Publié : 18 mars 2008, 15:57
C'est un dilemne classique, en fait. Vaut-il mieux :
- se donner la mort pour assumer ses erreurs et laver le nom de ses ancêtres que l'on a ainsi sali, mais dans le même temps laisser éventuellement à d'autres le fardeau des conséquences de ses propres actes, dont la mort par seppuku te lave a posteriori ?
- rester en vie dans la perspective de dépasser son propre échec, voire d'influer sur les conséquences de ses propres décisions précédentes, mais en demeurant aux yeux de ceux qui en ont souffert un coupable bien vivant et en prenant également le risque de commettre de nouvelles erreurs, voire de démultiplier le problème en tentant de le "corriger" ?
il faut se rappeler aussi que le principe du rapport samurai/clan marche dans les deux sens au niveau de la mystique sociale : si en tant que samurai Tsuko doit sacrifier sa propre vie ou son propre honneur pour préserver l'avenir et la réputation du Lion, dans le même temps, le Lion est tout entier responsable par association de chacune de ses décisions. Vous savez, c'est le bon vieux truc du "on se connait pas mais tu portes le blason de la nénette qui a fait tuer un tas de types de mon clan que j'ai jamais rencontré. Objectivement, certains étaient peut-être de beaux salauds mais on s'en branle. Prépare toi à mourir".
A un certain niveau, justement, se donner la mort c'est briser cet enchainement. En théorie, cela revient à se distancer de son clan et donc à le libérer de cet enchainement de rétribution. Ca n'empèche pas les vendetta personnelles mais sur un plan éthique, la faute est lavée avec la mort de son auteur et la réputation du clan est donc sauve. Vis à vis de lui-même comme de ses ennemis.
Il ne s'agit pas vraiment d'un acte de contrition visant à offrir une "compensation" aux opposants de Tsuko ou à ses ennemis mais ça pourrait être perçu comme ça.
Maintenant, dans le supplément l'Ere du Vide, Tsuko ne s'ouvre pas simplement le bide. Elle se rend auprès de Toturi pour qu'il la seconde et lui demande de prendre les choses en main après elle. C'est à dire que non seulement elle lave son clan de ses propres fautes mais que dans le même temps elle déclare très explicitement qu'elle ne voit personne d'autre que Toturi pour mener le lion, contre l'empereur possédé, ce qu'elle n'est pas parvenue à faire, liée par des serments de loyauté qu'elle ne peut dépasser.
et là, ça prend quand même un tout autre sens. Au choix :
- on peut voir ça comme une ultime vengeance de Tsuko. Dans le genre "tiens, démerdes toi pour sauver l'empire et porte jusqu'à ton dernier jour la honte d'avoir ordonné la mort d'un empereur à ma place". Sauf que c'est pas Mirumoto Hitomi l'histérique mais Tsuko avec ses 4.3 en honneur.
- on peut aussi, c'est la solution que je préfère, voir ça comme très Tsuko justement. "Je suis ce que je suis et incapable de changer. Toi, tu peux faire le nécessaire et moi, j'en suis incapable. Ce qui nous a mené à la situation d'aujourd'hui ou les notres sont à deux doigts de s'entretuer". Plutôt que de rester droit dans ses bottes et tout sacrifier à sa vision de l'honneur, elle réalise que cette vision n'est pas la seule et qu'elle est la mauvaise personne, au mauvais moment, qui prend la mauvaise route.
- se donner la mort pour assumer ses erreurs et laver le nom de ses ancêtres que l'on a ainsi sali, mais dans le même temps laisser éventuellement à d'autres le fardeau des conséquences de ses propres actes, dont la mort par seppuku te lave a posteriori ?
- rester en vie dans la perspective de dépasser son propre échec, voire d'influer sur les conséquences de ses propres décisions précédentes, mais en demeurant aux yeux de ceux qui en ont souffert un coupable bien vivant et en prenant également le risque de commettre de nouvelles erreurs, voire de démultiplier le problème en tentant de le "corriger" ?
il faut se rappeler aussi que le principe du rapport samurai/clan marche dans les deux sens au niveau de la mystique sociale : si en tant que samurai Tsuko doit sacrifier sa propre vie ou son propre honneur pour préserver l'avenir et la réputation du Lion, dans le même temps, le Lion est tout entier responsable par association de chacune de ses décisions. Vous savez, c'est le bon vieux truc du "on se connait pas mais tu portes le blason de la nénette qui a fait tuer un tas de types de mon clan que j'ai jamais rencontré. Objectivement, certains étaient peut-être de beaux salauds mais on s'en branle. Prépare toi à mourir".
A un certain niveau, justement, se donner la mort c'est briser cet enchainement. En théorie, cela revient à se distancer de son clan et donc à le libérer de cet enchainement de rétribution. Ca n'empèche pas les vendetta personnelles mais sur un plan éthique, la faute est lavée avec la mort de son auteur et la réputation du clan est donc sauve. Vis à vis de lui-même comme de ses ennemis.
Il ne s'agit pas vraiment d'un acte de contrition visant à offrir une "compensation" aux opposants de Tsuko ou à ses ennemis mais ça pourrait être perçu comme ça.
Maintenant, dans le supplément l'Ere du Vide, Tsuko ne s'ouvre pas simplement le bide. Elle se rend auprès de Toturi pour qu'il la seconde et lui demande de prendre les choses en main après elle. C'est à dire que non seulement elle lave son clan de ses propres fautes mais que dans le même temps elle déclare très explicitement qu'elle ne voit personne d'autre que Toturi pour mener le lion, contre l'empereur possédé, ce qu'elle n'est pas parvenue à faire, liée par des serments de loyauté qu'elle ne peut dépasser.
et là, ça prend quand même un tout autre sens. Au choix :
- on peut voir ça comme une ultime vengeance de Tsuko. Dans le genre "tiens, démerdes toi pour sauver l'empire et porte jusqu'à ton dernier jour la honte d'avoir ordonné la mort d'un empereur à ma place". Sauf que c'est pas Mirumoto Hitomi l'histérique mais Tsuko avec ses 4.3 en honneur.
- on peut aussi, c'est la solution que je préfère, voir ça comme très Tsuko justement. "Je suis ce que je suis et incapable de changer. Toi, tu peux faire le nécessaire et moi, j'en suis incapable. Ce qui nous a mené à la situation d'aujourd'hui ou les notres sont à deux doigts de s'entretuer". Plutôt que de rester droit dans ses bottes et tout sacrifier à sa vision de l'honneur, elle réalise que cette vision n'est pas la seule et qu'elle est la mauvaise personne, au mauvais moment, qui prend la mauvaise route.