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Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 16 sept. 2014, 06:46
par Hida Koan
Bon je pense que le tour sera fait par rapport à ce concours là. Il reste jusque ce soir

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 16 sept. 2014, 19:55
par Hida Koan
Fin de ce concours!

Je vais faire les votes ^^

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 16 sept. 2014, 20:10
par Hida Koan
je laisse le topic ouvert pour le hors concours avec Shine (mais je le dé-post-it)

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 29 sept. 2014, 07:03
par Shiba Isami
I'm back ! :akuro:

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 29 sept. 2014, 07:17
par Hida Koan
*merde... Il avait pas un vol AF...*

;)

Bah va voter alors!

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 29 sept. 2014, 10:08
par Shiba Isami
Deja fait, je n'attends plus que la reponse de Miya-sama :)

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 05 oct. 2014, 15:22
par matsu aiko
ah tiens, Emilie, simple curiosité, tu avais mentionné dans un des posts effacés que lors d'une de vos parties, c'était la délégation du Crabe / Yoshi qui avait offert le plus beau cadeau...de quoi s'agissait-il ?

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 05 oct. 2014, 17:24
par Hida Koan
ah je te ferais la descrip quand j'aurais plus arthur dans les pattes ^^

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 12 oct. 2014, 20:37
par matsu aiko
oui ?
aiko, toujours intéressée

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 13 oct. 2014, 09:09
par Hida Koan
Alors déjà première remarque, nous on était un peu plus pyrotechniques, magie.

On avait une boîte (Wahouh... comme la moitié des présents)

Alors une grosse boîte (50 L x 30 P x 15/20 H) en bois, avec des petits pieds, tout le tour de la boîte décorée pour ressembler à un mur de pierre (alors peinte hein... si je dis marquetée je vais me faire frapper ;) ), le dessus avec un mon du clan du Crabe.

A l'ouverture, et comme dans le générique du Trône de Fer, un petit shiro fortifié qui "monte" (merci les ingénieur Kaiu ! )

Une fois tout ça monté, sur les deux petites tours, d'un côté une bracelet en jade (lové en haut de la petite tour), de l'autre un collier. A la place des bannières sur le château des boucles d'oreilles (pendants) et sur la porte une bague incrusté (comme s'il y avait un sceau sur la porte du coup).

Et comme j'avais une Kuni, une illusion de petits bonshommes (armure lourde et tout le bazar), en haut des remparts, qui s'inclinaient devant la gamine.

(et la mère à eu un pendentif en jade aussi, avec le kanji "protection" mais bon ça on l'a offert plus tard - enfin on n'a pas présenté ce cadeau là quoi...)

EDIT : manquait que la musique, que Yoshi aurait pu faire à la guitare mais on était déjà très sûrs de nous alors bon... pas besoin :lol:

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 13 oct. 2014, 19:39
par matsu aiko
Ah oui, sympa :clap:

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 13 oct. 2014, 19:42
par Shiba Isami
:prof: En attendant, kaiu shine attends toujours de savoir si il va vivre ou mourir.

:sorti:

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 13 oct. 2014, 19:44
par matsu aiko
:lol:
je me disais aussi...

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 13 oct. 2014, 22:34
par Kakita Inigin
A l'ouverture, et comme dans le générique du Trône de Fer, un petit shiro fortifié qui "monte" (merci les ingénieur Kaiu ! )
C'était et de loin l'un des deux meilleurs cadeaux de la soirée (avec le festival son et lumières généreusement offert par le Clan du Scorpion en dessus de Otosan Uchi).

Re: [MC 9 EN COURS] Concours de Cadeaux RP (fin 16/09 20h)

Publié : 13 juin 2015, 23:20
par matsu aiko
Une autre version de la visite de Kaiu Shine, pour le plaisir :)
EDIT : fin rectifiée après avis de l'intéressé.

