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Publié : 22 nov. 2008, 19:58
par Kakita Inigin
Aubry gagne de 40 voix (il faut recompter la Floride !), Méluche fonde un Clan Mineur soutenu par le Clan Communiste.

Publié : 23 nov. 2008, 15:37
par Kõjiro
Une semaine ordinaire dans notre si beau pays :

http://www.educationsansfrontieres.org/ ... ticle16626
Ce matin le préfet des Pyrénées Atlantiques a fait expulser une famille kosovare au départ d’Hendaye. Les parents et les quatre enfants (10 ans, 8 ans, 4 ans et 16 mois) ont été montés dans l’avion fourgon cellulaire du ministère préposé aux expulsions. Le plus jeune des enfants avait été opéré des amygdales trois jours auparavant.
On continue en Seine-et-Marne où Fatoumata Diarra, jeune Malienne, a été arrêtée hier au guichet de la préfecture de Melun.

Sa fille, Sira à cinq ans, elle est née en France, elle est scolarisée en maternelle à Dammarie Les Lys (77). Sira a passé sa première nuit séparée de sa mère enfermée au Centre de Rétention de Plaisir (78).

Sa maman, Fatoumata Diarra, est d’origine malienne, travaille, a un logement et veut vivre en France. Elle a déposé plusieurs dossiers de demande de régularisation dont deux sont en cours : un dossier de demandeur d’asile et un dossier de régularisation par le travail. Fatoumata Diarra a été arrêtée le vendredi 21 novembre à la préfecture alors qu’elle venait déposer ce dossier !

Sira est accueillie par des voisins. Le traitement imposé à madame Diarra et à sa fille Sira est inhumain On ne peut pas séparer un enfant de sa mère, quelque soit le prétexte, cela ne peut être toléré ! Elle est née en France et y vit. Elle est chez elle !
Pendant ce temps EZ affine son propos :

http://www.bakchich.info/article5894.html

Le plus drôle c'est qu'à aucun moment il ne se rend compte que tout son discours repose sur deux certitudes : celles de l'existence d'une frontière étanche entre les communautés (eux et nous, nous et eux) et celle d'un affrontement inéluctable sous forme de soumission / oppression de la communauté majoritaire sur la minoritaire. Pour lui, dans un sens comme dans l'autre, il n'y a de possibilité que dans l'assimilation, le renoncement à son être, lequel est ontologiquement déterminé par la "race" avec des glissements sur la religion...

Alors je sais bien qu'il existe des exemples où des petites frappes cherchent à affirmer leur domination en imposant par la force et la menace, par exemple, le port du voile à des non musulmanes. Je sais bien qu'il existe des frictions entre communautés mais là on utilise ces cas réels mais extrêmement minoritaires si on les rapporte à l'ensemble des populations pour faire une généralisation qui laisse pantois par son caractère "absolu".

Et puis j'adore cette manière de récupérer des citations vielles de 5 ou 6 décénnies pour les balancer dans un contexte tellement différent. Déjà à l'époque la citation de De Gaulle n'avait rien de glorieuse mais on peut encore se dire autres temps autres moeurs. Aujourd'hui c'est juste de la saloperie et de la bêtise crasse.

Publié : 24 nov. 2008, 12:21
par Kõjiro
Sur le cas des ultra-gauchiste terroristes j'avais trouvé cette chronique assez amusante :

http://www.liberation.fr/societe/010126 ... gi-comedie
Terrorisme ou tragi-comédie

Giorgio Agamben philosophe italien.

A l’aube du 11 novembre, 150 policiers, dont la plupart appartenaient aux brigades antiterroristes, ont encerclé un village de 350 habitants sur le plateau de Millevaches avant de pénétrer dans une ferme pour arrêter 9 jeunes gens (qui avaient repris l’épicerie et essayé de ranimer la vie culturelle du village). Quatre jours plus tard, les 9 personnes interpellées ont été déférées devant un juge antiterroriste et «accusées d’association de malfaiteurs à visée terroriste». Les journaux rapportent que le ministre de l’Intérieur et le chef de l’Etat «ont félicité la police et la gendarmerie pour leur diligence». Tout est en ordre en apparence. Mais essayons d’examiner de plus près les faits et de cerner les raisons et les résultats de cette «diligence».

Les raisons d’abord : les jeunes gens qui ont été interpellés «étaient suivis par la police en raison de leur appartenance à l’ultra-gauche et à la mouvance anarcho autonome». Comme le précise l’entourage de la ministre de l’Intérieur, «ils tiennent des discours très radicaux et ont des liens avec des groupes étrangers». Mais il y a plus : certains des interpellés «participaient de façon régulière à des manifestations politiques», et, par exemple, «aux cortèges contre le fichier Edvige et contre le renforcement des mesures sur l’immigration». Une appartenance politique (c’est le seul sens possible de monstruosités linguistiques comme «mouvance anarcho autonome»), l’exercice actif des libertés politiques, la tenue de discours radicaux suffisent donc pour mettre en marche la Sous direction antiterroriste de la police (Sdat) et la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Or, qui possède un minimum de conscience politique ne peut que partager l’inquiétude de ces jeunes gens face aux dégradations de la démocratie qu’entraînent le fichier Edvige, les dispositifs biométriques et le durcissement de règles sur l’immigration.

Quant aux résultats, on s’attendrait à ce que les enquêteurs aient retrouvé dans la ferme de Millevaches des armes, des explosifs, et des cocktails Molotov. Tant s’en faut. Les policiers de la Sdat sont tombés sur «des documents précisant les heures de passage des trains, commune par commune, avec horaire de départ et d’arrivée dans les gares». En bon français : un horaire de la SNCF. Mais ils ont aussi séquestré du «matériel d’escalade». En bon français : une échelle, comme celles qu’on trouve dans n’importe quelle maison de campagne.

