Pénombre : Pour moi l'éducation d'un membre du scorpion lui permettra d'être plus efficace s'il décide de faire du renseignement (honneur bas, compétences etc.), pour lui les conséquences seront moins importante que pour ceux originaire d'un clan "plus honorable".
Mais ceci doit être décidé par le samouraï, c'est donc son honneur et son sentiment de loyauté qui prime, pas son origine ou son école.
Dans les règles 3E, on distingue les gains et perte d'honneur en proportion de ton rang d'honneur. En commettant le même acte, un crabe et un scorpion perdront moins d'honneur qu'un lion ou un grue. Non pas parce qu'ils sont crabe, scorpion, lion et grue mais parce que certains ont un honneur déjà bas et d'autres assez élevé. De fait, si tu joue un junshin, tu as beau être scorpion et avoir été éduqué comme tel, tu te comportes beaucoup plus honorablement et tu en paies le prix quand tu fautes.
Une femme ne peut pas être loyale ET à l'Empereur ET à son mari. Donc, lorsque qu'une samouraï se marie, elle perd son statut et "n'est plus que" l'épouse de son mari ... Elle gère la maisonnée, les serviteurs, les finances, les réceptions ...
Evidemment, dans la famille Matsu et la famille Otaku (Utaku), c'est un peu différent ..
heu... je suis désolé, mais non. C'est juste une question de priorités. Si on suit ton raisonnement, un samurai qui entre dans la magistrature impériale devrait ne plus arborer les couleurs de son clan et dire "je suis un serviteur direct de l'empereur". Il n'y a pas négation d'un lien existant pour lui substituer un autre, mais
superposition et hiérarchisation de liens.
on attend d'une femme qu'elle soit loyale envers son mari, et que tous deux le soient envers leur seigneur, et que lui-même et son épouse le soient vis à vis du champion, qui le sera vis-à-vis de l'empereur. Si l'empereur dit "Mme Toto-san, là bas au fond du coin perdu de l'empire, rendez moi ce service", ben il use juste de son droit en passant outre les intermédiaires hiérarchiques, mais ça ne remet absolument rien en cause.
Après, il y a cette métaphore un peu bâtarde du "une femme ne peut être à la fois une épouse et un samurai au service de son seigneur" qui a servi pendant des siècles, dans une culture majoritairement machiste et calquée de manière un peu foutraque sur un japon dans lequel les femmes guerrières étaient plutôt exceptionnelles. De fait, bon nombre de samurai-ko font encore un voeu de chasteté pour témoigner du fait qu'elles font bien passer leur statut de samurai avant celui de femme, parce qu'elles souffrent encore de cette image un peu vieillote du "la femme est un être sensible qui a du mal à gérer ses sentiments et son devoir".
Sauf que je n'ai vu nulle part que c'était obligatoire et qu'il suffit de prendre la papardelle de pnjs de sexe féminin, dans le jdr comme dans le jcc, pour voir qu'il existe un grand nombre de femmes, mariées, et bushi, ou courtisanes, ou shugenja. Et qu'elles n'ont pas "perdu leur statut" au passage. Et quand on regarde les ancêtres des différents clans, on a pas mal d'exemple que même dans les siècles passés, elles n'étaient pas toutes des Matsu ou des Otaku.
Cette histoire de femme qui n'est plus qu'une épouse correspond à ces filles qui ne rejoignent pas pour la plupart une Ecole et sont éduquées dans cette perspective principalement (qui correspond à l'archétype de l'épouse japonaise d'autrefois) et c'est donc une survivance qui a encore une réalité dans certaines familles très tradi et réactionnaires, mais qui même dans les clans les plus honorables (suffit de voir les pnjs lion et grue tiens) ne constitue plus la norme incontournable et systématique. Loin s'en faut.
pour le dire plus court et plus clair :
- il y a les filles qui ne suivent pas de formation d'Ecole et sont éduquées essentiellement pour devenir des épouses
- il y a celles qui rejoignent une école et qui admettent qu'une fois mariées, cela changera beaucoup de choses dans leur vie
- il y a celles qui veulent montrer qu'elles sont "comme des hommes" socialement, et qui prêtent donc des voeux tout en "faisant carrière".
