: [HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 26 août 2014, 14:55

1103 :

RESUME : Arrivée de Utagawa, apprenti forgeron auprès du père de Kei et petit cousin de sa mère, au domicile familial

Quand il avait passé la porte, elle était resté caché derrière le comptoir et s'était bien calé contre un panier d'osier pour en pas en perdre une miette.

Ses parents et elle venaient de déménager sur la place des Forges, ils avaient maintenant une devanture avec un petit magasin microscopique, que sa mère tenait pendant que son père forgeait. Ils auraient sûrement plus de clients maintenant. C’est d’ailleurs pour ça que les autorités avaient accepté qu’ils s’installent ici : son père commençait vraiment à se faire connaître et il n’était pas décent de recevoir les gens directement dans un atelier. Comme ça au moins sa mère maintenant pouvait s’occuper réellement, tout en restant avec eux. Elle gérait toutes les commandes, et arrivait même à caser avec les lames de très beaux accessoires (saya, menuki, cordelettes, perles de duels, etc.). Son père s’était donc mis à avoir besoin d’aide. Alors il avait fallut prendre un apprenti.

Il venait juste d’entrer. Son père et sa mère l’accueillirent respectueusement dans la boutique. Il s’inclina bien bas « Je suis Utagawa, Fubatsu-sensei. Je vous présente mes respects. Mes respects également, ma tante. » Il était rigolo s'était dit Kei. Il était grand, tout dégingandé et il avait les cheveux ébourrifés comme la crinière d'un Lion. En plus il butait un peu sur les mots, il devait avoir un peu peur de son père... C'est vrai qu'il était impressionant son père. La voix flutée répondit « Nous sommes ravis de t'accueillir, petit cousin. » Kei se rappela alors la conversation de ses parents il y a quelques mois. « Kei ne reprendra pas la forge nous le savons bien tous les deux. Il faudrait trouver quelqu'un... Et ce serait dommage que ça sorte de la famille. Tu n'avais pas un petit cousin quelque chose comme ça qui avait des soucis ?" avait demandé Fubatsu à Shairei. "Si effectivement, ma grand-mère avait une soeur, elle-même a eu trois fils. L'un deux a eu un seul enfant... Il s'appelle Utagawa et il est seul maintenant, il a perdu ses parents, emportés par une pneumonie l'an passé. Il est chez une de mes cousines depuis quelques mois mais ça se passe très mal. Nous les soulagerions tous si nous le prenions ici... C'est de la famille éloignée mais ce devrait aller. Il sera toujours temps de le marier avec Kei plus tard... ou il lui versera un loyer." La petite fille de huit ans s'était alors indignée  : se marier ? Sans lui demander son avis... Bah bien sûr. Elle préférait le loyer.... De toutes façons elle se marierait un jour avec un beau Licorne exotique... Elle n'en avait jamais vu des Licornes qui venaient de loin, et elle était sûre qu'ils étaient beaux...

"...rière le panier." finit-elle par entendre en sortant de sa rêverie pleine de semi-gaijin, plus courtois que les Hida mais virils quand même... Elle ne bougea pas d'un pouce. "Kei, je t'ai dit de sortir pour saluer ton cousin". Son père n'avait pas l'air très content mais sa mère était passablement amusée, tout comme Utagawa, mais il le cachait bien, seuls ses yeux riaient. Elle était sortie, piteuse, avait dit bonjour et était partie se cacher dans la forge. C'est ce jour là que sa famille avait vraiment été au complet.
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Re: [HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 29 août 2014, 23:23

1104 :

RESUME : Kei, enfant, à l'école

Elle avait juste eu le temps de voir ses cheveux dans l'encadrement de la porte et la maîtresse avait déjà crié à son intention "Pas aujourd'hui Mademoiselle!". Kei voyait l'ombre de la canne à pêche danser sur le sable de la cour, elle savait qu'il était juste à côté de la sortie. Ça faisait un an maintenant qu'Utagawa vivait à la maison. Quand son père le laissait un peu tranquille et qu'il avait du temps libre à passer hors de la forge, il venait la chercher à l'école pour qu'ils aillent à la pêche. Seulement, elle devait y rester à l'école en théorie. Mais si elle ne faisait pas ça, se disait-elle, elle ne pourrait jamais passer du temps avec l'adolescent qu'elle aimait maintenant comme son frère. La journée elle devait aller à l'école et le soir se coucher tôt, il était toujours occupé avec son père et elle ne devait pas les déranger. Y'avait bien la journée de repos dans la semaine, mais ça ça ne comptait pas dans sa réflexion. Ce n'était pas vraiment la semaine au final ce jour là. Alors des fois elle faisait l'école buissonnière... Quand elle pouvait.

Il était toujours là, elle voyait son ombre, avec ses cheveux n'importe comment. Il aurait du y aller et ne pas attendre. Il l'attendait presque chaque fois, alors qu'il aurait pu prendre de l'avance et elle l'aurait rejoint à la sortie de l'école. "Je n'aime pas que tu fasses le trajet toute seule" disait-il, comme un adulte responsable... Alors que finalement ça l'arrangeait bien qu'elle manque des cours pour l'accompagner. C'était bizarre les adolescents, ça faisait un peu tout et son contraire. Ils allaient tellement, tellement près en plus ! Juste à côté du mur des Arsenaux ! Tout près de la place des Forges ! Si sa mère l'avait su elle aurait presque pu les voir de sa fenêtre.

Mais non ! Ce n'était jamais arrivé. Y'avait un petit ponton en contrebas, un peu caché, ils se mettaient toujours là. Ils prenaient le soleil et pêchaient quelques poissons. Y'avait pas mal de poissons là-bas mais pas de pêcheurs. C'était si proche des arsenaux et des forges que l'eau était bien chaude par ici, du coup c'était poissonneux. Mais il devait y avoir un truc bizarre... Sinon y'aurait eu des pêcheurs non ? Devait y avoir trop de saloperies de produits dans l'eau. Ils s'en foutaient de toutes manières, ils remettaient tout à l'eau.

Kei retira ses sandales. La maitresse se tourna vers le mur pour tracer des kanji compliqués sur le papier en détachant bien toutes les syllabes de ces phrases. Le pinceau, un peu trop sec, faisait du bruit quand elle traçait les sigles. Toboru, un autre élève, lui sourit et toussa. La femme ne se retourna pas, c'eut été une autre paire de manches si c'est Kei qui avait elle-même tousser... Elle ne marchait plus cette astuce quand c'était elle qui le faisait. Elle lança ses sandales pile à ce moment là. Elle vit Utagawa les récupérer dans la cour. Elle s'accroupit tout doucement et commença à se diriger vers la porte avec de tous petits mouvements, en glissant sur le sol. Son frère était debout maintenant, la canne à pêche et ses sandales dans une main. Il attendait.

Elle fit grincer le parquet. la maîtresse allait se retourner alors elle se recroquevilla un peu plus sur elle-même. Toboru, s'écria précipitamment "Refaites le dernier madame j'ai pas bien vu!" Il était gentil Toboru... Mais il allait sûrement se faire engueuler. Elle sortit tout doucement, sous les regards amusés des autres enfants, qui ne s'intéressaient plus du tout aux kanji. Eux aussi auraient bien aimé venir à la pêche elle le savait. Elle leur avait proposé mais personne n'avait osé venir, aucune fois. Elle se retrouva dehors, se plaqua contre le mur pour être hors de vue et pu se redresser. Utagawa sourit jusqu'au oreilles et lui tendit ses sandales. Elle en fit tomber une sur le sol de bois.

"Et là j'ai tracé..." La femme se retourna au bruit mat "Qu'est ce qui vous fait rire ?!" et vit la place vide "Non! Encore ?!". Mais Utagawa et Kei n'entendirent que peu le cri strident, ils étaient déjà loin.
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Re: [HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 03 sept. 2014, 11:41

1106 :

RESUME : Premier jour de Kei au Sunda Mizu Ryu

Elle était toute contente. Elle rentrait au dojo. Ses parents lui avaient bien précisé de s'appliquer et sa mère avait insisté, entre deux portes, quand son père n'écoutait pas "Attention à ce que tu fais là-bas, ton père à tout donné pour que tu puisses y aller. Il a au moins huit sabres à faire, ça lui prendra des années... Heureusement que certains ne sont pas pressés, et surtout heureusement que ton père ne forge pas que des sabres... Et que Utagawa est là. Sinon nous devrions tabler sans aucun revenu pour pas mal de temps." Puis elle avait quand même sourit "Rend nous fiers, ma fille, comme tu l'as toujours fait." Elle était gentille sa mère, Kei savait bien qu'elle mentait, qu'elle aurait préféré avoir une fille plus maligne, plus travailleuse, une fille qui reprenne la forge ou a minima se lance dans les affaires. Kei n'était rien de tout ça, même à onze ans. Elle était gentille, se liait facilement aux autres, mais n'avait jamais spécialement brillé à l'école du quartier. Elle n'était ni bonne, ni mauvaise, juste moyenne. A cette ennuyeuse régularité, s'ajoutait une légère mais agaçante fénéantise, un refus des convenances de communication assez marqué, bien que "louées en soient les Fortunes" disait Shairei "elle arrive de temps en temps à se tenir"... Ça et son atout le plus clair : une propension à jauger les gens correctement. C'était ça le secret de Kei : lire le coeur des hommes. Voilà pourquoi elle se liait facilement aux autres, elle allait intuitivement vers les gens bien, ceux "qui étaient limpides" disait-elle. La vendeuse de nouilles du coin de la rue disait qu'elle était clairvoyante. Elle, préférait la définition de l'artisan qui vendait les perles à sa mère, il disait qu'elle était empathique. Elle ne savait pas bien ce que ça voulait dire, mais ça ressemblait à sympathique alors ça en pouvait pas être trop mauvais.

