[RP] Les appartements privés de Hantei Suzaku, prince aîné

"Il y a des livres dangereux comme il y a des amis dangereux. Peut-être faut-il découvrir les uns comme les autres ?"

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Message par Iuchi Mushu » 01 mai 2010, 15:43

20ème jour du mois de Bayushi, heure de Shinjo

Assis de manière nonchalante sur un coussin de soie d'un vert pur brodée de chrysanthèmes d'or, le prince Suzaku avait le regard qui suivait les allées et venues de la servante qui lui préparait son bain. La jeune femme était nouvellement au service du jeune prince et il sentait dans ses gestes de l'appréhension, sans qu'il se pose la question de savoir pourquoi, cela aiguisa son désir de manière irrépressible.
Aussi quand elle l'invita à le suivre pour lui donner le bain, un sourire étrange ornait ses lèvres minces, presque pincées. Il se leva docilement comme un enfant mais lorsqu'il referma le shoji de la pièce d'eau, il avait en tête des pensées bien différentes d'un enfant.

Bientôt dans le couloir, la garde Seppun entendit les cris d'une jeune femme, des bruits de porcelaine brisée, une table se renversant et les cris plus marqués encore. On courut chercher l'intendant qui amena un bataillon de serviteurs et servantes avec lui et on envoya prévenir l'Impératrice en toute discrétion. Le prince avait une nouvelle crise.
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Message par matsu aiko » 01 mai 2010, 18:34

Kokiden se redressa. Une crise. Encore. Pourtant elle avait espéré que le nouveau médecin qu'elle avait fait affecter à la surveillance de la santé du prince aurait su empêcher ces manifestations qui mettaient en péril tant Suzaku que son entourage direct.
Elle n'osait tenter de le calmer lui-même. Elle savait trop bien que quand il était dans cet état, il était inaccessible à la raison comme à la douceur. Le souvenir restait en elle comme une brûlure, intense à en être douloureux.
Elle fit taire les affres de son coeur de mère, saignant pour ce fils unique qu'elle chérissait tant, et fit appeler le général de la garde rapprochée de droite.

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Message par Iuchi Mushu » 01 mai 2010, 20:45

La servante était hystérique, pointant le prince Suzaku d'un doigt accusateur

- Il m'a violée ! Etre prince ne lui donne pas tous les droits !

La coiffure défaite, les vêtements déchirés, on aurait dit qu'elle venait de rencontrer un démon. Mais contrairement aux filles éplorées qui sanglotaient sur leur virginité perdue dans un coin, celle-ci avait la hargne d'une hyène ayant affronté un lion. Elle n'avait pas l'intention de taire ce qui était arrivé. Ni de laisser les choses se passer sous silence.
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Message par matsu aiko » 12 mai 2010, 22:57

La cloison s'ouvrit sur le général de la garde rapprochée de droite, Matsu Masashige. Celui-ci s'inclina puis se dirigea vers le prince. Quelques instants plus tard, superbe et hiératique dans ses robes de brocard, arrivait l'impératrice.
Celle-ci jaugea la situation d'un coup d'oeil, et observa la servante froidement.
- Mariko-san, c'est bien cela ? Passez dans cette pièce, je vous prie.
Séparer les combattants était indispensable. Tant que cette fille serait dans les parages, il serait impossible à Masashige de raisonner le prince.
- Et refermez le shoji, ordonna-t-elle en entrant dans la pièce sans prendre la peine de vérifier si la jeune fille la suivait.