Il est donc temps d’en venir aux personnes des interpellés et, surtout, au chef présumé de cette bande terroriste, «un leader de 33 ans issu d’un milieu aisé et parisien, vivant grâce aux subsides de ses parents». Il s’agit de Julien Coupat, un jeune philosophe qui a animé naguère, avec quelques-uns de ses amis, Tiqqun, une revue responsable d’analyses politiques sans doute discutables, mais qui compte aujourd’hui encore parmi les plus intelligentes de cette période. J’ai connu Julien Coupat à cette époque et je lui garde, d’un point de vue intellectuel, une estime durable.

Passons donc à l’examen du seul fait concret de toute cette histoire. L’activité des interpellés serait à mettre en liaison avec les actes de malveillance contre la SNCF qui ont causé le 8 novembre le retard de certains TGV sur la ligne Paris-Lille. Ces dispositifs, si l’on en croit les déclarations de la police et des agents de la SNCF eux-mêmes, ne peuvent en aucun cas provoquer des dommages aux personnes : ils peuvent tout au plus, en entravant l’alimentation des pantographes des trains, causer le retard de ces derniers. En Italie, les trains sont très souvent en retard, mais personne n’a encore songé à accuser de terrorisme la société nationale des chemins de fer. Il s’agit de délits mineurs même si personne n’entend les cautionner. Le 13 novembre, un communiqué de la police affirmait avec prudence qu’il y a peut-être «des auteurs des dégradations parmi les gardés a vue, mais qu’il n’est pas possible d’imputer une action à tel ou tel d’entre eux».

La seule conclusion possible de cette ténébreuse affaire est que ceux qui s’engagent activement aujourd’hui contre la façon (discutable au demeurant) dont on gère les problèmes sociaux et économiques sont considérés ipso facto comme des terroristes en puissance, quand bien même aucun acte ne justifierait cette accusation. Il faut avoir le courage de dire avec clarté qu’aujourd’hui, dans de nombreux pays européens (en particulier en France et en Italie), on a introduit des lois et des mesures de police qu’on aurait autrefois jugées barbares et antidémocratiques et qui n’ont rien à envier à celles qui étaient en vigueur en Italie pendant le fascisme. L’une de ces mesures est celle qui autorise la détention en garde à vue pour une durée de quatre-vingt-seize heures d’un groupe de jeunes imprudents peut-être, mais auxquels «il n’est pas possible d’imputer une action». Une autre tout aussi grave est l’adoption de lois qui introduisent des délits d’association dont la formulation est laissée intentionnellement dans le vague et qui permettent de classer comme «à visée» ou «à vocation terroriste» des actes politiques qu’on n’avait jamais considérés jusque-là comme destinés à produire la terreur.

Traduit de l’italien par Martin Rueff.

Dernier ouvrage paru : le Règne et la gloire, homo sacer, II, 2, traduit de l’italien par Joël Gayraud et Martin Rueff, Seuil, 2008.
Voir aussi, ce billet de Schneidermann et celui-ci de Fontenelle.
Extrait de celui de Schneidermann a écrit :Une épicerie, peut-être, mais «une épicerie tapie dans l’ombre», précisa fort sérieusement un journaliste de France 2.
:zzz:

Publié : 24 nov. 2008, 12:46
par Kakita Inigin

Publié : 24 nov. 2008, 13:12
par Kakita Inigin
toutes les manips du PS exposées dans le Figaro ... Sarko en rêvait, Ségolène l'a fait !
http://www.lefigaro.fr/politique/2008/1 ... rades-.php
Au PS, petites fraudes entre camarades

Nicolas Barotte
24/11/2008 | Mise à jour : 07:43 | Commentaires 91 .

Un militant vote, vendredi, à la fédération socialiste de Loire-Atlantique, à Nantes. Crédits photo : AFP
Une commission doit se réunir lundi pour examiner les contentieux. Le résultat définitif du vote devrait en dépendre.

Sans s'en rendre compte, Daniel Vaillant, dans la nuit de jeudi à vendredi, en fait sourire plus d'un. Alors que le PS s'enfonce de plus en plus dans la crise, divisé entre les partisans de Ségolène Royal et ceux de Martine Aubry, il félicite le PS pour son «exercice démocratique que beaucoup d'autres formations politiques lui envient». La remarque est évidemment décalée alors que la mécanique des contestations a déjà commencé à s'emballer. Peu de temps auparavant, Manuel Valls, le porte-parole de fait de Ségolène Royal, s'emportait contre des «tricheries indignes».

Le PS n'a sans doute pas de leçon à recevoir des autres partis politiques en matière d'organisation des votes ou de vote au canon. Mais généralement, un accord tacite conduit à ce que personne n'en parle publiquement au sein du parti. Depuis la bataille de vendredi, les petits arrangements secrets sont étalés au grand jour. «Je ne comprends pas cette campagne médiatique, s'inquiète Gilles Pargneaux, le patron de la fédération du Nord, l'une de celles qui sont contestées. Il y a une entreprise de déstabilisation de la part de Manuel Valls et de Ségolène Royal. Ils sont en train de tirer une balle dans le pied de notre collectif.»«Le combat pour la sincérité du vote est une bataille pour la rénovation du parti. Elle profitera à tous», assure Jean-Pierre Mignard, l'avocat de Ségolène Royal.

La liste des contentieux est longue. Elle sera examinée lundi par la «commission de récolement des votes», composée de délégués de chaque camp. Pour Martine Aubry : Christophe Borgel, Pascale Boistard et Gilles Pargneaux. Pour Ségolène Royal : Patrick Mennucci, David Assouline, Jean-Pierre Mignard. La journée s'annonce longue et laborieuse. Avec une poignée de voix d'avance, l'élection de Martine Aubry comme première secrétaire est fragile. L'annulation, même de quelques bulletins, pourrait suffire à inverser le résultat. «À l'heure qu'il est, Ségolène Royal est peut-être déjà majoritaire», voulait croire dimanche un de ses soutiens.