- il y a celles qui bénéficient d'un statut familial particulier (Matsu et Otaku)
- il y a celles qui tentent de concilier le fait d'être samurai et d'avoir aussi une vie d'épouse (cas de nombreux pjs féminins et d'une proportion appréciable des pnjs du jcc notamment).
Dans les faits, "Une femme ne peut pas être loyale ET à l'Empereur ET à son mari", c'est une déclaration qui dans la culture rokugani a une certaine force (toujours par assimilation à une culture nippone ou la femme mariée qui existait en tant qu'individualité propre et non reliée à son époux relevait plus de l'exception que de la règle), mais on est dans un contexte ou les considérations de jouabilité, et l'occidentalité des concepteurs autant que des joueurs, font que ce statut de "femme mariée qui n'est rien d'autre" est plus destiné aux coulisses, ou à poser des problématiques individuelles quand un pj féminin contracte mariage, qu'une obligation générale.
Dans le même genre de norme qui n'a qu'une valeur toute relative, on a aussi "un vrai bushi porte deux sabres et combat avec le sabre long, pas le court". Bon, ben si on fait le compte des écoles qui permettent l'usage d'autres armes dés ta formation (genre les tetsubo pour les crabes, les yari pour les daidoji...), celles qui encouragent l'usage du wakizashi (les mirumoto et la controverse sur la "lacheté" de leur style) et celles qui permettent l'usage d'armes complètement loufdingues (les Yoritomo), voire qui disent qu'un samurai n'a foutrement pas besoin de sabre du tout (les premiers Tsuruchi brisaient même leur katana en rejoignant le clan de la Guèpe), de fait, on a un principe qui ne correspond qu'à un concept culturel et certainement pas à une obligation incontournable. Et pourtant, c'est le symbole de la caste samurai par excellence, en particulier des bushi...
En matière de généralités culturelles, il faut distinguer la norme sur le plan des concepts, et la norme telle qu'elle est vécue et pratiquée.
Ce sont deux choses très différentes et vu de l'extérieur, la norme conceptuelle est souvent confondue avec la norme pratiquée, la réalité.
Si tu as l'occasion de cotoyer des étrangers arrivés depuis peu en France, ou durant des voyages à l'étranger de nouer connaissance avec les habitants du coin qui ne connaissent pas vraiment notre pays, ben tu entendras un tas de choses sur les français, basées sur des concepts qui te seront familiers et qui sont même encore mis en avant par l'état lui-même (genre, les droits de l'homme, la révolution, etc...) et puis tu souriras en comparant ça avec le quotidien ici, tel que tu le vis.
On te parle tous les jours de certaines valeurs, mais tu les vois et les vis combien de fois par jour au juste ? prend n'importe quelle grande idée mise en avant dans la définition de la société française et compare là au quotidien. Est-elle si généralisée que cela ? est-elle si incontournable que cela ? mais elle n'en a pas moins une certaine force.
bon, ben rokugan est une société beaucoup plus normative, certes, (d'autant que c'est un agrégat très carton-pâte de généralités et de morceaux isolés rassemblés de manière assez foutraque), mais comme toute société, elle a une dynamique qui est très différente dans le quotidien de celle qui sous-tend sa structure globale.
en clair : oui, on va pousser dans le sens de l'épouse qui n'est rien d'autre une fois mariée. Mais c'est une tendance sociale qui est remise en cause depuis des siècles (Matsu Hitomi ayant constitué un tournant notable parait-il) et qui n'a pas du tout la force qu'elle est censée avoir. Il n'empêche qu'une épouse samurai, même si elle pose son armure et range son katana, n'est pas le moins du monde dispensée d'une loyauté totale envers son seigneur, ou l'empereur.
Voilà, désolé d'avoir été long, j'espère avoir été clair