La servante n'eut d'autre choix que s'exécuter, ses mains tremblaient, mais pour une autre raison que quelques minutes auparavant. Elle s'agenouilla dans sa tenue débraillée et posa les yeux sur les riches tatamis. Elle se rendait compte maintenant de la portée de ses mots.
L'impératrice se retourna lentement, et la scruta, glaciale. Il y eut un long silence.
Mariko tenta de ne pas trembler de tout son corps. Soudain elle avait froid, elle était glacée.
Le contraste entre les deux femmes était écrasant, entre l'impératrice parée comme une icône, et la servante échevelée, les vêtements épars.
- Expliquez-moi comment vous osez vous montrer à moi dans cette tenue ?
La jeune femme fut soufflée par la remarque. C'est l'Impératrice qui lui avait ordonné de venir dans cette pièce. Un ordre de Hantei Kokiden ne souffrait d'aucune attente ...
- Vous m'avez ordonné de venir ici, Ma Dame, murmura la jeune femme, les yeux au sol.
- Cela ne m'explique pas le négligé de votre tenue. Vous êtes ici dans une maison impériale, pas dans le tas de boue dont vous êtes originaire.

La jeune femme était mortifiée, mais ne pouvait rien à la situation, elle n'avait même pas droit de lever les yeux sur la mère du prince sans son autorisation. Elle allait sans doute être punie.
C'était inconcevable de lui dire que c'est le prince qui avait mis du désordre dans sa tenue, mais punie pour punie, c'est ce qu'elle fit.
- Son altesse Suzaku s'est jetée sur moi, dit-elle, les larmes au bord des yeux
- Relevez-vous, Mariko-san, et articulez. Je n'ai pas bien entendu votre réponse.
La voix était tranchante comme la bise d’hiver.

La jeune femme se releva et répéta hésitante sa réponse, elle sentait l'Impératrice tendue comme la corde d'un arc, mais il fallait que cette femme sache ce que son fils était. Néanmoins Mariko n'en menait pas large d'avoir l'audace de parler sur ce que tout le monde savait, mais taisait.
L'attitude de l'Impératrice se fit encore plus intimidante, si c'était possible.
- Je n'ai toujours rien entendu.

Cette fois la jeune femme n'osa pas répéter sa phrase et demanda la permission d'aller mettre une tenue convenable.
- Vous l'aurez, dès que vous m'aurez donné une explication convenable et fait des excuses pour cette brèche inqualifiable à l'étiquette.
- Je n'ai pas d'autre réponse à vous donner Kokiden hime, dit-elle en se jetant aux pieds la dame en signe d'humilité.
- C'est la vérité, murmura-t-elle.
- Ce n'est pas la demande que je vous ai faite, coupa l'impératrice.
Qui se souciait de la vérité ? Cette servante idiote n'avait-elle donc aucune notion de là où elle se trouvait ? N’avait-elle aucune idée des conséquences de ses paroles, de la perte de face potentielle ?

Mariko ne pouvait plus réfléchir, elle ne pouvait rien inventer pour justifier une telle tenue. Que voulait donc l'Impératrice ? Qu'elle mente ? Qu'elle se taise ? Qu'on passe sous silence son viol ?

Bravement elle releva la tête et débita :
- Un démon ayant pris les traits du prince Suzaku s'est jetée sur moi alors que je préparais le bain du prince. Il a arraché mes vêtements et m'a violée, ceci explique ma tenue, Kokiden hime.
Une boule de rage grandissait au milieu de son abdomen.

- Une apparition démoniaque, dites-vous. Si peu vraisemblable que soit cette explication, je vais m'en contenter. Je vais faire exorciser la pièce du bain par des shugenja, et vous êtes dans l'immédiat affectée aux cuisines. Une seule remarque déplacée de votre part et vous êtes renvoyée. Ah, et il me parait peu vraisemblable qu'un oni puisse prendre l'allure du premier descendant du Fils du Ciel. Vous voudrez bien donc éviter de mentionner ce genre d’affabulations. Allez donc reprendre une apparence décente.
Ce sera tout.

Les mâchoires de la jeune femme se crispèrent, mais que pouvait-elle faire ou dire ? La réponse tenait en quatre lettres. R.I.E.N.
On ne l'écouterait pas, qui se souciait d'une servante ici ? Personne.
Elle s'inclina au plus bas, puis recula toujours les yeux baissés.

