[Duel/déconfiture ;) ] Aiko / Kentohime

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Hida Koan
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[Duel/déconfiture ;) ] Aiko / Kentohime

Message par Hida Koan » 06 sept. 2013, 09:48

Sujet/Questions dans Vents et Fortunes, finalement ça a fait ça :

Elle tournait comme un lion en cage.

Fille de courtisane…
De la bouche d’Aiko cela avait sonné comme une insulte. C’était une insulte. Elle ne méritait pas son nom ? C’était le nom de son père, elle pensait tout à fait en être digne. Durant le temps de l’enfance, elle avait cru qu’elle n’arriverait jamais à supporter cette pression.

Matsu.
Forte, fière, solide. Tant d’idéaux.
Faible, couarde, soumise. Tant d'offenses.

Il ne faisait pas bon être grosse, timide et peureuse à l’époque.
Combien de jours à souffrir ? Combien de nuits à pleurer ?
Seuls les enfants sont assez purs pour blesser avec autant de candeur. Enfant elle s’appelait Shizu. Tous la nommaient Shibou (suif). Elle mangeait encore en cachette à l’époque. Elle bravait sa peur du noir pour chiper dans la cuisine. Personne ne lui disait rien, elle était la fille du seigneur. Elle avait fait des efforts. Elle avait fait plus que ça. Elle s’était surpassée. A l’entraînement tous les jours elle donnait tout ce qu’elle avait. Cela payait. Sous des dehors toujours ronds et un visage poupin, elle devenait de moins en moins pataude. Quand elle réussit son gempukku, personne ne riait plus. Les adolescents sont plus conscients de la hiérarchie que les enfants. Kentohime… Pendant encore quelques années, sur son passage on murmurait que peut-être son visage était de soie mais certainement pas sa lame. Elle passait beaucoup de temps au dojo. Certains ont des facilités. D’autres pas. Nul don chez Kentohime, nulle faculté particulière. Quand enfin on reconnut ses talents de bretteur, ce ne fut pas une révélation, juste l’aboutissement d’un travail acharné.

« Tu portes bien ton nom Princesse à la lame de soie » lui avait dit un jour un musha shugyosha de passage.
La fin d’un calvaire.

[…]

La majeure partie de la garnison était à l’extérieur. Près de la brèche du mur d’enceinte se tenaient trois des enfants du château. Ikoma Fumiko et Ikoma Togai regardaient vers la porte du shiro et semblaient attendre que quelqu’un arrive. A leurs pieds, une armure étincelante du clan du Lion… Elle avait été nettoyée il y a peu puisque sa propriétaire venait de rencontrer Akodo Ginawa dono. Pourtant elle portait une trace de coup de sabre… Un coup qui aurait bien pu coûter la vie à la jeune fille qui, stoïque, attendait au centre de la cour. De temps en temps le couple de forgerons de Shiro Nishi jetait un regard la samurai-ko qu’ils avaient enfin commencé à apprécier. Ils seraient là pour la voir tomber, si jamais elle devait tomber aujourd’hui.
Ikoma Tomaru, le capitaine de la garde, était debout près de Kentohime. Elle lui avait demandé d’être l’observateur, celui qui rapporterait plus tard l’issue du duel à tous.

L’adolescente attendait sa sœur. Et alors seulement là elle prouverait sa valeur

Elle pensait à sa mère. Pour elle et pour le clan. Pour celle qui l'avait toujours soutenue, rassurée et encouragée. Pour tout ceux qui l'avaient reconnue, même sur le tard. Pour tous ceux qui jamais l'avaient respectée.


Ikoma Hidemasa sortit du bâtiment principal, et s'avança au milieu de la foule, regardant chacun, et essayant de comprendre ce qui se passait, sans succès.

Il s'avança encore un peu, sortant à peine de la masse des spectateurs et voyant que personne ne disait mot, brisa le silence :
"Euh... qu'attendons-nous au juste, Kentohime-sama ?"

Kentohime regarda Tomaru brièvement, puis refixa son regard sur la porte du shiro.

"Matsu Kentohime-sama demande réparation. Pour elle et pour le clan du Lion. Nous attendons la maîtresse des lieux d'un moment à l'autre" récita solennellement Tomaru.

"Veuillez reculer de quelques pas Hidemasa-sama" ajouta-t-il.

