Publié : 19 août 2006, 00:18
Tous les coups sont permis et la fin justifie les moyens !!!
J'adore ces gars.
J'adore ces gars.
C'est ensemble que nous faisons avancer le jeu
https://www.voixrokugan.org/Forum/
Non mais on veut bien que tu en fasses ...Dites, il faut vous faire un dessin sur ce forum hein...;o)
Non mais on veut bien que tu en fasses ...Kakita Inigin a écrit :Dites, il faut vous faire un dessin sur ce forum hein...;o)
Ne fais pas une extension de mes propos Inigin.Kakita Inigin a écrit :Tous les coups sont permis et la fin justifie les moyens !!!
J'adore ces gars.
Je n'ai jamais dit que Musashi avait de l'honneur, j'ai juste dit qu'il utilisait des moyens normaux de vaincre par rapport à la mentalité japonaise de son époque. Il ne triche pas.Kuni Amoro a écrit :Je n'ai jamais dit que Musashi n'avait pas d'honneur (il est fidèle à sa parôle, etc.), j'ai juste dit qu'il biaisait sur les moyens de vaincre par rapport à ses adversaires.
Humm ?Oui c'est de la tactique, mais s'enfuir par une fenêtre alors qu'un sensei doit arriver était considéré comme de la tricherie pour échapper à la mort (MOI, je trouve qu'il faisait bien d'agir ainsi !).
Il y en a beaucoup qui rentrent dans ce cadre. Tokugawa Ieyasu par exemple ... La période Sengoku fourmille de ce genre d'individus.Kuni Amoro a écrit :Hors Musashi ne cherchait pas la mort, il cherchait à vaincre à tout prix, ce qui était rare...
? ? ?Kuni Amoro a écrit :Musashi à l'époque était tout de même considéré (au mieux) comme impertinent, mais surtout comme un criminel notoire...
12.Kakita Inigin a écrit :Pour triompher d'un clan entier il ne rechignait pas devant une embuscade et l'assassinat d'un enfant de six ans.
Kõjiro a écrit :Je reste dans la même thématique que pour mon précédent topic...
Le texte ci dessous est issu de la bio de Musashi dont je parlais dans le topic qui lui est consacré (j'avais recopié ce passage sur l'un des anciens forums de la Voix suite à une discussion autour de Musashi et Kojirô). Cette biographie se trouve être également une excellente introduction aux arts martiaux japonais. C'est donc une manière de vous donner envie d'en savoir plus via la description d'une autre figure que celle de Musashi, celle de Kojirô, personnage que j'ai toujours énormément apprécié :
Le duel contre Sasaki Kojirô
Références : Kenji Tokitsu, « Miyamoto Musashi – Maître de sabre japonais du XVIIème siècle », Editions Desiris – 1998. Pages 207 et suivantes.
La première période des duels de Musashi prend fin avec un célèbre duel.
En 1612, à l’âge de 28 ans, Musashi combat en effet contre un adepte appelé Sasaki Kojirô, sur l’île de Funajima, appelée plus tard Ganryûjima. Des combats de sa jeunesse, c’est probablement celui qui l’a le plus marqué.
Rappelons ce passage du Gorin-no-sho :
« A l’âge de 30 ans, j’ai réfléchi et je me suis aperçu que, si j’avais vaincu, je l’avais fait sans être parvenu à l’ultime étape de la stratégie. Peut être parce que mes dispositions naturelles pour la voie m’avaient empêché de m’écarter des principes universels, peut être parce que mes adversaires manquaient de capacité en stratégie.
J’ai continué à m’entraîner et à chercher du matin au soir à parvenir à une plus profonde raison. Arrivé à 50 ans, je me suis trouvé naturellement dans la voie de la stratégie. »
Musashi va ensuite poursuivre une recherche plus profonde de son art. Le combat contre Kojirô semble marquer la fin de sa première étape d’adepte et l’on peut s’interroger sur les éléments qui ont déterminé le changement d’attitude de Musashi.
Qui était Sasaki Kojirô ?
Plusieurs points de la vie de Sasaki Kojirô restent obscurs, notamment son âge au moment du duel.