C'était le matin et il faisait froid. Son père, sa mère et même Utagawa étaient là. Ca la peinait de les quitter, surtout son grand frère, mais elle était vraiment heureuse d'enfin faire ses classes quelque part et plus encore au Sunda Mizu Ryu. Quand ils arrivèrent au pied de l'interminable escalier qui menait aux portes du dojo, elle serra les mains de ses parents très fort. "Je vais monter toute seule" et comme pour se rassurer elle ajouta "et je passerai bientôt... et je pourrais sûrement rester certaines fin de semaines à la maison..." Son père et sa mère l'embrassèrent, Utagawa ébourrifa ses cheveux "Fais attention à toi" lui souffla-t-il "Et n'oublie pas que je suis là. Je serai là, juste en bas." Elle les regarda tous avec affection et entreprit enfin sa longue ascension. Après quelques minutes, elle entendit du bruit au pied de l'escalier et se retourna un instant. Un groupe de jeunes élèves sortaient de l'auberge toute proche, visiblement complètement beurrés encore à cette heure-ci et braillant des mots fort peu convenables. Ils commencèrent à monter également et dès le pied sur la première marche un genre de miracle eut lieu. Le silence se fit et seulement une trentaine de secondes plus tard, elle les vit débouler à côté d'elle et la dépasser. Comme ça, ils montaient le monstrueux escalier en petite foulée, le visage impassible, même pas une petite goutte de sueur sur le front. A croire qu'ils n'avaient pas passé la nuit dehors à se soûler et étaient frais comme des gardons. Elle entendait presque son père qui murmurait "C'est ça la discipline." Moi aussi je ferais ça un jour se dit-elle, mais elle était de plus en plus sceptique. Il disparurent à sa vue alors qu'elle en était au trois quarts de sa montée.

Quand elle arriva en haut, elle attendit un peu de reprendre son souffle. Elle avisa un grand bushi, qui n'avait l'air de garder aucune porte, elle allait se diriger vers lui quand il arriva à grands pas. "Tu es Kei, fille de Fubatsu." Ce n'était pas une question, il lui jeta un chiffon blanc, presque dans la figure. "Va briquer le parquet du dojo. Surtout tu ne t'arrêtes pas. Ce sera seulement quand je viendrais te chercher que tu pourras lever le torchon. Je suis Hida Utaro et je suis un des sensei." Elle acquiesça de la tête et partit vers le grand bâtiment, elle croisa pas mal d'élèves qui la regardèrent longuement. Ils s’entraînaient tous dehors, dans le froid... Il faisait beau c'était déjà ça.

Elle commença à frotter le sol, au bout de quinze minutes elle en avait déjà assez... Mais si elle devait tenir ne serait-ce qu'un seul jour ce serait celui-ci. Elle eut le temps de faire la moitié de la pièce quand sonna midi. Personne ne vint. De temps en temps des élèves passaient la tête par une porte et ricanaient, mais ils repartaient aussitôt, avant même qu'elle ait pu les apercevoir. Elle ne s'arrêta pas, ni pour manger, ni pour boire... C'était d'avoir envie de faire pipi le plus dur. Et personne ne venait. Elle en était à briquer le parquet pour la deuxième fois quand sonnait l'heure du rat. Elle ne sentait plus ses mains, ni même ses bras, elle avait très mal aux coudes... Et tout ça c'était sans parler des genoux et du dessus du pied. Elle se sentait partir des fois et elle faisait tout pour ne pas tomber endormie comme une souche au milieu du dojo. Elle allait tout doucement maintenant et essayait de guetter le moindre bruit. Aucun signe de Utaro, peut-être qu'il l'avait oublié. Elle avait versé quelques larmes dans l’après-midi, elle espérait sincèrement que personne ne l'avait vu. Maintenant ça devenait vraiment très dur. Elle tint jusque l'heure du boeuf, mais là elle pleurait franchement de fatigue et d'avoir les nerfs qui lâchent. Elle frotta encore un peu... Et tomba, comme raide morte, mais raide endormie. Utaro se précipita, un autre bushi sur les talons, comme s'il avait guetté derrière une porte depuis des heures. Il la pris délicatement dans ses bras et la porta jusque dans une petite cellule, dans laquelle attendait un énorme plateau rempli de fruits et de riz, qu'elle puisse manger à son réveil. Il la déposa sur le futon et n'arriva même pas à lui retirer le torchon des doigts.

- C'était costaud cette fois, dit le plus jeune.
- Les pistonnés faut toujours bien les tester pour savoir s'ils sont gâtés, répondit Utaro.
- Quand même... deux dojos et demi... C'est pas mal, c'est vraiment pas loin du record...
- Ouais... Mais en la voyant arriver ce matin, toute essoufflée d'avoir monté deux cents marches, t'aurais pas parié là-dessus nan?
Le jeune bushi acquiesça de la tête.
- Bah voilà c'que j'te disais, faut tester.
- Mouais...
- On pourra peut-être en faire quelque chose finalement de celle là.
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[FLOOD] Sujet zéro ;)

Message par Hida Koan » 03 sept. 2014, 17:21

1110, mois du singe (septembre) :

RESUME : 4,5 mois après le début de l'histoire de Retsu et Kei

- Qui pour le temple de Bishamon aujourd'hui ? demanda, bourru, Hida Utaro, le sensei préféré de Kei.

Les élèves du dojo Hida s'occupaient du petit temple au pied de la falaise de granit, ça économisait de l'argent pour le culte, faisait travailler les élèves et leur inculquait un peu de piété... Et pour Bishamon, ce n'était pas une piété mal placée répétait toujours Utaro. Retsu leva la main. Il aimait bien aller au Temple de Bishamon. Déjà il était pieux, tout empli de cette éducation religieuse et du respect des Kami et des Fortunes que lui avait transmis ses parents, et ensuite il aimait se rendre utile. Sans compter que Kei avait l'impression qu'il faisait là-bas les dévotions à ses ancêtres, c'était donc pour lui une triple raison d'y aller. Elle, une seule raison lui suffisait, et elle venait de se porter volontaire. Utaro parcourut les élèves du regard. Elle attendit trois secondes, ni plus, ni moins. Pas trop vite se disait-elle sinon ça va se voir... Pas trop lentement non plus sinon quelqu'un ira à ma place... Elle leva la main. Utaro soupira doucement, car même si elle pouvait tromper du monde, elle ne le trompait certainement pas lui. Il la connaissait bien, l'appréciait beaucoup, avait des yeux pour voir et n'était pas un crétin.

- Bien. Hida Retsu et Hida Kei. Ce soir l'artisan est là pour s'occuper du bonsai alors ne le dérangez pas. Kei tu descendras en avance et tu briqueras la cloche, on ne l'a pas fait depuis un mois.

Elle acquiesçât en souriant. Retsu s'inclina poliment.

- Vous pouvez disposer.

Les élèves s'égayèrent telle une volée de moineaux. Kei chercha le regard de Retsu, le trouva et mima un A toute à l'heure discret. Elle partit en courant, se retrouva sur le parvis du dojo, réfléchit et fit demi-tour en trombe. Utaro n'avait pas bougé de là où il était et tenait une clef dans sa paume ouverte le bras tendu.

- Quand on n'a pas de tête, on a des jambes ! le devança-t-elle, en lui prenant la clef dans les mains.

- Et bien voilà au moins quelque chose que tu as finalement retenu, dit-il gentiment.

Elle repartit rapidement et se retrouva en bas de la falaise aussi vite que si elle avait dégringolé de l'escalier. Elle suivit la paroi, jusqu'à passer sous l'arche torii qui marquait l'entrée du domaine du temple et se dirigea vers le petit cabanon dont elle ouvrit la porte avec la clef. Elle récupéra un chiffon et la bouteille qui contenait le produit pour nettoyer le métal et alla s'occuper de la cloche. Elle avait presque fini de récurer l'objet quand le maître jardinier arriva. Elle le salua d'une profonde inclinaison et il fit de même, agréable. Il avait déjà vu Kei plus d'une fois ici et il appréciait qu'une jeune fille du Sunda Mizu Ryu fasse preuve d'autant de dévotion. Il monta les marches menant jusque l'intérieur du temple et s'engouffra dans la pièce principale. La jeune fille finit bien vite son ouvrage, alla ranger le chiffon pour en prendre d'autres et monta quatre à quatre les escaliers du temple. Elle aimait bien voir travailler l'homme sur l'arbre, c'était minutieux et très beau. Le majestueux bonsai trônait sur une table basse au fond de la pièce. Il était taillé à la perfection et semblait être doté d'une santé de fer et d'une vie infinie. Elle s'approcha tout près et commença à briquer le parquet, doucement, sans faire de bruit, en regardant l'artisan.