Tout en reculant dans le rang : "Merci Tomaru-sama" Hidemasa se plaça en position d'attente, les mains croisées dans les manches de son kimono et murmura pour lui-même "Attendons".


Hidemasa... Un traître pensait-elle. Il est toujours étrange d'accuser un homme qui a partagé votre quotidien pendant des mois. Pourtant elle avait bien failli le tuer il y a quelques temps, pour traîtrise. Et voilà que maintenant elle suivait le même chemin. Mais lui aurait été un assassin, elle ne faisait que son devoir.


Plusieurs mois déjà que le doute s'était installé chez Kentohime. Quand sa mère l'avait éloignée de Kenson Gakka en se servant d'Aiko cela avait parut être une bonne idée: tout plutôt que de rester sur le chemin de Hanako. Hanako la puissante. Hanako la folle, le parangon des valeurs de la famille; tous les travers exacerbés à l'extrême: psychorigide, emportée, violente mais surtout jalouse et possessive. Etre la cadette de Hanako n'avait pas été une partie de plaisir. Quand s'était présentée Aiko au château, l'évidence avait dû se faire pour sa mère. Peut-être était-elle presqu'une renégate, elle avait au moins la tête sur les épaules... Au premier abord.


Il avait fallu du temps à Kentohime pour prendre la décision de provoquer sa sœur en duel. Trop de choses avaient été dites et trop de choses avaient été faites. Il apparaissait maintenant limpide que Aiko n'avait plus les capacités nécessaires pour remplir la tâche que lui avait assignée l'Empereur. Elle avait tenté de duper Ginawa, elle trempait dans de sombres affaires de souillure et elle était possédée. Les sautes d'humeur ne pouvaient pas tout expliquer. Le clan du Lion ne pouvait pas s'adjoindre une telle calamité, cela causait trop de dégât. La grande stratège, aussi reconnue soit-elle, devait laisser le commandement. Elle n'était plus synonyme de valeurs dorénavant, mais de folie et de dangerosité. Kentohime savait pertinemment qu’Aiko ne laisserait pas sa place, alors elle devrait la prendre. La similitude du duel avec Hanako n'échappait à la jeune fille, mais elle en faisait excellemment bien abstraction.


Koui était arrivé, un parchemin à la main. Kentohime espérait qu’il comprendrait mais n’y croyait pas du tout. Il était trop pacifiste, trop pragmatique dans sa recherche d’apaisement, ça frisait souvent l’inaction. Pourtant l’adolescente l’aimait bien. Il l’avait aidée dans sa récente quête spirituelle, quête qu’elle n’achèverait certainement jamais. Il aurait mieux fait de resté dans son clan, là était sa vraie place. La jeune samurai-ko espérait qu’il ne s’interposerait pas ; il ne devait pas le faire, mais le comprendrait-il ? Elle resta stoïque à son arrivée, tout comme à celle de Sunin et de Geki. La porte du shiro elle restait désespérément vide et la silhouette de sa sœur tardait à venir s’y encadrer.


Enfin, il y eut des signes d'animation au niveau des remparts de la forteresse. Quelques minutes plus tard, les portes du shiro s'ouvraient sur les ashigaru, à pied, encadrant la silhouette de celle qu'elle attendait. Aiko était de taille moyenne, mais même ainsi, simplement en train de chevaucher, elle avait une présence intimidante. Etait-ce sa silhouette athlétique, son visage totalement impassible, sa communication laconique, qui lui avaient valu de se faire surnommer "la Lionne de Pierre" à l'Académie ? Son regard sombre, peut-être, avec ce sentiment d'attention aigue et impersonnelle, qui pouvait basculer instantanément vers la violence, et la folie que Kentohime savait y résider.
Elle dégageait, comme beaucoup de bushi expérimentés, un zanshin évident - une aura qui clamait "danger" pour qui avait un minimum de kenjutsu.
Et c'était elle - sa sœur, son daimyo, bushi aguerrie et sensei à l'académie Akodo - que Kentohime avait choisi d'affronter aujourd'hui. Celle qui venait de passer les portes du Shiro et de jeter un regard circulaire à l'assemblée dans la cour, dont Kentohime était le point central.
Fidèle à son habitude, Aiko ne fit aucun commentaire.