Selon le Nitenki : « Sasaki Kojirô a, dès l’enfance, reçu l’enseignement de Toda Seigen, maître de l’école de sabre court Kodachi et, ayant été le partenaire de son maître, il excellait au maniement du sabre long. Après avoir vaincu le frère cadet de son maître, il a quitté celui-ci pour voyager dans différentes provinces, puis il a fondé sa propre école nommée Ganryû. »
D’après ce document, Sasaki Kojirô avait 18 ans lorsqu’il a combattu contre Musashi, mais ceci semble peu probable. En effet, selon le document le plus crédible, vers 1610, Sasaki Kojirô est devenu le principal maître de sabre de la seigneurie de Hosokawa, située au nord de Kyûshû. En supposant qu’il avait 18 ans lorsqu’il s’est battu contre Musashi, il serait devenu maître principal de la seigneurie à 16 ans, ce qui est impensable. Par ailleurs, il n’a pu être élève de Toda Seigen, qui est mort en dans les années 1590, que s’il avait 10 ans au moins lorsque ce maître est mort. C’est pourquoi certains auteurs pensent que Sasaki Kojirô avait plus de 50 ans lorsqu’il s’est battu contre Musashi. D’autres supposent qu’il a été l’élève de Kanemaki Jisai, disciple de Toda Seigen. En tout cas, si l’âge de Sasaki Kojirô reste obscur, on pense souvent qu’il était originaire de la région de Echizen (préfecture de Fukui).
Tous les documents concordent sur le fait qu’il a reçu de Toda Seigen, célèbre maître de sabre de Echizen, la formation de l’école Chûjô-ryû. Cette école excelle dans l’art du sabre court (kodachi). On s’entraîne au Kodachi avec un sabre court, contre un ou plusieurs adversaires qui utilisent un sabre long et on peut penser que c’est en servant de partenaire au maître qui utilisait un sabre court que Sasaki Kojirô est devenu adepte du sabre long.
Dans l’école Chûjô-ryû, un disciple de Toda, Kanemaki Jisai, a utilisé un sabre de taille moyenne (naka-dachi). Il a eu pour élève Itô Ittôsai, fondateur de l’école Ittô-ryû qui exercera par la suite une influence directe et très importante sur la pratique comtemporaine du Kendô.
La technique favorite de Sasaki Kojirô est connue sous le nom de Tsubame-gaeshi, ce qui veut dire « retourner le sabre à la vitesse d’une hirondelle » ou, selon aune autre interprétation, « le sabre qui tranche une hirondelle ».
Il n’existe pas de texte qui explicite directement cette technique mais, à son propos, les documents anciens font soit référence à la technique de l’école Ittô-ryû appelée kinshi-chô-ohken, soit à la technique de l’école Ganryû appelée kosetsu-tô. L’analyse qui suit rapproche ces deux techniques pour montrer leurs points communs.
Voici le paragraphe concernant la technique kinshi-chô-ohken (« sabre royal d’un oiseau d’or ») dans l’enseignement suprême de l’école Ittô-ryû , par Sasamoni Junzô :
« Kinshi-chô est un grand oiseau dont l’aile mesure quatre-vingt-dix milles lieues. Il peut s’envoler dans le ciel, mais il est trop grand pour descendre plonger dans la mer. Le regard de cet oiseau qui remue ses ailes immenses dans le ciel menace le dragon qui est dans la mer. Le dragon surpris plonge au fond de la mer, empli de peur et aussi de colère. Lorsqu’il ne supporte plus la situation, le dragon émerge à la surface en agitant ses écailles entre les vagues, le kinshi-chô descend le dévorer.
Il s’agit de prendre une garde haute avec laquelle vous menacez l’adversaire. Et, lorsqu’il est agité, et que son esprit oscille, vous frappez pour vaincre. »
Dans cette technique, vous prenez une garde haute et, avec une forte volonté, vous menacez l’adversaire. C’est au moment où il réagit, soit pour s’enfuir, soit pour attaquer, que vous allez frapper de haut en bas d’un coup décisif. Nous devons en retenir, comme élément de Tsubame-gaeshi, l’attaque de haut en bas au moment où l’esprit de l’adversaire se trouble.