Se battre sur le terrain du contentieux n'enchante pas tout le monde cependant. Si Manuel Valls est en pointe pour protester, d'autres, dès vendredi soir, ont pris acte de la victoire de Martine Aubry : Eugène Caselli, par exemple, le patron de la fédération des Bouches-du-Rhône, un département à mauvaise réputation. Dans l'équipe de Martine Aubry, on a choisi une attitude différente : «On a eu comme consigne de ne pas parler.» Mais cela n'empêche pas d'accumuler des éléments au cas où. «Et là, ça ne concerne pas dix ou vingt voix mais des centaines…», s'amuse-t-on. Peu importe pour Jean-Pierre Mignard : «Nous allons constater la multiplicité des irrégularités et nous n'allons pas rentrer dans le jeu de “je te donne cinq voix ici contre cinq ailleurs”. Il faut appliquer la jurisprudence du code électoral. Lorsque les écarts sont minces et lorsque les contestations sont nombreuses, on annule tout et on revote.»

Le PS est empêtré dans sa guerre de chiffres. Il y a les «erreurs» reconnues comme telles. Ici ou là, depuis vendredi, quelques sections ont procédé d'elles-mêmes à un nouveau décompte. En Moselle, douze voix ont été attribuées à tort à Martine Aubry, au détriment de Ségolène Royal. En Gironde, l'erreur, qui porte sur 52 voix, est en faveur de la maire de Lille.

Mais il y a aussi les soupçons de fraude. Dimanche, la polémique s'est focalisée sur la section Lille centre, avec une preuve par l'image. Une équipe de France 3 y a immortalisé l'annonce des résultats, vendredi soir : 110 voix pour Martine Aubry, 27 pour Royal. Rien à dire. Mais quelques heures plus tard, lorsque les résultats sont officiellement annoncés à la fédération du Nord, les chiffres ont changé : la maire de Lille obtient 130 voix ! «Il peut y avoir une erreur, mais pour moi, il y a quand même des choses étranges», explique Bernard Vigreux, l'observateur de la motion Royal sur place, en maniant l'euphémisme. En tout cas, dit-il, il n'a signé aucun procès-verbal après le vote et «celui qui prétend le contraire est un menteur». Face à ces critiques, Gilles Pargneaux réplique : «C'est risible». Il assure que les représentants de Ségolène Royal n'ont pas protesté le soir du vote.


Des «histoires» en réserve

Le PS glisse sur une mauvaise pente. Les protagonistes auraient pu en rester là. Mais dimanche les menaces se sont portées sur un autre terrain. Manuel Valls a annoncé le dépôt d'une plainte pour «faux en écriture». Dans le camp de Royal, on ne confirmait pas dimanche. Mais le mal est fait. Gilles Pargneaux a annoncé qu'il porterait plainte contre Valls pour diffamation. L'élection du premier secrétaire se jouera peut-être au tribunal.

Pour contester le résultat de la désignation, chaque camp détient quelques «histoires» en réserve. À Lille, d'autres sections sont considérées comme suspectes. À un endroit, Martine Aubry aurait étrangement gagné trente voix entre le dépouillement et la proclamation du résultat. Ailleurs, dans des sections qui n'ont pas fait l'objet d'une surveillance durant la soirée, le taux de participation a bondi de 30 %. En moyenne, en France, il n'a augmenté que de 3 %. Les royalistes demandent un contrôle sur ces votants. «Il est légitime que les militants se soient mobilisés», leur répond-on.

Il n'y a pas qu'à Lille où les votes pourraient être examinés à la loupe. Vendredi soir, les partisans de Ségolène Royal pointaient du doigt la Seine-Maritime, le fief de Laurent Fabius. Martine Aubry y a obtenu un record de 79,4 %… «Pas de chance», rétorque-t-on dans l'entourage de la maire de Lille, en brandissant le procès-verbal signé : le vote a été entériné par les deux camps sur place.

Si on les cherche, les aubrystes assurent détenir quelques munitions. Dans leur dossier contentieux, ils ont compilé des éléments sur les Bouches-du-Rhône et l'Hérault, deux fédérations parmi les plus importantes qui ont massivement voté pour Ségolène Royal (respectivement à 72,5 % et 67,2 %). Et il y a surtout le cas de la Guadeloupe. Compte tenu du décalage horaire, la fédération continuait de voter au moment où était révélée l'incertitude du résultat. Le taux de participation a bondi de 17 %, au profit essentiellement de Ségolène Royal.

Qu'on appelle cela «anomalie» ou «fraude», les irrégularités sont réparties dans les deux camps. De quoi faire soupirer un militant : «Heureusement qu'il y a la triche dans l'Hérault pour contrebalancer celle du Pas-de-Calais !» Le système et ses perversions sont admis comme un lieu commun dans l'esprit de nombre de militants résignés.

Toutes sortes de pratiques, plus ou moins connues et parfois à la portée exagérée, sont désormais étalées au grand jour. Les techniques sont connues depuis longtemps pour «bourrer» les urnes. Tout d'abord, faire voter les absents. Le vote par procuration n'est pas autorisé au PS. Mais si le contrôle de la carte d'identité n'est pas exercé, tout est possible. «On signe à la place des gens, mais ça se fait à la fin de la journée», explique un «observateur». Autre possibilité, plus simple : modifier le procès-verbal une fois qu'il a été transmis à la fédération ! Ce qui permet, notamment, d'«ajuster» le résultat en fonction de la tendance nationale. Pour expliquer que les résultats d'une fédération sont au-dessus de tout soupçon, il existe une expression à Solferino : «Les résultats n'ont pas été retenus». Comprendre : ils ont été transmis tels quels et immédiatement au siège du PS. Ils n'ont pas pu être «ajustés». D'ailleurs, la direction du parti avait stipulé dans l'une de ses circulaires que les résultats devaient être transmis «avant une heure du matin»…


Système clientéliste

Dernière possibilité, qui a longtemps eu cours : modifier le taux de participation. En gonflant artificiellement le nombre de votants, on donne un avantage en voix à la candidature ou à la motion arrivée en tête. Ce qui permet de compenser de moins bons résultats ailleurs. Ou inversement. Dès le 6 novembre, lors du vote sur les motions, le député européen Benoît Hamon pestait dans son coin : «Sans le résultat dans les grandes fédérations, je serais à plus de 20 %.» C'est vrai que dans le Nord, le Pas-de-Calais ou les Bouches-du-Rhône, bref les départements qui comptent beaucoup, sa motion a obtenu de moins bons résultats qu'ailleurs.