Elle avait fait instantanément l’analyse de la situation. Peut-être, peut-être, enfin. Mais elle ne devait pas laisser à l’autre la moindre opportunité d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Il fallait donc maintenir, le plus longtemps possible, l’apparence du contrôle, et masquer ses pensées aux autres et surtout à elle-même.
Aiko descendit posément de sa monture, en confia les rênes à un ashigaru, et lança à la cantonade :
- Merci de votre accueil. Vous pouvez tous retourner à vos postes. Rompez !
L’ashigaru s’empressa de s’éloigner.


Elle avait fait comme si de rien n'était. Kentohime s'attendait à se faire hurler dessus et se faire envoyer dans ses quartiers. Qu'elle l'ignore, comme ça, était pire que tout. La jeune fille se concentra quelques instants et respira profondément. Tomaru restait à sa gauche sans rien dire.

"Matsu Aiko-sama!" cria-t-elle, la voix un peu aiguë, "je demande réparation au nom du clan du Lion!" Kentohime prit une grande inspiration "Je vous ai suivi tous ces mois... Je déclare devant nos ancêtres et tous les serviteurs de ce shiro que vous n'êtes plus apte à diriger ici, ni à œuvrer pour la paix de l'Empereur. En tant que votre sœur et de par mon ascendance et mon éducation, je prendrai la tête de ce château à votre suite."


Aiko, qui avait commencé à s’éloigner, se retourna, et lâcha froidement :
- Ma sœur...? Kentohime-san, vous n’êtes plus ma sœur, il me semblait avoir été assez claire à ce sujet. Je ne suis même pas sûre que vous soyez Matsu. Alors, quant à demander réparation au nom du clan du Lion…
Tout ce que je vois, c’est une bushi plutôt dodue qui fait de l’insubordination. En public, en plus.
Diriger ce château ? Peuh ! Encore faudrait-il déjà savoir correctement manier le sabre !


Kentohime devint rouge pivoine sous son fard blanc. Une goutte de sueur lui roula entre les omoplates.

"Au nom de mon clan et celui de mes ancêtres je demande réparation. Vous avez trompé Ginawa-dono. Vous nous avez conduits en des terres que vous saviez souillées. Vous êtes possédée, Sunin-san et Hidemasa-san peuvent en être témoins. Vous êtes et avez toujours été à la solde du clan du Scorpion" déclara-t-elle à bout de nerfs. On n'oubliait jamais son éducation, aussi désaxée soit-elle... Et son père n'avait pas lésiné sur sa haine vouée au clan honni.

"Vous ne pouvez diriger cette forteresse. Vous êtes une traître au clan." La jeune fille mit la main sur la garde de son sabre "Et vous êtes folle à lier, ma sœur" ajouta-t-elle tout bas pour elle-même.

Kentohime gardait encore son calme. Elle était beaucoup plus posée que la plupart de ses sœurs Matsu. Elle avait pris ça de sa mère, sa colère couvait assez longtemps et n'explosait que rarement. En plus elle était pleine d'appréhension... Mais seul le dément ne connaît pas la peur.


- Moi…à la solde du clan du Scorpion ?
Quelque chose proche de l’amusement résonna dans la voix d’Aiko.
- En tout cas, malgré ces accusations insensées tu montres que tu as malgré tout encore un peu de sang dans les veines. Peut-être même du sang Matsu, finalement. Tu te réclames du clan du Lion ? Alors prouve-le ! cria-t-elle en dégainant.


La jeune fille fut surprise par la rapidité d'action d'Aiko. Kentohime pensait se faire humilier pendant de longues minutes, puis simplement dédaigner. Elle s'apprêtait déjà presque à rester les bras ballants dans la cour à attendre que la foudre divine s'abatte sur elle et qu'elle meure dans son audace et sa honte.

Elle dégaina, silencieuse. Si elle se laissait submerger, elle était perdue. Kentohime avait réussi à force de travail, pas d'instinct.