La technique koetsu-tô transmise dans l’école Ganryû nous fournit une autre clé. Ko signifie Tigre, Setsi, pourfendre et tô, sabre. Dans le nom de cette technique, le mot ko exprime une chaine de signification. Ko signifie tigre mais, dans la tradition de cette école, par affinité de pronociation avec l’idéogramme go qui signifie derrière, il y a en même temps ce sens. Entendu dans ce sens, ce mot a la connotation de yin, négatif, c’est à dire l’arrière par rapport au devant, le bas par rapport au haut, l’ombre par rapport à la lumière. S’appuyer sur ces significations implicites est nécéssaire pour comprendre que ko setsu tô signifie le sabre qui pourfend à partir du bas ou de l’arrière.
Rappelons que l’expression tsubame-gaeshi veut dire retourner (gaeshi) hirondelle (tsubame), ce qui exprime, au cours d’une frappe, un geste de volte-face rapide comme une hirondelle.
Nous pouvons ainsi reconstituer ce qu’était la technique favorite de Sasaki Kojirô. Il s’agit de frapper de haut en bas, puis, instantanément, de frapper à nouveau du bas vers le haut ou du bas vers l’arrière, puis vers le haut, en biais, comme un aigle qui remonte immédiatement après être descendu.
Cette reconstitution est confirmée par le passage suivant dans un document de la période Edo, Geiken sôdan, écrit en 1843 :
« Dans l’est du Japon, de nombreuses écoles portent le nom de Ganryû. Dans ces écoles, existe une technique appelée un esprit pour un sabre (isshin-ittô). (…) Il s’agit d’avancer en prenant une garde où l’on est prêt à frapper directement du haut en bas puis, en s’approchant plus près de l’adversaire, de frapper jusqu’à terre. Ensuite, il faut se baisser immédiatement et vaincre en frappant du bas vers le haut, lorsque l’adversaire attaque du haut vers le bas. »
Je pense que Sasaki Kojirô a appris l’art de l’école Chûjô-ryû sous la direction soit de Toda Seigen, soit de son disciple. En tout cas, nous pouvons admettre que sa formation se situe dans le courant de Toda Seigen, courant aussi appelé Toda-ryû, qui attache une grande importance à la vitesse dans l’exécution de toutes les techniques. Au lieu de se contenter d’une exécution rapide avec l’utilisation du sabre court ou du sabre moyen, ses adeptes s’exercent à une exécution avec un sabre particulièrement long. Ayant confiance dans son art du sabre long et mettant au point sa technique tsubam-gaeshi, Sasaki Kojirô fonde sa propre école et l’appelle Ganryû, « Ecole du roc ».
Yoshida Seijken écrit : « Kojirô a confirmer sa grande rapidité dans l’art du sabre en tranchant des hirondelles qui passait sous le pont d’une rivière. Pour trancher une hirondelle qui vole, il faut parvenir à la capacité de manier un sabre avec rapidité et précision. Il ne suffit pas de manier un sabre avec rapidité, car la vue aiguë d’une hirondelle lui permet d’éviter le danger. Pour trancher une hirondelle avec certitude, il faut avoir la capacité de discerner le changement de son trajet durant son vol, lorsqu’elle évite une frappe du sabre. Il faut frapper avec justesse en changeant immédiatement la direction de la lame du sabre. Sasaki Kojirô a maîtriser la finesse de cette technique. »
J’ignore le fondement de l’interprétation de Yoshida Seiken et j’ignore également si, comme il le dit, un homme peut trancher « avec certitude » une hirondelle qui vole.
Toujours est-il qu’avec son art du tsubame-gaeshi, Sasaki Kojirô a voyagé dans différentes région sans jamais perdre une fois et, a chaque combat, il a gagné en réputation. En arrivant au nord du Kyûshû, à Kokura, il a été reçu par le seigneur Hosokawa Tadaoki qui en a fait le maître d’armes principal de sa seigneurie. Sa réputation s’est répandue non seulement à Kyûshû mais aussi dans les pays de l’ouest jusqu’à Kyoto.