«Il n'y a plus beaucoup d'endroits où l'on triche», assurait, avant le congrès, le maire de Dijon François Rebsamen, ex-numéro deux du parti. En 2000, il avait mené une vaste opération de clarification dans les Bouches-du-Rhône qui avait conduit à diviser par deux le nombre d'adhérents officiels dans cette fédération longtemps contrôlée par des partisans de Laurent Fabius. Mais il reste quelques cas particuliers. La fédération du Pas-de-Calais fait ainsi coexister deux cartes d'adhérents : l'une nationale, l'autre fédérale.

Sans parler de triche, certaines fédérations prennent soin, avant toute chose, de contrôler la composition de leur section. Dans les Bouches-du-Rhône, une section qui avait voté Delanoë lors du scrutin sur les motions a été dissoute avant le premier tour du vote du premier secrétaire. Ailleurs, des militants sont découragés d'adhérer. Ou alors, ils sont absorbés dans un système clientéliste, embauchés par une municipalité ou un conseil général. Un proche de Benoît Hamon, amer, essaie d'en plaisanter en racontant les difficultés que son courant rencontre en voulant s'implanter dans certaines fédérations : «On crée de l'emploi !» De tout cela, il vaut mieux en rire, sans doute.
(Et ils s'appellent "camarades" ...)

Publié : 25 nov. 2008, 13:55
par Kõjiro
Pas récent mais amusant (ça vaut l'écoute) :

Aux chiottes le CSA !

Publié : 26 nov. 2008, 10:30
par Ding On

Publié : 26 nov. 2008, 14:45
par Kõjiro
Pour recadrer certaines réalités :
(mais je ne doute qu'une réponse à base d'exemple de zyva épargné par la justice-laxiste suffira à contredire ce type d'argumentaire - assortis de "les chiffres on leur fait dire ce qu'on veut moi la réalité je..." et d'un "vous allez quand même pas leur trouver des excuses à ces violeurs de bébé phoques multi-récidivistes")

Dati et les mineurs : « Elle déforme la réalité »
Par Laurent Mucchielli | Sociologue, directeur de recherches au C... | 25/11/2008 | 22H06

La "Commission Varinard", qui prépare la réforme de l'ordonnance de 1945 relative à la délinquance des mineurs, doit rendre son rapport ces jours-ci. La ministre de la Justice avait justifié la création de cette commission par la nécessité de reconstruire un texte de loi clair et cohérent.

Mais ce "toilettage", ou cette "simplification", est bien loin d’être le seul enjeu de la refonte de ce texte très compliqué et réformé déjà à une trentaine de reprises depuis 1945. On peut même se demander si ce n’est pas un prétexte tant il s’agit surtout de durcir une fois encore le droit pénal des mineurs pour pouvoir condamner plus de jeunes, plus vite, plus tôt dans leur jeunesse et à des peines plus dures.

On le sait, tel est l’air du temps depuis la fin des années 1990, et de nombreuses réformes de la justice des mineurs ont déjà eu lieu ces dernières années, qui allaient toutes dans le même sens. Pourquoi donc en rajouter ?

La réponse est la même depuis plus de dix ans: la délinquance des mineurs serait un problème toujours plus grave (ce qui amènerait, du reste, assez logiquement, à relativiser l’efficacité des lois). Cette aggravation continue serait un constat évident, indiscutable, prouvé par les chiffres.

Ainsi pouvait-on lire dans le dossier de presse lors de l’installation de la Commission Varinard, une série de "messages chocs":

* "la population de mineurs délinquants a augmenté de plus de 360 % en moins de 50 ans";
* "à l’aube du XXIe siècle, la délinquance se durcit: en moins de dix ans, les condamnations des mineurs ont cru de 150%";
* "les progressions les plus fortes sont constatées chez les moins de 13 ans. La délinquance est plus jeune";
* "cette délinquance des plus jeunes est un phénomène inquiétant".

Sur le plateau d'Arlette Chabot

Vient ensuite une émission de télévision récente, "A vous de juger", sur France 2, le 16 octobre. La ministre de la Justice y déclare:

« Il y a 204 000 mineurs qui sont mis en cause pour des actes graves. Des mineurs délinquants, Arlette Chabot, c’est des violeurs, des gens qui commettent des enlèvements, des trafics de produits stupéfiants, qui brûlent des bus dans lesquels il y a des personnes. Les mineurs délinquants qui sont incarcérés ou placés en CEF y sont majoritairement pour des actes de nature criminelle. Il est important de faire cesser cette spirale de la délinquance. […]

Les résultats sont là: la délinquance a fortement baissé. Et en même temps, alors qu’on a une réponse beaucoup plus ferme sur les mineurs délinquants, la délinquance des mineurs continue d’augmenter. Pourquoi? Parce que les outils juridiques, le texte qui est applicable aux mineurs délinquants n’est plus opérationnel."

Notre propos(et notre compétence professionnelle) n’est pas ici de discourir sur la philosophie du droit ni sur la réforme envisagée. Il est plus modestement de soumettre à quelques vérifications le diagnostic qui prétend justifier ces réformes, en regardant d’un peu plus près les données statistiques officielles, celles-là mêmes dont se réclame le gouvernement.