Alors qu’elle se rapprochait, le cœur battant à tout rompre, l’attitude méprisante de son aînée disparut d’un coup ; elle baissa son arme et lui dit à mi-voix :
- Kentohime, tout ceci n’est pas nécessaire. Quoi que j’aie pu en dire, nous avons le même père, et il n’apprécierait pas de voir ses deux filles s’affronter en duel. Nous avons chacune des torts, et je suis prête à reconnaître que mes paroles ont pu dépasser ma pensée, que certains des propos que je t’ai tenus n’étaient pas mérités ; mais discutons-en ensemble, ce sera plus constructif, plutôt que de nous donner ainsi en spectacle.
Elle rengaina son sabre et poursuivit, d’une voix douce, raisonnable :
- Kento-chan, tu sais que contre moi, tu n’as pas la moindre chance ; alors arrêtons-là cette charade ridicule. Je dois aller me changer, mes vêtements sont couverts de la poussière du voyage ; rejoins-moi dans un moment, nous prendrons une tasse de thé, et nous parlerons ensemble, comme deux sœurs, même si cela ne nous est pas arrivé depuis bien longtemps. Reconstruisons l’harmonie familiale - c’est ce que ta mère aurait voulu, aussi.
Elle lui sourit avec affection.

La jeune fille fut désemparée sur l'instant. Que devait-elle faire ? Sa sœur était-elle finalement disposée à entendre la voix de la raison ? Allait-elle éviter ce duel qu'elle attendait avec tant de détermination et d'appréhension ? Toutes les réflexions, toutes les interrogations, tous les doutes qui l'avaient tourmentée depuis des jours, défilèrent à une vitesse fulgurante dans sa tête. Que devait-elle faire ?

Elle restait là, silencieuse, hésitante, en proie à la confusion la plus complète.

Puis une vague glacée la traversa alors que la compréhension se faisait brutalement jour dans son esprit.

Non, ce n'était pas sa sœur qui venait de prendre la parole.

C'était l'autre.


Kentohime pensa à sa mère et le poids de toute une éducation lui dicta ses mots.

- Tomaru-san, veuillez noter que conformément aux convenances en usage à ce jour Aiko-sama a rengainé sa lame. Elle ne s'estime donc pas capable de se mesurer à moi et par la même me concède la victoire...

Kentohime resta en position, figée dans une posture de duel classique du clan, sabre au clair. Elle ne perdrait pas le contrôle, elle n'avait pas été élevée comme ça.


Aiko lui rit au nez.

- Ma pauvre fille, ton éducation est décidément lacunaire. Si toutes les personnes de l’Empire ayant un tant soit peu de notoriété étaient forcées d’accepter les demandes de duel du premier venu, il y aurait de grandes pertes de temps, du talent et des vies inutilement gaspillés.
Crois-tu que quelqu’un comme moi ait besoin de prouver quoi que ce soit, après toutes ces années ? Oublies-tu que j’enseigne à l’Académie Akodo ? Ne comprends-tu pas à quel point tu es surclassée ?
Tu es ma petite sœur, Kentohime. Je cherche simplement à t’épargner une humiliation publique, par pure bonté d’âme, en dépit de tes affabulations sans queue ni tête et de tes prétentions déraisonnables.
Je suis sûre que tu penses bien faire, mais là, Kento-chan, c’est vraiment très maladroit, à la fois dans le phrasé et la méthode, la gourmande-t-elle affectueusement.
Alors si ton souhait est d’être plus impliquée dans la gouvernance de cette forteresse, il n’y a pas de souci, nous pouvons en parler ensemble, dit-elle raisonnablement. Je suis sûre que nous pourrons trouver un terrain d’entente.

Elle lui sourit avec affection puis se tourna vers le reste de l’assistance.

- Bien, le spectacle est terminé. Retournez à vos postes.
Il y eut un certain flottement. Les gardes perchés sur les remparts s’entreregardèrent puis commencèrent à s’ébranler.


- Ne bougez pas ! hurla la jeune fille

Sans son fard blanc on aurait pu la confondre avec une tomate en armure. Elle commença à tourner autour de sa sœur, tentant comme elle pouvait de l'empêcher de partir. Elle n'avait plus rien à perdre de toute façon et cette deuxième séance d'humiliation publique en une journée était de trop. Elle avait toujours été plus Ikoma que Matsu, tout le monde le savait. Il fallait énormément pour énerver Kentohime, énormément pour lui faire lâcher la bride.

- Tu m'as renié il y a à peine trois heures, devant témoins. Je n'ai que faire de tes calomnies et de cette deuxième humiliation. Si je dois perdre la vie et l'appui de mon clan je le perdrai mais lui ne perdra rien de plus par ta faute, ni aujourd'hui, ni jamais.