Selon l’interprétation la plus souvent admise, Musashi entedit parler de cet adepte à Kyoto et souhaita se mesurer à lui. Il adressa au seigneur Hosokowa Tadaoki une demande de combat par l’intermédiare de Nagaoka Sado, un de ses vassaux principaux qui avait été autrefois l’élève du père de Musashi. Le seigneur Hosokawa donna son autorisation et le duel fut fixé au 13 avril 1612, à 8 heures du matin, sur l’île de Funajima située dans le détroit séparant l’extrème sud de Honshû du nord de Kyûshû.
Le duel entre Musashi et Kojirô d’après le Nitenki
C’est au seigneur Hosokawa Tadaoki de Kokura que revînt la décision de choisir le lieu. Lorsqu’il entendit parler de Musashi par un de ses vassaux principaux, Nagaoka Sado Okinaga, il lui dit d’organiser le duel sur l’île que l’on appelait encore alors, à Kyûshû, Mukôjima (« l’île qui se trouve là bas ») et, à Nagato, sur l’autre rive, Funajima (« l’île en forme de bateau »). Aujourd’hui, en souvenir, on la nomme Ganryûjima.
Pourquoi le seigneur Hosokawa a-t-il choisit cette île dont l’accès n’est pas tellement facile ? Sans doute a-t-il voulu éviter un risque de trouble dans sa seigneurie à cause d’un simple duel d’adepte du hyôhô. En effet, Sasaki Kojirô avait déjà un nombre important d’élèves parmi les vassaux su seigneur Hosokawa. Le nom de Musashi n’était pas encore très connu. Si Kojirô perdait, face à un adepte peu connu, ses disciples (selon une habitude de l’époque) ne laisserait pas tranquille le vainqueur et un trouble serait inévitable. Ce fut sans doute une raison majeure de son choix.
Le document de base le plus souvent cité à propos de duel est le Nitenki, dont voici la traduction intégrale du passage correspondant.
Le duel d’après le Nitenki
« Il y avait un adepte nommé Ganryû Kojirô. Il était originaire du village de Jôkyôji-mura de Usaka dans la région d’Echizen. Ce fut un adepte d’un très grand talent et sa force était incomparable. Dès l’enfance, il avait été le disciple du célèbre adepte du même pays, Toda Seigen. Il apprît l’art de son maître en habitant sous son toit.
En grandissant, il est devenu le partenaire de Seigen pour ses exercices. Seigen s’exerçait avec un sabre court de 45 cm contre Kojirô qui attaquait avec un sabre long de plus de 90 cm (longueur de la lame). Kojirô ne pouvait vaincre son maître avec son sabre long. Il s’entraîna d’avantage et arriva à un niveau où il dominait tous les autres disciples de Seigen. En duel, il a vaincu Jibuzaemon, le frère cadet de Seigen.
Sans avoir pu recevoir la permission de son maître, Kojirô fonda lui même son école dont les techniques étaient particulières et l’appela l’écôle Ganryû. Il voyagea dans différentes régions en rencontrant des adeptes célèbres, sans perdre une seule fois. Ainsi il arriva à Kokura où il entra au service du Seigneur Hosokawa Tadaoki comme maître de sabre de sa seigneurie.
Au mois d’avril 1612, Musashi âgé de 29 ans, arriva à Kokura venant de Kyoto. Il fut reçu par Nagaoka Sado Okinaga, ancien élève de Munisai, père de Musashi.
Musashi dit à Okinaga : « J’ai entendu dire que Ganryû Kojirô séjourne ici. Il paraît que son art est fantastique. J’aimerais me mesurer à lui si cela est possible. Veuillez m’octroyer la faveur de faire une démarche pour réaliser mon désir. »
Okinaga accepta de faire une démarche auprès de son seigneur et il logea Musashi en attendant. Il reçut par la suite l’accord de seigneur Tadaoki pour qu’ils combattent sur l’île de Funajima, ou Mukôjima, qui se trouve en face de Kokura. Aujourd’hui, on appelle parfois cette île Ganryûjima. Elle se situe à la frontière entre Buzen et Nagato. Elle est distante d’une lieue aussi bien de Kokura que de Shimoneseki dans la région de Nagato.