Kaiu Shine était un homme mort. Pas au sens propre du terme mais cela n'allait pas tarder. Son corps tremblant transpirait la peur, bien qu'il lutte pour ne pas la montrer. Il se serait bien ouvert le ventre plutôt que de se retrouver ici, mais il n'avait pas eu le choix. Son propre champion de clan lui avait interdit le seppuku.
Bien à part lui, il ne pouvait qu'admirer l'audace de la manœuvre politique. Utiliser la punition d'un de ses subordonnés pour faire passer un message à la famille impériale était tout à fait le style bien connu de son champion, mais quand même ... Quel traitement cruel, Kisada-heika!
Il s’avança d'un pas qu'il voulait assuré mais qui était en réalité tout juste passable et parvint à ne pas marcher sur les bords de son kimono. Il portait, bien sûr, un kimono aux couleurs de son clan, dans les tons bleu-nuit, bordé de brun avec une touche de rouge pour relever le col.
Ce que personne ne pouvait voir, c'est qu'il portait un deuxième kimono en dessous, d'un blanc immaculé, afin de "marcher en compagnie de la mort".

En cet instant, il ne pouvait que haïr la boite noir et laquée qu'il tenait dans les mains. Il y avait mis toute l’ingéniosité et le savoir faire de sa famille, doublé de son incroyable talent pour travailler le bois.
"Qu'est-ce que que c'est que ca!?" lui avait demandé Hida Kisada-heika.
Sur le couvercle était gravé un haiku grivois très inspiré. Les contours du coffret montraient des scènes érotiques tirées directement de divers récits venant de l’île de la Larme de Ryoko Owari Toshi avec une précision incroyable qui avait fait sa renommée. Le contenu de la boite commençait à être très recherché et certaines n’hésitaient pas à dépenser des dizaines de koku pour s'en procurer un. Posé sur un coussin de soir, l'objet longiligne était d'une taille conséquente, sculpté dans du bois sombre et précieux de l'Isawa Mori. Sa légère courbure et sa finition précise, sa tête inspirée des dômes des bâtiments Licorne, en faisaient presque un objet d'art pour femme avertie, si bien que la princesse du clan, Hida O-Ushi, l'avait commandé en payant le prix fort. Sauf que cela n’était pas la bonne personne qui l'avait réceptionné.

"Guerrier en armure
lorsque entre les cuisses il entre
quelle succulence !"

Si on ne connaissait pas Kisada-heika, on pourrait presque penser qu'il prenait tout cela avec humour. Mais non.
Kaiu Shine apprit douloureusement qu’être sculpteur de harigata pour contenter les veuves du clan du Crabe n’était pas un métier moins dangereux qu’éclaireur dans l’Outremonde ...

- Miya Yumin-hime, Miya Kazuko-dono, je me nomme Kaiu Shine, de l’école d’artisan Kaiu. Au nom de mon champion, Hida Kisada, permettez-moi de vous offrir cet humble présent.

Faisant mentalement un dernier adieu au Ningen-do, il ouvrit la boite et montra le harigata de bois sombre à Yume et à sa mère, ce qui ne manqua pas de provoquer une vive émotion. Il espérait que la goutte de transpiration qui coulait sur sa tempe n’était pas visible.

- Cet objet fut autrefois le compagnon de nombreuses nobles dames de mon clan. Il les a accompagnées dans les moments de joie et de tristesse inhérents à la vie du samouraï et toutes furent rapprochées un peu plus des cieux à chaque moment d'intimité. Puisse-t-il accompagner de la même manière la femme que vous êtes en train de devenir.

Ça y est, il était définitivement mort.

Kazuko hoqueta très faiblement. Yumin ne réagit pas... On l'avait éduquée à plein de choses mais à 12 ans, on ne l'avait pas vraiment éduquée à cela... L'amour et les devoirs d'une épouse sûrement, mais le plaisir solitaire, elle n'en était pas là. Dame Miya fit un petit geste de la main à un serviteur. Tout alerte, malin et averti qu'il était, il tourna très légèrement la boîte et se plaça à l'endroit le plus à même de la dissimuler aux yeux des autres délégations. Un deuxième serviteur apporta une étole d'un noir de jais qui servirait à recouvrir au plus vite l'objet dès la remise de cet étrange présent terminée. Yumin n'avait pas réellement vu la boîte, encore moins le haiku sur le couvercle... Par contre elle regardait le cadeau, très intriguée. Sa mère allait prendre la parole afin de remplir l'office de sa fille quand cette dernière se décida enfin à parler, au malheur de tous ceux qui avaient vu le harigata.