Peu de temps après Retsu arriva, se déchaussa, fit une brève prière et entra. Il avisa le maître artisan en train de couper savamment quelques feuilles, vaporiser de fines gouttelettes d'eau par-ci par-là, s'éloigner un peu et regarder son oeuvre... et Kei qui frottait le plancher. Il eut le temps de vérifier chaque rebord de fenêtre et d'en ôter la poussière avant que le jardinier ait terminé. Alors qu'il allait chercher l'encens afin d'en changer et allumer les lanternes aux murs, le vieil homme était sur le départ, et Kei allait bientôt finir de briquer le sol. Il salua les deux adolescents d'un signe de tête, avant de partir, sa petite mallette sous le bras. Le soir était déjà là et même si les nuits commençait tardivement, la pénombre s'installait, alors Retsu alluma les lanternes en premier. Kei finit enfin sa tâche et alla déposer le chiffon sur la rampe d'escalier à l'extérieur. Elle rentra une nouvelle fois à l'intérieur du temple et attendit. Cela faisait presque cinq mois qu'ils étaient ensemble. A part une mise au point de quelques secondes sur leurs appétits d'adolescents, surtout les siens, il n'y avait jamais eu une ombre au tableau.

Elle s'approcha derrière lui et lui ceignit la taille des bras en enfouissant le visage dans son dos.

- ..ee..ai..., marmonna-t-elle inintelligiblement

- Quoi ?

- Je t'aime, dit-elle en relevant la tête.

Depuis qu'elle s'en était aperçue, pendant qu'il faisait son stage à la Garde Grise, elle n'arrêtait pas de lui dire, et de lui demander par la même occasion...

- Tu m'aimes ? demanda-t-elle comme un rituel, en essayant de passer ses mains à l'intérieur de sa veste.

- Oui... Mais là je dois finir de changer l'encens.

Ça n'arrêta pas vraiment la jeune fille. Il la porta quasiment sur son dos jusqu'au dernier emplacement où il devait remettre des bâtonnets. Quand il eut fini, il se redressa et se retourna. Elle ne le lâcha pas pour autant et il pivota à l'intérieur de ses bras. C'était beaucoup plus facile de lui ouvrir son vêtement dans ce sens là. Il essaya de lui attraper les mains.

- Arrête un peu... C'est une profanation du temple.

Elle arrêta d'agiter ses mains alors il lui sourit. Elle lui passa les bras autour du cou et l'embrassa. Il décolla ses lèvres des siennes tant bien que mal.

- On est toujours à l’intérieur, je te signale, prévint-il la voix complètement étouffée.

Elle ne refréna pas ses ardeurs, alors il la souleva et l’emmena dehors, descendit les escaliers et se retrouva dans la cour du temple.

- C'est encore le sanctuaire de Bishamon, énonça-t-il la voix un peu moins ferme que quelques minutes auparavant.

Elle reposa les pieds au sol et le traîna sous le couvert des arbres.

- On doit encore balayer le rez-de-chaussée entre les statues, dit-il en défaisant lui-même son kimono sans s'en rendre compte.

- On verra après, souffla-t-elle pressée.

[...]

Quand ils revinrent ce soir là, heureux mais bien trop tard pour juste avoir nettoyé le temple de fond en comble, ils croisèrent la suivante de la professeur de bonnes manières dans un couloir. Elle ne leur adressa même pas un regard.
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Re: [HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 03 sept. 2014, 19:27

1110, mois du chien (novembre) :

RESUME : Après plusieurs mois d'idylle avec Retsu (un compagnon de promo), Kei rentre chez elle une dernière fois, avant son gempukku, et ça va mal se passer. Après cela elle rompra avec le jeune homme.
Parties avec Retsu : [0.0-MR-HK] Du début... à la fin. et suites


Les mois avaient filé très vite et la cérémonie du gempukku approchait. Ca s’appelait cérémonie mais c’était plutôt un examen, ce serait dans quinze jours. Pour l’occasion il pouvait rentrer chez eux une dernière fois « avant le diplôme ». Elle n’en avait pas très envie, d’autant plus que sa mère lui avait demandé de passer à la maison au plus vite il y a une semaine… Sachant qu’elle rentrerait peu de temps après, Kei n’avait pas obtempéré. Elle était bien ici, à passer le peu de temps de libre qu’ils avaient, avec Retsu. Elle était amoureuse de lui. Ca lui avait pris pas mal de temps pour s’en rendre compte. Au début le sentiment était tellement fondu à leurs plaisirs charnels qu’elle n’avait pas bien identifié l’amour derrière le désir. Le coincer entre deux shoji dès qu’elle pouvait, faire le mur pour aller à l’Auberge de l’Ombre dès qu’ils avaient un moment de libre, ou se porter volontaire avec lui pour n’importe quelle corvée qui nécessitait d’être un peu à l’écart… Ce n’était initialement pas l’idée qu’elle avait de l’amour romantique. Ses appétits avaient même eu l’air de le perturber, lui. Il lui avait avoué, un soir, quand ils s’étaient retrouvés à briquer le parquet de la salle des bains « Je n’imaginais pas ça comme ça Kei-chan ». Elle avait été tout de suite peinée, déçue et vexée, mais il ne s’en était pas aperçu et avait continué « Je pensais que les filles étaient moins portées sur l… plus… plus platoniques, tu vois ? ». Alors il l’avait regardé, elle était à deux doigts soit d’exploser, soit de pleurer. Elle commença d’une voix sourde « Traite moi de pute tant que tu y es. Si tu crois vraiment que… » mais il s’était approché en quelques secondes, l’avait plaqué contre lui et lui avait coupé la parole « Non mais ça me va très bien ! Ca me va très bien. C’est parfait, tu m’entends ? C’est parfait… Je vais te montrer comme c’est parfait d’ailleurs ». Alors il l’avait porté dehors, exactement au même endroit que la première fois qu’ils s’étaient donnés l’un à l’autre. Et risque ou pas de se faire surprendre, ils avaient passé encore une fois un très agréable moment.

Mais c’est quand il fut envoyé pour son stage obligatoire d’une semaine à la Garde Grise, à la garnison ouest, près de chez elle, qu’elle se rendit vraiment compte de ses sentiments. Elle avait peur qu’il lui arrive quelque chose. Elle avait fait son stage l’année précédente. Elle savait bien que quelque chose pouvait arriver. Ce n’était qu’un ramassis de grosses brutasses qui courraient les rixes de taverne. Alors au bout de deux jours il lui manquait tellement qu’elle était allée le surveiller, un peu, pour être sûre que ça allait. Visiblement ça allait, c’était un bleu de chez bleu mais comme il était grand et bien bâti, les Gardes ne l’emmerdaient pas trop. Il se fondait pas mal dans le décor, sauf au niveau de l’âge. Et puis le deuxième soir où elle était sortie en cachette pour le voir, elle s’était fait attrapée par un Garde Gris,. Il l’avait déjà repérée la veille au soir, elle et aussi le baiser qu’elle avait volé à Retsu, quand il avait fait le tour du bâtiment. Il était en poste depuis des années, il l’avait déjà vu et savait où elle vivait. Pensant lui faire une fleur, au lieu de la ramener au dojo, il la ramena chez ses parents. Il échangea quelques paroles avec sa mère, alors que celle-ci l’avait déjà renvoyée au premier étage. Le lendemain matin, la renvoyant au dojo à coups de pieds dans le derrière, sa mère lui avait passé une bonne soufflante, mais point de mention de Retsu. Elle ne retourna plus le voir de la semaine. Elle eut peur qu’il ne revienne jamais. C’est là qu’elle se rendit compte des sentiments qu’elle avait pour lui tant elle trouvait cette possibilité dramatique. Il revint cependant, vivant et entier. L’histoire se tassa un peu. Pourtant cinq jours après le retour de Retsu au Sunda Mizu Ryu, arriva une nouvelle enseignante, qui dépareillait du lieu au moins autant qu’un Asahina sur un champ de bataille : Mushu la professeur de « bonnes manières ». Elle s’installa dans une petite chambre, près des bains, avec sa suivante. Force avait été de constater que le Garde Gris n’avait peut-être pas tenu sa langue… Il n’y avait qu’une heure de cours par semaine mais personne ne s’en plaignait réellement, c’était une heure à ne pas se faire martyriser physiquement, c’était déjà ça de gagné… Retsu et Kei avaient continué à se voir autant que possible, même si c’était un peu plus compliqué, les deux femmes nouvellement arrivées semblant tout le temps trainer partout.

Elle dit au revoir à tout le monde de la main « A dans deux jours ! », elle était la première à s’éclipser pour le WE, c’est elle qui habitait le plus près et elle pouvait rentrer seule chez elle. Elle regarda Retsu et lui sourit. Hirozaku le frappa amicalement sur l’épaule comme pour le féliciter. Un troisième a finit par être au courant, pourtant Shigueru et Kamodo avaient été des tombes. Quelques fois ils se faisaient charrier, mais rien de bien méchant… Sauf quand c’était Kido, qui était un gros crétin jaloux, qui se posait quand même pas mal de questions. C’étaient des rumeurs, seuls trois amis étaient vraiment au courant. Quand elle arriva chez elle, elle vit que la carriole de son père n’était pas là. Lui et Utagawa avait du partir dans un des villages voisins pour recruter de la main d’œuvre pas trop chère pour la saison qui se présentait bien.

