Je ne suis pas d'accord. Il y a vraiment moyen de se faire une bonne campagne avec ça.
Des PJs infiltrés ou dans la résistance peuvent vivre des aventures tout à fait mémorables. Mais ce n'est que mon avis.
le fait est que le prémice initial (= jouer les derniers résistants dans un empire corrompu) ne m'intéresse que moyennement. Ca pourrait être n'importe quel truc de résistance avec de la souillure en plus. De starwars à Midnight, on connait déjà.
j'aurai bien vu un truc vraiment apocalyptique, avec un empire ressemblant chaque jour un peu plus à l'outremonde. Un truc ou justement puisque Jigoku est censé être la corruption primale, même la civilisation rokugani serait devenue invivable et inutile. Ou l'honneur serait une notion en pleine décomposition, ou les ancêtres seraient coupés de leurs descendants de même que les fortunes et le reste
un endroit ou des humains n'auraient que deux alternatives : accepter la corruption ou se raccrocher à leurs idées et tenter de lutter contre quelque chose qui les dépasse et les dépassera toujours
pas un empire enténébré à la KYOD ou comme la City of the Lost de Daigotsu mais quelque chose de plus primal. C'est un dieu fou de haine et de jalousie qui attend depuis mille ans et qui sert en fait de marionnette à une puissance primale, une des forces à la base de l'univers.
Un truc ou les clans n'auraient plus d'existence, ou la différence entre les castes serait abattue par la force des choses et ou l'ensemble de ceux qui veulent encore se dresser contre la machine qui va les dévorer ou les corrompre doivent composer avec la réalité : ils ne sont plus rien. Ils sont tous dedans jusqu'au cou quelle que soit leur clan, leur caste, leurs désirs. L'honneur, que l'Outremonde sait utiliser à leur détriment depuis l'aube du conflit, est la seule arme qui leur reste mais une arme à deux tranchants et fondamentalement, puisque le cycle est rompu, puisque pour 1000 ans au moins c'est l'enfer qui règne sur terre, puisqu'une possibilité bien réelle est devenue réalité qui sont-ils pour se dresser contre l'ordre légitime des choses ?
à quoi peuvent-ils se raccrocher ?
à quel points leurs alliés sont-ils fiables , ici et ailleurs ? (car le Jigoku maintenant qu'il a pris de l'embonpoint dans le ningen-do n'est plus obligé d'en passer par la monomanie de Fu Leng qui n'en voulait qu'à l'empire de son frère et peut désormais voire les choses en bien plus grand...)
comment survivre alors que lentement mais inéluctablement, l'eau, l'air, les semences, les animaux risquent de devenir porteurs de mort ou de souillure ?
en clair : puisque l'empire a échoué, puisque les tonnerres ont échoué, puisque le jade, le cristal, la magie déjà rares ne peuvent plus rien endiguer si ce n'est gagner un bref sursis individuel, puisque même se nourrir est problématique et que derrière tout ça, il n'y a après tout que la concrétisation d'une possibilité inhérente au cycle des jours du tonnerre, que vont-ils bien pouvoir faire ? d'ailleurs, est-il nécessaire de faire quelque chose ?
vont-ils devoir lutter en vain en espérant armer le futur, pour que dans 1000 ans quelqu'un d'autre puisse changer la donne ?
y a t'il encore un espoir d'échapper individuellement à la damnation ou la mort ? à travers l'illumination ou la Voie de l'Homme ?
doivent-ils tenter de préserver les traditions qui leur tiennent à coeur alors que le simple fait de mettre au monde un enfant revient à risquer de donner un jour un allié supplémentaire au Jigoku, alors que ce sont peut-être leurs lointains descendants qui un jour renverseront l'ordre maudit ?
ils peuvent s'unir mais leur union, si elle perdure, pourra t'elle ralentir ou arréter la lente corruption des éléments, de l'environnement même ? et parmi tous ceux qui se cachent en attendant que les bêtes et les égarés les trouvent, combien seraient prèts à se dresser contre un ennemi qui ne connait que l'esclavage ou la mort, voire les deux à la fois ? Alors que le jade s'épuise, que le savoir des shugenja disparait et que les liens entre les kami, les fortunes et les mortels se distendent un peu plus chaque jour.