Les affirmations officielles qu'il faut démentir

Le résultat de cet examen (dont on peut télécharger le détail ci-contre) amène à démentir beaucoup d’affirmations "officielles". Ainsi:

* il n’est pas vrai que la délinquance des mineurs ne cesse d’augmenter tandis que celle des majeurs baisse. En comparant l’évolution de la part des majeurs et de celle des mineurs parmi les personnes "mises en cause" par la police, l’on constate en effet que, après avoir fortement augmenté entre 1994 et 1998, la part des mineurs dans l’ensemble des personnes mises en cause par la police et la gendarmerie n’a au contraire cessé de baisser depuis dix ans, passant de 22% en 1998 à 18% en 2007.

* il n’est pas prouvé que les mineurs délinquants sont "de plus en plus jeunes". La seule statistique disponible est ici la statistique judiciaire, qui fournit depuis 1989 une ventilation des personnes condamnées par tranches d’âge: moins de 13 ans, 13-16 ans et 16-18 ans pour les mineurs, d’autres tranches pour les majeurs. Et la comparaison de cette répartition par âge montre une remarquable stabilité de la répartition par âge.

* on ne voit pas ce qui permet de dire qu’il existe un problème grave et particulier avec les mineurs de moins de 13 ans. En réalité, avec 2 022 personnes condamnées en 2006 sur un ensemble de 614 231, la part des enfants de moins de 13 ans représente seulement 0,3% de l’ensemble. Par comparaison, la part des plus de 60 ans est huit fois plus importante…

* il n’est pas vrai qu'"il y a 204 000 mineurs qui sont mis en cause pour des actes graves" ni que "des mineurs délinquants, c’est des violeurs, des gens qui commettent des enlèvements, des trafics de produits stupéfiants, qui brûlent des bus dans lesquels il y a des personnes".

En effet, l’ensemble des faits susceptibles d’être qualifiés de criminels (à savoir les homicides, les viols, les vols à main armée, les prises d’otages et séquestrations et enfin les trafics de drogue) ne représentent que 1,3% du total des infractions reprochées aux mineurs. A contrario 98,7% de cette délinquance n’est donc pas constituée par des actes graves du type de ceux cités par la ministre (ce sont des vols, des dégradations, des bagarres, des simples usages de drogue, etc).

* il n’est pas juste de laisser croire que les mineurs délinquants ne font l’objet que de mesures éducatives et que les juges sont naturellement "laxistes". A nouveau, l’examen des condamnations prononcées par les tribunaux montre que les peines de prison représentent un tiers des peines prononcées à l’égard des 13-16 ans et près de 40% à l’égard des 16-18 ans.

Ajoutons enfin, premièrement, que dans les autres cas les mesures éducatives ne sont pas toutes de simples admonestations ou remises à parents (il y a aussi des placements); et deuxièmement, que dans les cas (donc rares) de crimes jugés en cour d’assises des mineurs, la peine est quasi systématiquement la prison.

Un diagnostic infondé et orienté

En conclusion, le diagnostic sur l’évolution de la délinquance des mineurs, avancé pour justifier un nouveau durcissement de l’arsenal pénal, n’est en réalité ni neutre, ni objectif, ni fondé.

Il apparaît au contraire totalement orienté, ne rendant pas compte de la totalité des éléments de connaissance statistique disponibles, dissimulant tout ce qui ne "colle" pas avec la démonstration souhaitée, et conduisant au final à énoncer de telles déformations de la réalité que l’on peut dans certains cas parler de véritables contre-vérités induisant les citoyens en erreur.

Dans un pays qui se veut une démocratie avancée, ceci a paru suffisamment choquant pour justifier d’être dit publiquement.
Et un billet d'Eolas sur le coût des expulsions avec en bonus une jolie tirade de notre ministre de la Rafle Organisée au Nom de l'Identité Nationale (RONIN, ça a de la gueule comme nom).