Le peuple fut préalablement informé qu’il était interdit de regarder le duel et aussi défendu de prendre parti pour l’un ou l’autre.
Okinaga dit à Musashi : « vous combattrez avec kojirô demain à 8 heures du matin dans l’île de Mukôjima. Kojirô y ira sur le bateau du seigneur Tadaoki et vous yrez sur mon bateau. »
Musashi, visiblement satisfait, le remercia d’avoir réalisé son souhait. Mais ce soir là, Musashi disparut. On le chercha dans toute la ville, mais personne ne trouva trace de Musashi. On dit finalement : « il a dut s’enfuir en apprenant durant son séjour que Kojirô était bien plus puissant qu’il ne l’avait supposé. »
Vexé d’entendre de pareils propos, Okinaga ne pouvait rien faire. Il finit par dire : « Si Musashi s’est enfui par peur, pourquoi a-t-il attendu ce jour ? Il pouvait bien partir avant. Je pense qu’il a quelque chose en tête. Je me rappelle qu’avant d’arriver ici, il s’est arrêté à Shimoneseki. Il est possible qu’il soit à Shimoneseki en ce moment et qu’il compte arriver dans l’île à partir de Shimoneseki. Envoyez donc immédiatement un messager. »
Lorsque le messager arriva, Musashi logeait en effet chez un grossiste nommé Kobayashi Tarozaemon. Le messager communiqua les mots d’Okinaga à Musashi qui répondit par la lettre suivante :
« Pour le combat de demain, vous m’avez proposé de m’amener sur votre propre bateau. Je suis très reconnaissant de votre pensée.
Toutefois, Kojirô et moi, nous sommes pour le moment dans la situation de deux adversaires. Si Kojirô va sur le bateau de Seigneur Tadaoki, et moi sur votre bateau, cela me semble gênant pour votre relation avec le Seigneur. Je vous pris donc de ne pas tenir compte de mon sort. Si je vous vais dit cela directement, je sais que vous n’auriez pas accepté, c’est pourquoi j’ai pris la décision de disparaître momentanément. Je vous demande de m’en excuser. Demain matin, j’irais à Mukôjima par mes propres moyens. Je vous prie de ne pas vous inquiéter.
Le 12 du quatrième mois, Miyamoto Musashi,
Au SeigneurSado. »
C’est ainsi que Musashi répondit à Okinaga (sado) »
Selon son propre raisonnement, Musashi étant pour le moment l’ennemi de Sasaki kojirô, maître principal de sabre de la seigneurie Hosokawa, sa situation est de fait celle d’un ennemie de la seigneurie dont Nagaoka est un vassal principal. Puisque Sasaki Kojirô va dans le bateau du seigneur Tadaoki, si Nagaoka prend Musashi dans son bateau personnel, il risque de compromettre sa position. La pensée de Musashi peut sembler un peu rigide mais il considère son duel comme une bataille, non comme un simple combat individuel. Pour Musashi, le combat a déjà commencé à partir du moment où il a été officiellement déclaré.
En recevant la lettre de Musashin Nagaoka Sado se tranquilise.
« Mais le lendemain matin, le jour était levé et l’heure avançait, Musashi était toujours dans son lit. Le patron de la maison Torozaemon s’inquiéta et informa Musahi qu’il serait bientôt 8 heure du matin, tandis qu’un messager arrivait de Kokura pour savoir si Musashi était déjà parti.
Musashi répondit qu’il partirait bientôt. Puis il fit sa toilette et prit son petit déjeuner. Il demanda au patron de lui donner une rame de barque avec laquelle il façonna un sabre en bois. Pendant ce temps, un messager était venu encore une fois lui dire de partir immédiatement.
Musashi s’habille d’un kimono de soie doublé, mit une serviette dans sa ceinture et prit un vêtement de dessus ouaté en coton, puis il s’installa dans la barque menée à la rame par un des domestiques de Torozaemon. Dans la barque, il tortilla des bouts de papier pour en fabriquer une ficelle qu’il passa en dessous des maches de son kimono en les croisant derrière son dos. Ainsi les manches ne gêneraient pas son action. Cetravail fini, il se couvrit avec son vêtement de dessus et se coucha dans la barque.