Les volets étaient clos, la boutique était fermée, c’était bizarre. Elle entra sans frapper. Elle trouva sa mère, le Garde Gris d’il y a quelques mois, celui qui l’avait attrapé dans la rue, la suivante de Mushu et une vieille dame qu’elle n’avait jamais vu. Elle en resta comme deux ronds de flan. Sa mère se leva, posa la main sur l’épaule du garde en un petit mouvement convenu. Il vint se placer derrière elle, bloquant la porte. Shairei s’approcha et lui assena une claque à lui détacher la tête des épaules. « Petite trainée. C’est ça que tu fais de ton temps ?! Ton père s’est saigné pour que tu puisses aller là-bas et c’est ça que tu fais ?! Il vient à peine de finir, les Fortunes soient louées, la huitaine de sabres qu’il avait promis afin que tu fasses tes études ! Et toi tu passes ton temps à te faire trousser par un péquenaud. » Les deux autres femmes dans la pièce regardaient leur pieds, gênées. L’homme était imperturbable, il ne regardait même pas. Il devait être là juste au cas où, après tout ça faisait quatre ans qu’elle suivait l’enseignement Hida. Kei ne réagit pas du tout. Elle n’avait jamais, ais jamais, vu sa mère comme ça. C’était inconcevable, ça ne collait tellement pas à la réalité qu’elle resta les bras ballants. Sa mère se reprit un peu et arrêta d’hurler… Au lieu de ça elle siffla comme un serpent « Si tu crois qu’on va te laisser gâcher ta vie ma pauvre. Bon gré mal gré tu feras ce qu’on te dit. J’ai appris que tu avais du retard. » Kei ne percuta même pas. « Plus d’une semaine. » Elle ne bougea pas mais senti la colère affluer. « Tu n’as pas souillé tes draps la semaine dernière, Hanabi me l’a dit » et sa mère regarda la femme d’âge moyen, la suivante de Mushu… Et enfin elle comprit, alors elle se mit à hurler complètement hors d’elle « Sale chienne, va, espionne ! » Elle commença à bouger et deux bras d’acier la ceinturèrent, l’empêchant de bouger. « Lâche moi toi connard… Mais regarde moi espèce de pu… ». Sa mère lui redécolla une tarte aussi forte qu’un coup de poing, elle lui fendit l’arcade sourcilière. Kei fut aveuglée par son propre sang, et un peu sonnée aussi. Sa mère en profita :

« - J’ai du faire jouer nombre de mes faveurs afin que Hanabi puisse entrer dans le dojo. C’est une femme bien, contrairement à toi, alors parle-lui correctement.

- Salope, lâcha Kei entre ses dents. La prise sur elle se resserra.

- Ca c’est Hikuchi, un vieil ami, une chance que ce soit lui qui t’ai vu et pas un autre. Il me doit de grands services encore… Et ça, ça c’est pour toi. »

La vieille femme qui n’avait encore pas bougé s’avança une flasque à la main.

"- Ca va régler le problème.

Elle comprit ce qui allait se passer.

- Non ! Non, Maman ! cria-t-elle la colère cédant la place à la panique.

- Tout va s’arranger après tu verras.

- Non ! Maman, non… Maman s’il te plait, gémit-elle. Maman, on va se marier, il m’a demandé, je n’ai pas répondu encore. C’est bon Maman, c’est arrangé. Arrête s’il te plait…

Elle pleurait maintenant. Quand la vieille fut tout près elle lui décocha un gros coup de pied dans les tibias. C’est sa mère qui récupéra la flasque pendant que la faiseuse d’anges allait récupérer un peu dans un coin.

- Franchement, ma fille, Matsudeira… Tu crois vraiment qu’on va te laisser faire ça ? On n’a pas travaillé si dur pour que tu finisses avec un type comme ça. C’est des demi-samurai ces gens. Tu mérites mieux et tu auras mieux."

Elle se débattit beaucoup et sa mère eut bien du mal à agir, jusqu’à ce que le garde gris la maintienne en place avec un seul bras, la décollant du sol et lui tint la tête fermement en appliquant sa grosse main sur toute la partie supérieure de son visage. Lui bouchant ainsi le nez ce qui n’était pas du tout idiot dans le cas présent. Shairei lui fit boire toute la flasque, sans en gaspiller une goutte. Le garde la lâcha au sol comme un vieux paquet de linge sale. Elle se roula en boule et pleura.

« Va sur la paillasse là-bas » elle lui montra un coin de la pièce dans lequel on avait mis de la paille et par dessus une couverture rêche. Ca dura quatre bonnes heures, à avoir mal, à pisser le sang et quelque fois se tordre de douleur. Tout le monde resta dans la pièce. Elle n’eut jamais si honte de sa vie, même quand Shigueru et Kamodo les avaient surpris dans les bains. Ca n’avait rien à voir. La vieille femme veillait quand même à ce que tout se passe bien. Quand tout eut l’air d’être tari, sa mère s’approcha, lui passa la main sur le front en un geste faussement protecteur. Tout en regardant Kei , elle s’adressa au bushi Hida. « Tu peux y aller Hikuchi-san. Si ma fille approche encore ce moins que rien tu le tueras. Tu le feras n’est-ce pas ? » « Sur mon honneur, Shairei-sama, je le ferai. » Et la jeune fille sut qu’il ne mentait pas.

Quand elle retourna au dojo deux jours après, elle n’alla même pas saluer Retsu. Il était encore resté ici, plutôt que de rentrer chez lui. Elle s’appliqua à l’éviter autant qu’elle put. Et ce ne fut vraiment, vraiment pas facile. Elle restait constamment avec Shizuka, pour ne pas pouvoir être seule avec Retsu. Elle ne disait plus rien du tout et était beaucoup moins joyeuse qu’avant. La nuit, seule, elle pleurait, ses constants cernes le disaient pour elle. Et chaque fois qu’il tentait de lui parler, elle se dérobait. Elle passa quinze jours infernaux...Puis vint le gempukku.
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Re: [HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 04 sept. 2014, 15:47

1110, mois du tigre (mars) :

RESUME : Première participation de Kei à une intervention d'envergure de la Garde des Eaux

Ce n’était que sa troisième mission sur le terrain, les deux premières s’étaient déroulées sans accroc. A l’époque elle était aux Embarcadères du Sud, sous la commande de Nobuto Aikune. C’était la période de l’année où les casernes devaient fournir leurs bilans. Ca faisait des semaines qu’elle ne quittait pas le bureau et travaillait en binôme avec un responsable financier Yasuki, sensé lui apprendre les ficelles du métier : droit maritime, code douanier, comptabilité… Autant de choses pour lesquelles elle n’avait pas été formée. Elle avait entendu des bruits de couloirs, la Garde préparait un gros coup de filet : des armes de contrebande, sûrement destinées au clan du Scorpion, devaient remonter la rivière sous peu, venant d’elle ne savait trop où…. Leurs propres terres ? Les îles des Épices et de la Soie ? Elle aurait bien aimé être de la partie, ça l’aurait fait prendre l’air. Elle se desséchait sur pieds.

Le soir de l’attaque elle était en permission, elle sortait tout juste de la caserne quand elle avait vu un Garde se précipiter à l’intérieur du bâtiment. Elle était restée quelques minutes devant la bâtisse et la cloche d’alerte s’était mise à sonner. Plusieurs escouades étaient sorties en bon ordre, au petit trot. Elle s’était écartée de leur chemin et les avait regardés s’engouffrer entre les entrepôts. Elle reprit sa marche vers chez elle. Un des gunso sortit en trombe et lui cria « Suis-moi ! On a besoin de tout le monde ! ». Elle fila comme une flèche derrière lui, heureuse de participer à une action de grande envergure. Elle le regretterait bientôt.

[…]

Elle ne voyait plus rien. La fumée grasse lui piquait les yeux et lui brûlait les poumons. « Récupérez les livres de comptes ! Doit y’avoir des traces ! » avait-elle entendu, et elle s’était précipitée, bêtement, dans la fournaise. Elle avait réussi tant bien que mal à trouver l’escalier qui menait au bureau de l’entrepôt. Tout flambait autour d’elle : les caisses qui n’avaient pas eu le temps d’être transbahutées dans le bateau qui devait les embarquées à Ryoko Owari Toshi, le mobilier, les murs… Il faisait une chaleur à faire fondre le métal, et elle en connaissait quelque chose, elle était fille de forgeron. Elle s’approcha encore un peu, les mains tendues devant elle et entra dans le bureau. Les flammes léchaient déjà les murs, les placards et beaucoup de parchemins avaient déjà pris feu. Elle ouvrit tous les tiroirs ou presque, un chiffon sur la main et en toussant comme un damné. Elle récupéra tout ce qu’elle put et fourra les papiers sous son kimono. Quand elle ressortit du bureau c’était l’enfer sur terre, elle avait l’impression d’avoir la peau qui fondait. Elle s’avança, et le plancher craqua sous son poids.