Publié : 27 nov. 2008, 12:59
par Kakita Inigin
Des infos là-dessus ?
Message à faire suivre ...
Les faits :
La société Saipol, propriétaire de la marque Lesieur et grossiste en huile, a acheté à vil prix un lot de 40.000 tonnes
d’huile de tournesol ukrainienne.
(A tout ce qui est dénoncé plus bas, n’oublions pas que l’Ukraine est la région de Tchernobyl
qui reste aujourd’hui largement contaminée)…..
Exerçant son métier, cette société a revendu avec profit cette huile à d’autres multinationales de l’agroalimentaire. Un
contrôle a posteriori a mis en évidence la présence frauduleuse, dans ce lot, d’huile minérale destinée à la lubrification
des moteurs. Même s’il n’est pas établi que ce mélange peu ragoûtant soit méchamment toxique, eussions nous eu
affaire à des gens responsables que ce lot eût immédiatement rejoint la seule destination qui lui seyait : la poubelle.
Que croyez-vous qu’il arriva ? Ces empoisonneurs dont l’avidité autant que la veulerie sont sans limite, ont néanmoins
décidé d’utiliser sciemment cette huile pour composer leurs produits. Le pire, c’est qu’ils ont eu l’accord des autorités
(françaises et européennes) qui ont décrété que tant que les produits n’en contenaient pas plus de 10%, personne ne
devait tomber trop malade. Ils ont 40000 tonnes à écouler, un peu plus de 5000 tonnes pour la seule France. Cela fait
environ 100 grammes de saloperie par habitant à faire ingurgiter !
La Grèce, dont les autorités semblent moins irresponsables que les nôtres, vient de réagir et d’interdire l’utilisation de
tous les lots depuis le 1er janvier. Mais chez nous, dans nos hypermarchés, il y a donc en ce moment des produits
contaminés à l’huile de moteur !
Attention : nombreuses marques concernées,
à boycotter d’urgence !
Les produits les plus
susceptibles de contenir
de l’huile empoisonnée
sont les suivants :
- Lesieur, bien évidemment,
puisqu’elle est à l’origine
du problème, et toutes les
marques du groupe :
- Fruit d’or
- Epi d’or
- Frial
- Isio 4
- Oli
- Carapelli
- Saupiquet
- Toutes les marques du groupe Unilever
http://www.unilever.fr/ourbrands/foods/default.asp
Par exemple :
- Amora
- Planta Fin
- Maille
- Knorr
- Magnum
- Miko
- Mayonnaise
- Tarama
- Sauce Béarnaise
- Chips
- Vinaigrette allégée
- Surimi
- Céleri Rémoulade
- Soupe de poisson en
conserve
- Poisson pané
- Paupiettes de veau
- Thon et sardines à l’huile
- Pâtes à tartiner chocolatées
- Gaufrettes à la confiture
- Barres céréalières et sucrées
pour les enfants
- Cookies
Vous pouvez téléphoner au service consommateurs de Lesieur au 0 810 193 702 (tarif appel local) pour
demander des précisions ! Il semblerait que tous les lots dont la DLUO est avril et mai 2009 soient rappelés …
que vont-ils faire de plus de 40 000 000 litres d’huile frelatée ???
Le nombre d’appels sera déterminant pour que la transparence se fasse. Merci.
Pascal Blain, 2 rue du Mortier- 39290 MENOTEY Tel 09 77 58 22 99
J'ai effectivement appelé le service consommateurs qui affirme que la part d'huile minérale dans les
huiles de table (et autres produits) est "minime" mais ne peut pas communiquer le taux !
Alors faites circuler le message pour que le scandale éclate au grand jour et téléphonez
Source :
C’est le Canard Enchaîné qui a révélé l’affaire il y a 2 semaines, avec des reprises le jour même dans la presse
nationale. Puis plus rien, tout le monde s’en fout.
Réflexion :
La semaine dernière, le Canard publie une liste de marques et des types de produits concernés. Aucune réaction cette
fois. Enfin hier, le Canard publie des notes internes de l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires), qui
montrent l’envers du décor, comment les industriels vivent la crise, en chiant dans leur froc et priant que l’info ne soit
pas reprise et que le temps efface rapidement cette histoire. Il a été décidé hier en réunion de crise à l’ANIA de ne pas
répondre au Canard enchaîné formellement. Un projet de communiqué de presse, préparé la semaine dernière, a été
réactualisé. Le communiqué de presse ne sera pas diffusé en proactif. Nous attendons la prochaine parution du
Canard Enchaîné et les éventuelles reprises par la presse pour réagir.
Par rapport à l’article de mercredi dernier, cette nouvelle parution n’apporte pas d’éléments clé supplémentaires et
n’est pas à la Une du journal. En revanche, de nombreuses marques sont citées, ainsi qu’une liste à la Prévert de
nombreux produits incorporant de l’huile de tournesol, ce qui n’était pas le cas la semaine dernière mais que l’on
craignait.
Ces gens là sont capables d’importer n’importe quelle denrée alimentaire de l’autre bout du monde, dans le seul but
de gagner de l’argent. Ils n’ont plus la moindre emprise sur la “traçabilité” des produits qu’ils achètent ainsi, qui
peuvent être trafiqués, bourrés de pesticides ou autre. Et qu’ils ne viennent pas prétendre le contraire, puisque cette
sombre affaire en fournit une preuve éclatante.
D’ailleurs un produit importé au prix le plus bas est une quasi certitude de mauvaise qualité doublée d’exploitation des
humains qui ont servi à le produire, triplée d’une pression sur l’emploi et le salaire des salariés français. Ce sont les
mêmes qui vendent leurs produits au prix fort en geignant sur la hausse des matières premières, et nous gavent de
pubs ineptes avec enfants blonds et mamans épanouies qui éprouvent un plaisir intense à bouffer leurs saloperies sur
emballées dans d’affriolants plastiques aux couleurs vives. Il faut lutter contre ces pratiques ! Comme on l’a vu, leur
plus grande trouille est que le nom des marques s’ébruite, ce qui pourrait occasionner une baisse de leurs ventes et
de leurs sacro-saints profits, qui les aveuglent à un point tel qu’ils sont capables pour cela d’empoisonner leurs clients
sans remords.
Et vous, relayez l’information ! Selon vos moyens, parlez-en autour de vous, dans vos blogs, dans vos journaux, et
surtout, CITEZ LES MARQUES, c’est de ça dont ils ont la trouille !
(Bon j'ai tanné ma soeur sur le style de barricade et la profonde inefficacité de ces boycott, mais je veux bien un peu plus d'info)

Publié : 27 nov. 2008, 14:04
par Kõjiro
Pas au courant du tout...

Publié : 27 nov. 2008, 14:10
par Shosuro Uso
http://www.lesieur-info.fr/2008/06/20/m ... x-rumeurs/

Accessoirement, merci pour tous les Ukrainiens, qui produisent forcément des trucs contaminés parce que l'Ukraine est la région de Tchernobyl. Je vais éviter d'aller à la plage en Corse, parce que bon la France c'est la région où y'a eu le naufrage du Prestige quand même.

Publié : 27 nov. 2008, 14:24
par Kakita Inigin
Merci pour le lien.
(Enfin un blog avec des commentires intelligents et polis ... :fou: )
Accessoirement, merci pour tous les Ukrainiens, qui produisent forcément des trucs contaminés parce que l'Ukraine est la région de Tchernobyl
BAh y'a juste 1/3 du territoire impropre à la culture ... récemment encore, des poutres en provenance d'Ukraine ont été stoppées à la frontière suisse pour cause de contamination.
(Les compturs geiger de l'ambassadeur suisse sont réputés pour leur précision ... :eien: )

Publié : 27 nov. 2008, 15:21
par Shosuro Uso
Pour une fois que la radioactivité s'arrête vraiment aux frontières... :akuro:

Publié : 28 nov. 2008, 15:38
par Kõjiro
Des peines plancher :

http://maitremo.fr/2008/10/27/miserable/
Elle est l’une des neuf détenus qui comparaissent ce jour là devant la Cour d’Appel.

