Salon Hotaru : Atari sur le goban

Master : Iuchi Mushu

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Iuchi Mushu
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Message par Iuchi Mushu » 04 déc. 2005, 11:00

La soirée commençait à être fort avancée et nombre de samouraïs se retiraient tout doucement dans leur appartements. Plusieurs serviteurs notaient les positions des pions sur les goban comme celui qui était occupé sur le plateau où s'étaient affrontés Ikoma Kasaru et Shiba Togai.

Il y avait encore ça et là des groupes de samouraï discutant parmi lesquels agasha Toruki qui ne semblait pas trop fatigué malgré sa longue journée. Shosuro Kagero était bien entendu là, discutant avec Ide Noriaki et Mirumoto Eizan.
La délégation du Lion et Matsu Yemitsu étaient assis autour d'une table et le sake semblait épancher bien des discussions, animées de gestes et de mots qui à l'autre bout de la pièce pouvaient parfois s'entendre. Shosuro Mariko s'étaient accolée leur table et écoutait attentivement leur conversation, la ponctuant de va et vient de son éventail de soie rouge.

L'atmosphère était calme, le voile de la nuit prenant peu à peu ses droits et poussant chacun à songer à un repos bien mérité après cette première journée fastueuse à Kyden Doji.
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Eiji-kun
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Message par Eiji-kun » 06 mars 2007, 18:12

[Ikoma Kasaru]

A la limite du champ de vision de Kasaru, les pétales de grenadier se découpaient sur le fond anthracite de la soie habillant la nouvelle venue.

Je ne voulais pas vous interrompre Ikoma Kasaru sama, je me présente Shosuro Ukiko.

Kasaru leva les yeux du Goban. Il aurait souhaité conserver ce contact plus longtemps car au moins là se trouvait était un terrain familier. Ce qui l’attendait, où plutôt celle qui l’attendait, était un terrain tout autre. Un terrain des plus délicats -dans tout les sens que ce terme pouvait comporter- mais il ne pouvait décemment pas battre en retraite et ignorer l’invitation à la conversation.

Shosuro Ukiko. Que savait-il de cette personne ? Peu de chose au final. Il avait vu les deux acteurs un peu plus tôt dans les couloirs du Kyuden et des conversations qu’il avait entendu ci et là, il savait qu’ils étaient arrivés pour la représentation lors du feu d’artifice et que leur troupe s’était représentée à Otosan Uchi à la cour de l’Empereur. Signe de la qualité de la troupe, ou du moins de l’influence de leur mécène.

Lentement, mais d’un mouvement fluide malgré le temps que le jeune Gunso avait passé agenouillé derrière le Goban, Kasaru se leva et fit face à la Courtisane Scorpion. Dans son mouvement, il prit le temps de noter la finesse des doigts et de la silhouette de la jeune femme que son obi grenat et or soulignait parfaitement. Ses yeux remarquèrent aussi le maintient parfait de ses hanches et de ses épaules détendues, preuves que l’artiste était dans son élément, mais également une athlète aux muscles fins que de nombreuses heures d’entraînement avaient modelés.

Avant de s’incliner, Kasaru laissa quelques secondes s’égrainer alors qu’il observait le visage de Shosuro Ukiko. Il n’était pas habitué aux masques des courtisans Scorpion, mais encore moins à une telle œuvre d’art peint à même le visage de son interlocutrice. L’ambivalence entre l’enfant et le démon était troublante, certes, mais la beauté du maquillage renforçait celle des traits de la part féminine des Masques de Nôh.

Le Lion s’inclina, évitant ainsi de prolonger le contact hypnotique avec le visage de celle qui l’observait.

- Shosuro Ukiko Sama, puis-je me permettre de vous féliciter pour votre représentation de ce soir ?

Il se redressa avant de continuer :
- Je suis enchanté et honoré de faire la connaissance d’une artiste s’étant produite à la cour de la lumière des cieux.

