Publié : 10 mars 2006, 17:58
Je ne vois pas ce qui te fait dire que j'ai pu signifier une chose pareille à mes joueurs. Leur liberté d'interprétation est totale.Mugen a écrit :Certes, mais sur ce point le MJ doit se baser sur des éléments du background pour faire cette limitation, pas sur l'idée qu'il se fait d'un personnage.
Le MJ qui me dirait "non, ton perso ne peut pas monter sa compétence X parceque ça ne l'intéresse pas" ne me reverrait pas de sitôt.
Cependant, je leur ai fait jouer des rangs 3 dès l'origine de la campagne, maintenant des rangs 5. Ils ont de toute évidence autant ou plus d'importance dans le monde que Toturi, Kisada, ou Kachiko, et chacun de leurs actes peut changer la face de l'Empire. Bref ce sont les héros épiques d'une histoire épique.
La seule contrepartie à cette liberté narrative, c'est de ne pas empiéter sur les personnages des autres. Chacun d'entre eux à son style, ses particularités, et ses attributs, et les personnages sont a peu près équilibrés pour que les combats restent intéressants et excitants, tout en leur donnant de bonnes chance de survivre à chaque scénario (mais la mort reste possible).
J'ai donc imposé aux joueur le rang maximum qu'ils pouvaient espérer atteindre dans certaines compétences à la fin de la campagne et éventuellement le nombre de scénarios qu'il leur faudrait pour avoir le droit (j'ai bien dit le droit non l'obligation) de les augmenter. Histoire de ne pas avoir trois légendes du ken à la table ce que je ne trouverais pas super valorisant pour eux, ni même intéressant... Donc c'est bien fondé sur leurs personnalités mais pas sur l'intérêt qu'ils ont ou non pour la compétence. Le Mirumoto (le Pj pas le joueur) voudrait être une légende du sabre, mais il sait très bien qu'il n'arrive pas à la cheville du ronin en duel (évidemment dès qu'il y a plusieurs adversaires, c'est lui qui est avantagé), et c'est intégré dans l'interprétation des PJ. Le fait d'avoir cette limitation pour monter son ken est utile de bien des façons au joueur, sinon je ne le ferais pas. Comme celui-ci n'a pas la tentation permanente de monter son kenjutsu, il peut se concentrer sur les forces réelles de son personnage (en l'occurence le naturel, c'est à dire les traits). Un joueur m'a même envoyé un mail pour me remercier de lui avoir donné des limites claires (d'une certaine façon, il ne se faisait pas confiance là-dessus).
En fait les justifications données plus haut sont souvent du fait des joueurs eux-même lors des discussions que nous avons eu sur l'évolution possible de leurs personnages.
J'ajouterai aussi que pour moi, il est nécessaire d'avoir une relation de confiance avec les joueurs et de bien communiquer. Je joue avec des gens équilbrés et capables de régler les problèmes calmement. Je ne me vois pas masteriser quelqu'un qui menace de quitter une campagne, qui a demandé des efforts et plusieurs mois de préparation, à la première divergence d'opinion, sans même en discuter ou tenter de comprendre les raisons de ma décision. Mes joueurs ne sont pas particulièrement dociles (je peux vous dire que ce sont tous des fortes personnalités) et je les encourage à s'exprimer sans se censurer quand ils sont en désaccords avec mes décisions d'arbitrage (d'autant que j'ai deux kadors en proba à la table donc je ne vais pas me priver de faire appel à leurs compétences), et j'écoute leurs protestations et leurs doléance, prêt à réviser mon jugement, du moment que c'est une protestation de bonne foi formulée autrement que comme un chantage du type "moi si tu fais ça, je me casse", ou comme une exigence aveugle à tout autre point de vue... Bref, le jeu de rôle, ça doit aussi rester un jeu, pas une bataille d'ego.