Elle est assise avec les autres sur son banc, prostrée, le regard vide et la bouche ouverte, son vêtement de pluie jaune vif et trop grand pour elle boutonné jusqu’au cou, tâche de couleur dans l’océan de bleu des gendarmes des escortes, qui attire immédiatement le regard; elle est beaucoup trop frêle, beaucoup trop jeune, beaucoup trop “absente”, beaucoup trop menottée, on se dit d’emblée qu’elle ne devrait pas être ici.

L’avocat d’une autre affaire s’assied à côté de “son” gendarme de droite, sur les petits bancs de cette petite Cour, et lui fait un sourire auquel elle ne répond pas, le regardant sans comprendre, et comme sans le voir : il s’aperçoit de suite que cette fille, qui serait jolie si une lumière quelconque mettait son visage en mouvement, n’est pas “normale”, comme on dit… Mais, si c’est vrai, que fait-elle là ?

Cette présidente n’est pas réputée pour être tendre, qu’elle le soit ou pas, mais quand cette jeune femme s’avance, minuscule entre ses deux gardes, son ciré jaune trop grand boutonné jusqu’en haut malgré la chaleur moite répandue par la salle pleine, un pantalon bleu dégueulasse et trop large lui pendant de la taille, elle ne peut s’empêcher de la regarder approcher de la barre en fronçant les sourcils…

Elle attrape son dossier tandis qu’on la démenotte, et son visage s’éclaire : ça y est elle se souvient de quelle histoire il s’agit, et cette même Présidente ne peut s’empêcher de dire aux deux autres juges, pas assez bas pour que je ne l’entende pas : “Tiens, ce dossier tu vois, il faudrait que notre Ministre soit dans la salle”…

On va vite comprendre pourquoi, de plus en plus atterré.

Odile a tenté de voler une paire de chaussettes Puma dans un grand magasin, d’une valeur de neuf euros cinquante.

Comme à chaque fois, elle s’est fait prendre par les services de sécurité, à la sortie.

Elle est passée en comparution immédiate, ce qui signifie qu’on l’a jugée tout de suite après sa garde à vue, non pas bien sur qu’il y ait eu urgence ou que le délit soit grave, mais parce qu’elle a quatorze mentions, toutes similaires, vols et tentatives, sur son casier judiciaire, et qu’elle était en état de récidive légale, et comment.

Et, parce qu’on fabrique au kilomètre des lois honteuses, et qu’il se trouve parfois des magistrats pour oser les appliquer à des cas manifestement hors sujet, elle a été condamnée, en ayant d’ailleurs refusé tout avocat, et elle n’en a pas plus ici devant la Cour…

Je n’ose pas l’écrire.

Odile, comparant en état de récidive légale pour la tentative d’un vol de chaussettes valant neuf euros cinquante, restituées lors de son interpellation, a été condamnée à la peine (plancher) de deux années d’emprisonnement dont une assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve (comportant obligation de soins, notamment), le tout avec mandat de dépôt.

Ce qui vous l’avez compris veut aussi, et d’abord, dire un an ferme, peine immédiatement exécutée -deux semaines se sont écoulées depuis la commission de ce délit inadmissible, la dernière fois qu’Odile a été libre, elle franchissait la sortie sans achats d’un supermarché avec une paire de chaussettes cachée dans son ciré trop grand…

Oui, la Ministre aurait du être là et assister à cette audience, farcie de peines planchers dont celle-ci était l’apothéose -d’autant que je n’en ai pas fini avec cette histoire, vous allez voir; mais pas elle seulement : nos brillants députés, aussi, qui votent ce genre de choses; ceux des magistrats que je connais qui pensent qu’être un gardien de l’application de la loi c’est se contenter de l’appliquer sans nuances; ceux de mes confrères qui dès qu’elle est juridiquement applicable baissent les bras; et tous ceux, dans l’opinion publique, cette espèce de grande putain, qui osent soutenir ce type de décision uniquement sécuritaire ou sensée l’être, sans réfléchir un instant à qui on va l’appliquer, et qui changeraient immédiatement d’avis si cette petite fille en jaune trop grand était leur fille ou leur sœur…

Jugez-en, car voici, exhaustivement et sur la base des notes prises pendant cette audience ordinaire de la Cour des Miracles, le “dialogue”, si l’on peut appeler ça comme ça, qui s’en est suivi entre les membres de la Cour et cette gamine qui jamais, jamais, n’aurait du se retrouver là, dialogue commencé après que la Présidente eut rappelé les faits précités, dialogue écouté par l’ensemble des personnes présentes, les autres détenus compris, dans un silence de plomb, dans un silence de honte pure d’être là et d’avoir à contempler ça, d’avoir à entendre Odile user d’un ton désespérant monocorde pour se raconter un tout petit peu :

“- Bon… Alors, Madame, dites-nous pourquoi vous avez fait appel ?

- …

- Hum… Je suppose que c’est la peine ? Vous la trouvez trop lourde ?

- Ben c’est surtout que depuis mes seize ans j’ai des problèmes…

- Ah… Bon, racontez-nous, quels problèmes ?

- Ben c’est ma tête… Enfin je vole… Depuis mes seize ans. C’est quand mon père il est mort…

- Oui… Mais quel rapport ?

- …

- Ah, oui, je vais vous aider un peu il y a l’enquête sociale au dossier… Bon, c’est vrai qu’apparemment vous n’avez pas eu une vie facile, il vous battait votre papa… Vous avez été placée chez votre grand-mère… Mais vous avez quel âge au fait ?

_ Elle est morte aussi et j’ai été dans la rue et j’ai vingt-deux ans mais c’est les voix…

- Euh… Les voix ? Quelles voix ?