Dans le couloir, les serviteurs se tournèrent vers elle et la honte commença à l'envahir. Pourquoi se sentait-elle honteuse, c'était elle la victime
L'impératrice la regarda partir, songeuse. Cette fille était une rebelle. Il lui faudrait probablement prendre des mesures supplémentaires.
Pourquoi l'intendant avait-elle envoyé cette fille servir son fils ? Comment avait-elle obtenu ce poste ? Avec un tel caractère ? Comment avait-on pu négliger de lui inculquer le respect des apparences ?
Il y avait là une erreur flagrante, une négligence criminelle.
Mais il est des circonstances où le naturel fait fi des apparences. D'une heimin, comment pouvait-on espérer une quelconque once de discernement ? Quel âge avait-elle ? Dix-sept ans ?
Il fallait néanmoins sévir. Elle convoqua l'intendant.

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Re: [RP] Les appartements privés de Hantei Suzaku, prince aîné

Message par Matsu Roro » 15 mai 2010, 16:10

L'atmosphère était lourde. Alors qu'il traversait les quartiers pour s'incliner devant le maitre des lieux, Masashige comprit tout de suite la situation: Hanteï Suzaku venait d'agresser voire d'abuser d'une de ses servantes. Jusque là rien de dramatique, elle était vivante et ne semblait pas blessée mais elle s'agitait grandement, tremblante et débraillée. Cela irritait Masashige car sur les terres de son clan, la tête de la servante roulerait déjà sur les tatamis...

L' Impératrice arriva soudain, belle et terrible et emporta la pauvre fille avec elle.

Le prince, lui, était silencieux se tenant droit, immobile, les mains jointes sur les genoux, jetant un regard vide sur la pièce.

Matsu Masashige se redressa lentement:
"Mon prince. Comment vous sentez-vous ? Que s'est il passé ?"
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Re: [RP] Les appartements privés de Hantei Suzaku, prince aîné

Message par Iuchi Mushu » 15 mai 2010, 19:06

Le regard qui se posa sur Matsu Masashige le fit frissonner, le regard du Prince ne reflétait rien d'humain. Il resta posé sur le samouraï en face de lui comme sur une proie potentielle, le prince Suzaku ne semblait pas avoir saisi le sens des mots prononcés par le Général de la Garde Rapprochée de Droite.
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Re: [RP] Les appartements privés de Hantei Suzaku, prince aîné

Message par Matsu Roro » 16 mai 2010, 14:17

Masashige avait la chair de poule. Il avait déjà vu cette expression sur le visage de samurai lors de sanglants affrontements...Il ne s'agissait en rien d'un état de choc auquel est confronté tout guerrier à l'aube de sa vie mais de l'expression de démence des Berserkers. Hantei Suzaku était possédé, il était fou !

L'Impératrice devait être probablement en train de régler le compte de la servante et lui n'avait pas encore commencé, pire le prince ne semblait pas le comprendre...Une idée lui passa soudain par la tête .

Un rire puissant et tonitruant sorti de la bouche de Masashige.

"Ah aH Ah..." Il renversa sa tête en arrière et parti de plus belle "Ah ah AH".
Il invoqua même quelques larmes au coin de ses yeux. Il n'était pas comédien mais il suffisait de penser a ce qui arriverait s'il échouait dans la mission qui lui avait été confiée pour qu'une larme ou deux se forment.Il tapa sa main droite sur le tatami assez fort pour souligner son hilarité et espérer que le geste et le bruit sortent le prince de son état léthargique.

Sans prendre la peine de regarder le prince Suzaku dans les yeux pour constater un quelconque changement de son état, il s'assit à ses côtés et parla d'une voix soudainement calme et basse:

"Votre Majesté, ce qui s'est passé ce soir n'est pas grave.Il ne faut pas vous mettre dans un état comme celui là, voyons ! Personne n'a vu ou entendu ce qui s'est passé. Une chance !"