- Kaiu Shine-sama, je ne pourrais accepter.
Elle avait l'air très contrariée.
- J’ai l'impression que vos somptueux cadeaux, à tous, me prouvent simplement que je ne connais pas assez la vie, ses secrets, ses usages. Réellement je ne suis pas digne d'une telle attention, moi qui sais si peu de choses. J'ai toujours apprécié de goûter les merveilles du palais... Mais même si cela fait partie des devoirs d'une bonne épouse" dit-elle poliment, bien qu'elle sache que dans sa famille, il était peu probable qu'elle s'y plie elle-même "mais voyez-vous, Shine-sama, je ne sais pas du tout cuisiner... Que ferais-je d'un si beau rouleau à pâtisserie?

Qui plus est, il n'y avait pas d'école de cuisine à proprement parler... Elle ne voyait pas en quoi ce présent pouvait servir à vouloir la faire venir dans le clan du Crabe suivre une de leurs écoles...

Shine n'en croyait pas ses oreilles. La tête baissée, attendant la réponse, il avait vu quelqu'un se mouvoir - un garde venu pour le décapiter sûrement. La voix de la jeune Yumin expliquant sa perplexité de façon gênée avait été pour lui comme le son de la rédemption.
Il n'était pas mort!
Il remercia profondément les Fortunes en son for intérieur et se promis de faire une offrande a leur attention s’il survivait. Armé du courage de celui qui trompe la mort, il allait tenter le tout pour le tout et laisser Bishamon être son guide.

- Peut-être ...

Le Kaiu réfléchit à tout allure pour trouver une parade à sa situation sans pour autant dénigrer son art.

- ... Que vous pourriez venir dans le clan du Crabe afin de parfaire votre éducation. Vous pourriez alors apprendre la "cuisine" confectionnée avec cet instrument - et bien d'autres! - en compagnie d'un professeur expérimenté. Vous gagneriez en dextérité en vous entraînant avec vos camarades dévoués mais plus encore : Vous seriez formée aux côtés des guerriers les plus endurants de l’Empire.

Il prit une pause, afin de capter l'attention de tous, et reprit.

- Laissez-moi vous décrire ce spectacle : Imaginez ces hommes aux muscles de pierre et au mental d'acier ... leurs corps ruisselants de sueur ... s’entraîner au sumai, au tetsubo et au kenjutsu toute la journée ... Imaginez-les affronter les pires dangers, défier mille fois la mort durant l'accomplissement de leur devoir, dire haut et fort à Emma-O "Pas Aujourd'hui!" et sauver l'Empire une fois de plus ! Imaginez-les rentrer enfin ... et venir vous voir, gonflés de cet honneur de vous avoir protégée et le regard brûlant d'un feu ardent. Imaginez-vous alors, pleine du savoir que le clan du Crabe vous aura transmis, acceptant ce regard posé sur vous, accueillante, chaleureuse, prête à leur servir le repas que vous aurez préparé ....

Il tendit un peu plus en avant la boite, mettant en avant le reflet des flammes dansant sur les courbes du harigata.

- Avec ceci.

Il prit une pause, contempla presque amoureusement l'instrument, puis regarda chaleureusement la jeune fille.

- Yumin-sama, ce n'est pas qu'un rouleau de pâtisserie que je vous offre, mais l’opportunité d’expérimenter ce que peu connaissent réellement. La satisfaction. La vie pleinement vécue. Laissez-moi vous aider à la connaitre un peu plus ...

Il s'inclina légèrement, un sourire en coin, sans la quitter des yeux.

La jeune fille ouvrit la bouche pour répondre mais ce fut Kazuko qui intervint… alors Yumin ne moufta pas. D'un mouvement d’éventail qui ne souffrait pas de discussion, elle l’interrompit et fit signe au serviteur encore debout. Ce dernier ferma la boîte rapidement.
Kazuko n’en croyait pas ses oreilles. L’outrecuidance de cet individu !

- Kaiu-san, vraiment la générosité du clan du Crabe est digne d’éloges. Mais nous ne pouvons priver les vaillants défenseurs de l’Empire d’un tel présent, aussi emblématique des arts du clan du Crabe, et aussi nécessaire à la survie quotidienne de ses membres dans la noble lutte qui est la vôtre. La protection de l'Empire est la priorité, devant toute autre considération, et nous n'ignorons pas l'abnégation dont font preuve les membres du clan du Crabe, et dont ils ne sauraient être distraits... Nous ne pouvons donc que refuser.