Quand elle ouvrit les yeux, elle se rendit compte qu’elle avait fait une chute de trois bons mètres. Elle voyait le feu dévorer le plancher de l’étage. Une chance que je ne sois pas tombée sur une caisse de naginata se dit-elle. Elle essaya de bouger mais son corps souffrait mille maux et encore ce n’était rien en regard de ce qui allait arriver. Alors que ses muscles lui obéirent enfin, une poutre du plafond se décrocha et vint s’écraser sur son bras droit. Elle brailla comme un animal qu’on égorge. Le poids de la pièce de bois la comprima tellement qu’elle se sentit comme un papillon traversé d’une épingle. La brûlure ne se fit pas attendre. Sous les crépitements du feu et les craquements du bois elle imaginait sa peau en train de faire des petites bulles. Elle allait devenir croquante et sèche comme celle d’un poulet. De lancinantes vagues de douleur lui parcourait le bras, puis l’épaule, et le reste. Elle était en train de cuire, elle allait brûler vive. Son hurlement ne s’était pas arrêté pour autant, à part quand elle toussait en essayant de reprendre son souffle. Elle priait les Fortunes pour perdre connaissance… Mais visiblement personne n’écoutait.

Après ce qui lui sembla être une éternité, à souffrir le martyr, revoir sa vie toute entière : pleurer pour son frère, son père, pour Retsu, haïr une dernière fois sa mère… Un homme apparut au dessus d’elle. Il avait un chiffon mouillé sur le visage, il la regarda et ses yeux se voulurent rassurants. Elle arrêta de crier et serra les dents. Restant avec elle, il appela d’autres hommes, hurlant et gesticulant dans le vacarme des flammes. Les brigadiers portèrent la poutre et la lancèrent un peu plus loin. Son sauveur la prit dans ses bras, doucement, en faisant bien attention à ne pas la blesser plus encore. Ils sortirent de la fournaise et elle fut emmenée à l’hôpital.

[…]

- Bonne histoire…

- Je sais.

- Alors et du coup ? Les flammes tout ça… C’est pour ça que vous avez choisi des fleurs oranges ?

- Je ne me suis pas posée la question, elle se crispa sur le dernier mot.

- Ah ouais, ça pique un peu, dit le tatoueur, bah vous allez pas faire votre chochotte après ce que vous venez de me raconter !

- …

- Allez, ce sera vite passé. Après on s’attaque à la cheville. Croyez moi, avec tout ce qu’il y a comme veines, nerfs et os, vous allez sacrément plus douiller après !
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Message par Hida Koan » 05 sept. 2014, 13:49

1113 :

RESUME : Enquête difficile et première rencontre avec Toroboshi (pas encore gouverneur)

Presque trois ans dans la Garde des Eaux et quasiment autant en tant que gunso. A 18 ans, Kei était une privilégiée... Une parvenue, disaient certains, une pistonnée. Ce n'était pas faux. Yasuki Taka avait insisté, le Conseil avait vite plié. Pourtant elle n'avait pas fait grand chose d'intéressant depuis lors, ni n'avait fait montre de capacités hors du commun. Et sa blessure au bras lors de sa première année de service, avec sa longue convalescence, n'avait rien arrangé. Les hommes l'aimaient bien, il la respectait mais plus comme mascotte que comme gunso... Cela viendrait en son temps, mais ce n'était pas maintenant. Peu connaissaient encore ses travers, même si elle s'était abandonnée à Katai, il avait pour le moment tenue sa langue. Ses autres frasques, elle ne les avaient faites qu'avec des gens de passage. Sa réputation était encore sans tâche, ses instants mélancoliques fréquents mais sa compulsion tenable. Elle se sentait pourtant glisser petit à petit dans cette facilité, l'abandon du corps et de l'esprit. Mieux valait ça que la drogue songeait-elle. D'ailleurs quelques fois un genre de force étrange, une bouffée de chaleur monumentale, la poussait aux tripes... Et il fallait qu'elle trouve un partenaire. Elle commençait à trouver ça anormal.

Les gardes avaient été appelés, un bateau avait été dévalisé sur le quai... Encore. Ce qui était gênant c'est que les voleurs se faisaient passer pour des gardes des eaux en contrôle. Ça la foutait assez mal. Jusqu'ici il n'avait pas du voler grand chose, ou en tous cas pas en grande quantité : des épices, de la soie, des armes mais vraiment à peine ce que quelques hommes pouvait emporter... Bref, c'était extrêmement frustrant mais pas gravissime. Enfin jusqu'à ce soir. Là ça semblait être branle-bas de combat et en plus ils voulaient voir un gunso, là où d’habitude les ashigaru suffisaient bien. Il n'y avait qu'elle, alors elle y était allée. La barge n'avait rien d'extraordinaire, elle transportait du riz. Elle se demandait bien ce qu'il y avait d'intéressant dans le fait de voler du riz, et surtout de faire un tel barouf pour une denrée de si peu d'importance en si petite quantité. Elle s'entretint avec le responsable du transport. Comme d'habitude, des mois que cette affaire durait : ils n'étaient qu'une poignée, avait vraiment l'air de Gardes des Eaux bien comme il faut, connaissait toutes les procédures et avait saisi plusieurs paquet de riz, ça paraissait raisonnable. Ce n'est que lorsque la "réelle" patrouille était venue qu'il avait compris qu'il y avait du avoir un problème. Elle prit sa déposition, calmement puis réfléchit, mais malheureusement il n'y avait rien de plus que d'habitude. Un Nobunaga arriva au pas de course et s'arrêta près de la barge "Un responsable au Palais du Conseil. Maintenant." Tous les regards s’étaient tournés vers Kei, alors elle avait du s'y coller.

C'est la première fois qu'elle était réellement reçue, elle, elle seule, au palais. Quand elle entra dans la salle des audiences, un homme était debout au milieu de la pièce et faisait les cent pas. Il avait à peine vingt-cinq ans, était habillé d'un élégant kimono bleu nuit, presque noir. Il se déplaçait sûrement et semblait plus glisser que vraiment marcher. Kei sentit une de ses vagues de chaleur étranges se propager dans son ventre et tout son corps. Quand il braqua sur elle son brillant regard gris clair, elle ne savait déjà plus où se mettre. Pourtant son instinct lui disait que l'homme n'était pas de bonne humeur. Il eut un grand éclat de rire, sarcastique.

- C'est ça ? Je demande un responsable de la Garde des Eaux et j'ai ça?!

Elle s'inclina très bas.

- Pauvre petite chose...

Son regard s'alluma et il s'approcha.

- Hmmm... Promotion de l'oni c'est ça? Bien, bien, bien. Encore une chance pour moi, marmonna-t-il malaimable, comme si elle n'était pas là. Relevez-vous que je vois à qui je parle. Hida Kei, il n'y avait qu'une femme de toutes façons. Kei, c'est ça?

- Oui, monsieur.

- "Oui, monsieur" railla-t-il, je suis Yasuki Toroboshi, le fils de ton gouverneur et membre du Conseil de ta ville, ajouta-t-il en lui relevant le menton pour mieux la voir.

Son sang ne fit qu'un tour, partagée entre panique et fascination. Il sentit aisément son malaise et siffla presque entre ses dents cherchant à la déstabiliser plus encore.

- Tu es jolie.

Elle resta pétrifiée, il la lâcha. Elle se prit tout de même sa colère de plein fouet. Une colère démesurée pour quelques malheureux sacs de riz... Encore plus venant d'un homme d'un tel statut.

- Alors comme ça des mois que vous laissez passer nombre de vols sur les quais! Des vols de tout, de rien! Mais des vols tout de même, gunso de la Garde des Eaux! Vous avez une explication pour ça ! Une quelconque justification pour votre incompétence ? Vous trempez dans des trafics peut-être ? Vous êtes de mèche avec les brigands ? Un accointance avec un autre clan alors? Et bien quoi? Expliquez-vous bon sang !

Il lui tournait autour et elle ne bougeait pas d'un pouce.

- Non mon seigneur, dit-elle tout doucement.

- Rien ?! Et par quel miracle cela peut-il être possible de ne rien savoir ? Des mois ! Des mois ! Des hommes se font passer pour vous, vous tous, incompétents que vous êtes, depuis des mois ! Et vous ne savez rien ?

- ...

- Parlez !

- Non mon seigneur. Nous savons juste qu'ils sont entre cinq et dix et qu'ils choisissent des navires au hasard.

- Etes-vous bien sûre au moins qu'ils ont deux jambes, deux bras, deux yeux et deux oreilles ? ! rugit-il tout près de la sienne. Des bateaux au hasard ! ? Vous vous fichez de moi je présume ? ! Ne répondez pas ! "non mon seigneur" c'est ça ? Etes-vous juste une belle potiche, gunso ? finit-il très lentement.

- ...

- Pas de "non mon seigneur"? Pensez-vous réellement qu'ils choisissent des bateaux au hasard ?

- Je ne sais pas...

Il éclata de rire et hurla "Aiko-san!!! Du thé!!!". Kei crut qu'elle allait en tomber à la renverse.