Le ton de l’Ikoma était cordial, mais prudent. Ses manières tentaient d’être délicates et avenantes, mais quelque chose en lui le faisait se mettre sur la défensive. Il laissait volontairement à celle qui était venu à sa rencontre le soin de mener la conversation à venir, un peu comme s’il attendait le premier assaut de l’ennemi de pied ferme…
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Message par Les Masques de N?h » 07 mars 2007, 12:10

- Vous avez aimé notre entrée en matière ?

Derrière le sourire, le ton était parfait. Il avait tout ce qui fallait de poli, de cordial sans être trop sympatique ou curieux.

- Etes-vous un amateur de théâtre Ikoma Kasaru sama, en plus d'être un joueur de go averré ?

Sa fine silhouette n'avait pas bougé, dans ses mains son fin éventail était toujours replié. Cet homme l'intriguait, il n'était ni beau, ni célèbre mais quelque chose en lui avait attité le regard de l'actrice. Il avait cette force brute qui subjuge, celle qui cloue sur place celui qui l'affronte. Elle avait l'impression d'approcher un fauve racé et dangereux. Elle aima les picotements qu'elle ressentit dans la nuque quand le jeune Lion posa son regard sur elle.
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Message par Eiji-kun » 11 mars 2007, 11:23

[Ikoma Kasaru]

Kasaru était mal à l’aise dans ce monde d’illusions et de faux semblants, il ne savait suffisamment déchiffrer les manipulations des courtisans pour cela. Comme, par exemple, le regard pétillant que son interlocutrice posait sur sa personne. Etait-ce de l’amusement, comme le prédateur jouant avec sa proie, ou autre chose…

- Je n’ai pu assister à votre entrée à proprement parler mais, des réactions que j’ai vu et entendu après coup, elle fut pour le moins spectaculaire aux yeux de votre public.

Il ajouta, d’un air conspirateur mais sur le ton de la plaisanterie :
- Maints éventails on dû s’agiter pour tempérer l’émotion d’une telle charge au sein du palais du clan de la Grue.

Kasaru tentait une nouvelle fois d’être cordial, ponctuant sa dernière phrase avec un sourire. Mais ses traits secs et son regard dur donnaient à ce sourire un on ne sait quoi de carnassier qu’il se serait bien gardé d’avoir. On aurait pu croire que le Gunso Lion aimait cette idée de charge sur Kyuden Doji, même si cela était faux en réalité. Sentant tout de même Ukiko mal à l’aise il reprit sur un ton plus sérieux :

- Néanmoins, le fait d’avoir lu certaines pièces et brièvement aperçu quelque représentation mis à part, je ne peux toutefois prétendre être un amateur éclairé de théâtre, Shosuro Ukiko sama. A vrai dire, je n’ai rarement eu l’occasion de me pencher plus longuement sur l’art théâtral, même si les rudiments de l’art narratif me sont connus.

Ne voulant laisser l’opportunité au membre du clan du Scorpion d’enchaîner sur une nouvelle question à propos de sa personne, Kasaru reprit :

- Mais peut-être aurais-je l’occasion de combler ces lacunes, s’il en est. Les Masques de Nôh vont-ils se produire de nouveau durant cette cour d’hiver ?

L’échange de banalité se poursuivait, ce qui ne convenait pas forcément au tempérament de Kasaru, mais au moins cela serait un bon entraînement pour les autres conversations à venir.

A moins que son intérêt soit piqué au vif par le dard du Scorpion ?
Dernière modification par Eiji-kun le 24 mars 2007, 08:09, modifié 1 fois.
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Message par Les Masques de N?h » 17 mars 2007, 16:38

- Nous nous produirons encore en effet Ikoma Kasaru sama et j'espère que vos obligations vous permettrons de tourner un instant la tête vers notre troupe et ce en compagnie du général Akodo Getsuko sama.