Une pause pour que l'ironie face son effet sur le jeune homme.

"Mon Prince, vous êtes destiné à gouverner sur tout ce qui vit sous le Ciel. Votre Honneur et votre Intégrité ne doivent jamais être mis en question...Que se passerait-il si la Cour et les Clans apprenaient que notre Empereur divin courait de vulgaires heimin ? Imaginez un peu !"

L'idéal serait que ce Prince ne soit entouré que de serviteurs. Cela ferait irrémédiablement jaser la Cour à moins d'une mode ou d'un décret...ou d'un entourage plus...Masashige devra à l'avenir faire plus attention au prince aîné.

Le Général se leva et alla ouvrir les shoji pour convoquer les gardes Seppun en faction. Il prit sa voix la plus autoritaire et un ton glacial qui ne souffrait aucune discussion:
"La nouvelle servante de notre auguste prince à eu une crise d'hystérie. La sécurité d' Hantei Suzaku-Sama est un de nos devoirs les plus sacrés ! Une Heimin aurait pu attenter à la vie du Prince et qu'avez fait ?! Rien ! Lorsqu'un attentat de ce genre arrive et que vous ne voulez pas répandre de sang dans les quartiers impériaux, utilisez vos poings..." Un grognement monta de la gorge de Masashige . Il respira profondement et enchaina "De plus si j'entends circuler ne serait qu'une évocation de ce qui s'est passé ce soir, je saurais me rappeler qui était de garde cette nuit là...Le Clan du crabe serait ravi de recevoir, dans une de ses lointaines casernes, d'aussi illustres samurai tels que vous. Me suis je bien fait comprendre ?! Et à l'avenir je souhaite être informé sur le champ de ce qui se passe ici. Prenez votre soirée pour bien réfléchir à cela, faites vous relevez par la garde du deuxième quart et je vous attends demain matin au dojo..."

Avant de refermer les portes des appartements du prince, il demanda a un serviteur de faire préparer par le médecin impérial une tisane "reposante" sans préciser pour qui elle était destinée.

Reportant son attention sur le prince, Matsu Masashige remarqua que ce dernier baissait la tête et que ses épaules s'affaissaient légèrement.

Le Général se rassit en face de son prince et lui dit:
"Votre Altesse doit être bien fatigué après cette dure journée ! Je vous ai fait préparer une tisane pour calmer vos nerfs afin que votre nuit soit douce et réparatrice.
Demain matin, je supervise l'entrainement du dojo. Votre Altesse daignerait elle m'accompagner pour me donner son avis sur l'état physique de nos troupes ?!"

Masashige savait que le prince vivait sous la coupe de sa mère l'Impératrice et qu'il restait confiné dans sa cage dorée mais il devait détourner le prince de ses folies et les arts martiaux semblaient la solution idéale.
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Re: [RP] Les appartements privés de Hantei Suzaku, prince aî

Message par Iuchi Mushu » 19 mai 2010, 14:36

- Au ...dojo...

La voix du prince était à la fois mal assurée et presque juvénile. Il leva les yeux sur le Lion, l'esprit agité, le regard perdu.
Comment pourrait-il prétendre à donner son avis ? Lui qui ne les connaissait pas et qui sortait si peu souvent de ses appartements. Que devait-il faire ? Son père faisait-il cela ? inspecter les combattants au dojo ? Tout son désarroi était là, il ne savait jamais comment se comporter sans être conseillé auparavant. Sa mère lui refusait tout comportement spontané depuis si longtemps à cause de ses crises, de ses absences. Mais devant le Général, son aspect fort, guerrier, il ne voulut pas paraître faible.

- Je ...oui..je vais aller au dojo.

Il regarda l'officier en face de lui, il aurait tant voulu lui ressembler, être sûr de lui. Un mal de tête lancinant était apparu comme chaque fois lorsqu'il se sentait si faible. Les actes qu'il avait commis s'étaient estompés dans sa mémoire en de simples cauchemars qui l'avaient sortis de son sommeil. Mais avant demain, il lui fallait savoir quoi faire, comment se comporter, il fallait qu'il voit sa mère, qu'elle le conseille.