- C’est depuis la rue, c’est des voix comme quoi mon père il dit que je vais voler donc je vole et alors après je les entends quand-même encore…

- [Aparté avec les assesseurs : "Ah oui elle est handicapée effectivement, on a ça au dossier...] En fait je vois là que vous avez effectivement des problèmes psychiatriques, vous avez été reconnue handicapée par la Cotorep, c’est ça ? A combien de pour cents ?

- La Cotorep ou la Cotorep je sais pas à combien c’est l’éducatrice qui a fait les papiers il y a longtemps…

- Hum, bon… Enfin d’accord mais Madame, ce n’est quand-même pas vos voix qui vous demandent de voler des chaussettes, si ?

- Mais non mais elles disent de voler pas des chaussettes n’importe quoi parce que “les mauvaises filles elles vont en prison” et alors moi j’y vais j’ai des problèmes j’ai des problèmes J’AI DES PROBLÈMES je vous l’ai dit que j’ai des problèmes est ce que vous pouvez faire la fiche pour que j’ai la télé gratuite parce que là je l’ai pas et c’est dur ils…

- [La coupant] Du calme, Madame, du calme, non la fiche je ne peux pas il fat demander à la prison, ici nous on est là pour décider si vous restez ou pas en détention et combien de temps, vous voyez… Qu’est-ce qu’on peut faire de vous, si vous recommencez à chaque fois ? Je vois que c’est loin d’être votre première incarcération et…

- [La coupant] J’ai été trois fois et là je vole pas.

- Ben oui, je ne vous le fais pas dire… Vous vous rendez-compte ? Pour une paire de chaussette..?

- …

- [Unique question d'un assesseur] Et Madame, vous êtes suivie là ? Vous prenez des médicaments peut-être ?

- Ben oui, Subutex et…

- Ah, Subutex ? Vous avez aussi des problèmes avec la drogue ? De la drogue dure, de l’héroïne ?

- Je tape l’héroïne Monsieur.

- Oui, ça n’arrange surement pas les voix, ça… Depuis longtemps ?

- Je tape l’héroïne depuis mes quatorze ans, Monsieur. Mais là j’ai des médicaments. J’ai pas les crampes, j’ai pas mal…

- [La Présidente, après un long silence...] Bon, si personne n’a plus de questions… Nous allons réfléchir à ce qu’on va faire de vous, la décision sera prise dans une semaine.”


Odile garde la bouche ouverte, les gendarmes lui remettent ses menottes, et le trio bâtard quitte la salle dans un silence de mort, tout le monde la regarde, les yeux sont brillants, les sourires pathétiques et crispés, Odile à mon avis ne nous voit pas, je jurerais qu’un des garçons de l’escorte à envie de chialer, moi oui.

Et à part toute l’émotion, toute la misère de cette gamine, je ne ressens ensuite pas de pitié, pas de compassion, ce ne sont pas les bons termes : juste une incommensurable honte pour nous tous, celle d’être là et de faire partie d’un système qui permet çà, celle même de ne pas m’être levé pour dire que je la défendais, pour pouvoir hurler un bon coup ce que probablement pour une fois même les membres de la Cour pensent aussi : “qu’est ce qu’elle fout là ????”

Les vigiles du magasin pouvaient la laisser partir.

Le Parquet pouvait ne pas la poursuivre, ou au moins avant ordonner une mesure d’expertise psychiatrique, au minimum.

Le Tribunal et la Cour pouvaient, et devaient, lui commettre un avocat d’office, qui pouvait et devait la sortir de là.

Ils pouvaient, la Cour le peut encore et j’ai eu l’impression qu’elle le ferait, certes appliquer la peine plancher, puisque c’est la loi, mais l’aménager entièrement en autre chose, n’importe quoi d’autre, que de la prison.

Ils pouvaient encore, c’est aussi la loi, refuser de la juger, et la déclarer pénalement irresponsable, même sans expertise, et de toute façon en ordonner une avant dire-droit, à cette même fin.

Ils pouvaient, même en la condamnant, même à du ferme, ne pas décerner mandat, la laisser libre, tenter encore même si ça l’avait déjà été de l’obliger à se soigner, à accepter de l’aide, à trouver logement social et pourquoi pas, travail aménagé…

Le législateur pouvait refuser de voter une loi inique dont cette application n’est malheureusement qu’un exemple, triste à crever.

Ou à l’inverse en tout cas se dépêcher de décréter l’urgence de la loi pénitentiaire tant attendue et ointe de toutes les bonnes promesses du monde, dont l’examen a encore une fois été repoussé…

Qui prévoit paraît-il entre autres, ENFIN, pour qu’ENFIN ÇA SERVE A QUELQUE CHOSE, de vrais moyens pour de vrais soins psychiatriques et psychologiques en détention…

Et aussi paraît-il que les détenus ait un accès, qu’on imagine limité, mais un accès, à Internet…

Odile, quel que soit ton véritable prénom, si un jour tu obtiens le droit de lire ceci et que tu te reconnais dans ce ciré immense et ce joli visage abimé, ou si un jour tu es libre vraiment, dehors, dans un appartement qu’on t’aidera à gérer, avec une dame t’aidant à utiliser ton argent parce que tu gagneras ta vie dans un CAT où on te guidera dans un métier, et où deux fois par semaine, puis une, puis mensuellement, puis plus jamais, un médecin fera progressivement taire tes voix et se fermer ta bouche, Odile, et qu’un autre au même rythme diminue tes doses de produits de substitution et t’écarte définitivement des aiguilles, Odile, sœurette, si tu réapprends un jour à sourire, tout bêtement…

Je t’embrasse tendrement.

Publié : 28 nov. 2008, 17:45
par Kõjiro
Imaginez que c'est votre gamine (ou votre soeur) :

http://www.hns-info.net/spip.php?article16278