L’insulte voilée ne lui échappa pas. Du haut de son estrade, Kazuko-sama le défiait. Femme fière, mère protectrice, dame noble, tous ces qualificatifs lui allaient à ravir en cet instant et la peur s’empara de nouveau de lui. Il pouvait s’arrêter là, s’incliner et partir. Ses ancêtres s’étaient déjà surement détournés de lui alors qu’est-ce que la honte de s’être fait refuser son présent à la cour pouvait bien changer à cette disgrâce ? Il s’imagina rentrer et la terreur mêlée de l’angoisse le prit : Comment annoncer à Kisada-heika qu’il avait échoué? N’était-ce pas déjà suffisant comme punition ?
Il serait sûrement muté sur le mur, en première ligne ou envoyé réparer les endroits les plus assiégés du mur et là … Dans tous les cas, il était mort.
« Je ne faillirais pas » dit Hida.
Résolu à accomplir la volonté de Kisada-heika, il s’inclina devant Miya Kazuko-sama, puis se tourna vers la jeune Yumin et s’adressa à elle.

- Yumin-sama, Je me permets d’insister car, bien que vous affirmiez être trop jeune, vous êtes la seule à pouvoir comprendre la puissance du symbole de cet objet. Tous les « adultes » ont leur vision aveuglée par l’utilisation basique du harigata et en ont oublié ce qu’il représente : la fertilité, certes, mais aussi la force, l’endurance et la vitalité. C’est le symbole de ce qui assure la survie de l’humanité depuis la chute du sombre Kami et qui nous a permis de perdurer ... Pour le moment.
Vous avez une sagesse innée dans le regard, Yumin-sama, et je gage que vos yeux pourront voir à travers le voile des apparences et que votre vie sera guidée par le symbole que je vous présente aujourd’hui.

Puis, adressant un clin d’œil malicieux à la mère de Yumin.

- Et sachez utiliser n'importe quel "expédient" pour vous libérer de vos passions. Un harigata peut parfois vous être d'une meilleure aide qu'un coup de katana.

Kazuko ne laissa même pas sa fille ouvrir la bouche.

- J’accepte alors, Kaiu-san. Votre aide est d'ailleurs requise. 
Elle tourna la tête vers deux gardes Seppun.
- Amin-san, Irotori-san, escortez Kaiu Shine-san, je vous prie. Nous verrons cela plus tard.
Yumin souffla tout bas :
- Nous remercions le clan du Crabe? interrogative et apeurée par le ton de sa mère. - Oui, ma chérie, nous allons remercier le Clan du Crabe.

Plus tard.
Il avait passé deux jours enfermé dans des appartements somme toute assez corrects… Ce devait cependant être les pires du château. Deux gardes Seppun vinrent le chercher. « Miya Kazuko-sama vous attend ». Ils l'encadrèrent et le menèrent par nombre de couloirs. Arrivés devant un serviteur encore mieux habillé que lui, ils s’arrêtèrent un instant. Le serviteur s'agenouilla, fit glisser le shoji derrière lui et annonca « Kaiu Shine-san ». Il attendit encore un peu, se releva, ouvrit en grand et laissa passer les trois hommes.

Miya Kazuko était assise sur une estrade dans le fond de la pièce. Quatre gardes Seppun se tenaient un peu en retrait. Au centre de la pièce, il remarqua une table basse sur laquelle la boîte du harigata, ouverte, son contenu fièrement dressé à l'intérieur. Quelques parchemins et un pinceau et de l‘encre se trouvaient à côté. On le poussa au centre de la pièce.

- Kaiu Shine-san. Asseyez-vous, je vous prie.

Il s'approcha de la table. Elle entama sans préambule :

- Kaiu-san. Vous avez publiquement insulté ma fille, ma famille, l’hospitalité de cette maison, et vous le savez. S’il ne s’agissait que de vous, l’affaire serait aisément traitée, même si je doute que vous en appréciiez l’issue, sourit-elle sans humour. Mais vous êtes arrivé ici en apportant cette ….chose…de la part de Hida Kisada-dono. En votre personne, le clan du Crabe a fait une injure mortelle à la famille Miya. Etes-vous conscient de cela, Kaiu-san ?

