La Voix De Rokugan

- Oui, karo-sama. je suis Zeboku. Des amis vivent ici, mais ils manquent de tout : de bois, d'outils - mes outils ont brûlé dans les incendies successifs - et... de l'accord des autorités.

- Il faut tracer des plans avant, faire des études de sol... Vous pouvez réunir vos amis artisans et passer au dojo demain matin ?

Je vais voir les prêtresses de Benten et les quelques Kuni qu'il y a pour leur demander peu ou prou la même chose puisque ce sont eux qui s'occupent des blessés,malades etc. (bref l'aspect "médical")

Retsu suivait Kei comme s'il était son ombre.
Son regard s'occupait plus des considérations sécuritaires : zones à patrouiller en priorité, endroits où établir de nouveaux postes de garde...

- Hai, Karo-sama.

Depuis qu'ils étaient entrés dans les bains transformés en communauté de fortune, des petits groupes s'étaient formés pour les observer : de vrais samurai, droits et solides, qui disaient "oui" sans tergiverser ou demander des pots-de-vin...

Des heimin de bonne volonté se présentèrent à eux ; mais nul samurai ne vivait dans les Grands Bains. De Zeboku, ils obtinrent l'information que tous les Kaiu s'étaient retirés dans l'Arsenal, réduit par les déprédations au port militaire.

- Ils occupent les maisons des morts, ma dame. Toutes les maisons dont les habitants ont été tués sont réquisitionnés par les samurai dont les maisons ont été détruites, même hors des quartiers samurai.

- Je suis Hito.
Kei reconnut un ancien voisin de son père - un forgeron.
- Et les heimin qui ont perdu leurs maisons fuient dans les bâtiments publics, ajouta Hito, qui était forgeron - un voisin du père de Kei.

- À part dans l'Arsenal, reprit Zeboku, où les samurai de la Famille Kaiu occupent les bâtiments militaires - les seuls disponibles. Tout ce qui était en bois a brûlé, seuls les hangars des navires et les entrepôts demeurent.

- Je suis Himeni.
Il portait une tenue... presque luxueuse. Même pour un samurai, sa tunique d'ailleurs coupée pour ressembler à un kimono aurait pu passer pour un vêtement confortable. il s'exprimait aussi sans accent, sans le côté contraint des heimin se forçant à sortir de l'argot habituel des docks.
- Quant aux samurai des autres Clans, la plupart a fui. Ce qui reste du Quartier Noble est déserté de tout ce qui ne porte pas le noir-et-bleu.

- Et pourquoi t'es resté, toi ?

- Je suis né ici, répondit Himeni en hochant les épaules malgré la remarque acerbe.

Retsu ne disait rien, songeur.

"Il va falloir s'occuper au plus vite de reloger tous ces gens, Kei-chan." dit-il à la jeune femme à voix basse.

"Tant que ces problèmes de base n'auront pas été résolus, il sera vain de tenter quoique ce soit d'autre..."

Les heimin environnants ne perdaient rien de leurs échages.

- Nous allons être relogés, ma dame ? Vraiment ? C'est le Soleil qui vous envoie !

Les regards s'étaient fait implorants.

Kei se trouvait un peu gênée, elle voulait effectivement en faire des miracles mais ça allait prendre du temps.

- Oui, la ville va vous reloger. Cela prendra sûrement encore du temps mais nous allons commencer à y réfléchir tout de suite.

Ouais "tout de suite" c'est vraiment le mot. Faudrait commencer "là maintenant" à réfléchir d'ailleurs...

- Je voudrais dans un premier temps que vous fassiez une liste des habitants qui restent. Je viendrais vous revoir demain. Vous aurez réussi à lister ceux qui sont ici déjà. On verra pour le reste dans les jours à venir.

Il fallait bien faire un recensement en fait...

Retsu hocha la tête en silence.

C'était effectivement ce qu'il fallait faire à tout niveau dans la ville... Faire le point de ce qui avait réchappé à l'attaque et ce qui avait été perdu qu'il s'agisse de bâtiments, de soldats, de matières premières ou d'autres...