Si le temps ne vous a pas laissé l'opportunité de vous pencher sur le théâtre et son art, moi il ne m'a pas laissé le temps de m'intéresser à l'art de la guerre et à approfondir mes connaissances minimales au go. On vous dit doué dans l'un et chanceux dans l'autre ou alors est-ce le contraire...

Elle sembla hésiter et guetta sa réaction mais poursuivit

- Vous et moi avons beaucoup à apprendre l'un de l'autre, nous sommes sur la scène de grands arts sauf que vos morts sont tristement réels et que les miens ne sont que des fantômes de théâtre.
Dernière modification par Les Masques de N?h le 23 mars 2007, 11:36, modifié 1 fois.
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Message par Eiji-kun » 23 mars 2007, 08:22

[Ikoma Kasaru]

Chanceux ?! Les traits de l’Ikoma se durcirent lorsqu’il reçu l’insulte indirectement prononcée à l’encontre de ses talents sur le champs de bataille. Comment cette femme pouvait-elle se permettre de le juger sur un plan qu’une personne comme elle n’a certainement jamais connu !?

S’amusait-elle à le provoquer ? Les familles du Scorpion sont connues pour leurs manœuvres « indirectes », et Kasaru ne pouvait se permettre de laisser exploser sa colère dans un endroit tel que le palais Doji à un tel moment. De plus, cela montrerait une faiblesse de caractère, mais rester sans réaction donnerait un ascendant de l’artiste sur la personne du Gunso Lion.

Il avança et profita de la légère différence de taille entre lui et Ukiko pour se pencher subtilement sur elle, l’englobant de son ombre. Il était assez proche d’elle que l’artiste Shosuro pouvait sentir le souffle rauque de ses paroles sur son maquillage et observer le reflet de son propre visage dans l’onyx des yeux du bushi qu’elle venait d’offenser.

- Je suis heureux que vous vous représentiez de nouveau en ces lieux Ukiko-san, aussi aurais-je éventuellement l’occasion de vous montrer ce en quoi les heures d’entraînement et d’étude diffèrent de la chance dont tout homme peut bénéficier.

Marquant une pause pour que ses mots suivent leur chemin dans l’esprit, Kasaru ne tenta pas d’intimider plus longuement son interlocutrice et adoucit sa voix, bien que son regard demeure oppressant au possible.

Il poursuivit :

- Par contre, il est vrai que la mort se tapit toujours dans l’ombre d’un bushi. Mais cela est vrai pour tout samurai dont la vie au final n’est qu’un passage éphémère sur le monde des mortels et des Kamis.
Le Bushido ne nous enseigne-t-il pas que le vrai courage consiste à vivre quand il est juste de vivre, mais à mourir quand il est juste de mourir ?! C’est cela qui est à l’origine de nombreuses pièces de théâtre si je ne m’abuse, et non le contraire…
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Message par Les Masques de N?h » 24 mars 2007, 22:35

Les yeux noirs de l'actrice le regardèrent sans montrer leur amusement.

La succeptiblité à fleur de peau, sans l'arrogance immédiate et déplacée cependant...

D'habitude les samouraï du clan du Lion étaient prévisibles mais celui-ci semblait différent des autres même s'il avait posé les premiers pas sur le même chemin. Ukiko savait reconnaître un homme dangereux quand elle en voyait un. Il avait l'allure d'un fauve, l'ombre menaçante, le murmure sous la parole, oui cet homme était aussi intéressant qu'on le disait.

- Il est vrai Ikoma Kasaru, et votre clan a inspiré le théâtre de pièces magnifiques. Je les apprécie plus que d'autres pour cet honneur qui y est à fleur de peau, pour cet esprit de sacrifice libre de toute entrave. Ce sont des choses qui forcent le respect quand on ne s'arrête pas aux apparences.

Maintenant elle allait voir s'il prenait ses propos pour de la flagornerie, une petit jeu cher aux courtisans. Ce n'en était pas mais enrobés dans de belles paroles saurait-il déceler qu'elle ne se moquait nullement de lui mais qu'elle cherchait à mieux le cerner, intriguée ?
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