Il s'éloigna, enfin, vers le fond de la pièce, irrité, au bord de l'explosion aurait-elle presque dit. Elle attendit... longtemps. Le thé avait eu le temps d'arriver, il avait même eu le temps d'en boire une tasse... Et visiblement de se calmer, contrairement à elle.

- Approchez.

Elle s'approcha, angoissée.

- Plus près.

Elle s'approcha encore.

- Pas de panique, dit-il gentiment...

Ce qui la fit évidemment encore plus paniquer.

- Ces bateaux étaient les miens.

- ...

- Hmm?

- Mais il y en avait de tous les clans... Des qui remontaient la rivière, des qui venaient de la mer... Toutes sortes de navires...

- Quand bien même, toutes ces cargaisons étaient miennes.

Il lui posa les mains sur les hanches, se baissa pour mettre son visage en face du sien. Elle crut qu'elle allait s'évanouir.

- C'est ça le point commun. C'étaient mes marchandises. Je veux que vous trouviez d'où ça vient. Fortunes si seulement elle pouvait, cette imbécile... Je veux que vous fassiez ce que je vous dis. Il est temps de vous mettre dans la confidence, Kei-san.

Elle remarqua avoir enfin eu droit à un suffixe... Mais elle était tout de même plus marquée par ses mains sur elle, il aurait tout aussi bien pu l'appeler tenno que ça lui aurait fait le même effet.

- Nous trafiquons. Surprise n'est ce pas ? Bref. Ces marchandises étaient ma propriété. On m'en a dérobé peut-être, mais surtout on m'a démontré que l'on connaissait toutes mes sources, tous mes transits... Ce qui peut expliquer vous en conviendrez mon énervement passager.

Elle ne respirait même plus, comme un lapin pris dans un collet.

- Calmez-vous un peu belle enfant. Enquêtez pour moi, maintenant que vous avez des informations plus sérieuses. Bouche cousue en revanche. Vous ne saurez jamais qui sait ou qui ne sait pas, tout comme eux ne sauront jamais que vous savez. Si vous devez prendre des pots-de-vin, en donner, laisser passer de la marchandise, en saisir, vous le ferez.

- ...

- Pour moi... Enfin pour le conseil évidemment.

- Oui Toroboshi-sama.

Il sourit largement.

- Bien ! Nous sommes donc d'accord Mademoiselle.

Il la raccompagna jusqu'à la porte un bras autour de la taille accentuant son embarras. Il fit glisser le shoji et la jeta presque dehors, juste avant de refermer il murmura "A très bientôt gunso de la Garde des Eaux"

[...]

RESUME : Suite de l'affaire "Toroboshi"

Elle avait tout raté... De son point de vue. Pourtant elle avait été félicitée par Toroboshi lui-même. Elle lui avait rapporté avoir vu traîner un ronin près d'un de ses navires et lui en avait fait une description très précise. Il avait été extrêmement énervé, l'avait secoué comme un prunier, la pressant comme un fruit pour extraire d'elle des informations qu'il devait juger capitales : le temps qu'il faisait, l'heure exacte, était-elle seule, y avait-il un palanquin dans les environs, y avait-il un heimin comme-ci comme ça qui était juste à côté? Elle avait répondu à tout. Un sourire fou s'était dessiné sur son visage, tout près du sien, pendant une demi-seconde qui lui avait paru durer une année. Puis il l'avait relâchée en la poussant presque et sa folie s'était muée en rage froide, toute teintée d'une profonde déception, d'une certaine tristesse. Kei avait tout absorbé, comme souvent et s'était trouvée sonnée comme au sortir d'un rude entraînement.

Le lendemain Nobuto Akira était mort. Le seul autre témoin de la scène avec ce fameux ronin avait été retrouvé dans un bouge de la Sinueuse, étouffé par son propre vomi. "Un jeune alcoolique stressé qui n'avait pas supporter le poids de sa charge". Mais Kei le connaissait un peu. Il était jeune, plus qu'elle encore, il venait d'arriver, il ne buvait pas du tout et n'était pas plus stressé que n'importe qui commençant un nouveau boulot. C'était un cousin très très éloigné d'Aikune... Autant dire "rien", il portait le même nom de famille voilà tout. Toroboshi l'avait reconvoquée aussi sec, et dans un entretien tout aussi peu protocolaire que celui de la veille lui avait déclaré :

"J'ai appris le décès de ce jeune homme, j'en suis navré. Vous le connaissiez je crois? Je vous laisse donc porter ses sabres à la famille, que vous vous rendiez bien compte à quel point la vie est importante, ce qu'elle peut faire souffrir, et surtout qu'elle ne tient qu'à un fil. Je vous félicite une nouvelle fois pour la découverte que vous avez faite hier, il est regrettable que vous n'ayez pas été seule. J'ai fait porter une jarre de sake à la Capitainerie, vous pourrez honorer le mort avec. La crémation est en cours, vous partirez demain dans les terres. Profitez du voyage."

Elle était restée abasourdie jusqu'à ce qu'il la mette dehors "Disposez-maintenant. Je ne vous ferais pas l'affront de vous demander de tenir votre langue. En revanche vous pouvez la fourrer où vous voulez ça ne me regarde pas plus que ça." avait-il fini en ultime menace.

Le soir même elle était allée également dans un rade de la Sinueuse pour défier le destin peut-être. Elle avait laissé les hommes de la Capitainerie avec cette affreuse jarre d'alcool... Une jarre pour la vie d'un jeune. Elle n'était pas morte, elle, ni étouffée, ni égorgée, ni noyée, peut-être servait-elle encore à quelque chose ? Elle s'était réveillée avec trois inconnus, dans une chambre sordide. Elle était partie rapidement, sans se cacher. Elle l'avait cherché. Elle avait eu l'impression que tout le monde savait ce qu'elle avait fait. Pour la première fois.
Elle devait allée chercher les sabres et se préparer pour sa désagréable mission...

C'est là que sa réputation avait commencé à se forger et à vraiment déraper... A moins que cela n'eut en réalité déjà commencé la veille...
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Message par Hida Koan » 12 sept. 2014, 14:26

1114 :

RESUME : Rêve typique de Kei

La scène commença là, en plein milieu d'une course.

[...]

Il entra en trombe dans la pièce en venant du jardin et il tomba la tête la première sur le coin de la table. Il se releva et précipita vers elle en pleurant. Il se jeta dans ses bras. "Hahaaaaaa, j'ai maaaaaaaal!!!" Elle lui frotta le front gentiment. Il allait avoir une jolie bosse, ça ne serait pas du plus bel effet pour le lendemain. Elle le garda un peu contre elle et il se calma.

"Il rentre quand papa ?" demanda-t-il de sa petite voix flûtée, en se remettant debout. Ça faisait deux jours qu'il lui posait la même question toutes les heures ou presque.

- Il rentre très bientôt, il est allé vendre des bêtes, tu le sais ?, ce n'était pas exactement ça, mais ça suffisait pour un enfant de trois ans.

- Oui mais c'est demain ! Il va tout rater !

- Non. Il va rentrer ce soir ou cette nuit. Il sera là demain, il a promis.

- Mais s'il n'est pas là ?

- Il sera là.

- Oui mais "si jamais" ?

- Arrête Heichiro, il sera là, tu le sais.

L'enfant parut rassuré mais il enchaîna :

- Et tonton ?

- Il sera là aussi.

- Et tata ?

- Aussi.

- Et mon cousin ?

- Oui, aussi, mais c'est un bébé encore, tu ne pourras pas jouer avec lui.

- Et...

- Oui ! Tout le monde sera là. D'ailleurs ils ne devraient pas tarder à arriver. On devrait aller prendre un bain et Jubei pourra te raser la tête.

Elle savait qu'il n'aimait pas cette idée là. Pour lui la fête des Shichi-Go-San c'était surtout l'occasion de bien s'habiller, d'être le centre de l'attention et d'avoir un bonbon. Perdre les trois-quart de ses cheveux ne l'enchantait pas.

- Noooooooooonnnnnn!!!!!!

- Mais si. Ça fera joli et il t'en restera ici, dit-elle en montrant le haut de son crâne. Ça repousse de toutes façons... Papa l'a fait quand il avait ton âge.

C'était la seule excuse qui fonctionnait.


[...]

Tout s'arrêta abruptement et elle se retrouva à la fin d'un dîner.

[...]

- ... mère m'a demandé à quoi ressemblait Heichiro, je pense qu'elle finit par accepter la situation, lui dit son père.

- Et bien au bout de trois ans maintenant, il est peut-être temps.

- Ne sois pas rancunière, Kei-chan, ce serait bien que ça s'arrange.

- Oui... Nous verrons.

Le repas avait été débarrassé et tous prenaient le thé. Heichiro jouait dans le jardin avec un cerceau, dans la lumière décroissante. Ce serait bientôt la fin du jour.


Dong

Elle en pensait pas que le temple tout proche faisait une cérémonie ce soir. Elle finit son thé et se leva pour aller jusqu'au shoji ouvert. Sa belle-sœur l'accompagna.

Dong

- Retsu doit rentrer ce soir ? Ce serait dommage qu'il rate le festival...