Shine avait l’estomac bien trop noué pour répondre quoi que ce soit. La peur, qui était restée sournoisement tapie pendant ces deux jours qu’il avait passé à gamberger sous bonne garde, l’inonda soudain de sueur.

- Je comprends que dans cette histoire, vous êtes un fou inconscient ou une victime. Malheureusement pour vous, vous êtes également l’émissaire. C’est donc à vous qu’il appartient de réparer l’offense qui a été faite. Et vu son ampleur, il n’y a qu’une solution acceptable.
Elle fit une pause, lui laissant le temps de digérer ses paroles.
- J’écrirai une lettre à votre daimyo, expliquant votre décès soudain pour une question d’honneur. L’incident sera effacé des registres, et nous éviterons un conflit inutile et nuisible à l’équilibre de l’Empire. Votre corps sera renvoyé à votre famille avec vos effets personnels, vos dernières paroles, et aucune mention ne sera jamais faite de ce pénible incident, ce sera comme s’il n’avait jamais existé. Je m’en assurerai personnellement.
Comme vous êtes samurai, nous vous autorisons à prendre votre propre vie.

Elle fit un geste en direction de la table, où se trouvaient le nécessaire à écriture et le coffret du harigata. Un serviteur arriva et posa devant lui une large boite, qu’il ouvrit. Dans celle-ci se trouvait, soigneusement plié, un kimono blanc. Le serviteur s’inclina et on le laissa seul sous l’oeil vigilant des gardes.

Il était venu dans ce château préparé à mourir, et voilà que la mort le rattrapait, finalement. Il n’avait gagné que deux jours de répit, et la satisfaction d’être allé jusqu’au bout de son devoir. Deux jours durant, on lui avait dénié ce droit de mourir en lui prenant son âme de samouraï, son wakizashi, il avait regretté de ne pas avoir eu le courage de prendre sa vie lorsqu'il en avait eu l’opportunité. Les choses rentraient dans l’ordre. Avec un étrange soulagement, il passa le kimono blanc - de bien meilleure qualité que celui avec lequel il était arrivé, constata-t-il sans ressentiment. Il prépara l’encre, se concentra sur le papier épais et immaculé. Mais rien ne venait. Avec un soupir, il se contenta de mettre quelques mots d’adieu pour sa famille et ses amis. Ses amies, surtout, le regretteraient. Il se souvenait des lettres de ces femmes, trop vieilles pour se remarier après la perte de leurs époux ou trop laides pour profiter plus que le strict nécessaire des joies du devoir conjugal, qui le remerciaient de fabriquer ces objets qui égayaient un peu leur triste quotidien. Il y avait, et il en était pleinement conscient maintenant, un intérêt totalement lubrique à fabriquer ces symboles de la passion, mais c'est en recevant ces lettres qu'il avait senti que sacrifier sa réputation et perdre l'affection parentale n’était rien à côté du bien que son activité procurait. Ces femmes étaient bien plus réelles que ce monde policé tissé d’artifices, que toute cette comédie.

Un moment passa.

Quand la cloison se rouvrit, Miya Kazuko vit un homme assis bien droit dans son kimono blanc, digne, résolu. Elle eut un petit hochement de tête approbateur.

- Vos dernières paroles seront remises à votre famille, ou aux destinataires que vous aurez mentionnés, Kaiu-san.

Un des gardes Seppun s’approcha, dégaina son katana, le serviteur fit couler de l’eau le long de la lame.

- Irotori-san vous assistera dans les règles.

Shine comprit immédiatement. Le garde allait lui laisser tout loisir de démontrer sa vaillance et ne le décapiterait qu’au bout des trois entailles traditionnelles. Comme si elle avait deviné ses pensées, Kazuko ajouta :

- Comme vous n’êtes pas bushi, une entaille simple suffira.

Il respira un peu plus librement, et attendit qu’on lui présente son sabre court. Il espéra de tout coeur arriver à être digne de ses ancêtres. De longues minutes passèrent, qui lui semblèrent des siècles. Autour de lui, les gardes Seppun semblaient s’être changé en statues, comme la dame en face de lui sur l’estrade. Il finit par lui adresser un regard interrogateur. Kazuko eut un sourire suave, et un petit mouvement du menton vers la table basse. Où se trouvait le harigata.