Et le désespoir et la frustration qu'elle ressentait finirent complètement par l'émanciper. Tant et si bien que pour toute personne à moins de cinq cents mètres, même, et surtout les yeux fermés, elle se mit beaucoup plus à ressembler à la violente Hanako qu'à sa douce maman.

- Tu n'es plus rien qu'une coquille vide... Un serpent ! S’égosilla-t-elle d'une voix aigue. Même Ginawa-sama se méfie de toi. Père avait raison, sur tout, tu le sais au fond. Regarde-toi, ton premier mariage t'a pourri jusqu'à la moelle.

Kentohime se rapprocha de sa sœur en tournant. Mourir... Ou mourir. C'est peut-être la seule fois de sa vie où elle n'avait pas de question à se poser.

- Traîtresse ! cria-t-elle. Il est mort, ton Jocho; qu'il pourrisse dans le gaki-do jusqu'à la fin des temps, rongés par les vers comme tous ceux de son engeance.

Elle prononça la dernière phrase tout bas, d'une voix rauque, Tomaru peut-être avait entendu, peut-être. Mais pas plus. L'éducation de son père ressurgissait très souvent, ça et tous les soupçons de Sunin sur le fantôme de Hyobu, ça faisait beaucoup pour une si jeune fille.


Aiko montra des signes d’agacement.

- Kentohime, j’ai été jusqu’à présent d’une remarquable tolérance. J’ai écouté avec patience tes élucubrations, je t’ai tendu une main secourable, mais là tu présumes trop du crédit que j’accorde à notre filiation. Tu perds complètement la tête. En tant que daimyo nommé par l’Empereur, et chef de guerre, je ne puis tolérer plus longtemps des propos aussi subversifs et insultants, surtout au sein de ma propre famille. Cette farce a assez duré.

- Gardes ! Arrêtez Kentohime-san !

A nouveau, il y eut un certain flottement. Puis après une hésitation, Tomaru prit la parole.

- Matsu Aiko-sama, il me semble que le différent que vous évoquez est précisément celui invoqué par Matsu Kentohime-sama, et la raison pour laquelle elle demande ce duel.

- Ikoma Tomaru-san, j’ai donné un ordre aux gardes de cette forteresse, il me semble. Le reste ne vous concerne pas. Oseriez-vous désobéir à votre daimyo ? dit-elle sans le regarder, son ton écrasant de mépris.

Tomaru baissa la tête. Aiko tourna les talons, sans un regard en arrière.


Une douche glacée s'abattit sur Kentohime aux dernières paroles de sa sœur... Pas une fois encore s'il vous plait...

- Tu mourras, serpent ! cria-t-elle au dos qui s'éloignait. De ma main où celle d'un autre ! Et le plus tôt sera le mieux, finit-elle tout bas.

Elle se dirigea très rapidement vers un Tomaru un peu tremblant.
- Arrêtez-moi Tomaru-san. Deux innocents sont déjà morts par ma faute et le dernier n'était autre que votre père... Si vous disparaissiez également, je pense que je ne serais plus capable de faire quoi que ce soit, ni aujourd'hui, ni aucun autre jour... Et ça, ça ne servirait pas les intérêts du clan.

Ce dernier hocha la tête avec reconnaissance et dit à voix basse :
- Pardonnez-moi, Kentohime-sama.

S’inclinant profondément, il accompagna la jeune fille jusqu’à la tour principale, où il ordonna qu’elle soit consignée dans ses appartements jusqu’à nouvel ordre.



Dans la cour la foule se dispersa pesamment.

Koui rangea le parchemin qu’il tenait à la main et se dirigea vers la tour principale sans autre commentaire. Hidemasa replia sa tablette avec un soupir. Le rônin n’était nulle part en vue.

Très rapidement, il ne resta dans la cour que Sunin, debout en plein milieu, sa chevelure rebelle lui tombant dans les yeux.

Si quelqu’un était resté à proximité, il aurait pu entendre un bruit étrange, qui agaçait désagréablement les nerfs.

Le jeune homme grinçait des dents.

Il fixait sans la voir la porte où s’étaient successivement engouffrées sa tante et sa cousine, bouillonnant de colère, crevant de haine.

"Oh non, sensei, vous ne l’emporterez pas en paradis…Je vais vous rendre la monnaie de votre pièce, et il est plus que temps…"
Flood Thunder - Koan jin'rai
Mille ans pour régner
L'éternité pour briller
Ma vie pour servir

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