Je suis d'accord que c'est assez extrémiste mais c'est ce qu'il me semble le plus correspondre imho car je doute que la majorité de la population rokuganaise (que j'imagine plutôt superstitieuse) ait été formée à la magie et puisse faire la différence entre ce qui est maho et ce qui ne l'est pas.
Il n'y a pas besoin de formation en la matière. Tous les habitants de l'empire savent que la maho, c'est la magie du sang, point. Donc, dés que quelqu'un s'ouvre les veines ou égorge un poulet pour faire de la magie, c'est de la maho.
La formation en magie, ça permet de distinguer les manifestations de tel ou tel élément quand elles ne sont pas évidentes, de savoir comment s'adresser convenablement aux kami pour qu'ils te rendent service, ainsi que de savoir reconnaitre les sorts/prières et leurs effets. Les shugenja ne sont pas plus formés que les autres à reconnaitre la maho à la base, puisqu'elle l'est très facilement. Par contre, on les éduque afin de les inciter autant que possible à ne pas s'en approcher, quelles que soient leurs raisons.
Les shugenja qui se tournent vers la maho le font de trois manières possibles :
- parce qu'ils sont éduqués par un maho-tsukai et donc qu'on a veillé à ce qu'ils n'aient pas les inhibitions et croyances des shugenja en général. Mais ils savent que ce qu'ils font est dangereux si on les démasque.
- parce qu'ils se sont estimés plus malins que les autres et, ayant trouvé un parchemin de maho ou ayant été contactés par un kansen, ils se croient capables de jouer avec le feu sans en payer le prix. Les Adeptes du Sang - qui ont des techniques dont ils croient qu'elles les protègent effectivement de la Souillure, sont les plus dangereux à ce niveau là, parce qu'ils peuvent plus facilement que la moyenne nier leur propre contamination et se persuader d'être aux commandes.
- parce qu'ils se sont retrouvés contaminés par la Souillure et qu'ils ont fini par succomber aux désirs exacerbés et aux suggestions insidieuses que cela entraine.
Dans les trois cas, le shugenja sait de toute manière qu'il commet quelque chose de sacrilège, même s'il dormait pendant ses leçons. Même un eta, qui manipule des cadavres, sait qu'en s'ouvrant les veines et en faisant de la magie, il transgresse les interdits les plus fondamentaux de la société. Il ne réalise pas généralement ce qu'il risque en termes de corruption, mais il sait parfaitement que c'est la mort qui l'attend si on le démasque. Et pourtant, il n'a aucune formation particulière en la matière... les interdits et superstitions sociaux sont suffisants.
Il faudrait qu'un shugenja soit élevé complètement à l'écart du monde par un maitre qui pratique la maho et qui ne lui dirait pas que c'est répréhensible (donc, qui l'enverrait au suicide s'il devait s'aventurer dans la société rokugani...) pour qu'il apprenne à user de la magie du sang sans réaliser ce qu'il est en train de faire.
Ce qui revient à dire qu'en dehors de circonstances exceptionnelles, il n'y a personne dans l'empire qui envisage ou observe de la magie du sang sans comprendre que c'est tabou, même s'il ne comprend que ça de ce qu'il voit.