La Voix De Rokugan

Note : interdiction d'éditer ou de citer ce post.

La nuit était tombée comme un grand manteau d'étoiles sur la citadelle qui abritait le Fils du Ciel. Tandis que des gardes emplis de thé veillaient, les enfants des nobles familles invitées sommeillaient.

Kaboum !

Hida Ranoma se réveilla au coeur de la nuit. Il ignorait ce qui l'avait tiré d'un rêve qu'il n'oserait jamais confesser ; il se leva, passa un kimono, prit son sabre et sortit dans le couloir.

Kuni Ushita dormait en rêvant de Fortunes étincellantes brûlant de sombres oni ; les ténèbres de sa chambre le surprirent par leur persistance. Il s'habilla et sortit voir ce qui l'avait tiré d'un sommeil méditatif.

Hida Nashiko avait toujours été une enfant modèle ; se réveiller au milieu de la nuit, fut-ce pour les meilleures raisons, ce n'était pas pour elle. C'est pourquoi elle fut très surprises de se réveiller alors qu'aucune lumière ne filtrait à travers les persiennes de ses fenêtres. elle s'habilla rapidement et sortit dans le couloir.

Hida Kozakura fut étonnée de ne pas voir Kenishi sur son perchoir. Il s'y était installé le oir même en prétendant avoir la ferme intention d'y dormir, quand bien même elle lui proposait de se coucher sur son futon, plus confortable. Le kenku n'était pas dans la pièce. rapidement habillée, elle partit le chercher dehors.

A présent, tous réunis dans le couloir, ils entendaient les cris de colère des gardes, quelque part dans le château, tandis que cezux qui les entouraient essayaient de les entourer ... et ne semblaient pas rassurés.

"Nashiko, tu prends Kozakura avec toi, et vous vous enfermez dans votre chambre. Tu veilles sur elle."

Il se tourna vers le garde le plus proche de Nashiko.

"Vous gardez la porte, prenez autant d'hommes qu'il vous faudra."

Il se tourna vers Ushita.

"Viens avec moi, nous allons voir nos parents."

Il avait dit "nos".

"Allons-y." dit simplement Kozakura. Il y avait bien trop de bruit pour que cela soit normal. Et partagée entre la curiosité simple et le devoir d'éclaircir un éventuel problème, la petite fille regarda ses aînés. "Par où vous croyez que c'est?" dit-elle en tendant l'oreille afin de savoir vers où se diriger.

Nashiko regarda sa petite soeur se diriger vers le petits groupes de gardes. Au même moment, la voix de son frère retentit. Bien sur, la petite furie n'écouta même pas.

"Kozakura, rentrons à l'interieur. Ce ne sont pas nos affaires. Les gardes s'occuperons de cela tout seul.
Bien evidement, elle ne l'écouterais pas non plus. A moins que...
-Kozakura, viens au moins prendre ton sabre.

Joignant le geste à la parole, Nashiko invitait sa soeur à rentrer.

Ah oui Ushitsukeru... Elle n'avait pas bien le réflexe encore. Kozakura fit volte face et se dirigea vers sa chambre. Frénétiquement elle déballa toutes ses affaires pour trouver des sandales confortables et prit son sabre. Optimiste elle se dirigea vers la porte en lançant à la cantonnade "J'arrive Kenishi-sensei, je viens vous sauver!"

Ce qui déclencha deux choses.
Dans un premier temps, quelques gardes esquissèrent un sourire, vite réprimé bien sûr.
Dans un deuxième, deux d'entre eux se placèrent entre l'enfant et la porte.
_ Excusez-nous, Kozakura-sama, mais je crois bien avoir entendu Ranoma-sama vous prier de rester ici ...

"Je suis tout autant que Ranoma-sama, l'enfant de Ederi-dono... Alors pousse-toi." dit-elle fachée.

_ Euh ... le garde sembla hésiter. Finalement il s'écarta en lançant :
_ Deux hommes avec moi !
C'est ainsi suivie par deux soldats pour toute escorte que le petite fille revint dans le couloir ... qu'encombraient dix gardes surexcités.

Par une fenêtre on apercevait la couleur des flammes sur les tuiles d'une tour proche.

Ranoma et Ushita avaient pris, eux, la direction de la chambre de leurs parents.
Ranoma voulait s'assurer que tout aille bien, de ce côté déjà.
Son sabre était au fourreau, mais Ranoma conservait une main dessus.

[Inigin] suite 4.1.

Heureusement que les gardes avaient réagi avec subtilité. Maintenant que sa soeur était en "sécurité", elle pouvait laisser la panique l'envahir. Son premier regard fut pour l’armure, son armure, que son frère lui avait offerte. L’instant d’après, elle courait à la fenêtre pour soulever les lourds panneaux de bois qui laissaient passer la lumière du soleil.
« Ma pauvre fille, tu devient folle, en pleine nuit !
Nashiko poussa un cri de panique lorsqu’elle vit les flammes s’élancer en direction du ciel, et l’instant d’après, elle se retrouvait à nouveau devant l’armure.
Je n’aurais pas le temps de la mettre de toute façon. Bien, Nashiko réfléchit. Ca, tu sais faire. Ce n’est pas mon rôle de courir dans les couloirs, de plus nos hôtes n’apprécieraient pas de nous voire en armes dans les couloirs de leur palais. Après tout, ils ont des gardes. Ce serait une grande entorse aux règles de bienséance...

La vision de sa sœur, la lame plantée dans une poutre de bois, lui traversa l’esprit.

Kozakura, attends-moi.

Kozakura avança vers les bruits, flanquée de ses deux gardiens.

autour de Kozakura s'ordonnèrent spontanément les gardes, lui confectionnant une escorte d'acier.
Quelques escaliers et couloirs plus tard, encombrés de courtisans paniqués, ils parvinrent devant un escalier presque entièrement détruit par les flammes. Celles-ci crachotaient encore dans les angles d'une pièce ouverte aux quatre vents, placée dans l'angle d'une tour. Les mon des gardes autour d'eux portaient le double visage des Akodo.
Au centre de la pièce, un shugenja dont ils ne voyaient que le grand mon dorsal du Phénix soutenait kuni Ushita qui avait une mine de déterré.

Près d'eux, deux squelettes carbonisés gisaient prostrés.

Kosakura, Kozakura. Attend moi. Je t'en prie, fait attention.
Gardes, je ferais punir quiconque n'aura pas su protéger ma soeur.

La menace dut être prise au sérieux car les quelques gardes qui s'apprêtaient à partir pour rejoindre l'escorte de kozakura se dépêchèrent. Les autres, qui s'étaient regroupés autour de Nashiko, se contentèrent de hausser les épaules : haussement fantastique, tout de métal frottant plates contre plates, encore amplifié par l'absence, si tard dans la nuit, de toute huile d'entretien. La tribologie des armures aurait conclu que ces mouvements les usaient ; mais ne demeurait dans le couloir que les échos des craquements dehors, et de cris des gardes.
Ils suivirent le groupe de Kozakura à travers les couloirs ; Nashiko lançait à intervalles plus ou moins réguliers des conseils vocifératoires à sa soeur ; celle-ci entendit à peine. Les deux groupes ne se rejoignirent que lorsque le premier s'arrêta, dans la tour détruite.

Nashiko reprit lentement le contrôle d'elle même. Les gardes s'affairaient autour de sa soeur et d'elle même tandis que les serviteurs du palais combattaient les flammes.

"Ushita, Ushita. Que ce passe-t-il?
Gardes allez l'aider, et vous là bas, apportez un peu d'eau.
Ushita, comment vas-tu?
Kozakura, ne t'approche pas trop."