L’île était gardée par les surveillants du duel et l’approche en était sévèrement défendue au public. Lorsque Musashi arriva, il était déjà 10 heures passées.
Il fit arrêter la barque dans un endroit sablonneux peu profond, il laissa sont vêtement de dessus et son sabre long dans la barque et il releva le bout de son pantalon (hakama). Pieds nu, il descendit de la barque, le sabre en bois à la main. En marchant dans l’eau plusieurs dizaine de pas, il fit avec sa serviette un bandeau autour de sa tête.
Kojirô avait revêtu un gilet rouge renforcé de cuir teinté et des chaussures de paille. Il portait un sabre dont la lame, de plus de 90 cm de long, avait été façonnée par Bizen Nagamitsu.
Kojirô était las d’attendre l’arrivée de Musahi ; dès qu’il l’aperçut, il courut, avec colère, jusqu’au bord de l’eau et dit :
« Je suis arrivé avant l’heure, pourquoi arrivez-vous si tard ? Est-ce que vous avez été pris de peur ? »
Musashi demeura muet comme s’il n’entendait rien. Kojirô dégaina son sabre et jeta le fourreau dans l’eau. Il attendit Musashi au bord de l’eau, tandis que Musashi demeurait dans l’eau et disait en souriant :
« Kojirô, vous êtes perdu. Car si vous pensez être vainqueur, pourquoi jetez-vous le fourreau à l’eau ? »
Sur ce, la colère de Kojirô atteignit son comble et, orsque Musashi s’approcha de lui, il l’attaqua pour trancher sa tête par le milieu. Le sabre de Kojirô trancha le nœud du bandeau de Musashi et le bandeau tomba à terre. Musashi lança aussi son attaque en même temps et sa frappe atteignit son adversaire qui tomba sur le coup. »
Selon l’interprétation de Yoshida Seiken, Musashi tient d’abord son sabre à deux mains puis, pour allonger la portée de son arme, il frappe en tenant celle-ci seulement de la main gauche.
« Musashi s’approcha, le sabre en bois à la main, et s’apprêta à frapper de nouveau en relevant le sabre au dessus de 1a tête. Kojirô, couché au sol, frappa horizontalement et trancha le tissu du kimono au-dessus des genoux, sur une longueur de 9 cm environ, tandis que le sabre en bois de Musashi brisait les cotes de Kojirô qui s’évanouit et saigna du nez et de la bouche.
Au bout d’un moment, déposant son arme, Musashi s’approcha de Kojirô et mit sa main devant le nez et la bouche de son adversaire pour examiner s’il était bien mort. Puis il salua les examinateurs du duel, reprit son sabre en bois et monta dans sa barque. Aidant le rameur en utilisant un long bambou il s’en fut rapidement.
De retour à Shimonoseki, il écrivit une lettre de remerciement à Okinaga. Il revînt quelques jours après à Kokura et fit la demande d’un autre duel avec un des vassaux de Seigneur Tadaoki. Les vassaux principaux se réunirent pour ne discuter et ne donnèrent pas suite à cette demande. Musashi retourna à Shimonoseki.