- Un samurai ne saurait se donner la mort qu’avec son arme, voyons. Et n’avez-vous pas dit que cet objet était d’une meilleure aide qu’un coup de katana ?

Il fut saisi d’horreur. Se donner la mort avec un wakizashi était l’ultime épreuve d’un samurai. Il contempla l’objet oblong, son bout arrondi. C’était juste impossible.

- Ce sacrifice honorable et courageux va contribuer à maintenir la paix de l’Empire. Un tel dévouement est admirable. Ma fille et moi saurons nous en souvenir, conclut Kazuko, impassible.

Les frissons glacés qui l’avaient parcouru se changèrent en indignation. Durant sa vie, il avait éprouvé tous les péchés du monde. Le désir, que ce soit lors de sa jeunesse en regardant par la fente de la palissade des bains ou dans sa vie d'adulte où il avait fabriqué toutes sortes d'objets pour plaire à ces dames. La peur, le jour ou Kisada-Heika l'avait convoqué et lors de la remise des présents à la jeune Yumin. Peut-être n'était-il qu'un être pathétique, mais il ne méritait pas cela. Des tas de femmes avaient apprécié ses œuvres auparavant et il avait plus contribué à l'effort de guerre en maintenant leur morale que n'importe quel guerrier sur le mur ! Kazuko-sama n’était pas assez bête pour se trouver à portée de ses bras, ni même d'un bond. Quand bien même il parviendrait à l'atteindre, les gardes Seppun seraient sur lui avant qu'il n'ait pu frapper un point faible. Rien qu’à la pensée de frapper un membre d'une famille impériale, il pouvait presque entendre ses ancêtres pousser des hoquets de surprise et d'indignation, aussi repoussa-t-il cette idée. Il jeta un coup d'œil au harigata qui reposait au milieu de la pièce, symbole de tout ce qu'il voulait garder et tout ce qu'il allait perdre. Il pourrait peut-être l'utiliser comme massue pour s’échapper mais il doutait que, lui, ingénieur, puisse rivaliser avec quatre gardes surentraînés. De plus, abîmer un tel chef d'oeuvre - Il y avait vraiment mis tout son cœur ! - était au dessus de ses forces.

- Miya Kazuko-sama, un harigata est destiné à donner du plaisir, pas à donner la mort…Le seul sang qu’il puisse recevoir est celui de l’hymen…

Puis il ferma les yeux et attendit le coup de sabre qui allait suivre.

Kazuko resta figée, si longtemps que les gardes s’entreregardèrent. Quand elle reprit la parole, sa figure était impassible mais son ton était glacial.

- Très bien. A l’évidence nous avons été abusés, cet individu n’est pas un émissaire de Hida Kisada-dono mais un vil imposteur. Jetez ce chien sans honneur dans un cachot et qu’on le pende à l’aube. Laissez son corps aux charognards.

A ces paroles Shine se leva d’un bond. Il ne voulait pas mourir ainsi, pas comme un criminel de droit commun. Mieux valait périr sous les sabres des gardes. Il se jeta sur ces derniers, mais le premier se contenta de le repousser, le deuxième le fit chuter, et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire ils l’avaient maitrisé et l’emmenaient manu militari hors de la pièce.


Le lendemain.

« Hida Kisada-dono,

Ma fille et moi-même tenons à vous remercier du superbe présent que vous avez jugé bon de lui faire parvenir. Ce kaiken saura l’accompagner dans sa future vie d’épouse, et lui rappeler de prier chaque jour pour les courageux défenseurs de l’Empire. Puissent les Fortunes vous protéger ainsi que tous les valeureux bushi du clan du Crabe.
Ah, un détail. Un imposteur s’est présenté au château, soi-disant de votre part. Mais ses propos étaient si outrageux qu’il n’a été guère difficile à démasquer. Comme votre réputation est aussi chère à notre coeur que la nôtre, nous avons bien sûr châtié cet individu de façon exemplaire. Ainsi l’ordre de l’Empire et la réputation du clan du Crabe sont-il maintenus.
Bien à vous,
Miya Kazuko »