- A quelle heure dois-je être prêt Masashige sama ?

La voix avait tenté de prendre de l'assurance, ce qui semblait contradictoire avec sa conduite, il aurait dû décider l'heure qui lui convenait et ne pas se subordonner à l'avis de son Général.
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Re: [RP] Les appartements privés de Hantei Suzaku, prince aîné

Message par matsu aiko » 20 mai 2010, 21:10

Pendant ce temps, dans une pièce adjacente...

Après le départ de Mariko, un homme d'age mûr répondant au nom de Genosuke se présenta immédiatement.
Coupant court aux salutations d'usage, l’impératrice rentra dans le vif du sujet.

- Est-ce vous qui avez recruté cette servante et l'avez affectée au bain du Prince ?
- Oui, Votre Altesse, dit l'homme, front au sol.
- Sur quelles recommandations ?
- Elle a servi dans les pavillons des dames impériales et a toujours donné entière satisfaction, Votre Altesse.

Kokiden eut un lent mouvement d'éventail, puis le referma de deux pans. Il y eut un claquement sec.

Cet incident était de sa faute, il le savait. Répondre à la demande du prince c'était créer le problème, lui refuser c'était perdre sa tête. Il était fait comme un rat.
Comment imaginer que cette idiote allait se plaindre de recevoir les faveurs princières ?

- J'ai été très...déçue de son attitude inconvenante aujourd'hui.

L'intendant ne broncha pas.

- Je comprends votre Altesse, je vais la renvoyer.
- Assurez-vous d'abord de sa discrétion.
- Bien sûr, Kokiden hime, je me porte garant de son silence sur ce fâcheux incident, l’assura l'intendant.
- Elle a tenté d'insulter l'honneur de notre maison. Il serait bon qu'elle le réalise.
- Elle sera punie comme il se doit, Votre Altesse.

L'impératrice ferma son éventail. L'intendant eut la gorge sèche. Il savait que si un mot sortait des lèvres de cette fille, c'est sa tête qui roulerait. Il en était pleinement conscient.
Peut-être une pression judicieusement appliquée suffisait-elle à assurer le silence de la servante ; si ce n'était pas le cas…

Après son entretien, l'intendant courut s'assurer que pas un mot de toute cette histoire ne serait prononcé par Mariko. Mais il trouva une jeune femme en colère, pas en larmes. Son renvoi aux cuisines lui faisait ruminer des envies de montrer au prince qu'on ne violait pas sans conséquences.

- Mariko, sois raisonnable. Servir un Prince est un honneur, qui va de pair avec de nombreuses obligations. D'autres se réjouiraient que Son Altesse leur porte un intérêt.
- Parce qu'il y a un intérêt à être violé par un taureau en rut ? claqua-t-elle. Si c'était votre fille, que feriez-vous, Genosuke-san ?

L'intendant frémit intérieurement. Ce langage...

- Mariko, tu ne peux parler ainsi. Tais-toi, je t'en prie. Tu as gravement offensé l'impératrice. Et tu insultes le Prince.

Elle était tellement en colère que ses paroles crues étaient son seul exutoire.

- Un homme d'honneur et de compassion, un souverain n'agirait pas ainsi. Il était comme fou, possédé…

Elle regarda dans le vide, essayant d'oublier la peur panique qui l'avait saisie à la vue du regard du prince Suzaku.

- De toute manière, je ne veux plus le servir, finit-elle par dire.

L'intendant soupira. Elle ne lui laissait pas le choix.

- Ton désir va être exaucé.

Il frappa dans ses mains. Deux hommes entrèrent.
Mariko sursauta et regarda l'intendant, interdite.
Elle n'eut pas le temps de faire beaucoup plus. L'un des deux hommes la ceintura, la bâillonnant de la main, l'autre lui attrapa les jambes.