Ganryû se nommait Sasaki Kojirô et on fit qu’il avait 18 ans lors du duel. C’était un homme d’une grande qualité et Musashi lui-même regretta sa mort. Toda Seigen (son maître), autrefois nommé Gorozaemon, était un adepte célèbre de l’école Chûjô-ryû. Ayant eu une maladie des yeux, il s’est rasé le crâne et a pris le nom de Seigen. Son frère cadet s’appelait Jibuzaemon, c’est à lui qu’il a confié la succession familiale. »
La stratégie
Le sabre en bois qu’à utilisé Musashi est particulièrement pesant et mesure 1,26 m de long. Sur les raisons de l’utilisation de ce sabre en bois, Hirayama Shiryû-Gyôzô, maître de sabre, écrit dans son ouvrage Discours sur le sabre (Kensetsu) :
« Ganryû Sasaki Kojirô utilise un sabre dont la lame mesure plus de 90 cm de long. On le surnomme « une perche à linge ». Jugeant qu’il serait désavantageux d’utiliser les deux sabres qui sont tous deux plus courts que celui de son adversaire, Musashi demande au batelier de lui donner une rame avec laquelle il fabrique un grand sabre en bois. Avec celui-ci, il peut tuer son adversaire en lui fracassant le crâne. Le talent de Musashi consiste ne cette capacité de pouvoir changer ses moyens en suivant son adversaire. »
Ce commentaire n’est pas tout à fait justifié car l sabre long de Musashi mesurait aussi plus de 90 cm de long. La longueur du sabre était donc quasiment la même pour les deux adversaires. Je pense que Musashi a voulu se battre avec une arme sont la longueur dépassait celle de Sasaki Kojirô, et qu’il a mené sa stratégie de façon à la dissimuler jusqu’au dernier moment. Premièrement, il laisse le bout de son arme plonger dans l’eau, en se mettant dos au soleil, puis il la tient en biais au-dessus de son épaule lors du combat. N’a-t-il pas employé pour stratégie d’entamer le processus du combat sans laisser à son adversaire un instant pour examiner la nature de son arme ? Il n’y a pas d’éléments obkectifs permettant d’analyser la manière dont a combattu Musashi. Une interprétation comme celle de Yoshida Seiken est fondée sur sa propre pratique. Nous pouvons cepandant imaginer les attitudes de Musashi à partir du Gorin-no-Sho.
A partir du combat entre Miyamoto Musashi et Sasaki Kojirô, nous pouvons comprendre, qu’à cette époque, l’affrontement entre les adeptes était assimilés à une bataille. Dès lors que le duel est programmé, Musashi se considère comme un ennemi de l’ensemble de sa Seigneurie. Il y emploi sa stratégie. Il doit donc disparaître momentanément après avoir vaincu son adversaire pour éviter les attaques vengeresses des disciples de Sasaki Kojirô. Il ne serait pas juste de porter un jugement sur Musashi à partir de notre conception du combat sportif. La société féodale vient de sortir d’une longue période de guerre (plus d’un siècle) et l’affrontement individuel a alors une forte connotation de bataille. Les deux adeptes entrent donc dans l’état de combat à partir du moment où ils ont accepté de se battre.
Pour arriver jusqu’à l’île, Musashi devrait traverser le courant particulièrement fort qui passe entre les îles de Kyûshû et de Honshû. La vitesse du courant peut atteindre jusqu’à 8 nœuds. Le courant change 4 fois par jour. Musashi est arrivé avec un retard de plus de 3 heures, ce qui a fortement énervé son adversaire. Certains auteurs avancent l’hypothèse que Musashi a été retardé par ce courant et que son retard, accidentel, a produit un effet positif du point de vue de la stratégie. En effet, aujourd’hui encore, un petit bateau à moteur ne peut pas remonter ce courant. Etant originaire de cette région, j’ai moi même assisté plusieurs fois à ce spectacle : le bateau semble immobile mais, en le regardant bien, ont voit cependant qu’il remonte très lentement le courant, le moteur étant poussé à fond. Si on est pris par ce fort courant, il est impossible de le remonter à contresens à la rame. Le retard de Musashi a-t-il été du à ce courant ?
Cette hypothèse me semble peu probable lorsque nous nous rappelons le passage du Gorin-no-Sho intitulé passer un lieu critique. Musashi n’écrit-il pas dans ce passage comment ont doit se préparer à l’avance pour naviguer en mer et avec quelle détermination il faut le faire ? Si cette pensée était déjà présente chez Musashi, il est difficile de penser qu’il n’ait pas examiné la nature des courants en arrivant dans ce lieu. Mais on peut aussi penser que cette sagesse a été obtenue par une expérience amère. Dans ce cas, l’hypothèse pourrait se justifer.