- Il va rentrer Akiko-chan, il sera présent, même s'il doit arriver directement au temple.


Dong

- Oui oui, je te crois. Ce n'était pas un reproche tu sais?

- Je sais, ne t'inquiète pas, répondit-elle en riant, c'est juste la cinquantième fois de la journée que je réponds à cette question, c'est pour ça.

- Tant mieux alors. Notre chambre est parfaite, je te remercie
DONG de nous accueillir.

C'était embêtant, cette cloche, et c'était de plus en plus fort.

- Merci à vous de vous être déplacés, ça fait un bon chemin depuis Sunda Mizu Mura.


DOOONNNG

Kei se frotta l'oreille tant le bruit résonnait dans sa tête.

- Ça nous fait plaisir d'être venus. On ne se voit pas souvent. Faites un autre enfant, ça fera plus de fêtes à faire et d'occasions pour se voir.

Les deux jeunes femmes se sourirent. Un cheval passa le portail de la propriété. Heichiro lâcha son cerceau et courut vers la porte.


Elle entendit crier son nom, comme de très loin.

Pourtant son mari ne l'avait pas appelée, il avait vite démonté, juste assez rapidement pour attraper son fils qui se jetait dans ses bras. Il traversait la cour pour venir tous les rejoindre. Si sa belle-sœur n'avait pas été là, elle serait allée à sa rencontre, certainement même en courant, comme son fils. Retsu était tout poussiéreux du voyage, il arriva à quelques mètres et reposa Heichiro par terre. Il salua à peine sa belle-sœur de la tête et s'approcha de Kei.

"Kei-sama!!!!"

"Il y a le feu Kei-sama ! Vous n'avez pas entendu la cloche ! Y'a le feu ! Sur les docks ! Les brigadiers y sont mais faut y aller ! "

Elle ouvrit les yeux, son coeur battant la chamade et se redressa d'un bond sur son futon. Un garde des eaux, un heimin, était debout dans l'entrée de sa chambre.

"Toi, je te hais." marmonna-t-elle en se levant.
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Re: [HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 17 sept. 2014, 20:00

1115, mois du lièvre (avril) :

RESUME : Revers de fortune dans une enquête... Raté.

Elle s'était faite blouser comme une bleue. Un indicateur mal renseigné, un faux rendez-vous, tout était tombé à l'eau. La "grosse prise" ne se ferait pas. Ce qui était le plus rageant c'est qu'on l'avait avertie "Trop facile", "ça se peut pas", "sérieux? tu crois vraiment?"... Quand elle était arrivée sur place elle avait pété un plomb et avait renvoyé tous ses hommes à la Capitainerie. Elle était allé trouver son indic et l'avait passé à tabac. elle avait bien cru tuer un homme qui ne se défendait pas ce soir là. Quand elle s'en était aperçue, dans les brumes de la colère, elle avait arrêté juste à temps. Elle était sortie furibarde, tant contre lui que contre elle même et était allée chercher un médecin. Elle avait traîné une bonne partie de la nuit sur les quais tout près de la mer... Jusqu'à ce qu'on groupe de quatre hommes la retrouve. Et c'est elle qui avait passé un sale quart d'heure, visiblement son indic ne travaillait pas tout seul. Des Gardes des eaux des embarcadères du sud l'avaient retrouvée au petit matin. Elle était pas belle à voir, ils avaient même cru qu'elle était morte. Mais elle n'avait rien d’irréparable au final. Ça lui avait servir de leçon. Même si elle avait continué à s'énerver régulièrement, ce n'était plus jamais arrivé au point de cette fameuse nuit. Elle avait failli tuer quelqu'un de désarmé et à terre, on ne l'y reprendrai plus.
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Re: [HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 18 sept. 2014, 10:14

1117, mois de la chèvre (juillet) :

RESUME : Deuxième sévère blessure de Kei lors d'une intervention de la Garde des Eaux

Trois de ses hommes morts, tombés dans le fleuve. Ça pour sûr ce n'était pas un kobune affrété par le Conseil.

Quand ils étaient arrivés pour le contrôle tout avait eu l'air de bien se passer, jusqu'à ce qu'un ashigaru, par bonheur ou malheur, mette la main sur un gros sac de toile. Personne n'avait bougé alors elle y était allée. Ils avaient raison : ça puait la mort et ça laissait une sale impression. Elle avait demandé à faire venir une naginata. Pendant ce temps là les hommes fouillaient toujours le bateau. Ils avaient trouvé une cache d'armes... Classique, pas très inquiétant. C'était ce sac qui l'emmerdait. L'équipage du bateau ne mouftait pas mais paraissait très tendu. Quand un des hommes des embarcadères de l'est étaient arrivé avec l'arme, tout le monde s'était écarté. Elle avait fendu le sac et là tout était parti de travers. Certains hommes avait vomi, même parmi les marins, d'autres étaient restés pétrifiés. C'était de l'obsidienne souillée à n'en pas douter. Le capitaine du bateau avait hurlé un cri de guerre indistinct et tous les présents s'étaient allègrement rentrés dedans, à coups de katana, de lance, de couteau, de poings... Un beau merdier.

Elle aperçut le capitaine du navire tenter de prendre la tangente. Tout le monde était descendu du bateau, par choix, entraîné par les combats ou simplement grâce à la gravité. L'homme avait l'air d'être un samurai, même s'il avait bien pris soin de ne pas lui dire lorsqu'ils avaient commencé leur inspection... Peut-être un Mante? Arrêté dans sa fuite par un groupe de Gardes des Eaux en train de savater du marin, il écarta la pelure qu'il avait sur le dos et sortit de sa ceinture deux kamas, qui devaient jusque là sacrément lui peser sur les reins. Un Mante donc... gagné. Elle se mit à courir avant que d'autres hommes se fassent tailler en pièces. Elle ne prit pas de gants et lui mit un gros coup de katana en travers du dos. Il hurla et fit volte face. Le combat ne dura pas longtemps. Elle avait le dessus quand il décida de lui rentrer dedans de tout son poids. Il dévia sa lame avec ses kama et elle lâcha donc son katana avant d'être projetée par dessus le quai... juste entre le quai et le kobune pour être précis. Elle se coinça le poignet dans un bout qui pendouillait du bateau et resta coincée là, suspendue à deux mètres de l'eau et deux mètres sou le quais, sans pouvoir se dégager.

- Kei-sama?! dit un des gardes qui passa la tête par dessus la pierre...

- Mais attrapez-le bande de crétins, je vais pas m'envoler vous voyez bien!

- Il est parti de toutes façons...

- Quoi?!!! Mais il était blessé bon sang! Suivez-le, il ne va pas aller bien loin.

- ...

- Quoi?

- ... Ça se rapproche beaucoup, Kei sama.

Elle regarda autour d'elle, effectivement, il y avait bien un mètre cinquante entre elle et le quai quelques minutes auparavant. Un mètre cinquante qui ressemblait vachement plus à un mètre tout court sur le moment.

- ... Effectivement... File-moi un couteau. dit-elle, calme, en apparence au moins.

L'homme regardant le bateau encore s'approcher du quai, laissa tomber la lame à l'eau. Elle soupira.

- Tu vas faire des corvées jusqu'à la fin de tes jours, je te le jure.

- Je suis désolé, Kei-sama, je suis désolé... Qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on fait?

- Tu te calmes déjà. Va chercher les autres et dépêche toi.

Il la laissa là. Elle remonta ses jambes près de la corde, se mit en boule, s’agrippa de sa main libre et tenta de dégager l'autre. Ça avait fait une étrange boucle... très difficile de se sortir le poignet de là. elle n'était plus qu'à dix centimètres du quai. Une vague du fleuve projeta la coque contre la pierre et elle entre les deux. Elle hurla, vit des étoiles danser devant ses yeux et crut bien tomber dans les pommes. La vague suivante la frotta purement contre la roche, comme quand on lave du linge. Elle sentit sa peau se déchirer et hurla une nouvelle fois. C'est là que des hommes arrivèrent, une vingtaine, des gardes des Eaux, son escouade, mais pas que. Dix d'entre eux, assurés par les dix autres, poussèrent de tout leur poids contre la coque du bateau, qui s'éloigna un peu. Ça relâcha beaucoup la pression. Quelqu'un depuis le kobune coupa la corde et il la remontèrent par les bras.

"Allez chercher Kuni Shiranai-sama" souffla-t-elle épuisée.

On avait retrouvé le Mante, il s'était trop vidé de son sang pour courir vite. Les hommes d'équipage étaient morts ou en fuite. Trois Gardes des Eaux avaient trouvé là mort. Voilà où on en était.

Kuni Shiranai arriva, Kei assise sur le quai tendit le bras vers le sac éventré que personne n'avait approché. La shugenja fit la moue.

"Bien... Nous avons de gros soucis je crois. Que vos hommes surveillent ça gunso-san, les miens vont arriver pour emmener cette abomination dans un endroit sûr."

Elle regarda Kei d'un peu plus près.

