La Voix De Rokugan

Kei était bien au dessus (ou en dessous) de ces considérations complotistes.

- Vous avez prit mon mari par la taille et l'avez embrassé, vila ce à quoi je fais allusion. Vous avez la mémoire qui flanche ou quoi? C'était! C'était quand déjà ?! Demanda-t-elle un peu autoritaire à Retsu. Avant de continuer comme si de rien n'était. C'était il y a très peu de temps en tous cas, je vous croyais honnête au moins à défaut d'être droite! Assumez au moins ! Des excuses et une explication sommaire me paraîtraient les bienvenues là non?!

Shiranai la prit... de haut. C'est le mot. De haut.

- Je me répète, je ne sais pas de quoi vous parlez. Je n'imagine pas que Retsu-san puisse vous raconter de pareils bobards, de qui donc tenez-vous une telle absurdité ?

- De l'intéressé. Dites que je suis une menteuse tant que vous y êtes, dit-elle en s'approchant.

Shiranai la regarda avec de grands yeux.

- Vous jouez à quoi, la ?

- Moi à rien. Vous par contre, je ne sais pas. Alors vous me trouvez une explication à votre comportement ou...

La suite mourut sur ses lèvres, elle ne savait pas de toute façon.

Retsu ne put retenir sa langue plus longtemps.

"Kuni-gozen... Quand nous sommes allé voir ensemble quels avaient été les résultats des tests menés sur la jeune heimin bénie par Amaterasu, vous sembliez... Bizarre."

"Vous m'avez embrassé, ce qui m'a fort surpris. Puis vous m'avez enlacé par la taille."

"Je vous ai demandé d'arrêter et c'est alors que vous avez repris vos esprits..."

En plus d'être boiteuse, elle pourrait être borgne ? Ajouta Rouge, pleine d'entrain, Ou manchote? Ou cul de jatte?

Shiranai haussa un sourcil, prononça un mot que Kei n'entendit pas mais que Retsu avait déjà entendu dans le Clan de la Grue (il ne savait plus quand ni pourquoi) et qui signifiait Parole, et elle demanda :
- Vous pourriez répéter ca lentement ?

Retsu s'exécuta, redisant lentement et d'une voix monocorde ce qu'il venait d'énoncer.

- Étrange ... Vraiment très étrange. Vous ne mentez pas et je n'ai aucun souvenir de ce dont vous parlez. Il faudra donc que j'enquête sur qui a bien pu me jeter un charme...

Dans sa voix enquêter signifiait immoler.

Kei tapa dans le mur. Juste une claque sonore sur le bois. C'était ça ou sa figure à elle. Visiblement elle n'en avait strictement rien à foutre de rien, cette pédante. Elle retint un "bah vas-y, répète encore, elle n'a pas pigé" qui aurait été beaucoup trop malaimable pour Retsu, qui n'avait rien fait d'ailleurs. À part de se mêler de ce qui ne le regardait pas.

Ça le regarde quand même hein, se morigéna-t-elle.

- Évidement Kei-san j'imagine que pour vous cest très désagréable à entendre. Mais vous êtes karo maintenant : le problème n'est pas que je me comporte de façon inappropriée avec votre époux, c'est que quelqu'un s'amuse à jouer avec les membres de notre gouvernement urbain, et essaie de nous dresser les uns contre les autres.

- Alors pour le moment, le souci, c'est que vous seriez un poil polie, vous feriez une phrase sympathique, une seule,qui ressemblerait même de loin à des excuses en arrêtant de prendre les gens pour des demeurés sans cervelle. Si vous étiez si maligne vous l'auriez vu venir et si vous aviez été encore plus maligne que ça, ça n'aurait même pas pu arriver. Si le premier peon du coin peut vous jeter un sort, que ce soit pour tripoter mon mari ou vous faire prendre pour une chèvre, peu me chaut. Dans les deux cas c'est une mauvaise nouvelle. Mais dans le cas premier, ça me concerne plus encore que vous le vouliez ou pas, et ça vous concerne aussi. Que vous béliez à la lune pendant 15 jours, je ne vous demanderais pas de faire preuve de politesse accrue. Là oui.

Voyant Kei le fusiller du regard, Retsu se tut une nouvelle fois.

L'explication suggérée par Kuni-dono avait au moins le mérite d'expliquer pourquoi est-ce que la shugenja qui ne l'aimait pas et que Kei-chan avait surnommé "la Porte de Prison" avait semble-t-il perdu la tête et s'était mise à l'embrasser...

Son esprit se mit à cogiter à toute vitesse. Si Daidoji-san avait voulu semer la discorde dans leur couple, un autre fauteur de trouble était survenu dernièrement : Kumo-san. Il avait tenté de les retourner contre Kaiu-dono... Était-ce un acte analogue ??

- Je ne vois pas bien ce que ça change de toutes façons*. Si je vous avais peloté et roulé une pelle, même sous l'effet d'un sort, je me serais excusée et vous auriez en plus attendu que je le fasse, quelle que soit la gravité de la situation, rencherit-elle, plus vulgaire que depuis des lustres.

Rouge frémit, mais c'était hors de question ne serait-ce qu'une seconde, qu'elle pense, elle, consciemment, à Shiranai de cette façon là.

*La une chronologie m'arrangerait bien.