- Je suis navré, Mariko, fit l'intendant en secouant la tête.

Elle se débattit. Qu'allait-on lui faire ? Elle n'avait fait que dire la vérité.
Au signal de Genosuke, d'une brusque torsion l'homme lui brisa la nuque. Son corps se désarticula comme une marionnette à laquelle on venait de couper les ficelles.
L'intendant soupira à nouveau.

- Emmenez-la.
- Hai, s'inclinèrent-ils.

Il savait pouvoir compter sur leur discrétion. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait appel à leurs services, et malheureusement ce ne serait probablement pas la dernière.

Demain, il annoncerait qu'il avait dû se séparer de la jeune fille, et qu'elle n'était désormais plus au service du Prince.
C'est ainsi que Mariko termina sa vie, dans la plus anonyme des morts.

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Re: [RP] Les appartements privés de Hantei Suzaku, prince aîné

Message par Matsu Roro » 23 mai 2010, 22:55

"- A quelle heure dois-je être prêt Masashige sama ? "

Le Général de la Droite plissa les yeux...La voix du Prince venait de prendre un peu plus de consistance, ce qui était bon signe. "Je viens de gagner ma première bataille" pensa t il " mais mon combat pour faire de ce Prince un Homme ne fait que commencer."
Toujours assit en face du Prince Suzaku, Masashige s'inclina pompeusement devant le fils de l'Impératrice et lui répondit d'un ton qui ressemblait à de la plaisanterie:

"Votre Altesse, je vous en prie ne me taquinez pas ! Je suis votre général pas votre intendant ! Vous savez bien que votre heure sera la mienne."
Un sourire timide apparut sur les lèvres du Prince.

Un serviteur se présenta à la porte, il devait s'agir de la tisane. Masashige, se leva pour prendre lui même la boisson. Il ouvrit rapidement le shoji, surprenant le serviteur qui recula craintif et soumis alors que le général se baissait pour se saisir du plateau et de son contenu.
"Ce sera tout" lâcha t-il avant de refermer la porte.

Il se rassit en face du Prince, plaçant le plateau entre eux deux puis il prit la tisane entre ses mains et but une gorgée du breuvage brulant. Cela n'était pas trop fort mais il sentait tout de même une odeur particulière, une odeur qui le ramena quelques années en arrière dans les campements militaires où l'on appliquait aux blessés des cataplasmes aux herbes.

Il présenta la tasse à Hantei Suzaku en baissant la tête: "Mon Prince, la tisane n'est pas fameuse mais vous pouvez la boire sans crainte."

Hantei Suzaku prit la tasse entre ses mains.

"Vos armes et votre armure vous attendront ici, Hantei Suzaku-sama. J'assisterai à votre préparation avec votre mère l'Impératrice et je vous expliquerai le protocole à suivre, vous verrez il est simple. Avez vous des questions ou des observations à me faire connaître mon Seigneur ?"
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Re: [RP] Les appartements privés de Hantei Suzaku, prince aîné

Message par Iuchi Mushu » 25 mai 2010, 14:45

- Il ...il y a longtemps que je n'ai pas fait d'inspection des troupes, pensez-vous que les hommes ...comment dire...

En fait il n'avait jamais fait cette inspection, pas plus qu'il ne se rendait au dojo ou à de si rares occasions. Comment pourrait-il être crédible aux vues de ses soldats. Il y avait tant de choses à apprendre, à retenir pour diriger et son honorable Mère gérait tout cela avec l'Empereur. Cela signifiait-il que Sa Majesté avait posé son choix ou était en passe de le faire ?

Quoiqu'il en soit il était hors de question d'avouer qu'il n'avait fait ce genre de choses. Il sentait pourtant que la force alliée au pouvoir politique donnerait un résultat plus probant, plus crédible. Il n'était pas dupe, il savait ce que l'on disait dans son dos.
- ...le fait est que les affaires de l'état m'ont amené à négliger le dojo ces derniers mois, voyiez-vous, Masashige-sama.