Si nous revenons au Nitenki, la frappe de Kojirô n’a pas atteint Musashi :
« Le trois du premier mois, Musashi était invité à la cérémonie de chant du premier de l’an chez Hatanaka de la seigneurie Hosokawa à Higo Kumamoto. Avant le début de la cérémonie, Shimizu Hôki, un samuraï de haute fonction, a adressé ces paroles à Musashi à partir de la loge supérieure : « Certains disent que, lorsque vous avez combattu contre Sasaki, son sabre vous a touché avant. Est-ce la vérité ? »
Musashi, sans répondre, s’approcha de Hôki, un bougeoir en main, et s’assit près de lui. Il dit : « Pendant mon enfance, j’ai eu un bouton à la racine des cheveux. C’est pour cacher cette trace que je laisse pousser mes cheveux. Lors du combat contre Kojirô, il s’est battu avec un sabre véritable et je me suis battu avec un sabre en bois. Si j’ai reçu un coup de sabre, je dois avoir une cicatrice. Veuillez bien examiner. »
En parlant ainsi, Musashi prend le bougeoir de la main gauche et approche sa tête de Hôki en relevant ses cheveux avec sa main droite. Hôki dit en reculant : « Non, je ne vois nulle trace. » Musashi insiste alors : « Veuillez encore bien examiner. » Hôki affirme alors : « Oui je l’ai constaté avec certitude. » Sur ce, Musashi se contente de regagner sa place. Durant cet échange, tous les guerriers, autour d’eux, avaient étouffé leur respiration, les paumes moites de sueur. Cette histoire, qui a été populaire pendant un temps, a été interprétée comme une erreur commise par Hôki. »
L’imprécision de la figure de Sasaki Kojirô est due au fait qu’il a été tué au combat. Le vainqueur seul à une possibilité de laisser les traces de son intinérire. Certains critiques considèrent que la capacité en sabre de Sasaki Kojirô était supérieure à celle de Musahi, qui a pu le vaincre seulement en ayant recours à une ruse ou à sa tactique. Cette hypothèse n’est pas plus fondée que celle qui affirme le contraire mais, si nous l’adoptons, nous devons avoir à l’esprit la différence fondamentale entre la pratiques contemporaine des arts martiaux et celle de l’époque de Musahi. Une seule faute pouvait envoyer un adepte au silence total, à la mort. Même s’il avait un énorme talent, il ne pouvait pas refaire l’expérience pour une revanche. C’est sur cette prémisse tranchante que reposait toute la pratique et la conscience des arts martiaux de Musashi. Sans cette conscience, il nous est difficile d’approcher l’image et la pensée de celui-ci.
Quelques problèmes posés par le texte du Nitenki
Le texte du Nitenki a servi à maintes reprises de base à des romans sur la vie de Musahi et il est souvent considéré comme un texte historique. Malgré tout en le lisant attentivement, nous trouvons immédiatement des problèmes et des contradictions dont voici quelques exemples.
« Il demande au patron de lui donner une rame de barque avec laquelle il façonne un sabre de bois. » : il est difficile de penser que celui qui va se battre en duel à mort prépare son arme seulement quelques heures avant le combat, d’autant que le bois d’une rame à barque est très dur ; en le façonnant avec un couteau ou d’autres outils, on se fatigue le bars, ce qu’évite n’importe quel combattant avant de se battre.
« (…) il descend de la barque, le sabre en bois à la main. EN marchant dans l’eau plusieurs dizaines de pas, il fait avec la serviette un bandeau autour de sa tête. » : cette scène est quasiment impossible. Comment Musashi pouvait-il faire un nœud d’une seule main, en tenant un lourd sabre en bois de l’autre main et en s’approchant d’un adversaire redoutable ?
Oui.Kakita Inigin a écrit :le chef du clan machin il avait douze ans ? Oh.
MusaShiKuni Amoro a écrit :Je me base sur "la Pierre et le Sabre", qui reste la référence en matière d'autobiographie sur Musachi...
Je ne crois pas que Tokugawa Ieyasu était d'origine paysanne.Kuni Amoro a écrit :Tu cites Ieyasu qui a trahi tous ceux qu'il pouvait, et qui était un paysan remarqué par Oda Nobunaga pour son esprit particulièrement cruel et sadique... Je crois que tu ne possèdes pas les bonnes références...