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par Kõjiro » 06 juin 2011, 14:37
Bon finalement je ne suis pas sûr que les we prolongés soient une bonne chose. Parce que quand ils démarrent mal ça ne fait que prolonger les emmerdes...
Jeudi : rien de particulier. Sinon que Mme Kõjiro qui est malade depuis un petit moment (allergies carabinées notamment) n'est pas au meilleur de sa forme. Donc glandouille mais rien de particulier. On en profite pour faire les devoirs et mater des films / animes.
Vendredi : la journée commence un peu pareil mais au début de l'aprèm' Mme Kõjiro se choppe des douleurs bien vives qui vont en s'accentuant au point d'être immobilisée à se tordre de douleurs sur le lit. SOS médecin. Le type fait venir une ambulance et direction l'hosto. Là bas il aura fallut près d'une heure pour une prise en charge, heure passée à réconforter ma femme qui a du mal à se retenir de hurler de douleur (vraiment hurler). Je passe sur les détails (genre le moment où elle a voulu étrangler l'infirmière qui lui faisait une prise de sang et n'y arrivait pas, ma femme est phobique des piqûres... bon en fait elle a surtout failli s'évanouir). Au final une fois les anti-douleurs administrés on est passé par la phase examens multiples et interrogations diverses sur l'origine de la douleur (House style) pour finir par écarter l'infection et revenir au premier choix : colique néphrétique probablement due à un calcul. On sort de l'hôpital à 3 heures du matin, sans avoir mangé de la journée...
Samedi : les douleurs de ma femme sont relativement apaisées grâce aux anti-douleurs de mammouth qu'on lui a prescrit mais elle reste dans un état peu agréable. Mais mon attention se déporte : c'est ma fille qui est bizarre cette fois. Après rapide analyse : près de 40° de fièvre, envie de vomir, complètement éteinte et se plaignant de douleurs dans la poitrine ("comme si on lui donnait des coups de poings sans arrêt"). Rebelote : SOS médecin, ne se déplace même pas, trouve ça très inquiétant et m'envoie directement à l'hôpital. Direction l'hôpital de la veille. Accueil urgence. Prennent pas les enfants... (insérer ici l'image d'un champignon atomique concernant mon état mental du moment). Direction autre hôpital en portant ma fille sur le trajet. Arrivé autre hôpital : travaux massifs, entrée décalée à plusieurs centaines de mètres et pas évidente à trouver. A peine arrivé à l'accueil on commence les formalités administratives quand ma fille me fait un petit signe, j'ai juste le temps d'attraper une de leurs bassines dédiées pour qu'elle vomisse à gros flots dedans. Du coup ça a lancé le branle-bas de combat, fauteuil roulant, transport immédiat dans une chambre, transfert sur le lit et branchement de tous un tas d'appareils pour vérifier son état. Vous voyez les séries hospitalières, quand ils commencent à parler avec des mots incompréhensibles en vérifiant des "constantes", la saturation, le truc et le bidule et en donnant des consignes sur des trucs à "vérifier" à toutes berzingue... Bah là c'était sur ma fille avec moi devant commençant à baliser grave... Après 1/4 d'heure de ce traitement, apparemment ça va à peu près mais faut faire des examens. Je passe aussi sur les détails : résultat des courses infection pulmonaire (et "heureusement que vous êtes venus rapidement"...). Rien de très très grave au final vu que pris à temps. Pdt ce temps je prenais aussi des nouvelles de ma femme restée à la maison vu qu'incapable de se déplacer...
Retour maison assez tard. Ca commence à aller mieux.
Dimanche : les malades se remettent à peu près encore que ma femme c'est moyen (encore aujourd'hui) : elle ne peut pas manger ou boire et garder quelque chose (même de l'eau) plus de 10 minutes... Et là bien sûr, histoire de me rappeler que ça peut toujours être pire : fuite du toit dans la SdB et la cuisine suite à l'orage et machine à laver qui décide de se vidanger dans la cuisine à chaque lavage. Cool.
Ceci sans compter toutes les démarches administratives du genre arrêt de travail, pharmacie et cie (sachant que ça fait 3 mois que la sécu enchaine les erreurs pour un renouvellement de carte vitale ce qui fait qu'on en a pas et que c'est toujours plus long).
Par contre j'ai pu constater une nouvelle fois deux choses : nos hôpitaux regorgent d'un personnel non seulement compétent mais aussi gentil et prévenant (et ce malgré une certaine agressivité de ma part lors de la première visite quand ils tardaient à prendre en charge ma femme) mais ils sont incroyablement trop peu nombreux pour exercer correctement leur métier (à Necker ils accueillent dans le seul service enfants 250 patients / jour mais sont en moyenne moins d'une dizaine à un moment donné avec les roulements - c'est juste in-gé-rable). Bravo donc à ces héros de la vie de tous les jours.
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Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée. Trop de citoyens veulent la civilisation au rabais" - Henry Morgenthau, remettant son rapport sur l'utilisation abusive des paradis fiscaux par les contribuables au président Roosevelt en 1937.