Le général n'était pas là depuis bien longtemps et après tout, il avait suivit la prestigieuse école Kakita, on avait reconnu ses vertus martiales, le mensonge pouvait refléter une réalité plausible.
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Re: [RP] Les appartements privés de Hantei Suzaku, prince aîné

Message par matsu aiko » 30 mai 2010, 15:29

Un peu plus tard…

- Superviser l’entraînement du dojo ?

La bouche de l’impératrice se crispa légèrement.
Superviser un entrainement, voir des combats…qui savait quel pourrait en être l’effet sur l’esprit impressionnable de Suzaku.
En même temps, inspecter les troupes faisait partie des devoirs d’un souverain – il fallait bienqu’il s’y habitue.
Elle fixa quelques instants le jeune officier qui venait de faire cette audacieuse proposition, son allure avenante et assurée, le sourire timide du Prince. Le général et les arts martiaux pourraient-ils avoir une influence salutaire sur Suzaku ?
Oui…cela valait la peine d’essayer. Avec quelques précautions.

Kokiden referma son éventail.

- Masashige-san, merci de cette proposition. Nos guerriers devraient sans nul doute se sentir honorés de montrer leurs prouesses en présence du Prince Aîné.
Cependant l’expérience m’a appris que si la présence de leur seigneur, a fortiori d’un prince impérial, galvanise les troupes, cette tension et cette attention à la performance sont hélas temporaires et ne valent que pour la durée de l’événement.
Or en tant que maison impériale nous nous devons d’atteindre l’excellence. Il faut donc qu’à chaque fois qu’ils s’entraînent, nos guerriers se comportent comme si le Prince surveillait leurs moindres faits et gestes, pour que ce souci de la perfection devienne une habitude de vie.
Vous pourriez, par exemple, leur annoncer que dorénavant le Prince Ainé venir observer l’entraînement au travers d’un shoji, d’un dais ou d’un paravent disposé à cet effet. Ils ne sauront pas si le Prince est là où non, et donc se sentiront obligés de tendre à la perfection en permanence.
La manifestation symbolique d’un pouvoir invisible d’origine divine a beaucoup plus de force que sa manifestation réelle, comme vous le savez certainement, acheva-t-elle avec un sourire suave.

Et cela permettra, si jamais cela se passe mal, de faire ramener discrètement le Prince dans ses appartements…compléta-t-elle mentalement. Bien sûr, il fallait aussi prévoir l’entourage adéquat. Mais depuis le temps, elle avait tout le dispositif nécessaire.

- Une telle façon de procéder vous paraît-elle envisageable, Masshige-san ? demanda-t-elle poliment.

Masashige savait que la question était rhétorique. Un souhait de l’Impératrice avait force de loi.

- Parfait, conclut cette dernière après son assentiment.

Se tournant vers Suzaku :

- Mon fils, vous avez là l’occasion d’apprendre aux côtés d’un samouraï d’une famille illustre pour ses talents guerriers. Ecoutez et regardez, sans manifester votre présence. Ne dites rien, ne faites rien, ce n’est pas nécessaire. Quand vous en aurez le loisir, je serai ravie que vous me fassiez part de vos impressions sur nos troupes.
Allez-vous reposer à présent, Prince. J’ai quelques détails sans intérêt pour vous à régler avec le général.

Elle lui sourit avec affection. A son signal, deux serviteurs vinrent emmener le Prince.

Une fois le Prince sorti, l’impératrice se tourna vers l’officier. Son visage aux traits aristocratiques était lisse comme celui d’une statue au milieu de la splendeur de ses habits, de ses bijoux et de sa coiffe. Mais l’harmonie des traits, le calme de l’expression et la douceur de la voix étaient en contraste complet avec l’expression intense, impérieuse et concentrée de ses grands yeux noirs.