"Et allez-vous faire soigner, vous avez l'air d'être passée dans un hachoir."
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Re: [HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 22 sept. 2014, 12:23

1118 :

RESUME : Rencontre de Kei et Shigeo (un autre compulsif qui va devenir son ami)


La première fois qu'elle l'avait vu, elle jouait dans un tripot de la Sinueuse. Elle allait certainement finir sa soirée ici, dans une chambre pas terrible avec ce Yasuki, qui avait l'air bien chanceux au jeu. Il était comptable a'ce qu'il paraissait, Yasuki Tenzo. Elle lui avait déjà fait comprendre qu'elle pousserait bien plus loin d'autres jeux, l'idée avait eu l'air de lui plaire. Pour le moment, ils jouaient, à la même table, attendant que la soirée se passe, que l'argent rentre et que la tension monte. Les manches de pair-impair se succédaient et pour le moment elle n'était pas en veine. Elle attendait que sa chance l'abandonne, lui, et qu'il décolle un peu de la table pour aller dans les étages. Elle avait beau le frôler chaque fois qu'il bougeait, il était tellement absorbé par toutes les thunes qu'il se faisait qu'elle avait vraiment du mal à retenir son attention. Elle avait carrément finit par lui coller une main invasive sur sa virilité, sous la table, pour qu'il réagisse. Il s'était redressé, avait hoqueté de surprise, ce qui avait bien fait rire les autres joueurs, et l'avait regardée les yeux perturbés "Juste encore un peu... Je vais encore gagner je le sens...".

Elle avait quitté la table un peu énervée, pensant qu'elle lui laissait cinq minutes de plus, après elle changerait de partenaire. Quand elle s'était levée, elle avait croisé le regard d'un autre homme, plus loin, il passait la soirée avec plusieurs de ses amis. Ce serait peut-être lui finalement. Elle était allée chercher une petite flasque de sake au comptoir. En attendant qu'on la serve elle avait laissé ses yeux dériver dans la salle. Le Yasuki gagnait encore... Et l'homme dans le fond la regardait toujours, de ces yeux étrangement profonds, sans bouger, comme s'il n'y avait pas tout ce bordel autour d'eux et qu'ils étaient seuls. Ca lui fit beaucoup d'effet et elle détourna les yeux. Elle se retourna vers la serveuse, pris le sake et entreprit de retraverser la salle jusqu'à la table de jeu, en longeant les murs pour éviter la cohue. Elle le tirerait par la peau du cou mais il allait venir ce Yasuki.

Quand elle passa juste devant la porte qui donnait vers l'extérieur, on la prit sèchement par la main, la porte s'ouvrit brutalement. Elle se retrouva dehors, comprimée dans les bras d'un homme, qui la plaqua au mur et l'embrassa rageusement. Elle se liquéfia et ne put rien faire d'autre que lui rende son baiser. Aucune situation n'avait jamais parut plus urgente que celle-ci, ou presque. Il se recula un peu, pour défaire les cordons de leurs deux hakama. Elle finit par ouvrir les yeux et le regarder. Lui aussi la regardait pendant que ces doigts s'affairaient à défaire des noeuds récalcitrants. Il était beau, ses grands yeux noirs comme une nuit sans lune la fixaient. Il sourit un instant et eut l'air moins bestial. Lassé d'attendre, son instinct reprit le dessus, il força le passage de son vêtement, sur le côté, juste contre sa hanche et plongea sa main et ses doigts juste là où elle voulait qu'ils soient. Elle gémit et l'embrassa encore.

La porte s'entrouvrit. Un homme avait déjà passé un pied dehors mais regardait encore dans la pièce "Mais non ! Je te dis qu'il est sorti ! Il a du prendre de l'avance pour rentrer à la garnison c'est tout ! Allez ! Viens !" Il se décolla de Kei, retira sa main et resta là, les bras ballants à un mètre devant elle. L'homme sortit de la taverne et buta presque dans son collègue, surpris "Ah bah Shigeo t'es là.... Je vous avais dit qu'il était dehors!". Il avisa la jeune femme contre le mur, les yeux exhorbités, encore un peu pantelante puis il regarda son ami, aussi rouge que Kei, le souffle court et les yeux noirs. Il se méprit complètement "Elle t'emmerde? Elle est de la Garde des Eaux, tu sais pas trop encore, tu viens d'arriver, mais t'y frottes pas. C'est rien que des pourris à la Capitainerie." Hiruma Shigeo reprit un peu ses esprits, se passa la main dans les cheveux et dit "Non. Rien de grave. On va y aller alors...". Ils partirent à quatre, vers l'ouest, des Gardes Gris sûrement. Avant de disparaitre au bout de la rue, elle le vit tourner la tête une dernière fois, elle n'avait pas bougé d'un centimètre. Elle attendit encore cinq minutes que son cœur arrête de vouloir sortir de sa poitrine et rentra dans le tripot. Lui qui ne s'intéressait qu'à l'argent, il allait prendre cher ce Yasuki.

[...]

Ils s'étaient cherchés une bonne semaine, sans jamais se voir. Les horaires des rondes, les descentes à faire ici ou là, les journées décalées : impossible de remettre la main l'un sur l'autre. En fin de semaine il y avait eu un prêche au temple d'Amaterasu, la moitié de la ville était là. Ils s'étaient quasiment retrouvés l'un à côté de l'autre sans même avoir fait exprès. Ils avaient attendu quelques minutes, pour se rendre compte que de toutes façons ils n'écoutaient plus rien à rien. Ils étaient donc partis. Dehors, au premier endroit un peu discret ils avaient pu cette fois-ci aller jusqu’au bout.

[...]

Toutes les fois suivantes ils s'étaient plutôt donnés rendez-vous, en général le soir, et en général dehors. Les semaines passant ils s'étaient rendus compte de toutes leurs similitudes et ils étaient devenus amis... Des amis au comportement un peu étrange pour certains, mais des amis quand même.
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Re: [HK] Hida Kei

Message par Hida Koan » 22 sept. 2014, 13:59

1119 :

RESUME : les relations familiales de Kei (père/mère)

- Ca fait dix ans maintenant...

- Neuf.

- Kei, tu n'as toujours pas compris que c'était la meill...

Son père entra dans la pièce et la jeune femme se recomposa un sourire.

- J'ai fait des okono miyaki, dit-il fier de lui

- Super, papa.

Ca lui faisait toujours drôle de venir voir son père à la maison. Elle n'y venait quasiment jamais. Habituellement ils se voyaient dehors, soit pour se promener, soit pour aller à la pêche, souvent avec Utagawa. Quand elle était ici elle subissait sa mère, chaque fois, c'était infernal. Son père n'avait jamais compris pourquoi les deux femmes de sa vie se faisait constamment la gueule. Au bout de quelques années, il avait arrêté de chercher. Maintenant qu'il connaissait aussi bien que les autres la réputation de sa fille, il avait de la tendresse pour sa femme qui devait supporter ça chaque fois qu'elle sortait... Mais aussi pour sa fille. Il savait bien que Shairei n'y allait pas de main morte quand elle était dehors. Elle était presque la première à dénigrer Kei, pour qu'on la laisse tranquille et qu'elle puisse montrer ouvertement une scission dans la famille, ce qui en quelque sorte la rendrait plus honorable, elle. Fubatsu s'en fichait en revanche, tout comme Utagawa, personne en les emmerdait de toutes façons, ils étaient de bonne composition, des hommes sympathiques... Et tous les deux forgerons également, avec des biceps comme des cuisses, ça aidait un peu. Le vieil homme regrettait juste de ne pas avoir de vrai petit enfant, même si les fils de son pupille étaient adorables et qu'il les aimaient très fort. Vu sa vie dissolue, il y avait peu de chance que Kei fonde une famille un jour.

- Ah. J'ai oublié le kimchi.

Il ressortit de la pièce.

- La meilleure chose à faire?! Arrête un peu, serpent, t'as jamais rien compris de toutes façons. Et là tu cherches quoi chaque fois à me reparler de ça?

- Peut-être qu'on pourrait...

- On pourrait rien du tout. Tu me traites de trainée dès que tu mets un pied dehors. Du jour où t'as compris qu'avec ça on pourrait te plaindre un peu, tu t'en es servie. Sans parler du fait que tu te sens pas obligée d'arrêter de commercer avec ceux qu'ont la même opinion que toi. C'est toi la moins que...

- Ça y est !

Fubatsu, rayonnant, regarda les deux femmes, toutes les deux passablement énervées.

- Et bien... Je ne vais plus vous laisser seules.

- Non c'est bon, mon chéri, Kei me racontait juste ses journées avec emphase.

La jeune femme leva les yeux au ciel. Elle commença à manger, très rapidement. Son père la regarda la bouche ouverte de surprise.

- C'est très bon, Papa, dit-elle la bouche pleine... C'est que j'ai une garde qui va commencer, j'ai pas le temps de trainer en fait.

Dès qu'elle eut engloutit l'assiette, elle embrassa son père et sortit. En refermant la porte elle cria "A la pêche. Bientôt!"

Fubatsu se rembrunit après le départ de sa fille, et remua les aliments dans son assiette, sans rien manger. D'une voix sourde il prévint sa femme "Il faudra que tu me dises un jour ce qui s'est passé entre vous." Shairei blanchit. Le jour où ça arriverait.... Elle ne savait vraiment pas de quel côté Fubatsu se rangerait.
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