Hida Ichi a écrit :Je ne parle pas de simulationnisme, je parle de réalisme.
Tant mieux, mais… L5R n'est pas non plus un jeu réaliste…
Le réalisme a de nombreuse définitions…
En narration, le "réalisme" c'est un choix du détail, pour donner des effets de réels… ou un choix du sujet qui tente de se rapprocher du quotidien, de s'opposer à l'idéalisation…
Et en JdR ce qu'on appelle réalisme (souvent à tort), c'est souvent la recherche d'une conséquence ou d'un prémisse vraisemblable. Si c'est la recherche d'un prémisse vraisemblable, comme c'est le cas ici, il s'agit bien de donner plus de détails à l'univers de jeu pour pouvoir mieux l'explorer. Certes simulationisme n'est pas synonyme de réalisme. Mais dans ce cas, le réalisme sert bien le simulationisme (dont il est historiquement un courant)...
A part ça, je trouve que le réalisme est une technique utile mais surévaluée. On oublie que la stylisation extrème, l'idéalisation ou l'ellipse (qui sont trois choix valides et non réalistes) sont souvent bien plus efficaces pour créer une émotion ou passionner les joueurs…
Quand pour un Empire de 30M d'habitants, AEG donne des armées régulières combinées dans la 1ère édition de 2M de combattants, je tousse un peu... Donc je divise par deux...
Il aurait mieux valu ne rien dire, je suis d'accord. Cela dit ce n'est pas un problème de cohérence, mais bien un problème de vraisemblance… qui n'est pas forcément important dans un monde fantastique...
Oui mais moi, des chiffres de population, cela me botte... Quand je décris à un PJ une ville, j'aimerai savoir si une ville de 20 000 habitants c'est beaucoup ou pas, donc si ma ville de 20 000 habitants, c'est une ville moyenne ou si c'est une grande nouveauté pour lui.
Je comprends. De même, que certains voudraient des données exactes sur la géographie. Sauf que Rokugan n'est volontairement pas designé ainsi (et quand les créateurs tentent de déroger à cette règle, ils se plantent)… et c'est un choix volontaire que de laisser en flou les données sociales, économiques ou géographiques. Ces données doivent être adaptée au choix de chaque campagne et non le contraire…
J'aimerai savoir combien un PJ commande d'hommes quand je le fais taïsa ou chui, et j'aimerai lui dire que telle unité d'élite c'est 1000 ou 5000 guerriers...
Qu'est-ce qui empèche de le faire (au débotté), puisqu'il n'y a pas de mauvaise réponse ? Du coup, un Mj peut répondre (comme je le fais souvent) "beaucoup d'hommes" ou "pas assez pour ce que tu veux faire" et d'autres décider d'un chiffre une fois pour toute. Si tu veux que les
harriers Daidoji soient 500 et les saboteurs Shosuro 5000 parce que cela sert l'intérêt de ta campagne, tu peux le faire sans être contredit par un supplément…
Kocho a écrit :Je ne sais pas ce qui est logique comme troupe dans un monde fantastique, et je ne vois pas l'intérêt de la logique là dedans. Ce que ce doit être c'est évocateur…
Quand un MJ te dit, vous arrivez dans un petit village,
La logique d'un monde médiévale (même fantastique), veut que tout le monde à table se dise, tiens un petit village c'est 50 à 80 habitants, un gros village c'est 200-300 habitants.
Dans bien des mondes médiévaux-fantastique un village, c'est un nombre d'habitants indéterminé, mais ce qu'on sait c'est que "tout le monde se connaît". Ce qui fait un village, ce n'est pas sa démographie, mais son tissu social.
Un petit village dont on décrète qu'il abrite cinquante habitants, ça réduit immédiatement les possibilités (ça veut dire une ou deux familles "étendues", pas plus). Par ailleurs, plus que le chiffre, ce qui me renseignera sur la nature du village c'est : est-ce qu'il y a un château à proximité ? Qui dirige poliquement ? Y a-t-il des artisans ? Une industrie locale, etc.
En passant, Montaillou village occitan assez paumé et de faible importance - du point de vue démographique et politique s'entend – est tout de même évalué à 200 habitants, si mes souvenirs sont exacts (j'ai relu une bonne partie du bouquin de Leroy-Ladurie l'été dernier donc je ne pense pas me tromper)… Perso, à tort ou à raison, Montaillou est proche de ce que je me représente quand on me parle d'un "petit village". Donc voilà, ce n'est pas si logique que ça…
Une ville de 100 000 habitants au Rokugan, il y en a peut-être une dizaine, en France aujourd'hui il y en a beaucoup plus.
Peut-être, mais enfin je ne vois pas rapport… D'ailleurs Ryoko owari est censé être une immense ville pour Rokugan (aussi grande sinon plus qu'Otosan Uchi) mais en réalité est designée comme une ville de moyen importance à dimension humaine où l'on rencontre facilement les mêmes personnes et où les gens se connaissent au moins de réputation…
Un jeu comme Pendragon (pas simulationniste pour un sou)
Ce n'est pas tout à fait vrai… Pendragon est souvent simulationiste, non par ses règles, mais par ses descriptions minutieuses et détaillées de l'Univers et l'ampleur de son background. (
voir ici pour une définition de simulationisme). D'ailleurs il suffit de lire les dénombrements d'armées hautement fantaisistes dans le cycle de la table ronde pour voir que le jeu a choisi sur ce point de s'écarter des légendes pour chercher la vraisemblance (et non la cohérence qui est un concept qui peut s'appliquer différement selon l'angle adopté, une cohérence esthétique peut ainsi s'opposer à une cohérence logique).
par exemple, te dit dès la création de ton personnage combien toi "chevalier avec un tout petit fief", tu peux avoir de chevaliers et d'hommes d'armes à ta disposition, à Rokugan rien...
A Rokugan, rien donc. Et volontairement rien, ajouterai-je. Le choix de Pendragon n'est pas forcément adapté à tous les univers, et je ne vois toujours pas de bonne raison pour que Rokugan prenne ici Pendragon comme modèle sur ce point…