- Masashige-san. Vous comprenez à présent la nature du problème, et pourquoi la discrétion est essentielle pour tout ce qui concerne le Prince Aîné.

Nul ne doit savoir.

Masashige reçut le message aussi clairement qu’un coup de poing en plein visage. Garder ce secret, faire en sorte qu’il ne s’ébruite pas, reposait à présent sur ses épaules. L’honneur de cette maison, et le sort de l’Empire, dépendaient de ses actions à venir.

Nul ne doit savoir.

- Je vais par ailleurs vous donner les moyens d’assurer la sécurité du Prince.

Elle frappa dans ses mains, légèrement.
Un homme de taille moyenne, plutôt trapu, aux cheveux striés de gris, entra dans la pièce. Il se déplaçait avec une souplesse et une économie de geste que n’aurait pas renié un duelliste Kakita. Son allure – un kimono d’un bleu sombre, éteint, des sabres qui avaient vu des jours meilleurs – n’avait rien de remarquable. Cette impression disparaissait quand on croisait son regard. Ses yeux gris étaient d’une intelligence froide, efficace et d’un calme totalement dénué d’émotion, presque inhumains dans leur détachement. Derrière la calme compétence de l’individu, c’étaient les yeux d’un homme qui tuait sans la moindre hésitation, sans le moindre état d’âme.

- Général Matsu Masashige-san, je vous présente Daidoji Ryoma-san.
- Ryoma-san, vous reporterez désormais, ainsi que vos hommes, à Masashige-san en ce qui concerne la sécurité du Prince.

Sa main blanche et gracieuse ajouta un geste à l’intention de l’homme.

Le Daidoji s’inclina profondément devant l’impératrice, puis devant le général.

Masashige comprit qu’à présent il avait sous ses ordres l’âme damnée de l’impératrice, son exécuteur des basses œuvres. Cet homme prosterné devant lui exécuterait ses ordres – quels qu’ils soient.

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Matsu Roro
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Re: [RP] Les appartements privés de Hantei Suzaku, prince aîné

Message par Matsu Roro » 22 juin 2010, 00:10

*Emma-O n'avait pas meilleure représentante que l'Impératrice sur terre...*

Inclinant imperceptiblement la tête vers son Auguste interlocutrice et s'imprégnant déjà de la présence de l'âme damné de cette dernière, Masashige répondit:
"Je pourrais refuser hypocritement et docilement ce cadeau comme le voudrait notre coutume quoique vous êtes notre glorieuse Impératrice, puissiez vous vivre longuement, et refuser un tel présent me couterait certainement ma tête. Néanmoins de part mon sang, je suis un membre du clan du Lion, je descends de Dame Matsu et de Matsu Itagi, mes ancêtres me regardent tous les jours et la présence de Daidoji Ryoma-san pourrait être interprété comme un signe de votre méfiance à l'égard de mes compétences de Général..."

Les yeux de Masashige, gemmes de jade pailletés d'or, scrutaient la beauté froide qu'était Kokiden cherchant la trace d'une quelconque émotion. La voix suave du Général de la droite poursuivit:
"Je ne suis cependant pas un stupide samurai prétentieux." Il balaya d'un geste un poussière invisible sur son genou gauche "Je comprends vos préoccupations et je me montrerai digne de vous servir."

Un sourire: "Le Dojo sera préparé comme il se doit pour l'inspection d'Hantei Suzaku-sama, il sera encadré par une solide escorte, le Prince Ainé sera également protégé d'un paravent aménagé pour voir sans être vu et pourvu d'un excellent Général Matsu. Le programme de demain portera sur une démonstration de Kata et du tir à l'arc."

"Votre Altesse est elle satisfaite ?!"

Quelques instants plus tard tandis que que Seigneur Lune régnait en maître au dehors, Impératrice et Général quittaient les appartements du Prince Hantei Suzaku-sama.
:lion: "There is no loyalty but to the Emperor. There is no honor but to die in his name."Matsu Tsuko :lion:

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