[Nouvelle] Le tranchant de la vengeance
Publié : 24 juin 2004, 23:48
Allons bon !! Voila que maintenant je me mets à écrire les nouvelles qui me viennent à l'esprit pendant mes insomnies nocturnes.
Ce matin d’hiver était glacial, et la neige commençait à tomber lentement. A l’autre bout du champ, les deux condamnés attendaient ligotés à des poteaux l’exécution de leur sentence, tremblant sans que l’on puisse savoir si c’était le froid ou la peur qui en était la cause. Un peu plus loin, les fossoyeurs piétinaient pour tenter de se réchauffer.
L’état d’esprit de Kato était un mélange de concentration et d’excitation. Il allait enfin pouvoir utiliser cette épée inestimable qu’il avait eu tant de mal à se procurer, et il voulait mémoriser chaque instant et ressentir chaque sensation à son maximum. Cette épée était un chef d’œuvre, réalisée par un forgeur dont le nom était connu de tous et redouté de beaucoup. Ce maître avait réalisé 4 lames légendaires, parfaits mélanges d’acier de charbon et, disent même certains, de poussière d’étoile. Des armes exceptionnelles mais dangereuses, qui sont réputées posséder ceux qui les manient. L’épée que possédait désormais Kato était sa dernière réalisation : c’était une épée de vengeance, faite pour la violence et avide de sang. Depuis qu’il était en sa possession, il avait en vain scruté chaque pouce de la lame, à la recherche d’un moindre défaut ; il avait exécuté tous les kata de son dojo, s’imprégnant de son équilibre parfait. Mais il lui fallait absolument tester le tranchant de cette lame, cela devenait une obsession pour lui.
Il dégaina lentement le katana, inspira profondément et s’élança. Malgré la vitesse des évènements, tout lui sembla se passer au ralenti : le crissement de la neige, la condensation de sa respiration, l’effroi se dessinant sur le visage des condamnés. Puis il poussa un kiai puissant et frappa. Le premier homme était pétrifié de peur, Kato exécuta la tranche la plus risquée : au niveau des clavicules, là où la grande quantité d’os peut briser les lames imparfaites. L’acier trancha la chair sans même ralentir. Le second condamné commença un cri, mais le katana le coupa en biais, de l’épaule gauche à la hanche droite et trancha par la même occasion le poteau auquel il était ligoté et son cri finit en râle d’agonie.
D’un mouvement sec du poignet, Kato chassa les quelques gouttes de sang qui restaient sur la lame et rengaina. D’un seul geste, il venait de réussir les deux tranches les plus difficiles, sans avoir à forcer plus qu’il ne l’aurait fait pour trancher un fétu de paille. Cette épée était vraiment exceptionnelle.
Le sang qui teintait lentement la neige en écarlate, les eta qui ramassaient les cadavres, tout cela, Kato n’y prêtait attention. Il n’avait plus à l’esprit que la marque de ce maître forgeur, gravée dans l’acier de son épée :
Le lion assis de Hatori Henzo.

Ce matin d’hiver était glacial, et la neige commençait à tomber lentement. A l’autre bout du champ, les deux condamnés attendaient ligotés à des poteaux l’exécution de leur sentence, tremblant sans que l’on puisse savoir si c’était le froid ou la peur qui en était la cause. Un peu plus loin, les fossoyeurs piétinaient pour tenter de se réchauffer.
L’état d’esprit de Kato était un mélange de concentration et d’excitation. Il allait enfin pouvoir utiliser cette épée inestimable qu’il avait eu tant de mal à se procurer, et il voulait mémoriser chaque instant et ressentir chaque sensation à son maximum. Cette épée était un chef d’œuvre, réalisée par un forgeur dont le nom était connu de tous et redouté de beaucoup. Ce maître avait réalisé 4 lames légendaires, parfaits mélanges d’acier de charbon et, disent même certains, de poussière d’étoile. Des armes exceptionnelles mais dangereuses, qui sont réputées posséder ceux qui les manient. L’épée que possédait désormais Kato était sa dernière réalisation : c’était une épée de vengeance, faite pour la violence et avide de sang. Depuis qu’il était en sa possession, il avait en vain scruté chaque pouce de la lame, à la recherche d’un moindre défaut ; il avait exécuté tous les kata de son dojo, s’imprégnant de son équilibre parfait. Mais il lui fallait absolument tester le tranchant de cette lame, cela devenait une obsession pour lui.
Il dégaina lentement le katana, inspira profondément et s’élança. Malgré la vitesse des évènements, tout lui sembla se passer au ralenti : le crissement de la neige, la condensation de sa respiration, l’effroi se dessinant sur le visage des condamnés. Puis il poussa un kiai puissant et frappa. Le premier homme était pétrifié de peur, Kato exécuta la tranche la plus risquée : au niveau des clavicules, là où la grande quantité d’os peut briser les lames imparfaites. L’acier trancha la chair sans même ralentir. Le second condamné commença un cri, mais le katana le coupa en biais, de l’épaule gauche à la hanche droite et trancha par la même occasion le poteau auquel il était ligoté et son cri finit en râle d’agonie.
D’un mouvement sec du poignet, Kato chassa les quelques gouttes de sang qui restaient sur la lame et rengaina. D’un seul geste, il venait de réussir les deux tranches les plus difficiles, sans avoir à forcer plus qu’il ne l’aurait fait pour trancher un fétu de paille. Cette épée était vraiment exceptionnelle.
Le sang qui teintait lentement la neige en écarlate, les eta qui ramassaient les cadavres, tout cela, Kato n’y prêtait attention. Il n’avait plus à l’esprit que la marque de ce maître forgeur, gravée dans l’acier de son épée :
Le lion assis de Hatori Henzo.
